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Tullum Hostilium, nepotem Hostilii, cujus in infima arce clara pugna adversus Sabinos fuerat, regem populus jussit. Patres auctores facti. Hic non solum proximo regi dissimilis, sed ferocior etiam Romulo fuit : tum ætas viresque, tum avita quoque gloria animum stimulabat. Senescere igitur civitatem otio ratus, undique materiam excitandi belli quærebat. Forte evenit, ut agrestes Romani ex Albano agro, Albani ex Romano prædas in vicem agerent. Imperitabat tum C. Cluilius Albæ utrimque legati fere sub idem tempus ad res repetendas missi. Tullus præceperat suis, ne quid prius, quam mandata, agerent: satis sciebat, negaturum Albanum; ita pie bellum indici posse. Ab Albanis socordius res acta excepti hospitio ab Tullo blande ac benigne, comiter regis convivium celebrant : tantisper Romani et res repetiverant priores, et neganti Albano bellum in trigesimum diem indixerant hæc renunciant Tullo. Tum legatis Tullus dicendi potestatem, quid petentes venerint, facit illi, omnium ignari, primum purgando terunt tempus: «Se invitos quidquam, quod minus placeat Tullo, dicturos; sed imperio subigi: res repertum se venisse. Ni reddantur, bellum indicere jussos. » Ad hæc Tullus « Nunciate, inquit, regi vestro, regen Romanum deos facere testes, uter prius populus res repetentes legatos adspernatus dimiserit, ut in eum omnes expetant hujusce clades belli. »

tôt le peuple choisit pour roi Tullus Hostilius, petit-fils de cet Hostilius qui s'était signalé contre les Sabins dans le combat livré au pied de la citadelle, et ce choix fut ratifié par le sénat. Loin de suivre les traces de son prédécesseur, ce prince montra plus de passion pour la guerre que Romulus. Sa jeunesse, sa vigueur, la gloire de sa famille, comme autant d'aiguillons, excitaient son ardeur. Persuadé que le repos amenait la langueur de la vieillesse, il cherchait partout un sujet de guerre. Le hasard voulut que des laboureurs de Rome et d'Albe eussent pillé réciproquement leur territoire. Albe obéissait alors à C. Cluilius. Chaque état envoie presque en même temps des députés pour demander réparation. Tullus donne aux siens l'ordre de s'occuper avant tout de leur mandat. Il s'attendait à un refus de la part des Albains : c'était une occasion de déclarer la guerre sans s'attirer de reproches. Les députés d'Albe mirent plus de lenteur : ils trouvèrent auprès de Tullus un accueil plein de grâce et de bienveillance. Pour répondre à son hospitalité, ils se firent un plaisir de s'asseoir à sa table. Les Romains cependant avaient présenté leurs réclamations, et, sur le refus des Albains, leur avaient déclaré la guerre pour le trentième jour. Telle fut la réponse qu'ils rapportèrent à Tullus. Ce prince laissa alors aux Albains la facilité d'exposer leur demande. Dans leur ignorance de ce qui s'était passé, ils perdent d'abord le temps en vaines excuses. Ce n'est qu'à regret qu'ils tiennent un langage qui peut déplaire à Tullus, mais il leur faut obéir. Ils viennent demander réparation : s'ils ne peuvent l'obtenir, ils ont ordre de déclarer la guerre. «Allez, répond Tullus, annoncer à votre roi que le roi de Rome a pris les dieux à témoin que celui des deux peuples qui a le premier accueilli

