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ligence et la volonté, qui le rendent capable de connaître les arts et les sciences (ibid. n, 2, § 15), qu'il a même comme des éclairs de connaissance de Dieu (ibid. 11, 2, § 12), mais que c'est Dieu qui les lui donne afin de pouvoir le condamner (1); que l'homme est corrompu d'outre en outre, qu'il ne veut rien que le mal (2), que sa nature n'est que concupiscence (ibid. u, 1, n. 8); que tout ce qui est en lui, est péché (3); que tout ce qu'il fait, est péché (ibid. m, 2); que toutes ses vertus sont des vices (ibid. 1, 5, n. 19).

Les confessions des réformés se rapprochent de Calvin les unes de plus près, les autres de plus loin. Quelques-unes disent que l'homme est entièrement corrompu (4), d'autres se bornent à dire que son état de corruption est tel, qu'il ne saurait rien faire de bon (5). La confession belge reconnaît à l'homme quelques faibles traces de ses facultés primitives (c. xiv), et la première confession helvétique rejette la comparaison luthérienne de l'homme avec une

(1) Præbuit quidem illis Deus exiguum divinitatis suæ gustum, ne ignorantiam impietati obtenderent, et eos interdum ad dicenda nonnulla impulit, quorum confessione convincuntur. Inst. 11, 2. § 18.

(2) Cor peccati veneno ita penitus delibatum, ut nihil quam corruptum fœtorem efflare queat. Inst. 11, 5. n. 19. Ac proinde quidquid ab eo procedit, in peccatum imputari. Ibid. n. 9.

(3) Quidquid in homine est, peccatum est. Inst. 11, 1. n. 8.

IX.

(4) Conf. Gallic, c. x. xI.— Conf. Scot. Art. 111.

(5) Conf. Helv. 11. c. XIII. III. c. II. — • Conf. Anglic. Art.

souche ou une pierre, déclarant que c'est là une er reur manichéenne (c. ix. Cf. Syn. Dordr. Exp. Doctr. c. in et iv, n. 4. 16).

D'après Zwingle, l'homme est tout entier nuit et ténèbres (1); toutes ses pensées et toutes ses actions sont des péchés (2). OEcolampade enseigne aussi que, comme tout ce que Dieu fait est bon, quelque mauvais qu'il paraisse être, de même tout ce que l'homme fait est mauvais, quoiqu'il paraisse bon (3); il dit ailleurs que toutes les bonnes œuvres de l'homme sont des péchés, et toutes ses vertus des vices (4). Bucer tient tout à fait le même langage.

29. [Parmi les suites du péché originel, il faut signaler encore le penchant au péché, que l'Écriture

(1) Qui totus caligo est et tenebræ, imo qui mortuus est, qua ratione fieri potest ut aliquid Deo dignum gerat. De canone Missæ epichiresis. T. 1. p. 96.

(2) Quod si inter fideles invenias, qui negent gloriæ compendiique privati studio omnia ab homine fieri, jam pro explorato habeas, ipsos fideles non esse, sed carnales peccatique mancipia... fixum tamen ac immotum stat, quod omnia cujusvis hominis consilia peccatum sunt, quatenus ut homo consulit. Ver. fals. relig. p. 171. vol. 11.

(3) Quamvis enim ratio nostra relatret et non intelligat, concurrit tamen cum sanctissima et justissima Dei voluntate peccatrix nostra voluntas et nos propter peccata nostra sumus inexcusabiles et Dei puritas salva manet. Etenim opera mala, quatenus a Deo fiunt, jam non mala, sed bona sunt, sicut et opera in specie bona, quatenus a nobis, in nobis et per nos fiunt, quibus est saucia originali peccato natura, verissime mala sunt. In Jes. 1. 1. fol. 72.

(4) Peccatum est, quidquid fiat; etiam virtutes illæ philosophicæ peccata sunt. In Jes. 1. IV. fol. 123.

désigne par les différents noms de péché, de chair, de concupiscence, de loi des membres, de vieil homme, d'homme extérieur, et qui devient en chacun de nous la source tristement féconde des péchés actuels. ]

Tous les docteurs de l'antiquité reconnaissent de la façon la plus explicite, d'après les expressions formelles de l'Ecriture Sainte (1), une différence de gravité dans les péchés actuels, peccata actualia, comme les appelle déjà Cassien (Coll. xi, 7). Origène parle de petits péchés (2) et de grands péchés, comme il parle de petits et de grands commandements (3); il distingue les fautes mortelles, qui ne peuvent jamais être remises, les fautes graves qui ne sont remises que rarement ou qu'une seule fois, et les fautes ordinaires, qui peuvent être souvent remises (in Lev. Hom. xv, n. 29). Tertullien parle dans le même sens des péchés ordinaires, dans lesquels nous tombons tous journellement (4), et qu'il

(1) Matth. v, 22. VII, 3. 5. x1, 24. XII, 31. 32. -Joan. XIX, 11.- I Joan. 1, 8-10. IV, 16. 17. -1 Cor. v, 1. - Gal. V, 19-21, - 1 Tim. v, 8.

