Obrazy na stronie
PDF
ePub

DE L'HISTOIRE

DES DOGMES CHRÉTIENS.

INTRODUCTION.

SOMMAIRE.

1. Notion du dogme. 2. Formation du dogme. - 3. Influence propre

-

de l'Orient et de l'Occident. — 4. Influence des écoles. — 5. Influence des hérésies.

6. Définition et vraie notion de l'histoire du dogme; comment elle est possible. — 7. Comment elle est nécessaire. — 8. Rapport de l'histoire du dogme avec les autres branches de la théologie. - 9. Méthode à suivre dans l'histoire du dogme. 10. Déterminations diverses des époques et des périodes de l'histoire du dogme. du dogme.

[ocr errors]

11. Sources de l'histoire

1. Dogme veut dire, à ne considérer que l'étymologie, ce qui a été approuvé, ce que l'on a établi, décidé (placitum, decretum). L'Écriture désigne par le mot doyuara les édits ou décrets des souverains (1), les prescriptions mosaïques (2), les décisions des apôtres (3).

Dans les écrivains ecclésiastiques, doyuara signifie

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

(3) Act. XVI, 4. - (Cfr. xv, 28. Εδοξε γὰρ τῷ Πνεύματι Ἁγίῳ

καὶ ἡμῖν.)

tantôt les doctrines des philosophes (1) et des hérétiques (2), tantôt les enseignements chrétiens (3); mais déyua désigne l'ensemble de la doctrine révélée (4).

Aoypa se trouve opposé tantôt aux pures opinions, Sóz, des païens (5) et des hérétiques (6); tantôt à l'on considère dans l'Église comme simplement

ce que

(1) Hermias. Irris. c. I.

Soz. v, 16. (δόγματα ἑλληνικά.) Cfr. Cic. Qu. acad. iv. 9.... de suis decretis, quæ philosophi vocant dogmata.

[ocr errors]

(2) Clem. Str. VII, 16. Archel, et Manet. disput. n. iv. - Aug. Qu. Evang. 1, 11. (Cfr. doyuations appliqué à No- δογματίστης vatien par Eus. VI, 13.) doyμaτíčovтes appliqué aux Gnostiques par Clem. (Str. 111, 15.) doyuатα μvoxрà (Theod. in Jes. Naz. qu. xvI.) 20ɛa (Eus. in Ps. LVII, 12.) impia et irreligiosa dogmata. (Iren, adv. Hær. I. 11. præf, n. 1.) pestifera et mortifera dogmata. (Aug. Civ. Dei xv, 51. n. 1.)

(3) Δόγματα avec Paddition Ἰησοῦ Χριστοῦ. (Ign. Magn. XIII.) εo (Orig. Matth. T. XII. n. 23.) Cfr. Clem. Str. 1, 2. VI, 15.) Oɛïa (Theod, epl. ad Joan. Antioch.) tõv củayyeLíov (Ath, in Matth. serm. Ix. in Gall. v.) åñostohind (Theod. Hist. Eccl. 1, 2. 7.) vytä (Orig. Matth. T. vi. n. 20. xx. n. 22.) 6p0 (Cyr. def. anath. x. In symbol. ad monach. - Chrys. in Genes. Hom. 11. n. 5.) Ts εúce6eixe (Orig. Matth. T. XVII. Chrys, in Matth. xx1, 23. in (Cyr. Symbol. ad monach.)

n. 7. Cyr. in Amos VI, 2. Cot. Mon. Eccl. græc. 111.) suce Taτéρwv (Greg. Nyss. de Sp. S. in Mai vIII. II. p. 10.) †μ☎v (Tat. Græc, XXIV.) ts 'Exxλnoías) Greg. Nyss, adv. Eun. 1. XII. T. I. Mor. p. 815. Cyr. Joan. 1, 33.) ἐκκλησιαστικὰ (Chrys. in Matth. xx1, 23.)

-

Cels. I, 2.- · Lact. Mort.

(4) Orig. Princ. 1, 7. n. I. — persec. n. 1I. Bas. Hexaem. or. vi. Les catholiques sont appelés à cause de cela si toỡ dóyμatos. Eus. Hist. Eccl. vii, 30. (5) Opiniones ethnicorum. Tert. spect. c. 1.

(6) Alpeτixà vоnμata. Orig. epl. ad Greg. n. 2. TWν ÉTEρоÔožоÚvτwv. Orig. in Joan. T. XIII. n. 1.

Γνώμη

probable, ou comme objet de libre discussion (1); tantot on l'oppose à ἦθος, πολίτεια, c'est-à-dire à la règle de la vie pratique (2), tantot à κήρυγμα, c'est-àdire à l'objet de l'enseignement public et général (3).

Plus d'une fois depuis Semler on a voulu, tout à fait contre l'esprit de l'antiquité, concevoir entre dogme d'une part, et, de l'autre, religion vraie et christianisme vrai, un rapport d'opposition et de contrariété, et, par suite, proscrire le mot dogme et l'idée qu'il exprime. Cette distinction est gratuite et arbitraire; mais on doit accepter comme fondée en raison celle que les théologiens établissent entre les dogmes

(1) Chrys. Ἐκεῖνο γὰρ ἔχε παρατετερημένον, ὅτι πολλὰ τῶν λεγομένων παρ' ἡμῖν ἀγωνιστικῶς κηρύττεται, οὐ δογματικῶς. In Matth. xxr, 23. (in Cot. mon. Eccl. græc. III, 145.)

