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que ses adversairos sont «nombreux, ardents, prompts à incidenter, résolus à ne pas se rendre. » C'est pourquoi il déclare la défense difficile, pour ne pas dire impossible. Ces aveux sont graves dans la bouche de M. L. Veuillot, si hardi ordinairement et si résolu, si prompt à incidenter et si peu décidé à se rendre, même lorsqu'il est battu. Il aime mieux réunir en un faisceau quelques défauts partiels de l'écrit dirigé contre l'Univers, accumuler les textes dans lesquels il trouvera quelque défaut, leur en opposer d'autres qui ne manqueront pas (car on trouve de tout dans l'Univers); puis dire aux tribunaux : Vous devez décider que l'auteur de l'Univers jugé par lui-même nous a attaqué avec mauvaise foi.

Mais, supposé, ce qui est fort douteux, que le tribunal se prononce en faveur de l'Univers, la cause ne pourra-t-elle pas être de nouveau plaidée devant l'opinion publique? et si, alors, on opposait aux arguments de l'Univers une nuée de passages auxquels il n'aurait rien à répondre? M. L. Veuillot qui parle beaucoup de son honneur, devrait certainement plaider sa cause devant le public, s'il voulait que cet honneur fût sauvegardé.

Nous ne terminerons pas ces observations sans déclarer que, pour le fond, l'Univers jugé par lui-même ne contient pas une meilleure doctrine que le journal incriminé. Cet écrit est évidemment un produit de cette fraction de l'école ultramontaine qui ne s'est révoltée contre M. L. Veuillot que par vanité, et pour n'avoir pas un vilain pour chef de file.

Nous avons remarqué, dans certains passages, les traces d'une main ecclésiastique. Nous pensons que des laïques y ont aussi travaillé; l'écrit est donc une œuvre collective. La forme en est convenable, quoique MM. Veuillot, Parisis, Doney et Gousset n'y voient qu'un libelle ou un pamphlet. Le style en est bon, on le lit avec intérêt, et il a produit dans le clergé et le monde religieux une vive sensation.

M. l'abbé Sisson, tout en combattant la lettre de

M. l'évêque d'Arras en faveur de l'Univers, adhère de tout cœur à ce que le digne prélat dit de favorable aux jésuites.

Nous n'en faisons point compliment à M. le directeur de l'Ami de la religion. Nous l'engageons à étudier l'histoire, car tout ce qu'il dit sur ce point est pitoyable et accuse en lui une regrettable ignorance des faits.

M. Léon Aubineau, l'insulteur du pieux et judicieux Claude Fleury; l'écrivain qui sait injurier et n'a rien à répondre quand on le défie de se justifier de mensonge et de mauvaise foi, M. Léon Aubineau a publié dans l'Univers du 14 août, un article de la Civilta catholica de Rome sur la modération dans les jugements; il recommande cet article et dit qu'il sera lu avec fruit en France. Ce n'est qu'une apologie de la modération telle que la pratique l'Univers.

La Civilta catholica est le journal des jésuites de Rome; dans les circonstances actuelles, un article sur (ou plutôt contre) la modération émanant de cette feuille est très significatif. Ne serait-il pas à l'adresse du Correspondant et de l'Ami de la religion? La cour de Rome se prononcera-t-elle en faveur de l'Univers? attendons. Nous sommes simples spectateurs.

Dans notre dernier numéro, nous avons compté trois évêques adhérents de l'Univers. Les archevêques de Lyon et de Sens; les évêques de Saint-Claude et de Poitiers, se sont joints à MM. Parisis, Doney et Gousset. Total: 7.

Il y a 83 évêques en France, l'Univers aura-t-il la majorité? Jusqu'à présent, les adhésions sont rares, et viennent lentement.

Mgr l'archevêque de Paris vient de nommer une commission pour s'occuper de la liturgie romaine. La commission est divisée en trois sous-commissions. La première s'occupera du propre du diocèse, la seconde de la rédaction d'un cérémonial, la troisième du chant qu'il faudra adopter. Comme il n'existe pas de chant romain, la troisième souscommission devra faire un choix dans ceux qui sont appli

qués à la liturgie romaine. Voilà bien du bruit pour cette pauvre liturgie romaine dont Mgr Sibour a proclamé si explicitement tous les défauts; qu'enfantera cette montagne en travail ?.

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Un prêtre de Saint-Germain-en-Laye a osé avancer, en l'église Notre-Dame de Paris, qu'il n'était pas vrai que Notre-Seigneur eût dit à la sainte Vierge sa mère : Femme, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi? Ces paroles, suivant le prédicateur, sont trop peu respectueuses, et elles ont sans doute été interpolées.

