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ciennes injures du peuple romain et les défaites des Volsques, comment supporterez-vous l'affront d'aujourd'hui? Notre honte a servi de prélude à leurs jeux. Ne sentezvous pas qu'aujourd'hui l'on a vraiment triomphé de vous? Tous, étrangers, citoyens, tant de nations voisines ont eu votre départ en spectacle. Vos femmes, vos enfans ont défilé sous leurs yeux. Qu'ont-ils pensé, quand ils ont entendu la voix du héraut? quand ils vous ont vu partir? quand ils ont rencontré votre troupe déshonorée? sinon que vous étiez souillés de quelque crime si affreux que votre présence profanerait les jeux, et rendrait nécessaires des expiations; que c'est ce motif qui nous fait chasser du séjour, de la réunion, de l'assemblée des gens de bien. Ne remarquez- vous pas encore que vous ne devez la vie qu'à la promptitude de votre départ, si c'est un départ et non pas une fuite, Et vous ne regardez pas comme ennemie une ville, où un seul jour de retard vous eût fait trouver la mort? On vous a déclaré la guerre malheur à ceux qui l'ont déclarée, si vous êtes des hommes.» Ces reproches enflamment encore le courroux qui les anime; de retour dans leurs familles, ils soulèvent leurs compatriotes, et la nation entière des Volsques se déclare contre les Romains.

XXXIX. D'un consentement unanime, elle donne la conduite de cette guerre à Attius Tullus et à C. Marcius, cet exilé romain, sur lequel surtout reposait sa confiance. Il ne trompa point leur espoir, et prouva que Rome devait sa puissance moins à ses soldats qu'à ses généraux. Il marche d'abord sur Circéii, d'où il chassela colonie romaine, et qu'il remet aux mains des Volsques. Il gagne ensuite, par des chemins de traverse, la voie latine, et soumet Satricum, Longula, Polusque et

liberamque cam urbem Volscis tradidit. Inde, in Latinam viam transversis tramitibus transgressus, Satricum, Longulam, Poluscam, Coriolos, novella hæc Romanis oppida ademit. Inde Lavinium recepit: tunc deinceps Corbionem, Vitelliam, Trebiam, Lavicos, Pedum cepit. Postremum ad urbem a Pedo ducit; et, ad fossas Cluilias quinque ab urbe millia passuum castris positis, populatur inde agrum romanum; custodibus inter populatores missis, qui patriciorum agros intactos servarent : sive infensus plebi magis, sive ut discordia inde inter patres plebemque oriretur. Quæ profecto orta esset, adeo tribuni jam ferocem per se plebem criminando in primores civitatis instigabant : sed externus timor, maximum concordia vinculum, quamvis suspectos infensosque inter se jungebat animos. Id modo non conveniebat; quod senatus consulesque nusquam alibi spem, quam in armis, ponebant: plebes omnia, quam bellum, malebat. Sp. Nautius* jam et Sex. Furius consules erant. Eos, recensentes legiones, præsidia per muros aliaque, in quibus stationes vigiliasque esse placuerat, loca distribuentes, multitudo ingens pacem poscentium primum seditioso clamore conterruit : deinde vocare senatum, referre de legatis ad C. Marcium mittendis coegit. Acceperunt relationem patres, postquam adparuit labare plebis animos; missique de pace ad

* U. C. 266. A. C. 486.

