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Servio Tullio regnante Romæ, centum amplius post annos, in ultima Italiæ ora, circa Metapontum Heracleamque et Crotona, juvenum æmulantium studia cœtus habuisse constat. Ex quibus locis, etsi ejusdem ætatis fuisset, quæ fama in Sabinos, aut quo linguæ commercio, quemquam ad cupiditatem discendi excivisset? Quove præsidio unus per tot gentes, dissonas sermone moribusque, pervenisset? Suopte igitur ingenio temperatum animum virtutibus fuisse opinor magis; instructumque non tam peregrinis artibus, quam disciplina tetrica ac tristi veterum Sabinorum: quo genere nullum quondam incorruptius fuit. Audito nomine Numæ, patres romani, quanquam inclinari opes ad Sabinos, rege inde sumto, videbantur, tamen, neque se quisquam, nec factionis suæ alium, nec denique patrum aut civium quemquam præferre illi viro ausi, ad unum omnes Numa Pompilio regnum deferendum decernunt. Adcitus, sicut Romulus augurato urbe condenda regnum adeptus est, de se quoque Deos consuli jussit. Inde ab augure (cui deinde, honoris ergo, publicum id perpetuumque sacerdotium fuit) deductus in arcem, in lapide ad meridiem versus consedit. Augur ad lævam ejus, capite velato, sedem cepit, dextra manu baculum sine nodo aduncum tenens, quem lituum adpellaverunt. Inde ubi, prospectu in urbem agrumque capto, Deos precatus, regiones ab oriente ad occasum determinavit; dex

tant que ce ne fut que sous le règne de Servius Tullius, plus d'un siècle après, que ce philosophe ouvrit son école aux extrémités de l'Italie, aux environs d'Héraclée, de Métaponte et de Crotone. Mais, quand même il eût été contemporain de Numa, comment la renommée aurait-elle pu allumer aux cœurs des Sabins l'amour de la science? Quelle langue eût servi à ces communications? Comment, seul, sans secours, Numa aurait-il pu passer à travers tant de peuples, différens de mœurs et de langage? Je suis plus porté à croire qu'il dut à la nature ces dispositions vertueuses que développa, non pas une école étrangère, mais la rude et âpre discipline des Sabins, la plus austère nation de l'antiquité. Au nom de Numa, le sénat craignit qu'en choisissant un roi parmi les Sabins, il ne fît pencher la balance en leur faveur. Mais personne n'osait ni se n'osait ni se désigner soi-même, ni choisir quelqu'un de ses partisans, sénateur ou citoyen, de préférence à un homme si recommandable; et, d'une voix unanime, ils décernèrent la royauté à Numa Pompilius. On alla le chercher; mais comme Romulus, en fondant la ville, n'avait pris possession du trône qu'après avoir consulté les augures, Numa voulut aussi que l'on interrogeât les dieux. Un augure, qui dut ensuite à la reconnaissance de ce prince de conserver toute sa vie ce sacerdoce public, le conduisit sur le mont Capitolin, où il le fit asseoir sur une pierre, le visage tourné au midi. L'augure, la tête voilée, tenant dans sa main un bâton courbe, sans nœuds, appelé lituus, prit place à sa gauche. Puis, embrassant d'un coup d'œil la ville et la campagne, invoquant les dieux, il détermine le champ de ses observations de l'orient à l'occident, prenant le midi pour la droite, et le nord pour la gauche.

tras ad meridiem partes, lævas ad septentrionem esse dixit. Signum contra, quo longissime conspectum oculi ferebant, animo finivit. Tum, lituo in lævam manum translato, dextra in caput Numæ inposita, precatus est ita: «< Jupiter pater, si est fas, hunc Numam Pompilium, cujus ego caput teneo, regem Romæ esse, uti tu signa nobis certa adclarassis inter eos fines, quos feci. » Tum peregit verbis auspicia, quæ mitti vellet. Quibus missis, declaratus rex* Numa de templo descendit.

