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deviennent des tuffs, des conglomérats ponceux, lorsque l'eau les soude ensemble.

Parfois la lave, à peine au sommet du cratère, retombe affaissée. Celle du volcan Stromboli, poussée de bas en haut, en même temps qu'elle tournoie d'un mouvement tumultueux, parvient à 30 pieds du bord supérieur de la coupe. Sa surface se gonfle de grosses bulles; elle fait explosion, et la masse, déchirée en mille morceaux, est portée dans les airs en gerbes étincelantes avec une vitesse prodigieuse. La lave de Stromboli n'est jamais déversée, mais se dissipe à de fréquentes reprises en projections de ce genre.

Ces masses poreuses, scoriacées, tordues, se retrouvent autour des cratères; quand elles sont creuses ou composées de couches concentriques, on les appelle Combes volcaniques.

Les volcans qui s'élèvent à la limite des neiges perpétuelles sont redoutables par des courants d'eau torrentiels qu'ils déterminent et qui se précipitent, emportant pêle-mêle des blocs de glace et des scories fumantes. Dans les volcans de l'Amérique équinoxiale, on voit l'eau s'infiltrer dans les trachytes de la montagne, dont les cavernes se transforment en réservoirs recherchés des poissons.

M. de Humbolt rapporte qu'au dire des indigènes, les volcans rejettent les poissons encore vivants avec l'eau qu'ils habitent. L'eau que le volcan renferme dans ses murailles lézardées et poreuses peut, se mêlant à des substances désagrégées, donner leu à des éruptions de vase, de boue chaude ou froide.

Entre deux éruptions, les volcans exhalent des vapeurs chlorhydro-sulfureuses, comme l'Etna et le Vésuve; sulfo-carboniques, comme les volcans de la Nouvelle-Grenade; de la vapeur d'eau et de l'acide carbonique, comme le plus grand nombre de volcans, même de ceux qu'on appelle éteints, parce qu'ils n'ont pas manifesté d'éruptions depuis l'époque à laquelle peuvent remonter les traditions humaines.

Les champs plégréens de Pouzzoles, près de Naples, où depuis les temps historiques on n'a constaté aucune éruption, émettent encore, par des orifices nombreux, ou fumerolles, dont l'ensemble porte le nom de solfatare, une grande quantité de vapeurs sulfureuses. Dans les maremmes de la Toscane, si fameuses par leur atmosphère malsaine, on voit constamment sortir du sol, au milieu de mares d'eau, par des fissures nombreuses, des jets de gaz et de vapeurs, les soffioni, qui contiennent un peu d'acide borique.

Souvent, loin de ces foyers ignivomes, dont l'apparition des laves montre à de certains moments la puissance, on trouve de petites cavités cratériformes, qui offrent aussi de petites éruptions. Ce sont des éjaculations de matières gazeuses et salines, et qui les fait appeler salses; et de dépôts boueux, ce qui les fait appeler volcans de boue. Beaucoup de géologues n'admettent pas qu'ils communiquent avec l'intérieur de la terre; au moins cette communication doit être indirecte.

Enfin, comme dernier phénomène ayant une relation plus ou moins prochaine avec tous ceux que nous venons d'énumérer, nous devons mentionner les sources thermales. Les eaux qui circulent dans les fentes et les crevasses de la surface du continent prennent la température des couches qu'elles traversent, comme le témoignent celles qui remontent du fond des puits artésiens. Elles dissolvent surtout à la température et à la pression où elles se trouvent, certains éléments des roches qu'elles imbibent, et sans doute aussi les substances gazéiformes qui s'échappent de profondeurs variables, peut-être de la fournaise interne du globe.

Ces eaux thermales sont employées, lorsqu'elles arrivent naturellement ou artificiellement au jour, tantôt à cause de leur température élevée, tantôt à cause de leur composition minérale. Des sources très-célèbres d'Islande, connues sous la dénomi nation commune de geyser, la

des colonnes d'eau bouillante. L'un de ces jets a un rayon de trois mètres et jusqu'à cinquante mètres de hau

teur.

Il y a aussi des volcans au fond des mers; leurs éruptions demeurent souvent ignorées; le hasard a permis à quelques observateurs d'en constater quelques-unes. Dans des temps très-reculés, on a vu des îles nouvelles sortir du sein de l'Océan. Plusieurs n'ont apparu que pour disparaître assez vite sous les eaux, comme l'île de Sabrina, près des Açores, observée par le capitaine Tillard et plusieurs autres personnes qui montaient le vaisseau la Sabrina, le 13 juin 1811. L'éruption qui souleva cette ile présenta les phénomènes volcaniques ordinaires dans toute leur énergie, et rendus plus majestueux encore par des trombes d'eau. Constant-Prévost a de même été reconnaître une île qui se forma le 29 septembre 1831, entre Siacca et l'ile de Pantellaria, à six myriamètres des côtes de Sicile; on l'appela ile Julia. Ces ilots volcaniques ne restèrent visibles que peu de temps.

