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tions, rangea ses troupes en bataille. Les Albains suivent son exemple. Quand les deux armées furent en présence, les chefs, suivis de quelques-uns de leurs principaux officiers, s'avancent. L'Albain prend la parole: D'injustes agressions, le refus de rendre le butin aux termes du traité, telles sont les causes que j'ai entendu notre roi Cluilius donner à cette guerre, et je ne doute pas, Tullus, que ce ne soit celles que ce ne soit celles que tu allègues. Mais, si nous voulons, sans nous arrêter à de vains prétextes, dire la vérité, c'est l'ambition qui pousse aux armes deux peuples voisins et unis par le sang. Est-ce à raiest-ce à tort? il ne m'appartient pas d'en décider; mais à l'auteur de la guerre. Albe m'a nommé seulement son général; mais, Tullus, je veux te donner un avis. Tu sais combien est redoutable l'Étrurie qui nous environne plus voisin d'elle que nous, tu dois le mieux savoir. Sa puissance, formidable sur terre, l'est plus encore sur mer. Songe, en donnant le signal du combat, qu'elle tient les yeux fixés sur ces deux armées, et qu'elle n'attend que le moment de tomber sur le vainqueur et le vaincu, affaiblis et épuisés. Mais, puisque се n'est pas assez pour nous de jouir d'une liberté assurée, puisque nous voulons encore courir la chance de l'empire ou de l'esclavage, tâchons, avec l'aide des dieux, de trouver quelque moyen de décider lequel doit commander des deux peuples, sans qu'il leur en coûte beaucoup de sang et de carnage. » Cette proposition ne déplut pas à Tullus, quoique son ardeur naturelle fût enflammée encore par l'espérance de la victoire. La fortune leur fournit le moyen qu'ils cherchaient.

XXIV. Il se trouvait par hasard dans chaque armée trois frères à peu près de même force et de même âge :

Curiatiosque fuisse, satis constat; nec ferme res antiqua alia est nobilior. Tamen in re tam clara nominum error manet; utrius populi Horatii, utrius Curiatii fuerint. Auctores utroque trahunt: plures tamen invenio, qui Romanos Horatios vocent: hos ut sequar, inclinat animus. Cum trigeminis agunt reges, ut pro sua quisque patria dimicent ferro : ibi imperium fore, unde victoria fuerit. Nihil recusatur : tempus et locus convenit. Priusquam dimicarent, fœdus ictum inter Romanos et Albanos est his legibus, ut, cujusque populi cives eo certamine vicissent, is alteri populo cum bona pace imperitaret. Fœdera alia aliis legibus, ceterum eodem modo omnia, fiunt. Tum ita factum accepimus, nec ullius vetustior fœderis memoria est. Fecialis regem Tullum ita rogavit : « Jubesne me, Rex, cum patre patrato populi Albani fœdus ferire?» jubente rege, «Sagmina, inquit, te, Rex, posco. » Rex ait, « Puram tollito. » Fecialis ex arce graminis herbam puram adtulit. Postea regem ita rogavit : « Rex, facisne me tu regium nuncium populi Romani Quiritium? vasa, comitesque meos? » Rex respondit : « Quod sine fraude mea populique Romani Quiritium fiat, facio. » Fecialis erat M. Valerius. Patrem patratum Sp. Fusium fecit, verbena caput capillosque tangens. Pater patratus ad jusjurandum patrandum, id est, sanciendum fit foedus; multisque id verbis, quæ longo effata carmine non operæ est referre,

