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ROMAINE /

DE TITE LIVE

TRADUCTION NOUVELLE

PAR MM. A. A. J. LIEZ

PROFESSEUR de seconde aU COLLÈGE ROYAL DE LOUIS-LE-GRAND

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C. L. F. PANCKOUCKE

MEMBRE DE L'ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D'HONNEUR

ÉDITEUR, RUE DES POITEVINS,

M DCCC XXX.

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NOTICE

SUR TITE-LIVE.

La vie tumultueuse des orateurs présente d'ordinaire un tableau

vif et animé. Ministres ou philosophes, disciples de Platon ou de Jésus-Christ, leur nom se mêle à tous les grands évènemens, à toutes les questions qui ont agité l'époque à laquelle ils ont vécu. Leur histoire est celle de leur siècle, quelquefois celle de l'esprit humain, et peut sans peine remplir un volume. Mais les poètes, dont les sages ou ingénieuses fictions amusent ou instruisent la postérité, mais les historiens, qui déroulent sous nos yeux les annales du monde sans prendre part aux révolutions qui le bouleversent, tous ceux enfin qui, étrangers pour ainsi dire à leurs contemporains, n'ont vécu que dans l'avenir ou dans le passé, et sont demeurés simples spectateurs des évènemens, fournissent à peine quelques pages à leur biographe. La date de leur naissance, celle de la publication de leurs ouvrages et de leur mort, voilà presque tout ce que les plus laborieuses recherches nous apprennent sur leur compte. Leurs ouvrages sont leurs actions et toute leur histoire. Tite-Live en est une preuve. Tous les détails que les travaux de l'érudition ont péniblement réunis sur ce grand écrivain se réduisent à un petit nombre de faits. Sa vie est aussi obscure que ses écrits sont célèbres. Il naquit à Padoue, sous le consulat de L. Calp. Pison et de A. Gabinius, l'an de Rome 694, en même temps que l'orateur Messala Corvinus', pendant l'exil de Cicéron. Il avait environ vingt-huit ans, quand la mort d'Antoine laissa Auguste seul maître du monde. Il eut une fille et un fils: c'est pour l'instruction de ce dernier qu'il composa une lettre,

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historicus. »

Messala Corvinus orator nascitur, et Titus Livius, Patavinus, scriptor
EUSEB., in Chronico.

ou plutôt un petit traité d'éducation, dont Quintilien nous a conservé quelques passages. Quand il prescrit un choix de lectures pour l'orateur qu'il veut former, il croit ne pouvoir faire mieux que de rappeler le conseil que Tite-Live adressait à son fils ' << Lisez Démosthènes et Cicéron; puis, les écrivains qui leur ressemblent le plus. » Dans cette lettre Tite-Live parlait aussi d'un rhéteur, qui recommandait à ses disciples l'obscurité dans le style. Il n'était jamais plus satisfait de leurs compositions, que quand il pouvait leur donner ce singulier éloge2 : « Voilà qui est fort beau; je n'y comprends plus rien moi-même. »>

La fille de Tite-Live épousa un rhéteur, nommé 3 Magius, dont le premier mérite fut d'être le gendre d'un grand homme.

Il avait composé des traités de philosophie, et des dialogues, sans doute dans le goût de ceux de Platon, qui appartenaient moins à cette science qu'à l'histoire; c'est ce que nous apprend Sénèque4. Mais son plus important ouvrage, le seul que le temps ait respecté, et auquel il doit toute sa renommée, est son histoire romaine. Divisée en cent quarante, ou suivant Pétrarque, en cent quarante-deux livres, elle embrassait plus de sept siècles, depuis la fondation de Rome jusqu'à la mort de Drusus, petit-fils d'Auguste, l'an de Rome 743. D'après ce qu'il dit lui-même (liv. 1, chap. 19), il paraît qu'il commença ce travail pendant la paix qui suivit la bataille d'Ac

I

Fuerit igitur brevitas illa tutissima, quæ est apud Livium, in epistola ad filium scripta, legendos Demosthenem atque Ciceronem, tum ita, ut quisque esset Demostheni et Ciceroni simillimus. » QUINT., lib. x, cap. 1.

2

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In hoc malum etiam a quibusdam laboratur, neque id novum vitium est, quum jam apud Tit. Livium inveniam fuisse præceptorem aliquem, qui discipulos obscurare quæ dicerent juberet, græco verbo utens, oxálov. Unde illa scilicet egregia laudatio: tanto melior, ne ego quidem intellexi. »

3

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QUINT. lib. VIII, cap. 2.

Pertinere ad rem non puto, quomodo Lucius Magius, gener Titi Livii, declamaverit, quamvis aliquo tempore suum populum habuit, quum illum homines, non in ipsius honorem, laudarent, sed in soceri. »

SENEC. pater, Proœm. lib. v, controv.

4 « Scripsit enim et dialogos, quos non magis philosophiæ annumerare possis quam historiæ, et ́ex professo philosophiam continentes libros. »

SENEC., Epist. 100.

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