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qu'ils nomment loustics; mais, comme ils ne sont point en état de faire beaucoup de dépense en esprit, ils n'en ont qu'un par régiment. Sa charge n'est pas fort difficile à remplir, car il suffit qu'il ouvre la bouche pour que l'on croie qu'il a dit quelque plaisanterie.

Un jour que tout le régiment des gardes suisses allait à Versailles pour une revue, le loustic était dans les premiers rangs; il ouvrit la bouche, et ses camarades, qui étaient à ses côtés, ayant ri, le ris courut de rang en rang jusqu'aux derniers du régiment. Quelqu'un demanda à un de ceux qui étaient à la queue, ce qu'ils avaient tous à rire, et le soldat lui répondit ingénument:

«Le loustic l'être là-haut qui l'haver dit quet chose qui être trôle. »

LUNETTES. On demandait à un monsieur qui, voulant paraître sérieux, avait adopté sans besoin l'usage des lunettes, quel intérêt il y voyait.

« J'ai remarqué, dit-il, que les hommes qui s'enfermaient les yeux dans des carreaux couraient moins que les autres la chance de se fourrer le doigt dans l'œil.»

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« Je vois bien, leur dit-il, messieurs, que vous voudriez vous moquer de moi, et je vais vous donner une idée de mon caractère.

«Je ne suis pas précisément un sot, ni absolument un fat; je suis entre deux.

2. Un maire de village (histoire d'hier), en réponse à une lettre du commissaire de police qui lui demandait des informations sur les antécédents d'un individu, a écrit cette belle parole:

« Quant à ses antécédents, ils sont tous décédés, ne laissant aucun doute sur leur moralité. »

3. M. X., maire de N. (Indre-etLoire), ayant laissé tomber dans l'a la liste des conscrits de sa commun en traversant une rivière, écrit à M. préfet :

« J'ai laissé tomber dans l'eau l conscrits de ma commune; si von voulez que je vous en porte pour |-tirage, envoyez-m'en d'autres.

4. Le maire du petit village d Talans, en Bourgogne, avait, à ce titre, droit de séance aux Etats de li province, et celui de manger à la tab du prince de Condé.

Les jeunes pages qui le servaient à table imaginèrent de s'amuser à ses dépens. A mesure qu'on mettait quelques mets sur son assiette, celui qui était derrière lui la lui enlevait avant qu'il eût eu le temps d'y toucher.

Un jour que cet amusement commençait à l'ennuyer, il donna un coup sec du manche de son couteau au petit espiègle qui lui enlevait une aile de faisan.

Le prince qui était jeune, et qui s'était amusé de cette plaisanterie, lui

dit:

Qu'est-ce que cela, monsieur le maire? vous battez mes pages!

-Oh, non, monseigneur, réponditil, je leur apprends à lire: ils prennent les L (ailes) pour des O os.

5. Un homme très-âgé avant ete nommé maire d'un petit village, et choix qu'ils avaient daigne faire de voulant remercier les villageois du lui, rassemble tous les paysans et commence ainsi sa harangue:

« Mes amis, je n'oublierai jamais le jour où vous avez daigné mettre mes cheveux blancs à votre tête. »

6. Un bon maire de province, habitué aux changements de gouverne ments écrivait dans les Cents-Jours à son supérieur :

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7. Arrêté d'un maire de village :

« ART. 1er. Les cafetiers et les cabaretiers qui donneront à boire le dimanche sont prévenus qu'on leur dressera procès-verbal pendant les offices, surtout de la messe qu'il est défendu d'y aller.

« ART. 2. Dimanche, à l'issue des vêpres, il sera procédé au plus offrant et dernier enchérisseur à l'adjudication des boues des rues du village, en présence du maire qu'on devra râcler proprement, assisté de deux membres du conseil, provenant des égouts du village.

« ART. 3. Les susdits articles regardent tous les habitants de tous les sexes qui devront être exécutés.

« ART. 4. Les habitants sont prévenus que lundi prochain on échenillera deux personnes par maison, M. le curé excepté.

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8. Un maire de village, qui prenait congé de M. le comte de Chambord, à Wiesbaden, répondit à cette question du prince « Monsieur un tel, quand partez-vous?

- Colonel.. majesté... roi... sire... je crois que je partirai vendrechi prodin... (se reprenant) vendrechin predi... (s'essuyant le front) vendrechi dredin... (reprenant la phrase de plus haut, dans l'espoir que le mot viendra) mon sultan, j me mettrai en route venderdi gredin.... >>

Avec la meilleur volonté du monde, le prince ne pouvait en entendre davantage. Il serra donc la main du pauvre homme et s'éloigna pour lui laisser reprendre un peu de sang

froid.

