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« sont dans la joie; il se transforme en ange de lu« mière avec ceux qui marchent dans la piété; il con<< trefait l'agneau avec les forts et devient loup ravis« sant contre les faibles. Ce n'est point seulement dans « les œuvres charnelles, ou dans les autres vices «< criants, qu'il cache ses filets; il en mêle aussi d'in« visibles dans les œuvres spirituelles; il prête aux vices « les couleurs de la vertu, et mélange nos bonnes ac<< tions de tiédeur ou de vanité ». (Solil. XVII.) Enfin, mes Frères, chose plus effrayante encore! ces piéges sont tellement dissimulés qu'on ignore y être tombé, qu'on n'en ressent point la captivité. L'avare ne convient jamais de son avarice; le luxurieux vit sans remords et ne pense pas à son éternité; le haineux ne voit pas qu'il est son propre bourreau; l'impie se dresse avec jactance comme un esprit fort et un cœur élevé, parce qu'il raisonne contre Dieu et ses lois immortelles. Les parents ne s'alarment pas du compte redoutable qu'il faudra rendre pour des enfants sans foi, sans pudeur; les riches, pour le bien qu'ils négligent de faire, tandis que le mauvais riche est condamné, non point comme voleur, mais parce qu'il n'a pas exercé la miséricorde et l'aumône. C'est donc bien avec raison que Jérémie s'écriait : Périls de toutes parts sur vous, habitants dé la terre. (Jérém., x.)

La misère éternelle du démon pour un seul crime doit, mes Frères, nous inspirer la crainte de Dieu, si sévère contre le péché; une profonde humilité, car il résiste aux superbes, et pour eux il a creusé les abîmes de l'enfer; une reconnaissance sans bornes pour sa miséricorde; car elle a été riche envers nous, coupables de

puis si longtemps et de souillures sans nombre. La cruauté du démon doit nous inspirer une vigilance de tous les instants sur nous-mêmes, et une confiance filiale en Jésus-Christ qui a vaincu ce fort armé et enlevé ses armes. Il se présente un gain à faire: voyez s'il ne renferme pas une injustice, une impiété où votre âme trouvera la mort et fuyez; un plaisir, un divertissement caresse votre cœur voyez s'il n'est pas réprouvé par notre Sauveur et fuyez. On vous flatte, on vous applaudit en vos mœurs, en vos désordres; considérez si Dieu et ses anges peuvent également se réjouir de vous! Ah! réfugions-nous sous les ailes de notre Sauveur, qui a triomphé de sa fureur sur la croix; sous les ailes de Marie notre Mère divine, qui lui a brisé la tête de son pied triomphant. A leur ombre nous pouvons vivre et espérer: puis un jour, dans cette patrie si belle qui ne connaît plus d'ennemis, nous pourrons redire avec le Roi-prophète : Béni soit le Seigneur qui ne nous a pas livrés à la fureur de nos ennemis. Notre âme s'est dérobée comme le passereau aux filets du chasseur : les filets se sont rompus et nous avons recouvré la liberté. (Ps. cxx11.) Ainsi soit-il.

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Tandis que le démon, homicide contre lui-même dès le commencement, roulait, ainsi que ses anges, du haut de la montagne sainte, avec les rochers de feu dont il s'était fait un rempart, les anges fidèles rentrant en eux-mêmes, s'écriaient: Qui est semblable à Dieu? et lui vouaient à jamais leur amour et leur vie. Le prophète Daniel (vii) en vit la multitude innombrable par millions de millions, servir et glorifier Dieu dans le ciel. D'après la parabole où Notre-Seigneur nous dit de délaisser quatre-vingt-dix-neuf brebis, pour courir après celle qui s'égarait dans la montagne, des saints Pères, comme saint Ambroise, pensent que le nombre des anges bienheureux est cent fois plus grand que celui des hommes qui auront jamais passé sur la terre. Divisés en neuf chœurs, mais unis par une insé

parable harmonie de volontés, ils apparurent au prophète Isaïe et à saint Jean (Apoc., iv), environnant le trône du Seigneur, et dans un ravissement inconnu de notre vallée de larmes, chantant le sublime refrain: Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu des armées. Leur nom d'anges signifie envoyés, ambassadeurs, parce que Dieu a presque toujours employé leur ministère dans les jugements de sa colère ou de sa miséricorde en vers les hommes. Ils ont part aux principales circonstances de la vie de Notre-Seigneur à son incarnation, à sa naissance, à sa fuite en Egypte, à ses tentations au désert, à son agonie sanglante, à sa résurrection, à son ascension. Enfin ils doivent l'accompagner à la fin des temps, quand il viendra en toute majesté, juger les vivants et les morts. Selon l'enseignement de l'Eglise fondé sur l'Ecriture, il est des anges qui veillent sur les nations, sur les empires, sur les provinces, sur les paroisses. Il en est un surtout qui accompagne chacun de nous dans son pèlerinage vers le royaume des cieux. Il veille sur nous, et par l'ordre de Dieu — et par charité compatissante pour nos misères et nos dangers.

I. Les bons anges nous assistent et nous protégent par obéissance aux ordres de Dieu. Il a ordonné à ses anges de vous garder en toutes vos voies, nous dit le psaume xc, et ils vous porteront en leurs mains, de crainte que votre pied ne heurte contre la pierre. De même au psaume XXXIII, il est dit que l'ange du Seigneur élève comme un camp retranché, autour de ceux qui craignent Dieu. En saint Matthieu, NotreSeigneur nous enseigne que les anges des petits en

fants voient toujours la face de son Père: prenez donc garde, ajoute-t-il, den scandaliser un seul. (XVIII.) Ce sont tous des ministres envoyés de Dieu, près de ceux qui doivent hériter le salut, dit encore saint Paul aux Hébreux. (XI.) Aussi les premiers chrétiens avaient-ils une foi vive et confiante envers les anges gardiens. Saint Pierre était lié de chaînes dans une prison, par ordre du roi Hérode. La nuit d'avant le jour fixé pour son supplice, l'ange du Seigneur vint briser ses liens, l'entraîna miraculeusement à travers le premier et le second corps de garde, puis le conduisit à Jérusalem dont la porte s'ouvrit d'elle-même, et il disparut. Saint Pierre stupéfait se rendit à la maison de saint Marc, où les fidèles priaient en grand nombre pour lui. Il frappa à la porte, et une jeune fille, nommée Rhodé, accourut; mais, ayant reconnu la voix de saint Pierre, au lieu d'ouvrir, elle revint en faire part à l'assemblée. Vous avez perdu l'esprit, lui dit-on : c'est plutôt son ange qui vient nous consoler et nous donner de ses nouvelles. (Act., XII.) La primitive Eglise croyait donc que chacun de nous a un ange qui veille sur lui, un ange gardien. Et de ces passages divers de la sainte Ecriture, saint Jérôme conclut en ces termes : « Elle est grande la dignité des âmes, puisque « chacun, à dater de sa naissance, a un ange envoyé « de Dieu pour le garder ». Avons-nous jamais pensé à cet admirable privilége de la religion, mes Frères, qui donne un prince du ciel pour compagnon de son pèlerinage, à un mendiant, à un lépreux, à un orphelin, à un pécheur grossier, abject et brutal, et qui demeure auprès de nous tant que Dieu l'exige, jusMYSTÈRES DIVINS.

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TOME I.

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