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commandements violés, depuis de longues années, de propos délibéré, avec le mépris de la pénitence, avec le dédain de la croix qui vous ouvre ses bras ? C'est pour le péché de ses pères que le peuple juif est maudit parmi tous les peuples; qu'il est en spectacle aux nations, sans rois, sans pontifes, sans sacrifice, sans territoire. Vous le savez, ce ne sont point les péchés d'autrui qui souillent votre cœur, mais des iniquités commises par lâcheté, par corruption de sentiment et de volonté. Quoi! le Seigneur n'a pas épargné les rameaux de l'olivier franc, épargnera-t-il l'olivier sauvage? (Rom., Ix.) Ne vous endormez donc pas, ne bravez pas toujours sa patience. Il est patient parce qu'il a l'éternité pour venger sa gloire; mais sa justice éternelle veut que la tribulation et l'angoisse tombent sur toute âme qui a péché. Ah! si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs; profitez des jours de grâce et de salut, afin de repasser dans l'amertume de vos souvenirs les iniquités de votre vie. Et, miséricordieux Sauveur, Jésus-Christ vous pressera sur son cœur, il vous portera sur ses épaules en ce divin bercail où il rassasie éternellement ses anges et ses saints. Ainsi soit-il.

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Un des préjugés du monde, mes Frères, de ce monde qui n'a pas la foi, qui ne connaît pas Dieu ni Jésus-Christ qu'il nous a envoyé, est de redire, pour se rassurer en ses désordres : Si la justice de Dieu est aussi sévère qu'on le prêche, il sera grand le nombre des damnés, il y en aura peu de sauvés. Et, mes Frères, rien n'est plus réel que cette vérité terrible. Elle a arraché de douloureux gémissements à Jésus-Christ, elle a rendu son âme triste jusqu'à la mort et fait ruisseler son corps d'une sueur de sang. Afin d'en imprimer profondément le souvenir en nos cœurs, il désigne, par les membres qui scandalisent l'homme, ce qu'il peut avoir de plus cher, de plus aimé dans la vie, et répète par trois fois de les retrancher et de les jeter loin de nous. Il vaut mieux pour vous, nous dit-il, entrer dans la vie, infirme, boiteux, privé d'un œil que d'être précipité avec le corps entier dans le supplice du feu, où le

ver du remords ne meurt point, où les flammes ne s'éteignent jamais. (Marc, Ix.) Entrez par la porte étroite, parce qu'elle est large et spacieuse la route qui conduit à la damnation, et les voyageurs y courent à flots pressés. Oh! combien est étroite la voie qui conduit à la vie, et qu'il est petit le nombre de ceux qui la trouvent ! Le nombre des élus sera petit : si quelqu'un d'entre nous ne le croit, n'eût-il point d'autre péché que cette incrédulité, il sera damné lui-même. Ceux qui refusent obéissance à l'Evangile, dit saint Paul, souffriront une éternité de tourments. La justice de Dieu est terrible contre le péché, mes Frères : j'ajoute qu'elle est inflexible contre lui, tant pour la durée que pour la rigueur de ses vengeances. Sujet trèsgrave et très-digne de la plus religieuse attention.

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I. Rien de souillé ne doit entrer dans les cieux, et le juste lui-même, coupable de fautes légères, ne sera sauvé que par le feu; point de préférence pour personne, il faudra payer jusqu'à la dernière obole. Mais le pécheur surtout, que la mort surprend dans le péché mortel, verra et frémira; car, selon la parole infaillible de l'Evangile, il s'en ira dans le supplice éternel. Il souffrira toujours sans relâche, sans que la justice de Dieu puisse être satisfaite. Oh! si nous méditions bien cette effrayante destinée du pécheur, qui de nous voudrait pécher encore? Notre pensée paraît toute-puissante en ses conceptions; cependant, en vain elle entasse les siècles, puis les siècles, elle ne peut sonder l'éternité qui s'élargit sans cesse devant elle d'abîme en abîme, et ne lui offre pas un rivage où se reposer. Et qui pourrait concevoir de quels poids elle oppresse le

réprouvé ? Elle est pénible, une heure de souffrance; elle est pesante et longue la journée à celui qui est déchiré de tranchées, de convulsions aiguës. Le monde ne sera plus depuis des millions d'années, et l'éternité ne fera que commencer, intacte, interminable pour le supplice du pécheur : toujours il sera foulé par la justice inflexible de Dieu comme sous un pressoir de feux dévorants. Souvent, mes Frères, on vous a fait cette comparaison: mais elle n'en est pas moins saisissante. Otez de l'éternité autant de millions d'années qu'il y a de gouttes d'eau dans les sources, les fleuves et l'immense océan; autant qu'il y a de grains de sable, non pas dans une plaine, dans une montagne, mais dans la terre entière. Otez autant de millions d'années que l'univers a germé et doit germer de feuilles d'arbres et de brins d'herbe, et la durée éternelle n'est pas entamée! Quand Caïn, Judas, la multitude des réprouvés y auront été torturés pendant ces siècles incalculables, ils ne seront pas plus avancés qu'au premier jour. Sombre et terrible éternité ! Ce Dieu si miséricordieux qui durant notre vie aime à frapper à notre cœur pour le bénir, le sanctifier et lui pardonner; qui, du haut de la croix où il s'est immolé par amour de nos âmes, se penche vers nous avec une sainte impatience du salut de ses frères, est devenu cruel, dit le livre de Job. Ce n'est plus le doux agneau, mais le lion rugissant, vengeant les outrages faits à son amour. L'homme est mort révolté contre lui; il ne peut plus se corriger, puisqu'il n'est plus dans le chemin de l'épreuve: il demeure couvert de ses souillures; toujours JésusChrist voit en lui le sceau de Satan, le caractère de la

bête, et toujours sa fureur l'écrase comme un hideux reptile. Cet arrêt: Allez, maudits, au feu éternel, est gravé sur la colonne même de l'éternité. (S. Chrys.) Le ver qui ronge le réprouvé ne meurt pas, le feu qui le dévore ne s'éteint pas. Seigneur, dit le psalmiste, votre parole demeure dans l'éternité; votre vérité traverse les siècles des siècles. (Ps. cxvIII.) Ah! combien notre cœur est corrompu d'oublier son Dieu, son salut! Il nous a créés et rachetés, afin que nous soyons son peuple, sa joyeuse famille, au banquet de ses noces ; et les enfants de son royaume se précipitent avec une fureur brutale en ces ténèbres extérieures où sont les pleurs et les grincements de dents ! Pour leurs plaisirs et pour leurs intérêts, ils trouvent du temps, il font des démarches, ils se brisent les membres, ils bravent les éléments. Et le moindre sacrifice pour leur Sauveur, ils refusent de le faire en union avec lui! Leur nature répugne au malaise, à la douleur, à la souffrance. Quelle frénésie donc de la précipiter dans ces tortures dont l'Ecriture a dit : Qui de vous pourra habiter des feux dévorants, demeurer en des flammes éternelles? (Isaïe, XXXIII.)

II.-Inflexible pour la durée, la justice de Dieu l'est encore pour la rigueur des tourments. Le réprouvé souffre sans relâche, sans interruption, sans adoucissement, sans lueur d'espérance. L'âcreté de ses douleurs lui arracherait mille fois la vie, s'il pouvait mourir, et il n'est pas une heure, une seconde où elles soient allégées. Il y a mille huit cents ans que le mauvais riche est couché sur son lit de feu, qu'il se débat convulsivement dans la flamme, et l'aiguillon envenimé

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