(2) Eus. Dem. Evang. 111, 6. — Soc. Περὶ δόγματος. . . ἠθικὴ διδασκαλία. Hist. Eccl. 11, 44. — Cyr. Ὁ τῆς θεοσεβείας τρόπος ἐκ δύο τούτων συνέστηκε, δογμάτων εὐσεβῶν ἀκριβείας, καὶ πράξεων ἀγαθῶν. Cat. IV. — Chrys. Ὁ χριστιανισμὸς μετὰ τῆς τῶν δογμάτ των ὀρθότητος καὶ πολιτείαν ὑγιαίνουσαν ἀπαιτεῖ. In Joan. hom. XXVII. Cfr. in Gen. Hom. 11, n. 5. x11. n. 4.

(3) Bas. Ἄλλο γὰρ δόγμα καὶ ἄλλο κήρυγμα· τὸ μὲν γὰρ δόγμα σιωπᾶται· τὰ δὲ κηρύγματα δημοσιεύεται. Spirit. S. c. XXVII. — Sever. (Gab. ou Emes.) Illud oportet observare fratres quod aliud dogmata sunt mystica, et aliud prædicatio publica. Homil. v. (ed. ducher. Venet. 1827.) — Eulog. Τὰ μὲν δόγματα μετ' ἐπικρύψεως καὶ σοφίας ἀπαγγέλλεται, καὶ εἰς τὴν ἀσάφειαν πολλάκις ἐξεπίτηδες περιβάλλεται. ὡς ἂν μὴ βεβήλοις εἶεν τὰ ἅγια ἐκθετὰ, καὶ οἱ μαργαρῖται τοῖς χοίροις προκείμενοι. τὰ δὲ κηρύγμα τα χωρίς τινος ἐπικρύψεως ἀπαγγέλλεται, καὶ μάλιστα ὅσα εἰς λόγον ἐντολῶν καὶ θείου φόβου συντήρεσιν ἀναφέρεται· εἶναι δὲ καὶ τῶν δογμάτων ἔτι τινα μυστικώτερα, ἃ παντελῶς (ὡς τὸ ἔπος φάναι) σε σίγηται, ἐκείνοις δὲ μόνοις παραδέδοται οἷς διὰ λόγου ζῶντος ἔχουσι πνευματικὴν σοφίαν πιστοῖς ταῦτα παρατίθεται. Ap. Phot. c. ccxxx.

solennels, proposés et définis comme tels (dogmata formalia, quoad nos proposita), et les dogmes qui n'ont encore été ni formulés en termes exprès, ni proposés avec solennité (dogmata in se, materialia); comme aussi la distinction, souvent mentionnée, entre les opinions tolérées ou approuvées dans l'Église, et les enseignements propres et réels de l'Église.

2. Le dogme, considéré dans son fond et dans sa substance, a eu sa pleine et entière réalité dès l'origine, en même temps que l'Église et le christianisme ont été fondés et établis; mais sa formation est progressive et s'opère dans le temps; or c'est l'Esprit Saint qui est le principe de la formation régulière du dogme, comme l'Église est la sphère et le milieu où elle s'accomplit. Toute autre puissance, quelque mesure d'influence qu'elle paraisse apporter à ce travail de formation progressive, ne doit être considérée que comme une cause purement occasionnelle ou purement instrumentale, employée par l'Esprit Saint au service de l'Église. Au point de vue des causes occasionnelles se rapportent les luttes diverses des conceptions religieuses indépendantes contre la vraie religion, pendant son progrès à travers les âges; et ces combats incessants livrés à la foi par les nombreuses formes de l'erreur spéculative et par les directions perverses de la vie pratique, à mesure qu'elles se produisent dans tel individu, dans tel lieu, dans tel temps, pour se constituer en sectes ou en partis religieux. A la classe des causes instrumentales appartiennent les éléments plus purs et les effets plus heureux qui se produisant dans tel ou tel esprit, y prennent vie et forme, et prévalent dans tel temps ou dans tel lieu avec une énergie particulière.

Dominés par un même esprit, tous les éléments, dans l'Église, concourent à un même but; l'Orient comme l'Occident, l'Hellénisme comme le Romanisme, les docteurs particuliers comme les écoles, chacun selon son génie, chacun avec le caractère de ses tendances et de sa physionomie intellectuelle. Saint Athanase et saint Augustin n'ont travaillé si utilement pour l'Église, que parce que l'esprit de l'Église était en eux; c'est parce qu'ils s'étaient identifiés avec elle, l'un pendant qu'elle combattait l'Arianisme, l'autre pendant qu'elle luttait contre les Pélagiens; c'est parce qu'ils exprimèrent la pensée qui était en elle, et qu'ils l'exprimèrent fidèlement, que l'Église adopta la forme dont ils la revêtirent. Ce ne furent pas eux qui dominèrent l'Église et sa doctrine; ils furent dominés par elle; ils ne rendirent point leur croyance particulière, croyance générale; mais la croyance générale prit et garda la forme particulière sous laquelle ils l'avaient conçue. Jamais aucune pensée particulière n'a ajouté un seul élément à la substance du dogme, bien qu'un grand nombre de docteurs se soient employés, avec une heureuse activité, à lui donner une forme et un développement scientifiques.

Les systèmes philosophiques n'ont de même contribué en rien à la formation substantielle du dogme chrétien, quelque profonde influence que la philosophie alors dominante ait pu exercer, à différentes époques, sur le caractère particulier de la forme et de l'expression. C'est en dehors des limites du dogme et de la ligne qui circonscrit le domaine de la foi, que pensée individuelle a trouvé un champ libre, où elle a pu s'épanouir en opinions et en conjectures; c'est

la

« PoprzedniaDalej »