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les peuples qui lui font confiés dans la fcience du falut.

Il paroît affez par tout ce qui vient d'être dit, que pendant plus de douze fiécles les Clercs & les Laïcs regardoient comme une obligation qui leur étoit commune, d'affifter à tous les Offices du jour & de la nuit, principalement les Dimanches & Fêtes, même dans les campagnes. Les Eglifes Paroiffiales qui font

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dans l'ufage de chanter Vêpres
tous les jours, & Matines les Di-
manches & Fêtes, doivent con-
ferver foigneufement cet ufage
comme un refte précieux de l'an-
tiquité. Dans les autres on ne
manquera du moins jamais de
chanter Vêpres & Complies tous
les Dimanches & Fêtes, ainfi
les Samedis & veilles des Fêtes,
& les Matines & Laudes toutes
les Fêtes triples.

Du Chant de l'Eglife.

'Eglife a toujours regardé le chant des Pfeaumes & de l'Office divin comme très-propre à élever le coeur des fidéles à Dieu. Le Fils de Dieu ayant chanté des Hymnes avec fes Apôtres, & S. Paul ayant fi fouvent parlé du chant fpirituel des Pfeaumes, il eft fort apparent que ce fut là le commencement du chant dans l'Eglife de la Palestine, où l'on étoit accoutumé à la pfalmodie du temple de Salomon, & enfuite dans toute l'Eglife Orientale. C'est le fentiment de S. Auguftin (a).

que

Le chant étoit établi à Antioche dès le troifiéme fiécle (b). Il paroît qu'au commencement les Chantres feuls chantoient & que le refte de l'affemblée ne difoit rien, on ne répondoit qu'Amen, ou la Doxologie en l'honneur de la fainte Trinité formule qui eft très-ancienne. Mais on ne tarda pas à chanter les Pfeaumes à deux choeurs, & S. Ambroife fit paffer cet ufage de l'Orient en Occident, où il étoit universellement établi du temps de S. Auguftin (c). Enfin la fainteté & importance du

(a) Epift. 119. c. 18. Maximè illud quod de Scripturis defendi poteft, ficut de Hymnis & Pfalmis canendis, cùm & ipfius Domini, & Apoftolorum habeamus documenta, & exempla, & præcepta.

(b) Socrat. Hift. lib. 6. c. 8. Vide Bona de divin. pfalmod. Cap. 16. n. 1.

(c) Augufiin. Confeff. 1. 9. c. 7. Non longè cœperat Mediolanenfis Ecclefia genus hoc confolationis & exhortationis celebrare, magno ftudio Fratrum cocinentium cordibus & vocibus... Excubabat pia plebs in Ecclefiâ mori parata cum Epifcopo fuo, fervo tuo.... Tunc Hymni & Pfalmi ut canerentur fecundùm morem Orientalium partium, ne populus moeroris tædio contabefceret, inftitutum eft: & ex

chant de l'Eglife a fait une partie des occupations & des foins de deux hommes qui femblent avoir eu les plus éminentes qualités pour régir l'Eglife & l'Empire; fçavoir S. Gregoire le Grand & S. Charlemagne ; & c'eft un honneur pour notre Eglife que cet Empereur y ait établi la premiere Ecole pour apprendre le chant Grégorien & le répandre dans tout fon Empire (a).

Que les Pasteurs apportent un foin particulier au chant de l'Office divin. Le chant Eccléfiaftique fert beaucoup à attirer les fidéles dans leurs Paroiffes. Ils aiment à entendre chanter les louanges de Dieu. S. Auguftin reconnoît que l'ardeur de la piété l'ardeur de la piété s'excite plus aifément par les paroles faintes qui compofent l'Office divin, quand elles font bien chantées. Il raconte les larmes qu'il répandoit au chant de l'Eglife au commencement de fa converfion (b). Comme prefque tous les fidéles ont fur cela la mê

me tendresse, c'est une difpofi tion dont les Pafteurs doivent profiter pour leur faire prendre goût à l'Office de la Paroiffe. Qu'ils s'appliquent donc à bien chanter eux-mêmes, & qu'ils ne regardent pas cette fonction comme un de leurs moindres devoirs. Qu'ils tâchent de n'avoir jamais que des maîtres d'Ecole qui fçachent bien le chant Eccléfiaftique, & dont la voix ne foit pas difcordante. Qu'ils obligent ces maîtres d'Ecole à l'enseigner aux jeunes gens, & qu'ils affiftent eux-mêmes aux Leçons qu'ils leur en donneront pour exciter l'émulation. Ceux qui auront ainfi appris le chant dès leur jeuneffe, ne l'oublieront pas quand ils feront grands, & continueront à chanter au pupître ; en peu d'années toute la Paroiffe fçaura le chant, & l'Office fe chantera avec édification. Le Curé prendra garde qu'on ne faffe point de cacophonie, & qu'on ne chante pas avec trop de précipitation. La

illo in hodiernum retentum; multis jam ac penè omnibus gregibus tuis, ac per cæteras orbis imitantibus. Theodoret. Hift. l. 2. c. 24. Quæ res primùm incœpta Antiochiæ ubique pervafit, & ad ultimas orbis terræ partes pervagata eft.

(a) Duchefne Hift. Franc. tom. 2. p. 75. Mox petiit Dominus Rex Carolus ab Adriano Papa Cantores, qui Franciam corrigerent de cantu. At ille dedit ei Theodorum & Benedictum, Romanæ Ecclefiæ doctiffimos Cantores, qui à fancto Gregorio eruditi fuerant, tribuitque Antiphonarios fancti Gregorii, quos ipfe notaverat notâ Romanâ. Dominus verò Carolus revertens in Franciam, mifit unum Cantorem in Metis civitate, alium in Sueffionis civitate, præcipiens de omnibus civitatibus Franciæ magiftros Scholæ, Antiphonarios eis ad corrigendum tradere, & ab eis difcere cantare. Correcti funt ergo Antiphonarii Francorum quos unufquifque pro arbitrio fuo vitiaverat, vel addens, vel minuens, & omnes Franciæ Canfores didicerunt notam Romanam, quam nunc vocant notam Franciscam.