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visant, comme il augmente nos plaisirs par une participation mutuelle.

La différence de fortune et d'état se confond et s'éclipse dans le mariage, elle ne fait rien au bonheur; mais celle de caractère et d'humeur demeure, et c'est par elle qu'on est heureux ou malheureux.

Le mariage est un port dans la tempête, mais plus souvent une tempête dans le port.

Tout mariage est comme celui du doge avec l'Adriatique. L'époux ne sait pas ce qu'il y a de perles, de tréde monstres et de tempêtes dans celle à qui il donne sa bague.

sors,

2. Pendant dix ans de sa vie, F... C... a passé ses nuits au cercle.

Dernièrement, il s'est marié; les premiers jours de la lune de miel ont amené d'abord un changement dans ses habitudes, qu'il a bientôt reprises petit à petit.

Sur la plainte de sa femme, un petit traité fut amiablement consenti.

Le mari serait libre jusqu'à minuit. Mais à dater de cette heure, il payerait vingt francs par heure de retard, le total des amendes devant s'ajouter à la pension allouée pour frais de toilette.

Le premier mois se passa sans discussions; monsieur rentrait à l'heure qui lui plaisait, et madame ne lui faisait aucun reproche. Monsieur était parfaitement heureux, lorsque, le trentième jour, madame, avec le plus ravissant sourire, lui présente une facture acquittée, montant à quatrevingt-dix louis, soit en moyenne trois heures de retard par jour.

F... C... ne va plus au cercle, il trouve que c'est trop cher!

3. Une vieille fille étant sur le point de se marier, le notaire lui lut le contrat; mais ayant dit :

Ladite demoiselle, et cætera, la future crut qu'on avait fait entrer dans les clauses, et se taira; et dès ce moment elle ne voulut plus d'époux.

4. Germeuil était sur le point d'épouser une fille d'une rare beauté. « Vous êtes un malheureux (mâle

heureux), lui dit-on, vous prenez une femme dont vous serez bientôt épouvanté (époux vanté).

5. Une jeune personne faisait un mariage de convenance : la marchande de modes Ini apporta la corbeille de noces. A la vue de ces parures élégantes, la future parut enthousiasmée. La modiste, qui se connaissait en mariages, lui dit :

« Je vois, mademoiselle, que vous aimez mieux le présent que le futur. »

6. P... disait à un garçon de café qui servait mal :

(C Il faut vous marier.

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Pourquoi ?

Parce que vous n'êtes pas fait pour rester garçon. »

MÉDECIN. 1. Un particulier qui avait perdu son emploi, ayant dit en public qu'il pourrait bien en coûter la vie à plus de cinq cents personnes, ce propos vint aux oreilles du ministre de la police, qui le fit arrêter.

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Que prétendiez-vous dire par cette menace? lui dit-on à son interrogatoire.

-Moi, répliqua-t-il, je n'ai menacé personne; je voulais seulement dire que j'allais me faire médecin. »

2. Un Anglais voyant un homme d'un embonpoint extraordinaire :

<<< Tiens! comme tout le monde se porte bien en cet endroit. Les médecins sont donc en grève par ici? »

3. Aux bains de Dieppe :

M. X..., riche banquier de Paris, se rendait dans cette élégante watering place. Dans le wagon se trouvait un célèbre médecin, se rendant également aux eaux. La connaissance entre les deux voyageurs fut vite faite, et on convint de descendre au même hôtel.

Le lendemain de son arrivée, le banquier envoya au rédacteur du journal de la localité une note ainsi

conçue:

« M. X..., banquier, avec son médecin. »

Ce que voyant, le célèbre praticien riposta par cette autre note:

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4. Un des « princes de la science: qui n'a pas moins d'avarice ens e réputation, M. M..., avait été appe auprès d'un malade. A l'issue de visite, la famille crut largement pay les honoraires de l'Esculape en gli sant dans sa main trois pièces d cinq francs. Notre médecin. qui leur a tâté le pouls avec son diagnostic prompt comme la pensée, les laisse choir sur le parquet; et le voilà cherchant, ramassant et comptant: we, deux, trois. Puis, feignant de chercher

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5. Un médecin ordonna à une de ses malades de boire de l'eau de Sedlitz. La malade fit une grimace significative. Il n'y a que le premier verre qui coûte à boire, dit le médecin.

α

Aussi, répondit la malade, je në prendrai que le second. »

6. On vient de couper la jamb droite à un malheureux ouvrier, victime d'un accident de machine.

« Comment vous trouvez-vous? lui demanda le chef de service après l'opération.

-Je me trouve incomplet, parbleu, " reprend le patient.

7. Le docteur Ott... est à la fois médecin et chasseur. L'autre jour, il sort de chez lui, armé de son fusil. et prend à travers champs.

