L'un des premiers aéronautes de France fut Pilatre du Rosier. On trouve dans ce nom: Pilatre du Rosier, ces mots: Tu es le 1er roi de l'air. (Il en est mort d'ailleurs.) Dans Voltaire, o alter vir. Dans Pierre de Ronsard, rose de Pindare. Dans Louis XIII, roi de France et de Navarre, roi très-rare, estimé dieu de la fauconnerie. Dans Louis quatorzième, roi de France et de Navarre: Va, Dieu confondra l'armée qui osera te résister. Dans Napoléon, empereur des Français Un pape serf a sacré le noir démon. Quand Versailles n'était encore qu'un bourg, on trouvait déjà dans ses lettres Ville seras. L'anagramme de vigneron est ivrogne, ce qui excuse quelque peu le bonhomme Noé, qui planta la vigne et se grisa. Enfin, l'anagramme la plus renommée de nos jours, c'est celle qui fut faite sur les mots : Révolution française, où, à propos de Bonaparte arrivé au pouvoir, on trouva: Un Corse la finira. Je voudrais lui clouer la langue! Je cloue, tu cloues, il cloue....>> A ces paroles, l'inconnu blesse l'officier, et, l'honneur satisfait, il allume tranquillement un cigare. Le témoin du blessé lui dit alors: « Je vois bien que vous êtes un homme de bon sens. Je vois, tu vois, il voit..... J'explique, tu expliques.... L'officier à bout demanda poliment à l'inconnu s'il était Anglais, par hasard. Yes, dit l'inconnu, et comme je désire apprendre le français, mon maître à moa m'a dit de conjuguer tous les verbes qui être français. » ANIMAUX. On a beaucoup écrit sur l'àme des bêtes, n'est-ce pas ? Eh bien! un philosophe a prétendu que si l'esprit des bêtes n'a fait aucun progrès depuis la création, c'est que les pattes des animaux sont terminées ou par de la corne, comme dans le boeuf et le cerf, ou par des ongles, comme dans le chien et le loup, ou par d's griffes, comme dans le lion et le chat; ce qui les prive non-seulement presque en entier du sens du tact, mais encore de l'adresse nécessaire pour manier aucun outil et pour faire aucune des découvertes qui supposent des mains. Mais alors, pourquoi les sing s, dont les pattes sont à peu près aussi adroites que nos mains, ne font-ils pas des progrès égaux aux progrès de l'homme? C'est que, à mon avis, il sont bêtes. Nous ignorons les motifs de la conduite de Dieu envers les animaux, et nous devons supposer que ces motifs sont justes. Quand on objectait au P. Malebranche que si les animaux ne sont que de pures machines, ils n'auraient pas dû être sensibles à la douleur, il répondait en plaisantant, qu'apparemment ils avaient mange du foin defendu. Manière de ne pas arriver à dire des bêtises. ANNONCES. La France emprunte à un journal américain une curieuse théorie de l'annonce et des impressions qu'elle produit sur l'abonné: la pour Ire annonce insérée mière fois. Il ne la voit pas. pre Il la voit, mais il ne 3 insertion. Il la lit. 4 insertion. l'article. 5 insertion. femme. Il regarde le prix de Il en parle à sa 6 insertion. Il se décide à l'acheter. 7e insertion. - Il l'achète. Conclusion: il ne faut pas publier une annonce moins de sept fois. APOTHÉOSE. Hérodien, au commencement du livre IV de son Histoire, fait cette description exacte et curieuse des apothéoses des empereurs romains: Après que le corps avait été brûlé avec les solennités ordinaires, on mettait dans le vestibule du palais, sur un grand lit d'ivoire, couvert de drap d'or, une image de cire qui le repré sentait parfaitement, mais à laquelle on donnait néanmoins un air de langueur et de maladie. Pendant presque tout le jour, le Sénat se tenait rangé et assis au côté gauche du lit avec des robes de deui!. Les dames les plus élevées par la qualité étaient à droite, vêtues de robes blanches toutes simples et sans ornements. Cela durait sept jours de suite, pendant lesquels les médecins, s'approchant de temps en temps du lit pour considérer le malade, dressaient en quelque sorte le bulletin de sa santé, jusqu'au moment où ils venaient déclarer au peuple que l'empereur avait cessé de vivre. Alors, de jeunes chevaliers romains et d'autres jeunes seigneurs du premier rang chargeaient sur leurs épaules ce lit de parade, et, passant par la rue Sacrée marché où les magistrats avaient cou(via Sacra), ils le portaient au vieux tume de se démettre de leurs charges. Là, on chantait des hymnes composés en l'honneur du défunt sur un air lugubre. On portait ensuite le lit hors de la ville, au Champ de Mars, au milieu duquel avait été dressé un pavillon