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PARIS.-IMPRIMERIE DE BRUN, PAUL DAUBRÉE ET Cie,

Rue du Mail, 5.

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PRÉFACE.

La première partie de l'Essai sur l'Indifférence en matière de Religion parut il y a treize ans. La bienveillance avec laquelle elle fut accueillie montre combien les peuples sentent le besoin de la vérité, et combien il seroit facile de rétablir son règne, si les gouvernemens secondoient cet heureux mouvement des esprits,

TOME 2.

a

s'ils connoissoient leur force, s'ils avoient foi dans la puissance que Dieu leur a donnée.

Mais, au contraire, ils se croient plus foibles que toutes les erreurs, plus foibles que toutes les passions. Ils ont des désirs, et point de volonté. Irrésolu, craintif, le pouvoir demande grâce, comme s'il ignoroit que le peuple ne l'accorde jamais. La royauté descend de peur d'être précipitée, et on la voit partout occupée d'écrire son testament de mort. Hélas! elle auroit pu s'épargner ce dernier soin; elle n'a pas d'espérances à léguer.

On s'est imaginé de nos jours que l'art de gouverner consistoit à tenir le milieu entre le bien et le mal, à négocier sans cesse avec les opinions, et à composer avec le désordre. Dès lors plus de principes certains, plus de maximes ni de lois fixes; et comme il n'y a rien de stable dans les institutions, il n'y a rien d'arrêté dans les pensées. Tout est vrai, et tout est faux. La raison publique, fondement et règle de la raison individuelle, est détruite. Qui pourroit dire quelles sont les doctrines des gouvernemens, quelles sont les croyances des

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