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les devoirs, d'année en année, de jour en jour; et la loi immuable de Dieu assujettie à la raison de l'homme, deviendra aussi inconstante que ses pensées et que ses désirs. Encore une fois, nous remercions M. Vincent de ses aveux.

Inutilement il essaie d'y mettre quelque restriction. « La théologie en elle-même n'en est » pas moins invariable, dit-il... L'Évangile » n'en est pas moins la parole de Dieu, qui ne >> change point, mais il est ramené plus près » de sa pureté native; il est mieux entendu, ›› mieux interprété, à mesure que les ressources >> de la critique se multiplient, et que les faits >> s'accumulent pour l'éclairer et la diriger (1). Sans doute que l'Évangile est toujours l'Évangile, il ne change point matériellement ; mais est-ce ce livre matériel qui est la Religion, ou la doctrine qu'il renferme? et comment, la doctrine variant sans cesse, la Religion sera-t

elle invariable?

Mais, en variant, du moins elle se perfectiondit M. Vincent. Nous ignorions que

nera

(1) Observations, etc., p. 82, 83.

l'homme pût perfectionner la loi de Dieu. Mais voyons de quelle manière les protestans l'ont perfectionnée, à l'aide de l'interprétation particulière. C'est un ministre anglican qui va parler.

>>

<< En assurant que l'Écriture sainte contient » tout ce qui est nécessaire au salut, de sorte » qu'on ne sauroit exiger d'aucun homme de » croire comme un article de foi tout ce qu'on » ne lit pas dans l'Écriture, et tout ce qu'on ne peut prouver par elle (sixième article de l'Église anglicane), les premiers réformateurs >> ne s'aperçurent point que le temps viendroit » où chaque individu, la Bible à la main, se » croiroit autorisé à former sa propre foi, et à » rejeter tout ce qui, dans la doctrine admise » par ses ancêtres, ne s'accorderoit pas avec >> ses idées mais maintenant cette folie, cet orgueil, ce je ne sais quoi de pire que la folie >> et que l'orgueil unis, a fait des progrès si » alarmans, que chacun s'imagine être pleine» ment libre de se former ou de choisir la foi » qu'il lui plaît, et de nier toute doctrine, quoi

>>

>> que clairement révélée, quand il ne la peut

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comprendre. Ainsi, grâce à une raison pro>> fane que ne contiennent ni les enseignemens » d'une révélation divine, ni l'antique croyance, » les principaux articles de la foi chrétienne » sont niés par ceux qui se disent les disciples » de l'humble Jésus. Il est extrêmement à dé» sirer que le grand corps des protestans sorte » enfin de sa léthargie et revienne à la véritable » foi, à l'égard de laquelle un grand nombre » sont tombés, par des degrés insensibles, dans » une indifférence et dans une insensibilité >> brutale, plus à craindre que l'infidélité » même (1).

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(1) It was not contemplated by the early Reformers, who, disgusted with the multifarious errors of boasted tradition, asserted that, «< Holy Scripture containeth all things necessary to >> salvation; so that whatever is not read therein, nor may be prov>>ed thereby, is not to be required of any man that it should be » believed as an article of the Faith » (sixth article of the Church of England), that the time would arrive, when every individual, with the Bible in his hands, would consider himself qualified and justified to form his own faith, and to reject all that had been concluded on in the piety and learning of his ancestors, which dit not accord with his own notions; but now this folly, this pride, this worse than folly and pride united, has prevailed to the alarming extent, that each person considers himself at full

Les plus sages d'entre les protestans ne connoissent, non plus que nous, d'autre moyen

d'éviter cet écueil terrible, que l'obéissance à l'autorité, c'est-à-dire l'abandon du principe fondamental de la Réforme. Qu'on écoute quelques-uns de ces hommes que la droiture de leur esprit rapproche de la vérité, dont les éloignent des préjugés de naissance et d'éducation.

<< Nous sommes très certains que la nature, l'Écriture et l'expérience même ont enseigné >> aux hommes à chercher la fin des conten» tions dans la soumission à une sentence juri>> dique et décisive, à laquelle aucune des >> parties ne puisse, sous aucun prétexte, re

liberty to form or to choose whotever faith he pleases, and to deny doctrines, however plainly revealed, which are above his comprehension. Thus, in the profaneness of reason, unchastised by the admonition and teaching of divine revelation and ancient persuasion, the prominent articles of christian faith are denied by those who call themselves the disciples of the meek and humble Jesus. It is now most desirable, that the great body of protestants should arouse from their lethargy to the true faith, in which many, by insensible degrees, have sunk into an indifference, and an unmanly insincerity, more probably to be dreaded than even infidelity. Reflections concerning the expendiency of a Council, by Samuel Wix, p. 80, 82.

>> fuser de s'en tenir. Ce moyen doit avoir né>> cessairement beaucoup de force, et il est rare >> que tous les autres aient, sans celui-là, quel>> que succès (1).

>> Refuser d'admettre un point quelconque » de la doctrine professée ab omnibus, ubique, » semper, en tous lieux, en tous temps, par >> tous les pasteurs et par tous les chrétiens » exempts d'hérésie et de singularité, seroit » une folie et une extravagance extrême (2). »

Voilà la règle catholique, et l'on est obligé d'y revenir toutes les fois qu'on veut mettre un terme au désordre des esprits et à la division des croyances.

<< Quand je regarde les sectaires, dit un autre

(1) of this we are right sure that nature, Scripture, and experience itself have taught the world to seek for the ending of contentions by submitting to some judicial and definite sentence, whereunto neither parties that contendeth, may, under any pretence or colour, refuse to stand. This must need be effectual and strong. As for other means without this, they seldom prevail. Hooker's Eccles. Polit. Pref., art. 6..

(2) To resist against any thing delivered ab omnibus, ubique, semper, in all places, at all times, by all christian pastors and people, not noted for heresy and singularity, were extrem folly and madness. Dr Field's Church, p. 887.

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