de bois, de forme carrée, rémpli de matières combustibles, revêtu de drap d'or et orné de figures d'ivoire et de diverses peintures. Audessus de cet édifice, on en élevait plusieurs autres, semblables au premier pour la forme et la décoration, mais plus petits et allant toujours en diminuant. On plaçait le lit de parade dans le second de ces édifices, dont les portes restaient ouvertes, et on jetait tout alentour une grande quantité d'aromates, de parfums, de fruits et d'herbes odoriferantes. Après quoi, les chevaliers exécutaient alentour une cavalcade à pas mesurés, et suivis de chariots, dont les conducteurs étaient revêtus de robes de pourpre, et portaient les représentations ou les images des plus grands capitaines romains ainsi que des plus illustres parents du défunt. Cette cérémonie étant achevée, le nouvel empereur s'approchait du catafalque avec une torche à la main, et, en même temps, on y mettait le feu de tous côtés, en sorte que les aromates et les autres matières combustibles prenaient feu tout d'un coup. On lâchait aussitôt du faîte de cet édifice un aigle qui, montant en l'air avec la flamme, allait porter au ciel l'âme de l'empereur. Dès lors il était mis au rang des dieux. C'est de là que les médailles qui représentent des apothéoses ont le plus souvent un autel sur lequel il y a du feu, ou bien un aigle qui prend son essor; quelquefois aussi il y a deux aigles; quelquefois encore l'empereur yest représenté assis sur l'aigle qui l'enlève au ciel. Cette cérémonie cessa d'être en usage quand le christianisme devint dominant. ARABE. On pillait la maison d'un riche négociant. Un pauvre Arabe, ayant mis la main sur un sac plein d'or, et craignant que les gens attroupés dans la maison et dans la rue ne lui enlevassent sa proie, s'avisa de le jeter dans une des marmites qui étaient auprès du feu; ensuite, ayant mis la marmite sur sa tête, il se retira en grande diligence. Ceux qui le virent rirent beaucoup de ce qu'il s'était arrêté à une marmite pleine de viande, pendant que tous les autres emportaient des choses plus précieuses. Le pauvre continuait son chemin sans s'arrêter, et leur disait : J'ai pris ce qui est présentement le plus nécessaire à ma famille. » ARCHE. Un sceptique des plus ferrés me demande où est l'Arche d'Alliance qui renfermait les tables de la loi; ce monument convaincrait les plus incrédules. la plaça dans le temple magnifique qu'il fit construire. Lors de la prise de Jérusalem par les Chaldéens, Jérémie fit cacher l'arche dans un souterrain; il la retira quand les ennemis se furent éloignés, et la porta dans une caverne profonde que Dieu lui indiqua dans la montagne Nebo, où Moïse avait été enseveli. L'entrée de cette caverne est si étroitement fermée, que nul homme ne saurait la découvrir sans une révélation particulière, ce qui doit arriver quand tous les Juifs seront réunis dans leur ancienne patrie. Voilà ce que nous apprennent les historiens sacrés, et j'y crois. » ARLEQUIN. Dominique, le célèbre Arlequin de la Comédie-Italienne, joignait à beaucoup d'esprit et de talent des connaissances en tout genre. Un jour qu'il se trouvait à une bibliothèque publique, il y rencontra le président de Harlay qui indiquait au bibliothécaire ce que renfermait un ouvrage dont il ne se rappelait pas le titre. Dominique, qui les voyait en peine, désigna l'ouvrage sous son véritable titre. Le président, charmé de rencontrer un homme aussi éclairé, lie conversation avec lui et finit par l'inviter à dîner; Dominique accepte. La plupart des convives qui connaissaient le comédien, ne furent pas peu surpris de le voir assis parmi eux. Ils n'en témoignèrent cependant rien au grave magistrat, si ce n'est après le diner et en particulier. Le président surpris et fâché d'avoir admis si familièrement à sa table un Arlequin, voulut en témoigner sa mauvaise humeur à Dominique, en lui demandant brusquement qui il était. ARMOIRIES. Un fournisseur, voulant se donner des armoiries, consulta quelqu'un, qui lui conseilla de mettre sur son écusson un coq sans queue, et pour légende Coq imparfait (Coquin parfait). ASSURANCE. Il y avait à Lyon un représentant de plusieurs compagnies d'assurances, ayant leur siége à Paris. Ce monsieur était si poli, si poli, qu'il en était obséquieux. << De toutes les assurances, disait-on de lui, celle qu'il représente le mieux, c'est l'assurance de sa parfaite considération. >> AUMONE. 