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Experts - Jurés Ecrivains leurs Statuts font de 1648. Elle eft gouvernée par un Syndic & vingt-quatre anciens Maîtres: c'est à ceux d'entr'eux qui ont acquis l'âge, le tems & la capacité prefcrite par les Réglemens, que font renvoyées les vérifications d'écriture & fignatures ordonnées par Juftice.

Il eft jufte de ne pas fupprimer les noms de quelques-uns de ceux qui fe font diftingués dans l'art admirable de l'écriture. On rapporte que Rocco (Girolomo) Vénitien, dédia au Duc de Savoie, l'an 1603, un livre manuf crit, orné d'un fi grand nombre de caracteres & tirades de fa main, fi excellemment faites que le Prince admirant fon induftrie, lui mit fur le champ au col une chaîne d'or, du prix de 125 écus. Jean Marcel fait mention de plus fleurs Ecrivains qui ont fait à la plume des livres étonnans de toutes fortes de caracteres; comme en France, Le Gagneur, Lucas, Jofferand; en Italie, D. Auguftin de Sienne, Martin de Romagne, le Curion Romain, le Palatin, le Verune.

Un Religieux Italien (Frere Alumno) renferma tout le Symbole des Apôtres, avec le commencement de l'Evangile de Saint Jean, dans un espace grand comme un denier. Cer ouvrage fut admiré de l'Empereur Charles V & du Pape Clément VII.

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Un François préfenta à la Reine Elifabeth un papier de la grandeur d'un liard, dans lequel il avoit écrit les dix Commandemens de Dieu, le Symbole des Apôtres, & l'Oraison Dominicale, le nom de la Reine & la date de l'année. Il lui donna en même tems une paire de lu nettes fi industrieufement faites, que par ce

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moyen elle en diftingua facilement toutes les lettres.

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Mais Sinibaldo Seorza, né à Genes en 1591, mérite un éloge particulier pour l'adreffe de fa main. Entre autres preuves de fes talens it copioit à la plume les eftampes d'Albert Durer, d'une maniere à tromper les connoiffeurs d'Italie, qui les croyoient gravées, ou qui les prenoient pour les originaux même.

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Parmi les modernes, ceux qui ont excellé le plus en France, en l'art d'écrire à la plume, font Barbedor Alais, Lefgret, Sauvage Roffignol, Vincent, Roland, &c. Les Ecrivains les plus célebres d'Allemagne, font Neuderfer, Goos, Houthufius, Wolffen, Lofenawen, & Friedestapten.

ÉCROUELLES, tumeurs dures & indolenlentes, ramaffées le plus fouvent ou entaffées les unes auprès des autres. On prétend que Robert eft le premier de nos Rois à qui Dieu ait accordé le don de guérir des écrouelles: on ne voit point en effet qu'il foit fait mention de cette prérogative avant le XI. fiecle, tems où regnoit le Roi Robert. Matthieu Paris rapporte que la bénédiction que le Roi fait en cette occafion, a été introduite par St. Louis.

Le Vénérable Guibert, Abbé de Nogent, qui écrivoît il y a 606 ans, dit que Louis-leGros touchoit les écrouelles; & que Philippe I, fon pere, avoit ufé de ce privilege, mais que quelque crime le lui avoit fait perdre.

Raoul de Presles, en parlant au Roi Charles V, lui dit: Vos devanciers & vous, avez telle vertu & puissance qui vous eft donnée de Dieu, que vous faites miracles en votre vie, fi grandes

& fi appertes, que vous garisser d'une très-hor

rible maladie, qui s'appelle les écrouelles; de laquelle nul autre Prince terrien ne peut garir,

hors yous.

Le Continuateur de Monftrelet remarque auffi que Charles VIII toucha des malades à Rome, & les guérit: dont ceux des Italies, dit-il, voyant ce myflere, ne furent onques fi émerveillés.

Les anciens Hiftoriens Anglois, attribuent auffi à leurs Rois cette prérogative, & prétendent qu'Edouard le Confeffeur, qui regnoit en 1043, la reçut du Ciel, à caufe de fes vertus & de fa fainteté, avec la gloire de la transmettre à tous fes fucceffeurs. Le Roi Jacques III fugitif en France, s'occupoit à toucher les Ecrouelleux dans nos Hôpitaux.

