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A l'ayde, à l'ayde, hélas voicy la beste,
Qui par derriere en habit de poëte
Me mord les reins, et tant les a grippez,
Qu'il humera merde, vesses, et petz,
S'il ne luy plaist mitiguer sa colere,
Mais dictes moy, est ce quelque vipere?
Quel oiseau est-ce? est-ce point un coquu,
Qui de son bec si fort picque mon cul?
Mon cul dea, laisse le là, beau sire,
Ou si ta dent plus oultre le desire,
Je te prometz que tu le sentiras,
Tant que (je croy) plus ne consentiras
Que de ta langue où venin est caché,
Il soit jamais si rudement lesché,

Te viens-tu prendre au cul des gens ainsi?
Tu monstres bien avoir peu de soucy,
Puisque de mordre à mon cul te remembres
Et laisses là tant d'autres frians membres
Comme le c.., le ventre et cetera.

Mais sur cela ta response sera

Que telz morceaulz se vendent si très cher,
Qu'il te vault mieulx de t'abstenir de chair,
Ou te disner d'un estron de sergent,
Que follement mectre là ton argent,
Et que le cul, et le pet, et la vesse

Sont bons pour toy quant l'autre chair a presse,
Veu qu'ilz ne sont (comme toy mesmes dis)
De si hault pris comme les dessus dictz.
Ce qui est vray, et point ne le te nye,
Car ledict cul avec sa compagnie,
Te repaistront tous les jours pour un soul,
Voire, si bien que tu en seras saoul,

La raison est, pource que leur boutique,
Est à l'escart, non en place publique ;
Ce nonobstant tu les a bien trouvez,
Et ton gosier les a bien esprouvez,
Quelque lourdaut qui les ayt mis en vante
Lequel desja se glorifie et vante,

De ce qu'a sceu que tu en parlois tant,
Et ne croy point qu'il en soit mal content,
Ains en est ayse, et dit en son courage,
Ce bon chrestien a il veu mon ouvrage?
A il daigné commencer sur mon cul?
Puis dict encore : Je ne suis pas vaincu
Et ne croy point que sur ma rude enclume
Il eust daigné mettre sa saincte plume,
S'il n'eust cogneu mon stille aller bien droict,
Oultre le fruict et bien qui en viendroit.

Apres je dy, que n'a il mis sa langue
Contre la mienne en faisant sa harangue?
Ou que la joue, ou le nez n'a frappé,
Sans mon derriere ainsi avoir happé ?
Mais n'a osé se fourrer là dedans,
Craignant, ce croy je, ou ma voix, ou mes dens,
Ou ce a esté (comme le monde pense)
Qu'il a trouvé au cul plus de substance,
Pource a voulu de ces fruictz se saouler.

Donc de rechef viens à me consoler, Pensant à moy qu'un pourceau ne se joue Et ne se couche ailleurs que dans la boue, Dont à l'exemple et suyvant sa nature, Tu t'es plongé jusqu'aux yeux en l'ordure. Puis pense aussi que j'en sçay plus que seize Qui ayment mieux du lard rance à leur ayse,

En lieu secret, et en petis vaisseaux,

Que devant gens manger

de bons morceaux. Or voyla donc comment tu t'aymes mieux Dedans mon cul qu'en aucuns autres lieux : Or tiens ty donc et prens y tes esbatz, Car je le veux et ny metz nulz debatz; Voire, deffendz auxdict pet et la vesse Que si hardy de t'user de rudesse, Ains te repaistre et servir sans sejour Du revenu qui leur vient chascun jour. Et s'il est cas que le logis te plaise, Ryme leans contre moy à ton ayse Et fais des vers piquans en t'esbatant, Sans oublier de boire un coup d'autant Aux bons galans, ce semble à leur manière, Qui pour rymer t'ont monstré mon derrière: Car leur prescher est tel qu'il n'y faut rien, Mais quand au faict chascun le cognoist bien. Si faict on toy à tes jolis ouvrages

Pourtraict de gloire, et poinct de telz oultrages. C'est un barbare, un sot, un estranger

Qui a voulu (contre moy) revenger

Les blasonneurs, et n'est pas de leur bende, Comme disant, il merite une emende,

Car de ce faire ilz ne l'ont advoué.

Dont parles mal, ou tu es enroué,
Car je les sçay tous de si bonne sorte,
Qu'a moy plustost il tiendront la main forte
En cest endroict qu'a toy, qui sans raison,
As dict à tous injure en ton blason;
Mais c'a esté passant ta fantaisie
Comme tu dis en ton apologie,

Laquelle as faicte, estant bien conseillé,

Pour t'en couvrir comme d'un sac mouillé.

Tu dis après, ce n'est point un poëte;
O le bon corps pour prendre une allouette,
Mais le gros rat (que dis-je) le grand bœuf
Qui son stille enfle, aussi gros comme un œuf!
O par ta foy dy moy, ô nostre maistre,
Si je suis tel que tu as voulu mettre :
Que pretendz tu, reverend orateur,
Que pretendz tu sur moi simple auditeur,
En escripvant du moulle de mes brayes?
Sinon affin qu'a ton pouvoir t'essayes,
Que pour ce faire on t'estime sçavant,
Et que par tout aille et coure le vent
Que c'est toy seul qui par raisons très hautes.
As remonstré aux blasonneurs les fautes,
Et que tu sois dict poëte approuvé,
Qui sur mon cul ton sens as esprouvé.
Mais (Joannes) je te pri ne prens gloire,
De desgainer sur moy ton escriptoire,
Car on sçait bien que n'en faiz point mestier,
Ainsi que toy qui es un grand routier.
Que pleust à Dieu que sans colle ne paste
Sceusse assembler comme toy, chaste et haste,
Et sceusse aussi de poësie tant

Que joindre peusse, estang avec estant,
Car c'est un art que l'homme qui en use,
J'estime heureux, pourveu qu'il n'en abuse,
Ainsy que toy, comme du vin l'homme yvre
Lequel ne sçait quel chemin il doit suyvre,
Et aussi tost frappe sur un enfant,
Comme sur un qui de luy se deffend,

Puis congnoissant sa folie diffuse,
Il se reprend, et trouve quelque excuse.
Ainsi est-il de ton susdict blason
Qui sans viser s'il y avoit poyson,
As délivré, puis voyant ma replicque,
Tu l'as cuidé couvrir de pierre ou bricque
En deschargeant sur mon cul tes fardeaux
Dont l'as couvert moins de chalumeaux :
que
Je m'en rapporte, et en prendz pour arbitre
Le moindre gueulx qui en lira le tiltre.

Or, prens mon cul doncques et t'en repais
Et cependant les gens feront la paix,
D'entre nous deux, ou si tu veux sentence,
Metz y le nez et poursuys l'audience,
Car quoi que soit tousjours plusque à demy,
Jean ne faudra à estre mon amy,
J'entendz, pourveu qu'il mette à bas sa lance,
Et qu'a mesdire il impose silence.

BLASON DU PET ET DE LA VESSE.

EUSTORG DE BEAULIEU.

PET furieux, et vous, vesse auctentique,

Qui bataillez pour la chose publicque

Du trou du cul à l'encontre du nez,

Je sens mes doigtz tremblans et estonnez
En commençant d'escripre vos louenges;
Ce non obstant voz hautz faictz non estranges
M'ont asseuré, et mis en appetit

De mettre en vers au moins quelque petit.

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