Obrazy na stronie
PDF
ePub

Aricia ferociter in absentem Tarquinium erat invectus; <«< Haud mirum esse, Superbo inditum Romæ cognomen.» (Jam enim ita clam quidem mussitantes, vulgo tamen, eum adpellabant.) « An quidquam superbius esse, quam ludificari sic omne nomen Latinum? Principibus longe ab domo excitis, ipsum, qui concilium indixerit, non adesse. Tentari profecto patientiam, ut, si jugum acceperint, obnoxios premat. Cui enim non adparere, adfectare eum imperium in Latinos? Quod si sui bene crediderint cives, aut si creditum illud, et non raptum parricidio, sit, credere et Latinos (quamquam ne sic quidem alienigena) debere. Sin suos ejus poeniteat (quippe qui alii super alios trucidentnr, exsulatum eant, bona amittant), quid spe melioris Latinis portendi? Si se audiant, domum suam quemque inde abituros: neque magis observaturos diem concilii, quam ipse, qui indixerit, observet.» Hæc atque alia eodem pertinentia seditiosus facinorosusque homo, hisque artibus opes domi nactus, quum maxime dissereret, intervenit Tarquinius. Is finis orationi fuit. Aversi omnes ad Tarquinium salutandum. Qui, silentio facto, monitus a proximis, ut purgaret se, quod id temporis venisset, «disceptatorem, ait, se sumtum inter patrem et filium: cura reconciliandi eos in gratiam moratum esse : et, quia ea res exemisset illum diem, postero die acturum, quæ constituisset. Ne id quidem ab Turno tulisse tacitum fe

cie s'emportait avec violence contre Tarquin. « Fallait-il s'étonner que Rome lui donnât le nom de Superbe (car c'était ainsi que dès-lors ils le désignaient d'ordinaire dans leurs secrets murmures)? quelle conduite plus superbe que de se jouer ainsi de la nation latine? Faire venir ses chefs loin de leurs demeures, pour manquer à l'assemblée qu'il a lui-même convoquée! c'était tenter leur patience pour les écraser sous le joug, si leur faiblesse était disposée à le recevoir. N'est-il pas évident qu'il affecte l'empire sur les Latins? Si ses sujets avaient à se féliciter de leur choix, si du moins il devait la couronne à leur volonté et non pas à un parricide, les Latins aussi pourraient se fier à lui, encore qu'un étranger n'eût pas les mêmes titres à leur confiance. Mais quand ses sujets sont las d'un prince qui les accable d'arrêts de mort, d'exils, de confiscations, pourquoi les Latins en attendraient-ils mieux? S'ils veulent l'en croire, ils se retireront chacun chez eux, et ne seront pas plus exacts au rendez-vous que celui-là même qui l'a indiqué. » Au milieu des invectives de cet homme turbulent et audacieux, qui devait à ses défauts mêmes sa puissance, arrive Tarquin. Sa présence interrompit l'orateur. L'assemblée se tourne vers le roi des Romains pour le saluer. Le silence s'établit, et, averti par ceux qui l'entourent de justifier son retard, Tarquin dit qu'il a été pris pour médiateur entre un père et un fils; que le désir de les réconcilier l'a retenu, et que, comme cet incident a fait perdre la journée, il leur fera connaître le lendemain le motif qui les assemble. On prétend que, même alors, Turnus ne put se taire, qu'il dit « qu'il n'y avait pas de différends plus faciles à terminer que ceux d'un père et d'un fils; qu'on pouvait même trancher la

runt dixisse enim, «Nullam breviorem esse cognitionem, quam inter patrem et filium, paucisque transigi verbis posse ni pareat patri, habiturum infortunium

esse. >>

:

LI. Hæc Aricinus in regem romanum increpans ex concilio abiit. Quam rem Tarquinius aliquanto, quam videbatur, ægrius ferens, confestim Turno necem machinatur; ut eumdem terrorem, quo civium animos domi obpresserat, Latinis injiceret : et quia pro imperio palam interfici non poterat, oblato falso crimine insontem obpressit per adversæ factionis quosdam Aricinos servum Turni auro conrupit, ut in deversorium ejus vim magnam gladiorum inferri clam sineret : ea quum una nocte perfecta essent, Tarquinius, paullo ante lucem adcitis ad se principibus Latinorum, quasi re nova perturbatus, «< Moram suam hesternam, velut deorum quadam providentia inlatam, ait, saluti sibi atque illis fuisse ab Turno dici sibi et primoribus populorum parari necem, ut Latinorum solus imperium teneat. Adgressurum fuisse hesterno die in concilio : dilatam rem esse, quod auctor concilii afuerit, quem maxime peteret. Inde illam absentis insectationem esse natam, quod morando spem destituerit. Non dubitare, si vera deferantur, quin prima luce, ubi ventum in concilium sit, instructus cum conjuratorum manu armatusque venturus sit. Dici, gladiorum ingentem numerum esse ad

question en deux mots : le fils devait obéir ou s'attendre

à mal. »

LI. C'est en prononçant ces paroles offensantes pour le roi des Romains que le citoyen d'Aricie quitte l'assemblée. Plus sensible à cette injure qu'il ne le laissa voir, Tarquin médita aussitôt la mort de Turnus : elle devait jeter parmi les Latins la terreur qui comprimait tous les esprits à Rome. Mais comme il n'avait point le droit de le faire périr publiquement, il accable l'innocence sous le poids d'une fausse accusation. Par l'intermédiaire de quelques habitans d'Aricie, appartenant au parti opposé à Turnus, Tarquin obtient à force d'or, d'un esclave de ce dernier, la facilité de faire porter secrètement, dans le logement de son ennemi, un grand nombre d'épées. Une nuit suffit à ces dispositions. Tarquin, un peu avant le jour, appelle auprès de lui les principaux des Latins, et, avec toute l'émotion que donne une nouvelle extraordinaire, il leur dit que « la providence des dieux a causé la veille son retard, auquel lui et tous les assistans doivent leur salut. Turnus, lui a-t-on rapporté, avait le projet de les égorger tous, pour régner seul sur les Latins. L'exécution devait avoir lieu dans l'assemblée de la veille : l'absence de l'auteur de cette assemblée, auquel on en voulait le plus, l'a fait différer. De là ces emportemens contre un retard dont la prolongation trompait ce criminel espoir. Il ne faut point douter, si l'avis est fondé, qu'au point du jour, au moment de la réunion, Turnus ne se présente en armes et entouré de complices. On prétendait

eum convectum, id vanum nec ne sit, extemplo sciri posse. Rogare eos, ut inde secum ad Turnum veniant.>> Suspectam fecit rem et ingenium Turni ferox, et oratio hesterna, et mora Tarquinii; quod videbatur ob eam differri cædes potuisse. Eunt inclinatis quidem ad credendum animis, tamen, nisi gladiis deprehensis, cetera vana existimaturi. Ubi est eo ventum, Turnum ex somno excitatum circumsistunt custodes: comprehensisque servis, qui caritate domini vim parabant, quum gladii abditi ex omnibus locis deverticuli protraherentur; enimvero manifesta res visa, injectæque Turno catenæ : et confestim Latinorum concilium magno cum tumultu advocatur. Ibi tam atrox invidia orta est, gladiis in medio positis, ut, indicta caussa, novo genere leti, dejectus ad caput aquæ Ferentinæ, crate superne injecta saxisque congestis, mergeretur.

LII. Revocatis deinde ad concilium Latinis, Tarquinius, conlaudatisque, qui Turnum novantem res pro manifesto parricidio merita pœna adfecissent, ita verba fecit: «Posse quidem se vetusto jure agere, quod, quum omnes Latini ab Alba oriundi sint, in eo fœdere teneantur, quo ab Tullo res omnis albana cum colonis suis in romanum cesserit imperium. Ceterum se utilitatis id magis omnium caussa censere, ut renovetur id fœdus : secundaque potius fortuna populi romani ut participes Latini fruantur, quam urbium excidia vastationesque

« PoprzedniaDalej »