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ÉCU, bouclier plus grand que les boucliers ordinaires, & plus long que large, de forte qu'il couvroit un homme prefque tout entier. Les écus furent inventés, dit-on, chez les Samnites; ils étoient convexes, larges de deux pieds & demi, & longs de cinq, les uns avec des angles & les autres en ovale; mais tous étoient d'un bois de faule ou de figuier, renforcé de nerfs de bœufs, fur lefquels on colloit une toile, que l'on couvroit enfuite de cuir de taureau. Le haut, le, milieu & le bas étoient garnis de lances de fer pour réfifter aux coups de fabre, aux pierres & aux traits pouffés avec violence.

Les Maures portent des écus de leur hauteur qu'ils embelliffent de diverfes peintures.

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L'écu des anciens Chevaliers étoit une arme défenfive, faite en forme de bouclier léger, fur laquelle on peignoit des armoiries, des devifes ou des chiffres.

Écu, piece de monnoie, ainfi appellée, parce qu'elle eft chargée de l'écu de France, ou de l'écu des armoiries de nos Rois. Par-tout où il eft parlé d'écu avant 1641, il faut l'entendre de l'écu d'or.

Louis XIV, en 1641, ordonna la fabrication d'une nouvelle monnoie d'argent, fous le nom de louis d'argent: c'eft ce qu'on nomme ordinairement écu blanc. On peut voir dans le Traité hiftorique des monnoies de France, par Le Blanc, les divers changemens du poids, de la valeur & de la fabrique des écus d'argent.

Quant aux écus d'or, Le Blanc a fait voir que Philippe de Valois n'en étoit pas l'auteur, comme quelques-uns l'ont cru, & que cette monnoie avoit eu cours avant ce Prince. Les Rois Charles VI, Charles VII, Louis XI, Charles VIII, Louis XII & François I firent frapper des écus d'or de différens titres & de différens poids, en forte que cette monnoie varia fuivant les diverfes conjonctures. On a difcontinué en France de faire des écus d'or depuis 1655.

On a commencé à frapper des louis d'or en 1640, fur la fin du regne de Louis XIII. Voyez MONNOIE.

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ÉCUYER. Le titre d'Ecuyer eft très-ancien. Dès le tems de la décadence de l'Empire Romain, il y avoit deux fortes de gens de guerre, qui furent fur tous les autres en réputation de bravoure; favoir les Gentils, & les Ecuyers; en latin, Gentiles & Scutarii. Ammien Marcellin rapporte que Julien l'Apoftat fut affiégé dans la ville de Sens, par les Sicambriens, parce qu'ils favoient que les Ecuyers & les Gentils

n'y étoient pas

Gentiles.

Scutarios non adeffe, nec

Les Princes qui vinrent de Germanie établir dans les Gaules la Monarchie Françoife, imiterent les Romains, & ayant vu les Gentils & les Ecuyers tenir le premier rang entre les Militaires, & pofféder les meilleurs bénéfices ou terres, appellerent du même nom ceux qui fuccéderent aux mêmes emplois & bénéfices, fous les Rois François.

L'état d'Ecuyer n'étoit pas même nouveau pour les Francs. Tacite dit en fon livre des meurs des Germains, que quand un jeune homme étoit en âge de porter les armes, quelqu'un des Princes, ou bien le pere ou autre parent du jeune homme, lui donnoit dans l'affemblée de la Nation un écu & un javelot : Scuto trameáque juvenem ornant. Ainfi il devenoit Scutarius, Ecuyer, ce qui relevoit beaucoup fa condition; car jufqu'à cette cérémonie, les jeunes-gens n'étoient confidérés que comme membres de leur famille; ils devenoient enfuite les hommes de la Nation. Anté hoc domus pars videntur, mox Reipublicæ. Ce fut fans doute de-là qu'en France, ces Ecuyers furent auffi appellés Gentilshommes, quafi

Gentis homines.

On appelloit Ecuyers, dans l'ancienne Milice, des Gentilshommes qui faifoient le fervice militaire à la fuite des Chevaliers, avant que de parvenir à cette dignité. Leurs fonctions étoient d'être affidus auprès des Chevaliers, & de leur rendre certains fervices à l'armée & dans les tournois.

Ils portoient les armes du Chevalier, jusqu'à ce qu'il voulût s'en fervir. Ils étoient à pied

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