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mis à Marie et à Joseph, nous le voyons anticiper l'heure de ses miracles aux noces de Cana, par complaisance et respect pour les désirs de sa Mère divine. Sur la croix, il semble reculer le moment de son dernier soupir, afin de la recommander à saint Jean, alors qu'elle allait gémir dans le veuvage et l'indigence. Il est le modèle des pauvres et des ouvriers. Malgré le travail, les privations et la douleur, toujours il est résigné aux décrets de son père, n'oubliant jamais ses devoirs envers lui, sous prétexte des besoins de la vie, recevant sans rougir l'aumône des riches, et n'ayant pour sépulture qu'un sépulcre de charité. Il est le modèle des amis. Il aimait Marie, Marthe, et Lazare, leur frère : il les instruit et les reprend avec franchise, parce que son amour est sincère ; il pleure sur le tombeau de Lazare, et se réjouit avec sa famille de sa résurrection, parce que son amour est inviolable et fidèle. Quelle n'était pas sa tendresse à l'égard de ses disciples ! Après que Judas l'a livré par la plus noire des trahisons, il l'appelle encore son ami, et consent à l'embrasser, afin d'attendrir son cœur par la générosité de son amour! Il est le modèle des personnes persécutées. Il n'avait fait que le bien, voulu que le bien, et il a été haï, calomnié, méprisé, persécuté, crucifié : néanmoins, dit saint Pierre, il n'a jamais répondu aux injures par des injures, ni aux mauvais traitements par des menaces! Il est le modèle des solitaires, en se retirant au désert avec l'esprit de jeûne, de force et de prières. (S. Ans.) Il l'est des religieux et des vierges, par son obéissance absolue, son détachement, sa modestie, sa pudeur irrépréhensible.

Il est notre modèle à tous, mes Frères, notre modèle obligé, en opposant l'humilité à notre orgueil, la pauvreté à notre avarice, son immaculée chasteté à cette luxure noire et grossière qui abrutit un si grand nombre des enfants de Dieu. Il n'y aura pour chanter un jour les cantiques de la victoire, dans sa patrie bienheureuse, que ceux qui à sa suite auront triomphé de l'orgueil, de la cupidité, de la sensualité, les trois grandes passions auxquelles tous les hommes sacrifient leurs destinées de princes de la gloire. Etudions, mes Frères, ce divin modèle se revêtant de notre chair afin de marcher devant nous, sous nos yeux; reproduisons-le dans nos discours, dans nos affections, dans nos œuvres; dépouillons, avec sa grâce, le vieil Adam qui n'aime que la terre et le péché, et revêtons le nouveau, Jésus-Christ, qui est saint, immaculé, aimant les âmes. «Ne vivons point <«< sans lui dans ce monde mourant et périssable, de <«< crainte qu'il ne règne sans nous dans son éternité « glorieuse ». (S. Cyp., De mundi illusionibus.) La vie éternelle, ô mon Dieu, consiste à vous connaître, et Jésus-Christ que vous nous avez envoyé! Ainsi soit-il.

XLIII INSTRUCTION.

LA CONNAISSANCE DE JÉSUS-CHRIST NÉCESSAIRE, PARCE QU'IL N'Y A QUE SA GRACE, ET LA MÉDITATION DES MYSTÈRES DE SA VIE, POUR NOUS GUIDER ET NOUS SOUTENIR DANS LE CHEMIN DU CIEL.

Sine me nihil potestis facere.

Sans moi vous ne pouvez rien faire.
(S. JEAN, XV, 5.)