XXIII. Hæc nunciant domum Albani. Et bellum utrimque summa ope parabatur, civili simillimum bello, prope inter parentes natosque; Trojanam utramque prolem, quum Lavinium ab Troja, ab Lavinio Alba, ab Albanorum stirpe regum oriundi Romani essent. Eventus tamen belli minus miserabilem dimicationem fecit: quod nec acie certatum est; et, tectis modo dirutis alterius urbis, duo populi in unum confusi sunt. Albani priores ingenti exercitu in agrum Romanum inpetum fecere castra ab urbe haud plus quinque millia passuum locant, fossa circumdant; fossa Cluilia ab nomine ducis per aliquot secula adpellata est, donec cum re nomen quoque vetustate abolevit. In his castris Cluilius Albanus rex moritur; dictatorem Albani Mettum Fuffetium creant. Interim Tullus ferox, præcipue morte regis, magnumque deorum numen, ab ipso capite orsum, in omne nomen Albanum expetiturum pœnas bellum inpium dictitans, nocte, præteritis hostium castris, infesto exercitu in agrum Albanum pergit. Ea res ab stativis excivit Mettum. Ducit, quam proxime ad hostem potest; inde legatum præmissum nunciare Tullo jubet, priusquam dimicent, opus esse conloquio: si secum congressus sit, satis scire, ea se adlaturum, quæ nihilo minus ad rem Romanam, quam ad Albanam, pertineant. Haud adspernatus Tullus, tametsi vana ad

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d'un refus la demande des députés, doit voir retomber sur sa tête toutes les calamités de cette guerre. »

XXIII. Les Albains reportent dans leur patrie cette réponse. Des deux côtés on pousse avec activité les préparatifs d'une guerre qu'on pouvait regarder comme une guerre civile, puisqu'elle armait, pour ainsi dire, les enfans contre leurs pères. Les deux peuples étaient du sang troyen Lavinium était sortie de Troie, Albe de Lavinium, et les Romains de la race des rois d'Albe. L'évènement rendit pourtant la lutte moins affreuse. Il n'y eut point de bataille, et il n'en coûta que la destruction des murs et des maisons d'une des deux villes pour réunir les deux peuples en un seul. Albe fut prête la première, et envoya une nombreuse armée envahir le territoire de sa rivale. Elle vint camper à cinq milles au plus de Rome, et fortifia son camp d'un fossé, qui, pendant plusieurs siècles, porta le nom du général ennemi, et fut appelé fossé de Cluilius. Le temps, depuis, a effacé le fossé et le nom. Le roi Albain Cluilius meurt dans son camp, et l'on nomme dictateur Mettus Fuffetius. La mort du roi ennemi redouble la fierté de Tullus. Il répète que la vengeance des dieux a commencé par cette tête à faire retomber sur tout ce qui porte le nom albain la punition de cette guerre sacrilège, tourne, à la faveur de la nuit, le camp ennemi, et envahit à son tour le territoire d'Albe. Ce mouvement tira Mettus de sa position. Il s'approche le plus qu'il peut de l'ennemi, et envoie un héraut à Tullus, pour lui dire qu'avant le combat une entrevue est nécessaire; que, s'il l'accorde, Mettus lui fera des propositions non moins intéressantes pour Rome que pour Albe. Tullus ne s'y refusa pas, et, sans attacher beaucoup d'importance à ces communica

ferebantur, in aciem educit. Exeunt contra et Albani. Postquam instructi utrimque stabant, cum paucis procerum in medium duces procedunt. Ibi infit Albanus :

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Injurias et non redditas res ex fœdere, quæ repetita sint, et ego regem nostrum Cluilium, caussam hujusce esse belli, audisse videor : nec te dubito, Tulle, eadem præ te ferre. Sed, si vera potius, quam dictu speciosa, dicenda sunt, cupido imperii duos cognatos vicinosque populos ad arma stimulat. Neque, recte, an perperam, interpretor: fuerit ista ejus deliberatio, qui bellum suscepit me Albani gerendo bello ducem creavere. Illud te, Tulle, monitum velim Etrusca res, quanta circa nos teque maxime sit, quo propior es Etruscis, hoc magis scis. Multum illi terra, plurimum mari pollent. Memor esto, jam, quum signum pugnæ dabis, has duas acies spectaculo fore; ut fessos confectosque, simul victorem ac victum, adgrediantur. Itaque, si nos dii amant, quoniam, non contenti libertate certa, in dubiam imperii servitiique aleam imus, ineamus aliquam viam, qua utri utris imperent, sine magna clade, sine multo sanguine utriusque populi, decerni possit. » Haud displicet res Tullo, quamquam, tum indole animi, tum spe victoriæ, ferocior erat. Quærentibus utrimque ratio initur, cui et fortuna ipsa præbuit materiam.

XXIV. Forte in duobus tum exercitibus erant trigemini fratres, nec ætate, nec viribus dispares. Horatios

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