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dront l'adorer et lui offrir des présents. (Ps. LXXI.) II entrera dans l'Egypte, et les idoles seront brisées en sa présence: il est envoyé pour prêcher la parole du Seigneur à ceux qui sont doux, pour guérir ceux qui ont le cœur déchiré, pour prêcher la délivrance aux captifs, la liberté aux prisonniers. (Isaïe, LXI.) Quand il sera venu, les aveugles verront le jour, les oreilles des sourds s'ouvriront, le boiteux bondira comme le cerf, la langue des muets sera déliée. (Id., xxxv.) Il rendra justice aux nations et n'aura de préférence pour personne. Il ne brisera point le roseau cassé, il n'éteindra pas la mèche qui fume encore : il jugera en toute douceur, mais avec équité. (Id., XLII.) Enfin il établira les Sacrements, et nous puiserons dans la joie à ces fortunes du Sauveur. (Id., XII.)

VI. Après l'avoir ainsi désigné dans sa vie avec ses vertus merveilleuses, ils se sont attachés à décrire les douleurs de sa Passion et de sa mort. Les Prophètes ont vu l'homme avec qui il vivait en paix, et qui partageait les doux mets de sa table, manifester contre lui une lâche trahison; puis le traître rendre l'argent de son pacte sacrilége, pour l'achat du champ d'un potier : mais, continue le Psalmiste, ce vendeur de Dieu perd ainsi son épiscopat, et la malédiction l'environne comme d'un vêtement. Il est délaissé des siens qui se dispersent comme un troupeau sans pasteur; accusé par de faux témoins qui se contredisent en leurs mensonges, il ne détourne point son visage de ceux qui le couvrent d'injures et de crachats. (Zach., vii, 11; Isaïe, L.) Isaïe le contemple en ces moments douloureux et laisse échapper ces gémissements: Il est sans

beauté, sans éclat, défiguré, méconnaissable, l'homme de douleurs frappé comme un lépreux de la main de Dieu; s'il est percé de plaies c'est pour nos iniquités; c'est pour nos crimes qu'il est ainsi broyé. Il a été offert parce qu'il l'a bien voulu; et il n'a point ouvert la bouche, quoique conduit à la mort avec des scélérats. (Is., LIII.) Ses ennemis lui percent les pieds et les mains, lui donnent du fiel pour nourriture et du vinaigre pour breuvage, puis se partagent ses vêtements et jettent le sort sur sa robe. (Ps. XXI.)

VII. Il sera enseveli dans un sépulcre donné par un homme riche, mais le Seigneur ne permettra point qu'il passe par la corruption du tombeau, et son sépulcre sera glorieux. Après sa mort, le peuple juif qui l'aura fait mourir ne sera plus son peuple: en place des victimes immolées dans le temple de Jérusalem, sera offerte une hostie pure et sans tache, la sainte Eucharistie, du lever du soleil à son coucher.

VIII. Alors toutes les nations lui seront données en héritage, et recevront de lui les bénédictions célestes. Il dira à l'Aquilon : Donnez-moi mes enfants, et au Midi; Ne les empêchez pas de venir à moi : climats les plus reculés, derniers rivages du monde, amenez-moi de concert ma noble et grande famille. (Isaïe, XLIII.) Les nations frémiront, les peuples méditeront des complots les rois de la terre se ligueront contre le Seigneur et son Christ; mais il les brisera comme des vases d'argile, et son trône ne sera point ébranlé! Les Evangélistes, mes Frères, ont-ils dit quelque chose de plus détaillé, de plus saisissant sur l'histoire divine de notre Sauveur, que ne l'ont fait les Prophètes dans ces