Ün de ses amis le rencontre, et tout étonné:

Tiens! dit-il, que faites-vous par ici dans cet attirail de Nemrod?

Je vais voir un malade en flânant par là, répond le docteur.

Avec un fusil! Il paraît que vous avez peur de le manquer? »

MÉDISANCE. i. «Un tel dit beaucoup de mal de vous, disait quelqu'un à un homme qui savait son monde.

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marmite, je dirais : Mésopotamie (mets au pot ta mie). On appelait Mesopotamie, le pays situé dans l'Asie Mineure entre le Tigre et l'Euphrate (du grec mesos, entre, au milieu, et polamos, fleuve).

MILITAIRE. 1. Dans un opéra comique, un personnage s'écrie:

«En vous voyant sous l'habit militaire, je me suis dit : ce doit être un soldat. »

2. Deux troupiers qui se sont attardés plus qu'il ne convient dans un cabaret borgne, zigzaguent en devisant sur les boulevards extérieurs.

«Oh! moi, dit l'un, faut pas me parler des législateurs! Ça n'a pas plus de bon sens que ton shako! Tiens, une supposition.... Nous sommes militaires, pas vrai?... Eh bien! nous allons en guerre; tu es mon ami, je tiens à toi, je te sauve... on me décor. Je tiens bien plus à moi qu'à toi... c'est naturel! Eh bien! si je me sauve, on me fusille. Faut-il être bête?»

3. Lettre d'un soldat à ses parents après la bataille de Rosbach

«La présente est pour vous faire savoir que je suis encore envie; ce que, toutefois, je ne pourrais vous dire si j'étais mort. Il est vrai que nous avons été presque tous tués dans notre compagnie; mais notre premier sergent, qui a fait la liste de ceux qui sont encore en vie, m'a assuré que j'y étais. Je salue tous nos gens, et je pri M. le curé de m'effacer de la liste des morts, où il m'a mis à mon insu et sans ma permission, puisque le bon Dieu, qui en sait plus que lui, m'a laissé sur le rôle des vivants. Mais mort ou vif, je vous aimerai toujours.

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Votre fils, JOSEPH.

<< Mon cher fils,

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« Je mets la main à la plume pour te mander que ta mère et moi avons bien ri de plaisir en apprenant que tu étais en vie après avoir été bel et bien enterré. M. le curé n'a pas voulu ôter ton nom du registre mortuaire,

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« Monsieur le Ministre,

Quand j'étais brosseur de M. le chef d'escadron de mon régiment, qui a des amis de générals, il m'a dit que vous valiez plus pour faire des gens d'armes que pour faire des officiers; on m'a dit aussi que pour écrire administrativement il faut parler court; c'est pourquoi, malgré ma taille, je

vais me borner à vous dire clandestinement en deux mots, qu'enviant la carrière militaire, je désirerais occuper un haut emploi; s'il sait le contraire de ce qu'on m'a dit, faites de moi un grand officier, autrement je vous prie d'en faire un gen d'arme dit Maréchal de Laugis, en attendant mieux. Alors, vous verrez que vous serez estimant et que j'en serai reconnaissant, tout en ayant l'honneur d'être votre fidèle et subordonné ami.

« Louis ANEC. »

5. Un caporal auvergnat, condamné à mort pour désertion, voulut mander. à sa femme cette triste nouvelle; et pour ne pas la faire languir dans l'attente de l'exécution, il data sa lettre du lendemain de sa mort:

«Ma chère femme, après t'avoir souhaité une santé aussi bonne que la mienne l'est, quant à présent, je te dirai que j'ai été fusillé hier, entre onze heures et midi. J'ai fait, grâces au ciel, une assez belle mort, et j'ai eu le plaisir de voir que tout le régi

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« Je vous écrit ces dus (deux mots de laitre, après vous anavoir escribu (écrit) dus ou trois adarron (de suite Je vous dirait que nous sommes dans un pays fort mal propre : il y a des pédouils (poux) grands comme le capuch (bout) de mon orteil. Je vous dirait aussi que nous avons assisté à une grande vataille, ousque la cavalerie des Boudins (Bédoins) avec les pieds des chevaux, ils ont esmoustie (écrasé) tous nos pauvres calabres (cadavres). Nous étions une grande troupe de morts. Je vous dirai en fain deslogué (disloqué) la cabille (cheque, en fuiant les Arabes, je me suis ville) du pié; je suis à l'aupital depuis un mois, je désire que la présente vous trouve de même.

« Je vous prie de m'envoyer quelque petit sou pour voir voteille avec mon camérade, car il est toujours pompier.

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Signė J. D. » 7. Modèle de pétition :

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