(2) Neque de peccato parvo negligas, quoniam ex uno peccato generatur et aliud. In Num. Hom. xx111. n. 7. Beatus est igitur, primum qui non peccat, secundo, ut in collectione aliquis saltem tenue peccatum habeat. Et inter ipsa quoque tenuia atque subtilia est diversitas peccatorum. In Luc. Hom. xxxv.

(3) Ad comparationem mandatorum alia sunt minima. In Matth. Comm. Ser. n. 2.

(4) Et hic enim illam (distinctionem peccatorum) Joannes commendavit (1 Joan. 11, 1), quod sint quædam delicta quotidianæ incursionis, quibus omnes sumus objecti. Cui enim non accidit, aut irasci inique, et ultra solis occasum; aut et

trouve désignés dans saint Jean (1 Epist. 11, 1); on sait assez, d'ailleurs, qu'il en vint à regarder certains péchés comme pouvant être remis par l'Eglise, et d'autres, au contraire, comme irrémissibles, et que ce fut ainsi qu'il devint montaniste. Saint Cyprien distingue aussi les fautes journalières et les péchés graves. Saint Ambroise déclare les péchés de l'esprit plus graves que ceux de la chair (Apol. David. 1, 9, n. 49; 13, n. 62). Saint Augustin divise les péchés en péchés très-graves, qui exigent une pénitence rigoureuse, en péchés moins graves, qui n'entraînent poiut l'excommunication, et en péchés purement véniels (de fid. et opp. c. xxvi). Saint Jérôme (1) soutient, ex professo, la distinction des péchés, contre Jovinien, qui, à l'exemple des anciens stoïciens (2), prétendait que toutes les fautes, aussi bien que toutes les bonnes actions, sont égales. Au moyen âge, les Cathares (3) enseignèrent aussi l'égalité de tous les

manum immittere, aut facile maledicere, aut temere jurare, aut fidem pacti destruere; aut verecundia, aut necessitate mentiri? In negotiis, in officiis, in quæstu, in victu, in visu, in auditu, quanta tentamur, ut si nulla sit venia istorum, nemini salus competat! Pudic. c. XIX.

(1) Sunt peccata levia, sunt gravia. Aliud est decem millia talenta debere, aliud quadrantem. Et de otioso quidem verbo, et adulterio rei tenebimur; sed non est idem suffundi, et torqueri; erubescere, et longo tempore cruciari. Adv. Jovin. 1. II. n. 30. T. IV. P. 11. p. 222. ed. Martian.

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(2) Diog. Laert. VII, 1. n. 64. — Stob. Eclog. 11, 7. T. 11. P. 1. p. 219. ed. Heeren, Hier. In hoc enim delirant Stoici, paria contendentes esse peccata. Dial. adv. Pelag. l. 1. T. IV. P. 1. p. 496. ed. Mart.

(3) Moneta adv. Cathar. IV, 12. § 1 sq.

LA PROVIDENCE.

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péchés; les Luthériens et les Calvinistes ont reproduit cette doctrine; toutefois, la première confession helvétique reconnaît entre les péchés une différence de gravité (c. vin).

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1. Les anciens définissent la Providence, le soin que Dieu prend de tout ce qui est (1).

Le dogme de la Providence forma de tout temps un article capital dans la croyance chrétienne, qui dut le proclamer et le maintenir contre le nisme, et particulièrement contre l'Aristotélisme (2), pagal'Épicuréisme (3) et le Stoïcisme (4), et aussi contre le Gnosticisme et le Manichéisme. Tous les Pères (5)

(1) Nemes. Πρόνοιά ἐστιν ἐκ Θεοῦ εἰς τὰ ὄντα γινομένη ἐπιμéλeta. Nat. hom. c. XLIII. ap. Galland. T. vii. p. 419. C'est aussi la définition de Joan. Dam. Orth, fid. 11, 29.

(2) Orig. in Ps. xxxv, 6.

Theod. Provid.

(3) Lucret. Rer. Nat. v, 196 sq. vi, 389 sq.

Nat. 11, 7.

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Lucian. passim.

(4) Cfr. Marc. Aur. de se ipso. vII, 7.

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(5) Iren. Providentiam autem Deus habet omnium... Necesse est igitur ea, quæ providentur et gubernantur, cognoscere suum directorem. 111, 25. n. 1. — Athen. Καὶ μὴν οὐδὲν, εἰ μὴ προνοεί, πεποίηκεν. Iug. viii. — Clem. Ἡ γὰρ κατὰ τὴν θείαν παράδοσιν φιλοσοφία ἵστησι τὴν πρόνοιαν καὶ βε

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