passages que je viens de citer? Et n'oubliez pas, mes Frères, que nos divines Ecritures et leurs prophéties nous viennent des Juifs, les ennemis mortels de JésusChrist et de son nom : nous les tenons d'eux; ils les ont propagées par tout le monde; ils les conservent avec amour et les lisent encore aujourd'hui, dans leurs vaines synagogues, malgré les accablants témoignages qu'elles renferment contre eux. Ces Prophètes, historiens à l'avance de Notre-Seigneur, étaient quelquefois comme les Apôtres, des hommes sans renom, sans fortune; des pâtres, des bergers. Toujours ils reprenaient avec verdeur, les prêtres, les juges, les rois, les cités de leurs désordres. Jérémie, par exemple, fut mis à mort à cause des malédictions qu'il annonçait de la part du Seigneur. Les Juifs n'avaient donc pas intérêt à révérer la parole sortie de leur bouche, si elle n'eût été marquée du sceau de Dieu. Pendant près de quatre mille ans, ces hommes inspirés viennent les uns après les autres, sans aucune variation, ajouter couleur à couleur au tableau du Messie, l'attente des nations. Qui alors, mes Frères, ne voit que nos pères, en quittant en foule leur idolâtrie si douce pour notre nature sensuelle et corrompue; que nos martyrs, nos confesseurs et nos vierges, en méprisant le monde et ses attraits les plus puissants, pour s'attacher à Jésus-Christ, étaient comme accablés de l'évidence de sa divinité? Ah! l'accomplissement de tant de prophéties, voilà, mes Frères, une des grandes et invincibles preuves de la religion catholique! Aussi Notre-Seigneur apparaissant à ses Apôtres après sa résurrection, et déroulant à leurs yeux ce qui est prédit du Messie, en Moïse, les Prophètes et les

Psaumes, ajoutait: Vous êtes les témoins que ces choses sont accomplies en moi. (Luc, XXIV.) Et les Juifs décidés en leur aveuglement à ne pas reconnaître en lui leur Sauveur, parce que, selon l'imprécation de leurs pères, son sang est retombé sur eux, les Juifs l'ont cherché en vain dans tous les siècles: et après l'avoir demandé à toutes les révolutions, ils ont fait un article de foi de cette parole étonnante qu'on lit dans leur Talmud ou livre sacré : Tous les temps marqués pour l'avénement du Christ sont passés : maudits cependant soient ceux qui compteront les temps du Messie. (De Bonald, vie de Jésus-Christ.)

Pour nous, mes Frères, ne fermons pas les yeux à la lumière ni nos cœurs à sa grâce. Il n'a donné le pouvoir d'être faits enfants de Dieu qu'à tous ceux qui croient en son nom, et qui ne suivent pas les instincts de la chair et du sang. En lui est la rémission de nos péchés, en lui la lumière qui dirige nos pas dans les ténèbres vers la région de la paix et de la gloire. Son joug est doux et son fardeau léger! Ah! daigne sa miséricorde nous accorder qu'après l'avoir choisi sur la terre pour notre ami fidèle, notre joie et notre viati- · que, nous le possédions et le bénissions dans la claire vue, dans l'éternelle félicité de ses Saints! Ainsi soit-il.

XXXV INSTRUCTION.

FIGURES DE JÉSUS-CHRIST EN ÈVE, ABEL, NOÉ, ABRAHAM, MELCHISÉDECH, ISAAC ET JOSEPH; DANS L'AGNEAU PASCAL, LA MANNE, LE SERPENT D'AIRAIN ET LES SACRIFICES.

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Les Prophètes ont raconté l'histoire de notre Sauveur longtemps avant sa naissance. Ils ont écrit sa vie, sa mort, la divinité de sa mission, l'éternité de son origine et l'éternité de son règne ; ils ont célébré le bonheur des nations appelées par son Eglise à de saintes allégresses. Outre ces hommes inspirés qui consolaient ainsi le genre humain souffrant de toutes les douleurs de notre exil, par la peinture du Messie, les chefs des familles patriarcales, les grands hommes d'Israël ont tous avec lui quelque ressemblance. Leurs alliances, leurs travaux, leurs traverses, leurs triomphes révèlent quelques-uns des traits de sa vie merveilleuse : c'est un miroir où passe, sur toutes ses faces, la divine personne de notre Sauveur. Ces figures, il est vrai, étaient voilées et mystérieuses: peu de Juifs en comprenaient la signification. Pour le Chrétien qui possède la réalité, c'est un nouveau fondement de sa croyance. Tout ce

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