1. M. de Rothschild sort un matin de chez lui. A sa porte un mendiant lui demande l'aumône. Le baron donne dix sous au malheureux. << Dieu vous le rendra au centuple,» murmure celui-ci. Le baron continue sa route et avec son esprit toujours calculateur, compte en lui-même : « Au centuple, mais cela ne fera jamais que cinquante francs. >> 2. M. et Mme de X..., deux jeunes mariés, rencontraient chaque jour une malheureuse femme dont la position intéressante, naturellement, les intéressait; ils lui faisaient l'aumône régulièrement. Après une semaine d'absence, la femme reparut débarrassée de son fardeau. Comment va le petit ? demanda la charitable dame. Bien, madame; la veille du jour où il est venu au monde, croiriez-vous que j'ai rêvé que M. votre mari me donnait un louis tout neuf, et vous, madame, une layette toute blanche pour l'enfant? Mais, ma brave femme, dit M. de X..., vous savez bien que les rêves annoncent toujours le contraire de ce qui arrive. Ça ne fait rien alors ce sera yous, monsieur, qui me donnerez la layette, et madame qui me donnera le louis.» (Voy. MENDIANT.) AUTEUR. 1. Le fameux Machin, dont la plume a souvent signé les livres d'autrui, et qui, grâce à ce mé Moi je ne pille pas, j'imite. 3. On disait, dans un cercle litteraire, que certain dramaturge venait de se faire nommer chevalier du SaintSépulcre. « Alors, repartit un des interlocuteurs, c'est un auteur enterré! » 4. Un paysan demande un dictionnaire de poche. « De quel auteur? dit le libraire. De quelle hauteur? Pas bien gros, riposta le paysan: quinze centimètres au plus.... 5. Rameau, ayant fait un opéra qui n'eut pas de succès, dit à Mlle Carton que la poire n'était pas mûre. » «Je le veux croire, répondit la demoiselle; mais cela ne l'a pas empèché de tomber. »> 6. X... vient de publier un volume d'un mérite assez médiocre. « Vous verrez, disait-il avec fatuité, que mon livre restera. Oui, en librairie, » ajouta un de ses confrères. 7. Un auteur porta à Fontenelle, désigné pour son censeur, un manuscrit à examiner. Fontenelle refusa net son approbation. « Comment, monsieur, lui dit l'écrivain, vous qui avez fait les Oracles, vous ne me passerez pas cela? Si j'eusse été le censeur des Oracles, je n'aurais pas approuvé l'onvrage, » répondit tranquillement le philosophe. 8. A propos d'un ouvrage qu'on lui présentait, Lessing exprima ainsi son L'un des domestiques, qui s'était mis en quatre dans l'espoir de recevoir une indemnité de départ, ouvrit la portière du coupé au moment où notre invité partait. « Ah! c'est vous, Joseph, dit celuici; vous avez été bien complaisant, bien prévenant, et vous m'avez rendu d'excellents services; tenez... quand je reviendrai, rappelez-moi donc de vous promettre quelque chose. » 2. Il existe dans les Pyrénées un avare d'un bon genre. Il retient la respiration lorsqu'on lui prend la mesure d'un habit, afin qu'on prenne moins d'étoffe pour l'habiller. 3. Un avare, qui habitait à la campagne une maison isolée, craignait les voleurs sérieusement, et, pour les effrayer, un chien de garde eût été nécessaire. D'autre part, nourrir un chien était une dépense qui effrayait notre homme. Que faire? Il apprit à aboyer, et, dans la nuit, il poussait des hurlements. pas; Les voleurs, effrayés, n'y allaient mais il lui vint une assignation du percepteur, qui sommait l'avare d'avoir à payer l'impôt pour son chien, ainsi que l'amende, l'animal n'ayant pas été déclaré. L'avare délibéra longtemps. Avoue rait-il sa ruse en perdant le bénéfice, ou continuerait-il son stratagème? Il s'arrêta à ce dernier parti. « Je gagne toujours la nourriture du chien, » dit-il. 4. Un autre harpagon avait un cheval. Pauvre animal! comme il avait l'air de protester par sa maigreur, et comme ses yeux éteints décelaient les privations auxquelles on le soumettait! Son maître lui mit des lunettes vertes. «De la sorte, pensait-il, mon cheval prendra pour du foin la paille que je lui donne, et il sera content. » 5. Un avare, à son lit de mort, avait consenti, sur les instances de son confesseur, à faire son testament. « Je lègue à mon neveu, écrit le notaire sous la dictée de son client. Léguer, reprend ce dernier, je n'ai pas dit cela! Je laisse à mon neveu.... Je donne à mon neveu.... - Donner, encore moins, s'écrie le moribond en faisant un violent effort pour se lever........ Donner, jamais, jamais! Eh bien! alors, dit le notaire avec calme, écrivons « Je prête à mon |