XIX. Qui, regno ita potitus, urbem novam, conditam vi et armis, jure eam legibusque ac moribus de integro condere parat. Quibus quum inter bella adsuescere videret non posse, quippe efferatos militia animos; mitigandum ferocem populum armorum desuetudine ratus, Janum ad infimum Argiletum, indicem pacis bellique, fecit apertus ut in armis esse civitatem; clausus pacatos circa omnes populos significaret. Bis deinde post Numæ regnum clausus fuit: semel T. Manlio consule, post punicum primum perfectum bellum : iterum, quod nostræ ætati dii dederunt, ut videremus, post bellum Actiacum, ab Imperatore Cæsare Augusto, pace terra marique parta. Clauso eo, quum omnium circa finitimorum societate ac fœderibus junxisset animos positis externorum periculorum curis, ne luxuriarentur otio animi, quos metus hostium disciplinaque militari continuerat; omnium primum, rem ad multitudinem

* U. C. 38. A. C. 714.

En face, aussi loin que sa vue pouvait s'étendre, il marqua en idée un astre. Alors, prenant son lituus de la main gauche, plaçant la droite sur la tête de Numa, il prononça cette prière : « Jupiter, père de la nature, si les destins permettent que Numa Pompilius, dont je touche la tête, soit roi de Rome, envoie-nous, dans l'espace que j'ai tracé, des signes certains de ta volonté; » et il annonce les auspices qu'il demande. Dès qu'ils eurent paru, Numa, déclaré roi, descendit de l'enceinte augurale.

XIX. Ainsi, devenu souverain de cette ville nouvelle, fondée par la violence et les armes, il se dispose à l'établir sur le fondement des lois et des mœurs. Mais comment y habituer, au milieu des guerres, un peuple dont le séjour des camps irritait l'humeur farouche? Pour adoucir sa férosité en lui faisant oublier les combats, Numa fit du temple de Janus, situé au bas d'Argilète, l'indice de la paix et de la guerre. Ouvert, il annonçait que la ville était en armes; fermé, que la paix régnait entre toutes les nations voisines. Il a été fermé deux fois depuis le règne de Numa : la première, par le consul Tit. Manlius, à la fin de la première guerre punique; la seconde, quand les dieux ont accordé à notre siècle de voir, après la guerre d'Actium, César-Auguste Imperator, donner la paix à tout l'univers. Quand Numa l'eut fermé, quand il se fut attaché par des traités et des alliances tous les peuples voisins, délivré du soin des dangers extérieurs, il redouta les douceurs du repos pour des hommes que la crainte de l'ennemi et la discipline militaire avaient contenus jusqu'alors, et résolut de leur inspirer la crainte des dieux,

inperitam, et illis seculis rudem, efficacissimam, deorum metum injiciendum ratus est: qui quum descendere ad animos sine aliquo commento miraculi non posset, simulat sibi cum dea Egeria congressus nocturnos esse : ejus se monitu, quæ acceptissima diis essent, sacra instituere; sacerdotes suos cuique deorum præficere. Atque omnium primum, ad cursum lunæ, in duodecim menses describit annum : quem (quia tricenos dies singulis mensibus luna non explet, desuntque dies solido anno, qui solstitiali circumagitur orbe) intercalaribus mensibus interponendis, ita dispensavit, ut quarto et vigesimo anno ad metam eamdem solis, unde orsi essent, plenis annorum omnium spatiis dies congruerent. Idem nefastos dies fastosque fecit, quia aliquando nihil cum populo agi utile futurum erat.

XX. Tum sacerdotibus creandis animum adjecit, quamquam ipse plurima sacra obibat, ea maxime, quæ nunc ad Dialem flaminem pertinent. Sed, quia in civitate bel: licosa plures Romuli, quam Numa, similes reges putabat fore, iturosque ipsos ad bella, ne sacra regiæ vicis desererentur, flaminem Jovi adsiduum sacerdotem creavit, insignique eum veste et curuli regia sella adornavit huic duos flamines adjecit: Marti unum, alterum Quirino. Virginesque Vestæ legit, Alba oriundum sacerdotium, et genti conditoris haud alienum : his, ut adsiduæ templi antistites essent, stipendium de publico

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