(b) Confeff. l. 9. c. 7. Quantùm flevi in Hymnis & Canticis tuis, fuave fonantis Ecclefiæ tuæ vocibus commotus acriter.

grande

grande regle du plain-chant eft de faire notes égales toutes celles qui font quarrées, un peu plus longues celles qui font fuivies d'une breve, & breves celles qui ont la figure d'un lozange: & de ne pas traîner fur une note, & précipiter les fuivantes, ce qui eft un défaut très-ordinaire dans les campagnes. Il faut fur-tout avoir grand foin d'obferver les médiantes dans le chant des Pleaumes, chantant tout de fuite & fans traîner la premiere partie du Verfet, & faifant une paufe bien marquée au milieu. La pfalmodie doit toujours être grave & lente, fur-tout aux grands Offices, & principalement à Vêpres. Les Antiennes & les Répons doivent fe chanter plus vite & toujours à notes égales ; l'Introït, le Graduel & la Communion comme les Antiennes. L'Offertoire doit fe chanter fort lentement: les Profes d'une mefure légere & prompte.

Comme rien n'est plus propre pour élever l'efprit à Dieu, & pour foutenir la piété & la religion des peuples, que les cérémonies dont l'Eglife accompagne le faint Sacrifice de la Meffe, & fur-tout de la Meffe Paroiffiale, il eft encore à propos que les Pafteurs en expliquent fouvent au peuple les effets & les fignifications mystérieuses, fuivant que le faint Concile de Trente le leur ordonne. Seff. 22. c. 8.

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crifice & les Mystères fi vénérables, pour faire fur les fidéles toute l'impreffion qu'il faut, & leur en donner une haute idée, doivent être faites avec beaucoup de majefté & de piété, enforte que tout l'extérieur du Prêtre pendant qu'il eft à l'autel & qu'il célébre les divins Offices, refpire les fentimens de religion dont il doit être pénétré, & infpire au peuple le refpect & la dévotion avec laquelle il doit y affifter. Rien n'eft plus capable de faire trouver aux fidéles du goût dans le Service divin, que la dignité & la piété avec laquelle le font les Miniftres du Seigneur.

Il n'eft pas moins à propos qu'ils ayent un grand foin de la propreté de leurs Eglifes, & qu'ils employent tout leur zéle, afin que les ornemens, les linges, les vaiffeaux facrés, & tout ce qui fert aux divins Myftères, foient propres & décens. Car quoique la fainteté des Mystères, & les graces que Dieu y a attachées, ne dépendent ne dépendent pas de cette pompe extérieure, il eft pourtant certain que les fidéles y affiftent plus volontiers, & fe fentent plus touchés de piété & de religion, quand tout cela fe rencontre dans leur célébration, que lorsqu'ils font célébrés, ou dans des Églifes mal-propres, ou avec des ornemens indécens. C'est donc un égard & égard & une condefcendance qu'il faut avoir pour les peuples, comme c'est un refpect qu'il faut avoir pour les Mystères.

Rr

Quand les enfans font bien dreffés, ils peuvent beaucoup contribuer à la majefté du Service divin, par les fonctions qu'on leury fait faire. Rien ne donne auffi plus de joie & de confolation à leurs parens, que de les voir appliqués au fervice de l'autel. Comme c'est un attrait pour accoutumer ces jeunes gens aux Of fices de Paroiffe, c'en eft un auffi pour engager leurs parens, & ceux qui les aiment, à y affifter plus volontiers. C'est pourquoi il eft de la piété & du zéle des Pasteurs, de former & dreffer les enfans de leurs Paroiffes, en leur apprenant à faire de bonne gra

ce, & avec beaucoup de refpe&t & de modeftie, les cérémonies auxquelles on les employe.

Il n'en faut exclure aucun, à moins qu'il ne s'en rende indigne; les leur faire faire par tour, & néanmoins préférer toujours les plus fages & les plus vertueux. Il faut auffi avoir foin qu'ils ayent les cheveux courts & bien peignés, quand ils fervent à l'autel ; qu'ils ayent, s'il eft poffible, de petites robbes noires, violettes ou rouges, qui foient à fleur de terre, avec un Surplis ou une Aube bien blanche par-deffus; & qu'on ne voye rien fur eux de mal propre.

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TABLE

DES TITRE S

Qui partagent ce Rituel.

PREMIERE PARTIE.

NSTRUCTIONS GÉNÉ- DU SACREMENT DE RALES fur l'adminiftration CONFIRMATION, 42.

des Sacremens , page 1. SACREMENT DE

DU

tême

9.

BAPTESME, De la néceffité du Baptême, & de fes effets, ibid. De la matiere du Baptême, 11. De la forme du Baptême, 13. Du Miniftre du Baptême, 17. Du tems & du lieu convenable pour Padminiftration du Bap18. Des Parrains & Marraines, 20. Des Cérémonies du Baptême, 22. Des Fonts Baptifmaux & des faintes Huiles, De l'enregistrement des Actes du Baptême, Du Baptême des Adultes, 35. Des Sages-Femmes, Forme du ferment des Sages-Fem40. De la Bénédiction des femmes après leurs couches, 41.

mes

29.

31.

39.

DU SACREMENT DE
L'EUCHARISTIE,

48.

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