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guste elles n'avaient de fondement, de racines, ni dans la science des philosophes, ni dans les chants des poëtes, ni dans la religion des peuples. Elles ont été attaquées par l'épée des Césars, par les écrits des philosophes criant à la folie de prêcher un Dieu s'abaissant jusqu'à nous; par les arrêts du sénat; par les violences des prêtres des idoles; par les fureurs de la populace tout l'empire Romain frémissait de colère contre Jésus-Christ et son Evangile, parce qu'il attribuait à ses faux dieux, sa grandeur, ses victoires, sa puissance et la terreur qu'il inspirait à l'univers ; et à leur abandon, au contraire, leurs colères, et les calamités qui le ravageaient dans toute son étendue. (Cité de Dieu, lib. I.) Il n'est point une seule croyance chrétienne, sur qui l'hérésie n'ait déchaîné sa haine et son orgueil. D'où vient donc que de toutes parts on professe une foi si ardente à Jésus-Christ remonté dans les cieux, sinon que cette foi a été établie par le concours des plus éclatants miracles, selon cette promesse de Jésus-Christ: Une fois élevé en croix j'attirerai tout le monde à moi? « N'est-il donc pas un miracle de a folie celui qui demande encore des miracles pour « croire, quand le monde entier croit? » (Cité de Dieu, lib. XXII, VIII.) Ainsi, c'est manifestement un grand mystère d'amour que Dieu ait voulu se manifester dans la chair, être approuvé par le témoignage du SaintEsprit, prêché aux nations et cru dans le monde. (I Timoth. III.) Attachons-nous, mes Frères, comme ces flots de païens que l'Evangile amenait au Sauveur; attachons-nous à lui à la vie, à la mort, de toute l'énergie de notre amour. C'est à ses pieds que les élus chan

tent ce cantique d'éternelle allégresse: « Vous nous << avez rachetés, Seigneur, dans votre sang, de toute « tribu, de toute langue, de tout peuple, de toute << nation, pour être le royaume de votre Père: à vous la « bénédiction, l'honneur, la gloire et la puissance aux « siècles des siècles ». (Apocalypse, ch. v.) Ainsi soit-il.

XLIX INSTRUCTION.

MIRACLE DE LA CONVERSION DU MONDE
DE L'EVANGILE.

A LA MORALE

Nunc annuntiat Deus ut omnes ubique pœnitentiam agant.

Dieu fait maintenant annoncer à tous les hommes et en tous lieux qu'ils fassent péni(ACT. XVII, 30.),

tence.

Jésus-Christ né dans une étable et mort sur une croix, après une vie d'artisan s'est fait révérer comme le Dieu du ciel et de la terre, comme le juge futur des vivants et des morts, par tout le genre humain. Miracle prodigieux qui suppose tous les miracles; miracle toujours subsistant sous nos yeux. Nous voyons l'Eglise catholique poursuivre son pèlerinage sur la terre, re

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crutant des citoyens chez toutes les nations, rassemblant dans toutes les langues les âmes droites, honnêtes, généreuses pour les conduire au ciel. Triomphe magnifique célébré par le prophète Isaïe : « Levez-vous, « Jérusalem, soyez resplendissante : voilà que la gloire « du Seigneur s'est levée sur vous. Les nations mar« cheront à votre lumière, et les rois à l'éclat de votre « splendeur. Vos fils viendront à vous des extrémités « du monde ; vos filles se précipiteront vers vous des « quatre vents. Alors vous verrez, et votre cœur dé« bordera de joie; il tressaillera d'allégresse lorsque « vous serez comblée des richesses de la mer, et que << tout ce qu'il y a de grand dans les nations viendra « se donner à vous ». (Isaïe, LX.) S'il était difficile aux Païens d'admettre l'Evangile à cause de ses mystères et de ses croyances, je dis qu'il était bien plus difficile encore d'admettre la chaste et austère morale de la croix !