M. le prédicateur pouvait avoir un peu plus de courage. Un grand homme comme lui peut bien donner une leçon de convenance à Jésus-Christ. Voyons, pourquoi le DieuHomme n'avait-il pas autant de dévotion pour sa mère que nos marianistes d'aujourd'hui ? Nous dénonçons à M. le prédicateur un passage de l'Evangile qu'il doit connaître, et où Jésus-Christ semble rabaisser sa mère, la renier pour ainsi dire, en affirmant qu'il ne reconnaissait pour mère, pour père et pour parents que les fidèles observateurs de sa parole. Ceci passe les bornes des convenances telles que les comprend M. le prédicateur; il faut donc espérer que, dans un prochain sermon, il donnera une nouvelle leçon à NotreSeigneur Jésus-Christ.

Nous croyions être dans notre droit en disant ce que nous pensions du livre de MM. Bordas-Demoulin et Huet, et en affirmant que des explications, que nous avons sous les yeux et au bas desquelles il n'y a aucune signature, étaient anonymes.

Ces messieurs nous écrivent, en date du 22 août, avec une vivacité qui contraste beaucoup avec la gravité que l'on se plaît à attribuer à des philosophes. Ils prétendent que nous avons fait planer sur eux un soupçon d'hétérodoxie, et qu'ils ont droit à l'insertion des explications qu'ils reconnaissent pour leur œuvre; puis ils nous affirment qu'ils s'étaient donnés comme auteurs des explications à un membre

du comité de rédaction, et qu'en conséquence leur écrit non signé n'était pas anonyme. Enfin, ils nous menacent d'un procès si nous ne publions pas ce qu'ils appellent leur justification.

Cette menace n'est que ridicule. Mais nous ne voulons pas que ces messieurs s'imaginent que nous ayons intérêt à décliner le combat. En conséquence, nous commencerons dans le prochain numéro à publier leur prétendue justification qui est trop longue pour être insérée dans un seul numéro. Comme nos lecteurs n'attachent pas, sans doute, un grand intérêt à cette pièce, nous ne pouvons vraiment lui consacrer plus d'espace. Nous prions ces messieurs de ne pas le trouver mauvais. Nous leur demandons, en outre, très humblement, la permission d'accompagner leur justification de quelques réflexions. Nous espérons qu'ils ne trouveront dans nos réflexions aucun prétexte à de nouvelles justifications ou à de nouvelles menaces. Ils doivent comprendre que l'Observateur Catholique ne pourrait se résoudre à insérer tout ce qu'il leur conviendrait d'écrire.

Nous regrettons que ces messieurs nous obligent à entrer en polémique avec eux. Si nous avions prévu ce résultat de notre compte rendu, nous eussions gardé le silence sur un livre qui nous semble plutôt destiné à entraver qu'à seconder l'esprit de la vraie réforme catholique. Nous avions un peu flatté ces messieurs; mais il paraît qu'ils veulent une soumission parfaite à leurs idées. Nous ne nous croyons pas obligés à la pratique d'une pareille vertu.

Un de nos lecteurs, dans une lettre très sympathique dont nous lui sommes reconnaissants, nous a indiqué une réfutation de M. de Maistre que nous ne pouvons trouver à Paris. Serait-il assez bon pour l'adresser au bureau de l'Observateur catholique ?

GUELON.

Paris.

Imprimerie de Dubuisson et Cie, rue Coq-lléron, 5.

CATHOLIQUE

REVUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES ET DES FAITS RELIGIEUX.

Omnia instaurare in Christo. Eph., 1, 10.

CONTROVERSE.

JUSTIFICATION DE MM. BORDAS-DEMOULIN ET HUET.

Discussion, à cette occasion, de quelques questions théologiques.

Nous avons promis de commencer aujourd'hui la publication des notes que MM. Bordas-Demoulin et F. Huet ont reconnues comme leur œuvre. Nous remplissons notre promesse. Mais si ces messieurs ont raison de désirer que nos lecteurs connaissent leur justification, nous ne devons pas souhaiter avec moins d'ardeur que l'on sache sur quelles preuves nous nous sommes appuyés pour critiquer quelquesunes de leurs opinions. Si, d'un côté, nous maintenons ce que nous avons dit des bonnes intentions de MM. BordasDemoulin et F. Huet, nous persistons aussi à dire qu'ils se sont fourvoyés, principalement sur les trois points que nous avons signalés dans notre compte rendu de leurs Essais sur la Réforme catholique. Nous donnons textuellement la justification de ces messieurs, et nous l'accompagnons de réflexions qui nous ont semblé nécessaires.

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