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remplacer Brutus, et il se faisait construire une maison au sommet de Vélia: sur cette éminence si bien fortifiée, c'était un fort inexpugnable. L'indignité de ces propos, auxquels le peuple ajoutait foi, blessait le consul. Il convoque une assemblée, où il se présente les faisceaux baissés. Ce fut un spectacle bien doux pour la multitude de voir abaisser devant elle les insignes du pouvoir, de voir la puissance et la majesté du peuple, reconnues supérieures à celle du consul. Quand Valerius eut commandé le silence, il commença par vanter le bonheur de son collègue : « Libérateur de sa patrie, revêtu de la plus haute dignité, il était mort en combattant pour la république dans tout l'éclat de sa gloiré, avant qu'elle fût devenue un erime. Lui, au contraire, avait survécu à la sienne pour se voir exposé aux accusations de l'envie. On confondait un libérateur de la patrie avec les Aquilius et les Vitellius. Il ne se trouvera donc jamais, poursuivit-il, de vertu assez éprouvée pour échapper à vos soupçons? Moi, l'implacable ennemi des rois, pouvais-je craindre l'inculpation de prétendre au trône? J'habiterais la citadelle même et le Capitole, que je ne saurais me croire un objet de crainte pour mes concitoyens. A quoi donc tient ma réputation? Avez-vous en moi si peu de confiance, que vous attachiez plus d'importance à mon séjour qu'à mes sentimens? Non, la maison de P. Valérius ne portera point ombrage à ses concitoyens. Romains, Vélia sera pour vous sans danger. Je ferai descendre ma maison dans la plaine, je la placerai au dessous de la colline vous dominerez sur ce citoyen suspect. Bâtissent sur Vélia ceux aux mains de qui votre liberté sera plus sûre qu'en celles de Valérius. » Il fit transporter aussitôt tous ses matériaux au pied de Vélia,

VIII. Latæ deinde leges, non solum quæ regni suspicione consulem absolverent, sed quæ adeo in contrarium verterent, ut popularem etiam facerent: inde cognomen factum Publicolæ est : ante omnes de provocatione adversus magistratus ad populum, sacrandoque cum bonis capite ejus, qui regni occupandi consilia inisset, gratæ in vulgus leges fuere. Quas quum solus pertulisset, ut sua unius in his gratia esset, tum deinde comitia collegæ subrogando habuit. Creatus Sp. Lucretius consul, qui magno natu, non subficientibus jam viribus ad consularia munera obeunda, intra paucos dies moritur. Subfectus in Lucretii locum M. Horatius Pulvillus. Apud quosdam veteres auctores non invenio Lucretium consulem Bruto statim Horatium subgerunt: credo, quia nulla gesta res insignem fecerit consulatum, memoria intercidisse. Nondum dedicata erat in Capitolio Jovis ædes. Valerius Horatiusque consules sortiti, uter dedicaret. Horatio sorte evenit. Publicola ad Veientium bellum profectus. Ægrius, quam dignum erat, tulere Valerii necessarii, dedicationem tam incliti templi Horatio dari: id omnibus modis inpedire conati, postquam alia frustra tentata erant, postem jam tenenti consuli fœdum inter precationem deum nuncium incutiunt; «mortuum ejus filium esse, funestaque familia dedicare eum templum non posse.» Non crediderit factum, an tantum

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et bâtir dans le fond où se trouve aujourd'hui le temple de la Victoire.