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Corioles, dernières conquêtes des Romains. Il reprend Lavinium, il se rend maître de Corbion, Vitellie, Trébie, Lavice et Pedum. Il tourne ensuite ses armes contre Rome, établit son camp près des fosses Cluiliennes, à cinq milles de la ville, dont il dévaste tout le territoire. Des sauve-gardes mêlées aux fourrageurs avaient soin de faire respecter les propriétés des patriciens; soit que son ressentiment s'attaquât surtout au peuple, soit qu'il voulût allumer la discorde entre lui et le sénat. Il rait réussi sans doute, car les tribuns ne cessaient, par leurs accusations, d'irriter contre les grands une multitude déjà trop turbulente; mais la crainte des ennemis du dehors, le plus puissant lien de la concorde, maintint l'union entre les deux ordres, malgré leurs soupçons et leur animosité. Le seul point sur lequel ils n'étaient pas d'accord, c'est que le sénat et les consuls mettaient tout leur espoir dans les armes, et qu'il n'était rien que le peuple ne préférât à la guerre. Sp. Nautius et Sext. Furius avaient déjà commencé leur consulat. Pendant qu'ils passaient la revue des légions et plaçaient des troupes sur les murs, partout où ils jugeaient nécessaire d'établir des postes et des sentinelles, ils se laissèrent d'abord effrayer par les cris séditieux d'une multitude innombrable qui demandait la paix, et se virent bientôt forcés de convoquer les sénateurs pour leur proposer l'envoi d'une députation à C. Marcius. Le sénat, connaissant le découragement du peuple, adopta la proposition; mais les députés chargés de traiter n'obtinrent de Marcius que cette réponse dure : « Rendez aux Volsques leur territoire, et l'on pourra songer à la paix; si vous voulez continuer à jouir de vos conquêtes, je n'ai oublié ni l'injustice de vos concitoyens,

Marcium oratores atrox responsum retulerunt : « Si Volscis ager redderetur, posse agi de pace : si præda belli per otium frui velint, memorem se et civium injuriæ, et hospitum beneficii, adnisurum, ut adpareat, exsilio sibi irritatos, non fractos, animos esse.» Iterum deinde iidem missi non recipiuntur in castra. Sacerdotes quoque, suis insignibus velatos, isse supplices ad castra hostium, traditum est; nihilo magis quam legatos flexisse animum.

XL. Tum matronæ ad Veturiam, matrem Coriolani, Volumniamque uxorem frequentes coeunt: id publicum consilium, an muliebris timor fuerit, parum invenio. Pervicere certe, ut et Veturia, magno natu mulier, et Volumnia, duos parvos ex Marcio ferens filios, secum in castra hostium irent : et, quam armis viri defendere urbem non possent, mulieres precibus lacrimisque defenderent. Ubi ad castra ventum est, nunciatumque Coriolano, adesse ingens mulierum agmen, in primo (ut qui nec publica majestate in legatis, nec in sacerdotibus tanta obfusa oculis animoque religione motus esset) multo obstinatior adversus lacrimas muliebres erat. Dein familiarium quidam, qui insignem mœstitia inter ceteras cognoverat Veturiam, inter nurum nepotesque stantem, «Nisi me frustrantur, inquit, oculi, mater tibi conjuxque et liberi adsunt. » Coriolanus, prope ut amens, consternatus ab sede sua quum ferret

ni la générosité de mes hôtes, et je ferai tous mes efforts pour vous prouver que l'exil a irrité, mais non pas abattu mon courage.» Envoyés une seconde fois, ils ne sont point reçus. On dit même que les prêtres, revêtus des insignes de leur dignité, se présentèrent en supplians au camp ennemi, et que cette démarche ne produisit pas plus d'effet que la députation sur cette âme inflexible.

XL. Les dames alors se réunissent en grand nombre près de Véturie, mère de Coriolan, et près de Volumnie, son épouse. J'ignore si cette démarche leur fut dictée par l'autorité ou inspirée par la crainte naturelle à leur sexe : ce que je sais, c'est qu'elles parvinrent à décider Véturie, malgré son grand âge, et Volumnie, portant, les deux fils de Marcius, à les accompagner au camp ennemi; et des femmes entreprirent de défendre, par leurs larmes et leurs prières, une ville, que les hommes ne pouvaient plus défendre par les armes. A leur approche, quand on annonça à Coriolan l'arrivée de ce long cortège de dames, lui que n'avait pu émouvoir ni la majesté de la république représentée par ses députés, ni le respect dont le caractère sacré des pontifes frappait les yeux et les cœurs, s'endurcit plus encore contre les pleurs de ces femmes. Cependant un de ses serviteurs, qui, au milieu de la foule, avait reconnu à sa douleur Véturie, entre sa bru et ses petits-fils, s'écrie : « Si mes yeux ne me trompent, voilà ta mère, ta femme et tes enfans. >> A ces mots Coriolan, comme hors de lui, s'élance,

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