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suo a vobis trucidari : » quo ferocius clamitabat, eo infestius circumscindere et spoliare lictor. Tum Volero, et prævalens ipse, et adjuvantibus advocatis, repulso lictore, ubi indignantium pro se acerrimus erat clamor, eo se in turbam confertissimam recipit, clamitans : « Provoco, et fidem plebis inploro: adeste cives! adeste commilitones! nihil est, quod exspectetis tribunos, quibus ipsis vestro auxilio opus est. » Concitati homines, veluti ad prælium, se expediunt : adparebatque, omne discrimen adesse; nihil cuiquam sanctum, non publici fore, non privati juris. Huic tantæ tempestati quum se consules obtulissent, facile experti sunt, parum tutam majestatem sine viribus esse violatis lictoribus, fascibus fractis, e foro in curiam compelluntur; incerti, quatenus Volero exerceret victoriam. Conticescente deinde tumultu, quum in senatum vocari jussissent, queruntur injurias suas, vim plebis, Voleronis audaciam. Multis ferociter dictis sententiis, vicere seniores, quibus, ira patrum adversus temeritatem plebis certari, non placuit.

LVI. Voleronem amplexa favore plebs proximis comitiis tribunum plebi creat in eum annum, qui L. Pinarium, P. Furium* consules habuit: contraque omnium opinionem, qui eum vexandis prioris anni consulibus permissurum tribunatum credebant, post publicam caus

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leur lit.» Plus il mettait d'emportement dans ses clameurs, plus le licteur s'acharnait à déchirer ses vêtemens et à le dépouiller. Enfin Voléron, doué d'une grande vigueur et soutenu par ses partisans, repousse le licteur et se jette dans le plus épais de la foule, à l'endroit où l'indignation arrachait en sa faveur les cris les plus violens. « J'en appelle au peuple, s'écrie-t-il, j'invoque son appui. A moi, citoyens! à moi, camarades! Ne comptez pas sur les tribuns, ils ont euxmêmes besoin de votre secours. » Soulevé par ces cris, le peuple se prépare comme pour un combat, et tout annonçait une crise violente, où les droits des magistrats ne seraient pas plus respectés que ceux des particuliers. Les consuls voulurent braver la tempête, mais ils éprouvèrent bientôt que la majesté du pouvoir est impuissante, quand elle n'est pas soutenue par la force. On insulte les licteurs, on brise leurs faisceaux; les consuls eux-mêmes sont repoussés dans la salle d'assemblée du sénat, sans savoir jusqu'où Voléron pousserait sa victoire. Enfin, quand le tumulte commence à s'apaiser, ils convoquent le sénat, lui exposent leurs affronts, la violence du peuple, l'audace de Voléron. Les avis annonçaient beaucoup d'irritation. Mais les plus âgés des patriciens obtinrent du sénat qu'il n'opposerait pas un aveugle courroux à l'emportement de la multitude.

LVI. Le peuple, couvrant Voléron de sa faveur, le nomme, aux comices suivans, tribun pour l'année qui vit L. Pinarius et P. Furius élevés au consulat. On pensait qu'il s'armerait de sa charge pour tourmenter les consuls de l'année précédente. Cette attente fut trompée. Sacrifiant ses ressentimens à l'intérêt général, il n'adressa pas même aux consuls une parole outrageante,

sam privato dolore habitò, ne verbo quidem violatis consulibus, rogationem tulit ad populum, ut plebeii magistratus tributis comitiis fierent. Haud parva res sub titulo prima specie minime atroci ferebatur; sed quæ patriciis omnem potestatem per clientium suffragia creandi, quos vellent, tribunos auferret. Huic actioni, gratissimæ plebi, quum summa vi resisterent patres; nec, quæ una vis ad resistendum erat, ut intercederet, aliquis ex collegio auctoritate aut consulum aut principum adduci posset; res tamen, suo ipsa molimine gravis, certaminibus in annum extrahitur. Plebs Voleronem tribunum reficit. Patres, ad ultimum dimicationis rati rem venturam, Ap. Claudium, Appii filium, jam inde a paternis certaminibus invisum infestumque plebi, consulem* faciunt. Collega ei T. Quinctius datur. Principio statim anni nihil prius, quam de lege, agebatur: sed ut inventor legis Volero, sic Lætorius, collega ejus, auctor quum recentior, tum acrior erat. Ferocem faciebat belli gloria ingens; quod ætatis ejus haud quisquam manu promtior erat. Is, quum Volero nihil, præterquam de lege, loqueretur, insectatione abstinens consulum, ipse in accusationem Appii, familiæque superbissimæ ac crudelissimæ in plebem romanam, exorsus, quum a patribus non consulem, sed carnificem ad vexandam et lacerandam plebem, creatum esse contenderet; rudis in