c'étaient les Horaces et les Curiaces. On est assez d'accord sur leurs noms. Mais, quoique cet évènement soit l'un des plus célèbres de l'antiquité, on ne sait pas bien à quelle nation chacun d'eux appartenait. Il y a des autorités pour et contre. Je trouve cependant plus d'auteurs qui donnent le nom d'Horaces aux Romains, et je suis porté à suivre leur sentiment. Chacun des deux rois charge ces trois frères de combattre pour leur patrie. La victoire donnera l'empire on en tombe d'accord; on fixe le temps et le lieu du combat. Avant qu'il s'engage, un traité est conclu entre Albe et Rome : il porte que le peuple dont les guerriers auront triomphé commandera, mais sans indignités, à l'autre. Dans les traités, les conditions sont différentes, mais les formalités toujours les mêmes. Voici, dit-on, celles qui furent suivies en cette occurrence, et c'est le plus ancien traité dont on ait conservé la mémoire. Le fécial adressa cette question à Tullus : « Roi, m'ordonnes-tu de conclure un traité avec le père patrat du peuple albain?-Oui, répondit le roi. Roi, reprit le fécial, je te demande Prends-la pure, » répondit le roi. Le fécial en alla cueillir de fraîche au Capitole; puis, s'adréssant de nouveau à Tullus : « Roi, me fais-tu ton interprète, celui du peuple romain, fils de Quirinus? Approuves-tu les apprêts du sacrifice, le choix de mes assistans? S'il ne doit être funeste, répondit Tullus, ni à moi, ni au peuple romain, fils de Quirinus, je l'approuve. » Le fécial était M. Valerius; il fait Sp. Fusius père patrat, en couvrant sa tête et ses cheveux de verveine. Le père patrat est chargé de prononcer la formule du serment (en latin patrare jusjurandum), c'est-à-dire de la ratification du traité, cérémonie qu'il

l'herbe sainte.

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peragit. Legibus deinde recitatis : « Audi, inquit, Jupiter; audi, pater patrate populi Albani; audi tu, populus Albanus; ut illa palam prima postrema ex illis tabulis cerave recitata sunt sine dolo malo, utique ea hic hodie rectissime intellecta sunt, illis legibus populus romanus prior non deficiet. Si prior defexit publico consilio, dolo malo; tu illo die, Jupiter, populum romanum sic ferito, ut ego hunc porcum hic hodie feriam : tantoque magis ferito, quanto magis potes pollesque. » Id ubi dixit, porcum saxo silice percussit. Sua item carmina Albani suumque jusjurandum per suum dictatorem suosque sacerdotes peregerunt.

XXV. Fœdere icto, trigemini, sicut convenerat, arma capiunt. Quum sui utrosque adhortarentur, « Deos patrios patriam ac parentes, quidquid civium domi, quidquid in exercitu sit, illorum tunc arma, illorum intueri manus : » feroces et suopte ingenio, et pleni adhortantium vocibus, in medium inter duas acies procedunt. Consederant utrimque pro castris duo exercitus, periculi magis præsentis, quam curæ, expertes : quippe imperium agebatur, in tam paucorum virtute atque fortuna positum. Itaque ergo erecti suspensique in minime gratum spectaculum animo intenduntur. Datur signum: infestisque armis, velut acies, terni juvenes, magnorum exercituum animos gerentes, concurrunt : nec his, nec illis periculum suum; publicum imperium servitiumque

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accomplit en suivant un long protocole qu'il est inutile de rapporter ici. Il lut ensuite les conditions, et ajouta : Écoute, Jupiter; écoute, père patrat du peuple albain; écoute aussi, peuple d'Albe vous venez d'entendre lire à haute voix, depuis la première jusqu'à la dernière, sans subterfuge, les conditions inscrites sur ces tablettes le sens en est aujourd'hui clairement arrêté : le peuple romain ne s'en écartera pas le premier; s'il s'en écarte le premier, par une délibération publique, par un subterfuge, le même jour, Jupiter, frappe le peuple romain comme je frappe aujourd'hui ce porc : que le coup soit proportionné à ta puissance. » A ces mots il assomma le porc avec un caillou. Albe, par la bouche de son dictateur et de ses prêtres, prononça ses formules et ses sermens.

XXV. La cérémonie terminée, les trois frères, choisis des deux côtés, prennent leurs armes. Chaque parti encourage ses champions, leur rappelle que les dieux de la patrie, la patrie elle-même, leurs parens, tout ce que la ville, tout ce que le camp renferme de citoyens, a les yeux fixés sur leurs armes, sur leurs bras; et ces guerriers, déjà si braves, s'avancent pleins de ces encouragemens entre les deux armées. Elles étaient rangées chacune devant son camp, à l'abri du danger, mais non de l'inquiétude. Il s'agissait de l'empire, confié à la fortune et au courage d'un si petit nombre de combattans. Agités d'espérance et de crainte, toute leur attention se fixe sur ce pénible spectacle. Le signal est donné; et, les armes en avant, ces jeunes guerriers, animés du courage de deux grandes armées, se heurtent comme deux fronts de bataille. Ni les uns, ni les autres ne songent à leur propre péril. C'est l'élévation, c'est l'asservissement de

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