Pour comprendre le divin spectacle de l'Evangile triomphant du monde, il faut voir quelle corruption le dévorait alors. Prenez donc les sept péchés capitaux, tous les instincts ignobles du cœur dans toute leur noirceur, dans toute leur rage, ils étaient adorés. Au haut du ciel païen, on contemplait des dieux en discorde, des déesses rivales, jalouses, assouvissant leur haine dans la ruine des provinces et des cités. Là c'étaient des dieux marchands et voleurs; ici, le dieu de l'argent et de l'avarice; plus loin, le dieu de l'ivrognerie; partout la déesse impure, la honteuse Vénus. Toute passion sale, barbare, cruelle, avait donc des protecteurs dans le ciel ; s'y livrer était un acte de re

ligion, une imitation dés dieux ! Qui ne reconnaîtrait ici, mes Frères, la présence des démons ennemis de nos âmes, rôdant sans cesse pour les dévorer, et les conduire à leur véritable supplice? Et ces monstres d'enfer se montraient également ennemis du corps, de la figure humaine; ils se faisaient immoler les hommes par milliers! Saturne, un d'entre eux, avait dévoré ses enfants; il voulait qu'en certaines contrées des pères lui sacrifiassent leurs fils en étouffant leurs cris à force de baisers et de caresses, pour ne pas offrir une victime gémissante. Les Gaulois, à chaque retour de l'année, brûlaient à Mercure de grands paniers d'osier remplis de victimes humaines. Les Romains, pour se rendre propices leurs dieux, enterraient leurs captifs tout vivants. Jupiter voulait sur ses autels le sang des criminels; Bellone ne promettait la victoire qu'après de nombreuses libations de sang humain. (Minut. Fel., xxx.) Ces démons horribles, que JésusChrist venait chasser du monde, entretenaient les combats des gladiateurs, où des malheureux s'égorgeaient en masse pour divertir le peuple romain; ils entretenaient l'esclavage: les trois quarts de la race. humaine étaient esclaves de l'autre quart, foulés et broyés comme le raisin sous le pressoir. La femme, l'enfant, le vieillard n'avaient pas rang parmi les créatures raisonnables; la loi ne les nommait que des choses; elle autorisait le divorce et l'infanticide!

Quant à l'honnêteté, les hommes n'étaient plus qu'un immense troupeau d'animaux impurs. L'obscénité était encensée sur les autels; les orgies les plus dégoûtantes fêtaient Vénus et Bacchus, et leurs statues

dépouillées étaient promenées dans les rues, suivies par une multitude dévergondée poussant des cris que l'on peut deviner. A Athènes, la ville des belles-lettres, les courtisanes décidaient de la paix et de la guerre ; elles avaient des statues d'or au milieu des bois, et des tombeaux plus magnifiques que les grands hommes de la patrie. (De Genoude, tableau du 1er siècle.) Platon, le divin Platon, comme le nommaient les anciens, n'a rien de mieux à dire sur la continence de Socrate, le plus sage de la Grèce, sinon qu'il refusa de commettre un crime contre nature, qui lui était offert. A Rome, dit saint Jérôme, les nobles matrones ne rougissaient pas de se dévoiler à nu aux regards de la foule, dans les bains publics. Ailleurs, les mères allaient conduire elles-mêmes leurs filles de quinze ans, dans les bois sacrés, pour y immoler leur honneur à la déesse impure. Pour abréger du reste, écoutez saint Paul écrivant aux Romains: « Parce qu'ils n'ont pas rendu a gloire à Dieu, le Seigneur les a livrés aux désirs de « leurs cœurs, à des passions immondes. Les hommes « et les femmes ont outragé les lois naturelles avec « une fureur inconnue aux animaux. Ils ont débordé « d'injustice, de fornication, d'avarice. Ils ont été en« vieux, meurtriers, querelleurs, trompeurs, semeurs « de faux rapports, calomniateurs, outrageux envers « Dieu. Ils n'ont eu ni modestie, ni affection, ni foi, « ni miséricorde, et ils s'avançaient sans le comprendre « dans les sentiers de la mort ». (Rom., 1.)

Et comment aurait-il pu en être autrement? C'est la crainte du Seigneur qui est le commencement de la sagesse. Or, les nations ne fêtaient leurs dieux infâmes

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