Q. HORATII FLACCI CARMINUM LIBER PRIMUS. ODE PRIMA. AD MECENATEM. MECENAS, atavis edito regibus, O et præsidium et dulce decus meum: Evitata rotis, palmaque nobilis Gaudentem patrios findere sarculo Nunquam dimoveas, ut trabe Cypria 5 10 LES ODES D'HORACE. LIVRE PREMIER. ODE PREMIÈRE. A MÉCÈNE. FILs d'ayeux couronnés, ma gloire et mon égide, Mécène ! tu connois nos goûts impérieux: Tel aime à soulever dans les courses d'Élide Tel aime à sillonner la terre paternelle; Luctantem Icariis fluctibus Africum Mercator metuens, otium et oppidi Est, qui nec veteris pocula Massici, Multos castra juvant, et lituo tubæ 15. 20 25 30 Lesboum refugit tendere barbiton. Quod si me lyricis vatibus inseres, 35 Sublimi feriam sidera vertice. Aux flots Icariens quand l'Autan fait la guerre, Tel ne dédaigne point l'ombre d'un chêne antique, Le fils aime les camps, la trompette terrible, Pour moi, le lierre saint, prix d'un docte délire, Aux chantres Lesbiens fais que mon nom s'allie, Mécène, et de mon front j'irai toucher les cieux! NOTES. V. 1. Il n'est guère de famille illustre qui n'ait sa fable comme son histoire. La race des Cilniens dont étoit Mécène (il se nommoit C. Cilnius Mæcenas) prétendoit descendre des rois d'Étrurie. Aucun historien ne leur a contesté cette descendance; tous les poètes l'ont reconnue; et je ne vois pas que M. Dacier ait eu d'autre raison de la nier que le désir de faire valoir une conjecture ingénieuse sur le sens du mot rex il n'avoit d'ailleurs aucun besoin de l'appuyer de ce, passage. 6. Ma traduction ne rend pas exactement le terrarum dominos, les Dieux, maîtres de la terre; la nécessité de faire un vers entier qui n'est point dans Horace, m'excusera sans doute. Au reste, je lie ensemble, comme Dacier et Sanadon, Deos et terrarum dominos. Je ne connois que l'abbé Galiani qui, dans ses Commentaires, dont M. Suard a publié des extraits, rapporte terrarum dominos à ceux qui disputoient les prix dans les jeux olympiques. J'avouerai cependant que les Mss. D, , I placent une virgule après dominos; que, dans les Mss. D et I, on lit au-dessus de ce mot juvenes, et dans le Ms. R principes. 10. La fertilité de la Libye ou de l'Afrique est assez connue. (Voyez, pour la ponctuation, la note placée à la fin du volume.) 14. Mare Myrtoum. Je regrette de n'avoir pu nommer celte partie de la mer Egée Horace l'a choisie, parce qu'elle est pleine d'écueils; j'ai taché d'y suppléer par l'épithète d'infidèle. 15. J'ai substitué l'Autan à l'Africus; l'un est le vent du midi; l'autre celui du sud-ouest. Ces libertés doivent être permises dans une traduction en vers. 19. Le vin de Massique étoit l'un des plus estimés de ce temps, et se recueilloit dans le voisinage de Naples. 22. Mot à mot, sous un arboisier verdoyant. 29. Voyez à la fiu du volume. 33. Au lieu d'Euterpe j'ai nommé Clio. Horace invoque celle-ci dans l'Ode 12, et ne parle plus de celle-là. Le passage rendu littéralement seroit: pourvu qu'Euterpe n'arrête pas le son de la flûte. 34. Lesboum barbiton. Alcée et Sappho, dont Horace a imité le plus souvent la manière, étoient de Lesbos. J'ai cru pouvoir substituer sans inconvénient les chantres Lesbiens à la lyre Lesbienne. |