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trois; mais ils n'excluent pas pour cela les autres. Si, d'après saint Jean, Marie-Madeleine arrive seule, au tombeau, si Jésus se montre à elle seule, c'est, qu'après s'être jointe au groupe des femmes, elle s'en est séparée, et est arrivée la première. Si, d'après les uns, les femmes n'auraient vu qu'un ange, tandis d'après les autres, elles en auraieut vu deux, c'est que les premiers ne citent que l'ange qui leur aurait adressé la parole, ou bien saint Luc, pour plus de concision, aurait réuni deux apparitions en une. Si saint Matthieu et saint Marc ne parlent pas de la visite de saint Pierre et de saint Jean au tombeau, il n'en suit pas que cette visite, racontée par saint Jean lui-même, n'a pas eu lieu, ni qu'elle ait été ignorée des autres Apôtres, etc. - Du reste, Strauss lui-même est obligé d'avouer que << ces variantes sont secondaires et ne détruisent pas le fait essentiel de la résurrection, sur lequel tous les Evangélistes s'accordent. >>

« Mais voici des contradictions plus graves encore. Dans Matthieu, Jésus ne se montre d'abord qu'aux deux Marie, le jour même de la résurrection, sur le chemin du tombeau à la ville, c'est-à-dire, près de Jérusalem. Par elles, il avertit les disciples d'avoir à se rendre en Galilée, où il leur apparaît aussitôt, et certainement pour la première et dernière fois. — Dans Luc, au contraire, Jésus apparaît dès le jour de la résurrection aux deux disciples qui vont à Emmaüs, puis à Pierre, et aussitôt après à Jérusalem, aux onze réunis; il leur fait la recommandation expresse de ne pas quitter la ville avant que la force d'en haut ne soit descendue sur eux, événement que les Actes ne placent qu'à la Pentecôte, c'est-à-dire, à sept semaines de là. Marc essaie de tout concilier chez lui, les femmes transmettent aux disciples, de la part de l'ange, l'ordre de se rendre en Galilée pour recevoir Jésus; puis, on ne sait pourquoi, Jésus n'en apparaît pas moins aux disciples de Jérusalem et dans les environs. Ce moyen terme est impossible; si Luc a raison; si, au jour de la résurrection, Jésus a commandé aux disciples de rester à Jérusalem, il n'a pas pu les envoyer dès ce même matin en Galilée, comme le veut Matthieu; ils n'ont pas pu davantage y

aller contre son ordre formel, et par conséquent, ils n'ont pu y voir les apparitions dont parle Matthieu, et l'auteur de l'appendice de Jean. Réciproquement, si Jésus a désigné la Galilée comme le lieu du rendez-vous, on ne conçoit pas ce qui a pu le porter à se montrer le même jour aux disciples à Jérusalem: donc, si Matthieu a raison, toutes les apparitions placées par les trois autres Evangélistes à Jérusalem et aux environs sont nulles et non avenues. >>

Réponse. Saint Matthieu ne parle, dans son Evangile, que d'une apparition aux femmes pieuses près du tombeau de Jésus-Christ et d'une autre arrivée en Galilée; donc il exclut toutes les autres apparitions racontées par les autres Evangélistes. Toujours le même système de transformer l'omission d'un fait ou de plusieurs faits, en négation de ces faits. De ce que saint Matthieu ne juge pas à propos de raconter toutes les apparitions de JésusChrist à ses disciples, et qu'il juge suffisant au but qu'il s'est proposé d'en citer une ou deux, il ne s'ensuit ǹullement que les autres apparitions, racontées par les Evangélistes, n'aient pas pu exister, ni qu'ils les ont ignorées le docteur Strauss aurait grand besoin de refaire son cours de logique.