VIII. Il publia ensuite des lois qui étouffèrent tous les soupçons, et changèrent si bien l'opinion, qu'elle lui devint favorable; elles lui méritèrent même le surnom de Publicola. Les plus agréables à la multitude furent celle qui permettait d'appeler au peuple du jugement des magistrats, et celle qui dévouait aux dieux la tête et les biens de quiconque prétendrait à la royauté. Il voulut les donner seul pour en avoir seul le mérite, et ce ne fut qu'après leur promulgation qu'il assembla les comices pour le remplacement de son collègue. On nomma Sp. Lucretius; mais sa vieillesse, l'épuisement de ses forces, le rendaient incapable de remplir les devoirs du consulat, et il mourut au bout de quelques jours. M. Horatius Pulvillus fut mis à sa place. Quelques vieux historiens ne parlent point du consulat de Lucretius, et donnent Horace pour successeur immédiat à Brutus. L'absence de tout évènement remarquable sous le consulat de Lucretius est, je crois, la cause de cet oubli. On n'avait pas encore fait la dédicace du temple de Jupiter sur le Capitole. Les consuls Valerius et Horace laissèrent au sort à décider qui aurait cet honneur : il prononça en faveur d'Horace. Publicola partit pour combattre les Véiens. Ses amis ne supportèrent point avec assez de résignation que la dédicace d'un si beau monument fût confiée à Horace. Ils tentèrent mille moyens de s'y opposer, et, voyant tous leurs efforts inutiles, quand le consul portait déjà la main au jambage de la porte, ils lui annoncent, au milieu de la cérémonie, une nouvelle capable d'en souiller la sainteté; c'était la mort de son fils, et ils ajoutent que le deuil de sa

animo roboris fuerit, nec traditur certum, nec interpre tatio est facilis. Nihil aliud ad eum nuncium a proposito adversus, quam ut cadaver efferri juberet, tenens postem, precationem peragit, et dedicat templum. Hæc post exactos reges domi militiæque gesta primo anno. Inde* P. Valerius iterum, T. Lucretius consules facti.

IX. Jam Tarquinii ad Lartem Porsenam, Clusinum regem, perfugerant: ibi, miscendo consilium precesque, nunc orabant, «< ne se, oriundos ex Etruscis, ejusdem sanguinis nominisque, egentes exsulare pateretur : »> nunc monebant etiam, «ne orientem morem pellendi reges inultum sineret. Satis libertatem ipsam habere dulcedinis. Nisi, quanta vi civitates eam expetant, tanta regna reges defendant, æquari summa infimis : nihil excelsum, nihil, quod supra cetera emineat, in civitatibus fore. Adesse finem regnis, rei inter deos hominesque pulcherrimæ. >> Porsena, tum regem esse Romæ, tum Etruscæ, gentis regem, amplum Tuscis ratus, Romam infesto exercitu venit. Non unquam alias ante tantus terror senatum invasit. Adeo valida res tum clusina erat, magnumque Porsenæ nomen: nec hostes modo timebant, sed suosmet ipsi cives, ne romana plebs, metu perculsa, receptis in urbem regibus, vel cum servitute pacem ac

*U. C. 246. A. C. 506.

famille ne lui permet plus de faire la dédicace du temple. On ne dit point, et il est difficile de démêler si la constance qu'il montra vint de son incrédulité ou de sa force d'âme; mais, sans interrompre ses fonctions, il se contente de donner l'ordre de célébrer les funérailles, et, tenant toujours le jambage, prononce la formule, et achève la dédicace. Tels furent les évènemens civils et militaires qui remplirent la première année de l'expulsion des rois. Les consuls de l'année suivante furent P. Valerius, nommé pour la seconde fois, et T. Lucrétius.

pour

IX. Les Tarquins avaient déjà cherché un asile près du Larte Porsenna, roi de Clusium. Employant tour-àtour les prières et les conseils, tantôt ils le conjuraient de « ne pas laisser dans la misère et dans l'exil des princes originaires d'Étrurie, du même sang et du même nom que lui; tantôt ils lui conseillaient de ne pas souffrir impunément que les peuples s'habituassent à chasser les rois. La liberté a déjà par elle-même assez d'attraits: si les peuples montrent pour en jouir plus d'ardeur que les rois défendre leurs trônes, tout passera sous le même niveau. On ne verra plus dans les états ni grandeur ni élévation : c'en est fait de la royauté, cette belle institution placée entre les dieux et les hommes. » Porsenna, convaincu que le maintien de la royauté dans Rome et d'un roi originaire d'Étrurie intéressait la politique des Toscans, conduit son armée contre cette ville. Jamais terreur si profonde n'avait frappé le sénat, tant étaient redoutables alors et la puissance de Clusium et le nom de Porsenna. Ils craignaient à la fois et l'ennemi et les citoyens. Le peuple pouvait, dans l'excès de sa frayeur, ouvrir les portes au roi, et acheter la paix au prix même de sa liberté. Aussi, tant que dura cette

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