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mais présenta au peuple un projet de loi pour que la nomination des magistrats plébéiens se fît dans des comices par tribus. Cette proposition cachait, sous un titre peu inquiétant, des conséquences fort graves. Elle ôtait aux patriciens la facilité de porter au tribunat, par les suffrages de leurs cliens, des hommes de leur choix. Le sénat combattait de toutes ses forces un projet si agréable au peuple; mais l'ascendant des consuls et des principaux patriciens n'avait pu déterminer un seul membre du collège des tribuns à y former opposition, et c'était leur unique moyen de résistance. Cependant l'importance même de la question prolongea les débats, et l'on gagna la fin de l'année. Le peuple renomme Voléron tribun. Le sénat, persuadé que cette affaire amènerait un combat à outrance, élève au consulat App. Claudius, fils d'Appius, qui, depuis les démêlés de son père, éprouvait pour le peuple toute la haine qu'il lui inspirait lui-même. On lui donne pour collègue T. Quinctius. Le projet de loi fut le premier objet dont on s'occupa cette année. Voléron, dont il était l'ouvrage, montrait pour le soutenir moins de vivacité, que son collègue Létorius, qui, plus récemment, s'en était déclaré l'appui. Sa réputation militaire, car c'était l'homme le plus brave de son siècle, le rendait plus entreprenant. Voléron se bornait à défendre son projet, sans attaquer les consuls. Létorius débute par accuser Appius et son orgueilleuse et cruelle famille. Il prétend que le consul n'est qu'un bourreau, nommé pour tourmenter, pour torturer les plébéiens. Mais chez ce soldat, peu habitué à parler, la langue ne répondait point à la véhémence et à l'audace; et, comme l'expression lui manquait : « Je parle difficilement, Romains, dit-il, mais je sais agir. Trouvez-vous

militari homine lingua non subpetebat libertati animoque. Itaque, deficiente oratione : «Quandoquidem non facile loquor, inquit, Quirites, quam, quod locutus sum, præsto, crastino die adeste. Ego hic aut in conspectu vestro moriar, aut perferam legem. » Occupant tribuni templum postero die: consules nobilitasque ad inpediendam legem in concione consistunt. Submoveri Lætorius jubet, præterquam qui suffragium ineant. Adolescentes nobiles stabant, nihil cedentes viatori : tum ex his prehendi quosdam Lætorius jubet. Consul Appius negare, jus esse tribuno in quemquam, nisi in plebeium. Non enim populi, sed plebis, eum magistratum esse : nec illum ipsum submovere pro imperio posse more majorum; quia ita dicatur : « Si vobis videtur, discedite, Quirites. >> Facile et contemtim de jure disserendo perturbare Lætorium poterat. Ardens igitur ira tribunus viatorem mittit ad consulem : consul lictorem ad tribunum, privatum esse clamitans, sine imperio, sine magistratu; violatusque esset tribunus, ni et concio omnis atrox coorta pro tribuno in consulem esset; et concursus hominum in forum ex tota urbe concitatæ multitudinis fieret. Sustinebat tamen Appius pertinacia tantam tempestatem: certatumque haud incruento prœlio foret, ni Quinctius, consul alter, consularibus negotio dato, ut collegam vi, si aliter non possent, de foro abducerent, ipse nunc plebem sævientem precibus lenisset, nunc

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