Comme nous l'avons dit bien des fois, les Evangélistes ne se sont pas proposé de nous laisser une histoire complète et détaillée de la vie de Notre-Seigneur JésusChrist. L'un d'eux, saint Jean, conclut lui-même son Evangile par cette hyperbole populaire : Il y a encore beaucoup d'autres choses que fit Jésus; et si elles étaient rapportées en détail, je ne crois pas que le monde pût contenir les livres où elles seraient écrites. » Leur unique but a été de laisser un résumé rapide des principaux miracles et des instructions du Sauveur, qui pût servir de base à la prédication apostolique. S'intéressant aux choses elles-mêmes, bien plus qu'aux circonstances accessoires de temps et de lieu, à leurs yeux, assez indifférentes, ils mettent souvent à la suite les uns des autres, sans autres liaisons que ces mots : « Et factum est, et dixit, etc., » des faits plus ou moins séparés par le temps ou par la distance. C'est ainsi que saint Luc, après avoir rapporté l'apparition de Jésus

Christ aux disciples d'Emmaüs, et aux Apôtres assemblés, se contente de résumer ses dernières instructions, et conclut en disant que Jésus-Christ est monté au ciel, parce qu'il se proposait de parler plus en détail de ces faits dans les Actes des Apôtres, qui devaient former la seconde partie de son Evangile. Il serait absurde d'en conclure avec Strauss que saint Luc a placé l'Ascension de Jésus-Christ le jour même de sa Résurrection; puisqu'il dit expressément dans les Actes des Apôtres que Jésus-Christ s'est montré à ses disciples pendant quarante jours. Il est évident, par les Actes des Apôtres, 1, 4, que le commandement que fit Jésus-Christ à ses Apôtres de rester à Jérusalem jusqu'à la Pentecôte, n'eut lieu que le jour même de l'Ascension, et par conséquent, après leur retour de la Galilée. Le Sophiste s'étonné que Jésus-Christ, après avoir prescrit à ses disciples de se rendre en Galilée, continue à leur apparaître à Jérusalem. C'est que, comme nous l'avons vu, dans l'explication du texte, les disciples ne devaient retourner en Galilée qu'après l'octave de Pâques. Il n'y a que nos sophistes modernes pour transformer ainsi leurs propres bévues en contradictions manifestes, et pour mettre sur le dos des Evangélistes ce qui leur appartient en propre. -«Mais un corps tangible, c'est-à-dire doué de l'impénétrabilité physique, ne peut passer à travers des portes fermées, ou, en d'autres termes, avoir tout à la fois, et n'avoir pas cette impénétrabilité. Réciproquement, un corps qui passe sans obstacles à travers des planches, ne saurait avoir ni des os ni un estomac capable de digérer du pain et du poisson. Ces attributs contradictoires ne peuvent coexister dans un être réel, et nous nous heurtons ici à une contradiction irrésistible. » Hug répond que rien dans le texte n'oblige, à la rigueur, d'admettre que Jésus-Christ aurait pénétré dans le cénacle au travers de la porte ou des murs; que le miracle a pu consister en ce que les portes se seraient ouvertes d'elles-mêmes devant Jésus. Nous nous concontentons de répondre qu'on ne peut pas raisonner sur les corps glorieux d'après les lois actuelles de la nature et les propriétés physiques de nos corps actuels. Le corps glorieux n'est plus sujet à la corruption et à la DEHAUT. L'Evang. -T. IV.

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mort, il est, en quelque sorte, spiritualisé; il est entièrement soumis à la volonté de l'âme qui l'anime; et de même que la pensée nous transporte en uz clin d'œil dans les espaces les plus éloignés, la volonté transporte en quelque sorte où elle veut le corps auquel elle est unie. C'est une nouvelle création, toute différente de celle que nous voyons, et on ne peut conclure de l'une à l'autre; et il n'appartient pas à l'intelligence humaine, d'imposer des limites à la toute-puissance divine.