La plupart des hommes s'en vont à l'abîme, mes Frères, pour ne penser jamais ou presque jamais à leur fin, à leur âme immortelle ils ne voient que la terre, ses joies vaines et fugitives: ils y jettent toutes leurs pensées, tous leurs désirs, tout l'amour de leurs cœurs. Hélas! mes Frères, lorsque la fumée de nos foyers s'élève dans les airs, elle s'évanouit bien vite sans laisser de trace: voilà notre vie : une vapeur qui ne fait que paraître ! Et vous dites et vous entendez dire Que cette homme est heureux! il a prospéré dans ses entreprises, il a recueilli de belles successions, il s'est enrichi dans l'industrie ou la culture des terres; il a gagné de la renommée dans les sciences. et les arts, et mérité la protection des grands. Quoi! mes Frères, dire heureux des hommes qui souvent se sont oubliés eux-mêmes, ont négligé leurs devoirs envers Dieu, envers leur âme immortelle, et qui pour

avoir déserté le navire de l'Eglise, leur mère, ne trouveront point le port du salut au terme de leur traversée! Ah! que le sage ne se glorifie point de sa sagesse, ni le fort de sa puissance, ni le riche de ses trésors: la véritable gloire consiste à me connaître, dit le Seigneur des armées ! (Jérémie, Ix.) Cette connaissance et celle de Jésus-Christ notre Sauveur est la vie éternelle, ajoute saint Jean Jésus-Christ, en effet, est notre lumière et notre chemin dans le retour à la patrie céleste : j'ajoute que nous ne pouvons y marcher sans sa grâce et la méditation de ses divins mystères : En Jésus-Christ nous trouvons et les sources de la vie, - et les joies de la vie!

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I. Nous trouvons en Jésus-Christ les sources de la vie : 1o dans sa grâce. Nous portons le nom béni de chrétiens, mes Frères, c'est-à-dire de frères et de disciples de Jésus-Christ. Mais, quand nous rentrons en nous-mêmes, quand nous étudions le fonds inépuisable de notre corruption; quand nous considérons la blanche robe de notre baptême souillée de boue, teinte de sang, et notre couronne effeuillée, flétrie, en désordre, n'avons-nous pas lieu de gémir et de pleurer devant Dieu ? Souvent nous avons dit: Je ferai ceci, je ferai cela en l'honneur de Dieu ou de Marie, sa mère aimable; et nous ne faisions ni l'un ni l'autre. Si nous avions la bonne volonté, le pouvoir nous manquait; si nous avions le pouvoir, la bonne volonté faisait défaut; là où nous voulions courir, nous sommes tombés dans la honte et l'ignominie. Oh! que le grand Apôtre a bien peint le portrait des enfants d'Adam Je sais qu'il n'y a rien de bon en moi, dit-il :

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je ne fais pas le bien que j'admire et que j'estime, je fais le mal que je condamne. Je me plais dans la loi de Dieu, selon l'homme intérieur; je sens dans mes membres une loi qui se révolte contre l'esprit. Malheureux que je suis! qui me délivrera de ce corps de mort, sinon la grâce de Jésus-Christ Notre-Seigneur? (Rom., VII.) Jésus-Christ, mes Frères, voilà en effet la cause du salut éternel pour tous ceux qui s'attachent à lui. (Heb., Ix.) Et c'est ici toute la science de la religion : l'homme est tombé dans Adam, il est relevé et béni en Jésus-Christ; « tout dépend de la grâce divine de ce << miséricordieux Sauveur, et nul qui puisse résister « à ce Maître auguste dont tout ce qui respire recon<< naît l'autorité souveraine ». (S. Aug., Solil., XXIV.) D'abord il a tout promis à la prière : jusque-là vous n'avez rien, votre âme est indigente et misérable, parce que vous n'avez rien demandé. En vérité, je vous l'assure, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous l'accordera! En second lieu, par ses Sacrements il enveloppe notre vie entière de son amour et de ses miséricordes ; depuis le Baptême jusqu'à l'Extrême-Onction, c'est Jésus-Christ avec nous, en nous, désarmant la colère divine par son sang, payant nos dettes avec les mérites infinis de sa Passion, repoussant le démon, nous protégeant contre tous ceux qui nous persécutent! Et que pourrait nous refuser la divine Trinité, lorsque ce divin Sauveur, soit sur la terre par le sacrifice de nos autels, soit dans le ciel, par son intercession puissante, ne cesse de plaider notre cause, de présenter au trône de la grâce et notre repentir, et nos plaintes et nos vœux? Il n'y a

MYSTÈRES DIVINS.

TOME I.

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