On voit qu'il suffit de regarder de près toutes ces formidables contradictions pour les voir s'évanouir comme une vaine fantasmagorie. Du reste, ces divergences fussent-elles même réelles, par rapport à des circonstances accessoires, ne feraient que démontrer la sincérité des Evangélistes, et prouver qu'ils ne se sont pas entendus ensemble, et s'expliqueraient suffisamment par le trouble extraordinaire où furent jetés les disciples, à la suite d'un événement aussi inattendu.

3), « Et bien soit, diront ici les incrédules; nous voulons bien admettre la véracité des récits évangéliques. Mais, que prouvent-ils ? Une seule chose; c'est que les disciples de Jésus-Christ ont cru voir Jésus ressuscité? Mais cette croyance était-elle fondée sur un fait réel, ou était-elle le fruit d'une vision, d'une hallucination? C'est ce qu'il s'agit d'examiner. Ainsi les apôtres ont été des visionnaires, des hallucinés, le christianisme est le produit d'une hallucination, voilà la dernière ressource des ennemis de la Révélation, le dernier refuge de leur incrédulité. Tel est le système qu'en particulier ont défendu Strauss et Renan; le premier dans sa Nouvelle Vie de Jésus, le second dans son livre intitulé : les Apôtres. Comme il s'agit ici d'un fait médical, nous aurons recours à l'autorité d'un médecin, pour nous aider à apprécier cet ingénieux système.

« Un fait d'une gravité et d'une portée considérable, dit le docteur Constantin James, dans une Conférence médicale sur les affections du système nerveux, insérée dans la Gazette de France des 15 et 17 septembre 1866, vient, pour la première fois d'être signalé par M. Renan dans son livre des Apôtres, c'est l'existence d'une grande épidémie d'aliénation mentale, qui auraît sévi,

dès le début du christianisme, et aurait été la cause première de son établissement. Cette épidémie, d'après cet auteur, offre cela de particulier, qu'elle ne s'attaqua qu'aux personnes qui, de prés ou de loin, voulurent témoigner de la divinité dù Christ. Chez toutes, suivant lui, elle prit la forme monomanie avec hallucination, toutes s'étant figuré, dans les circonstances les plus diverses, entendre des voix, apercevoir des objets ou commettre des actes, alors que ces voix, ces objets ou ces actes étaient simplement le produit de leur cerveau malade. Mais laissons parler M. Renan. S'il a eu la primeur de la découverte, c'est bien le moins qu'il ait le mérite de l'exposition.

a) Premier accès de la maladie. Hallucination de Marie-Madeleine.-Marie-Madeleine, au dire de M. Renan, aurait été la première atteinte; son accès aurait éclaté le dimanche même de sa visite au sépulcre. L'aspect du tombeau vide, l'ange qu'il lui sembla apercevoir, Jésus, qu'elle crut voir et entendre, en furent, paraîtrait-il, la cause déterminante. Voici le saisissant tableau qu'en donne cet écrivain : « Folle d'amour, ivre de joie, Marie rentra dans la ville, et aux premiers disciples qu'elle rencontra : Je l'ai vu, il m'a parlé, dit-elle. Son imagination fortement troublée, ses discours entrecoupés et sans suite, la firent prendre par quelques-uns pour une folle... La gloire de la résurection appartient à Marie de Magdala. L'ombre créée par ses sens délicats plane encore sur le monde. Reine et patronne des idéalistes, elle sut mieux que personne affirmer son rêve, imposer à tous la vision sainte de son âme passionnée. Loin d'ici, raison impuissante! Si la sagesse renonce à consoler cette pauvre race humaine, trahie par le sort, laisse la folie tenter l'aventure. Où est le sage qui a donné au monde autant joie que la possédée Marie de Magdala? »

« Ainsi, dit le docteur James, M. Renan délivre, de son autorité privée, à Marie-Madeleine un certificat d'aliénation, en n'oubliant qu'un point, qui, cependant, aurait bien son importance, celui de prouver qu'elle ne jouissait réellement pas de la raison. Il veut, de plus, qu'elle fût possédée. Possédée de quoi? Du démon, sans nul doute. J'ignorais que M. Renan admît

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