2. Lorsque sur une sphère terrestre on embrasse d'un coup d'œil l'ensemble des volcans, on ne tarde pas à les grouper en six régions. La plus peuplée de volcans, va du cap Horn au sud de la Patagonie, se continue dans la Patagonie par les volcans nombreux des environs de Quito, rejoint la seconde région, la petite chaîne des Antilles dans la Méditerranée colombienne, forme au delà dans le Mexique, une chaîne principale dirigée nord-sud et coupée par une lisecondaire orientée est-ouest. Le volcan le plus élevé de cette région est le Popocatapetl (5,000 mètres). Parallèlement à cette ligne des Andes, mais au côté occidental de l'océan Pacifique, le Japon, et plus bas les iles Philippines et de la Sonde, puis l'Australie et la Nouvelle-Hollande, offrent des massifs et des lignes de foyers éruptifs qui forment le circuit vers le sud. Cette courbe, dont les deux branches sont des méridiens, est fermée vers le nord par la région

gne

volcanique des îles Aleuties, de l'Amérique russe et du Kamtschatka.

Dans une région très-célèbre encore se rangent les volcans de la Méditerranée européenne; cette région, celle des Açores et des Canaries, celle des Antilles et des îles Sandwich, s'alignent à peu près parallèlementà l'équateur. Enfin, les volcans de l'Asie centrale, ceux d'Islande, et du Groenland forment deux petites régions isolées, deux petits groupes que de Buch avait appelés volcans centraux, appelant volcans en lignes ces chaînes que l'on a formées avec les autres régions. Il semble, dit Huot, que ces volcans, alignés à distance, soient les soupiraux d'une longue galerie souterraine. On connaît à peu près 560 volcans actifs ou solfatares un tiers sur les continents, les deux autres tiers dans les iles. L'Amérique, à elle seule, a plus de deux cents de ces bouches éruptives.

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Que deviennent tous les produits, toutes les éjaculations des éruptions volcaniques. Les gaz se répandent dans l'atmosphère, les vapeurs se condensent, les laves se solidifient. On est donc bien convaincu par là, que de l'intérieur du globe s'échappent des substances qui viennent à l'extérieur se placer au-dessus des roches plus anciennes. L'eau, en déposant les matières qu'elle charrie, élève sous nos yeux la surface du sol; mais ce qu'elle amène sur un point, elle l'a enlevé à un autre; elle nivelle peu à peu la surface des continents; elle tend à démolir les montagnes, à combler les vallées. Les tremblements de terre ont souvent, au contraire, pour effet d'augmenter les inégalités de la surface du sol, et au moyen des bouches volcaniques, notre planète se débarrasse de la force expansive qui la tend à l'intérieur.

VOLONTÉ. 1. La volonté est la troisième des grandes facultés de l'âme c'est la compagne inséparable de la pensée et du sentiment. Nous voulons nécessairement ce qui répond à nos idées, ce qui nous fait plaisir.

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Nous haïssons, nous fuyons naturellement ce qui révolte la raison ou nous cause de la douleur. La volonté est aveugle chez l'homme passionné, instinctive chez l'enfant, raisonnée et réfléchie chez l'homme sage; mais elle est libre chez tous. Je puis, comme bon me semble, aller ici ou là, mouvoir mon bras ou le laisser en repos, penser à Dieu ou aux hommes, adopter un principe ou le rejeter. Sans doute ma liberté physique, c'est-à-dire le mouvement de mon corps, peut être enchaînée par des forces plus grandes que la mienne; mais rien ne détruit la liberté morale, celle qui caractérise véritablement l'homme, et qui, selon la manière dont nous en usons, fait notre dignité ou notre honte, notre bonheur ou notre malheur. C'est parce que nous sommes libres de vouloir le bien et de ne pas le vouloir, qu'il y a du mérite à l'aimer et à fuir le mal, c'est aussi parce que nous sommes libres que Dieu nous a prescrit des règles et des devoirs. Ce n'est donc pas la fatalité ou le destin qui fait que celui-ci est voleur, celui-là ivrogne, cet autre homicide le voleur était libre d'arrêter sa marche criminelle; l'ivrogne pouvait s'empêcher de boire avec excès; et l'homicide aurait pu arrêter son bras meurtrier. Dire que l'homme n'est pas libre et qu'il est soumis à une force irrésistible, c'est renverser tous les fondements de la société. L'un pourrait vous dire : je ne puis m'empêcher de voler, la fatalité me pousse chez vous et je suis forcé de prendre votre trésor. L'autre pourrait venir vous surprendre un beau jour et vous tuer loyalement, parce que sa destinée est d'être ho micide. Voilà où nous en serions si les lois divines et humaines n'étaient pas là pour proclamer hautement la liberté de l'homme et le mérite qu'il a de faire le bien. Celui qui méprise les lois, méprise sa dignité d'homme et de citoyen; s'il n'y avait pas des hommes, il n'y aurait pas des lois; s'il n'y avait pas des lois il n'y aurait pas des hommes. Notre volonté est donc libre, et c'est parce qu'elle est

libre qu'elle est morale et méritoire, et que nous avons à rendre compte de nos actions. De là, la nécessité de diriger notre volonté par l'éducation. Vouloir toujours le bien, le vouloir avec force, avec persévérance, en dépit de tous les obstacles et malgré tous les sacrifices, tel est le caractère essentiel de l'homme qui connaît ses devoirs et ses hautes destinées.

Les premiers germes de la volonté sont des instincts; ainsi l'enfant est guidé dans tous ses actes, non par la raison, mais par ses besoins; et sur ce point, combien d'hommes qui sont encore enfants! L'instinct de l'imitation et de l'indépendance doivent être l'objet de tous nos soins. Ainsi, je dirai à la jeunesse Fuyez les mauvaises compagnies, et n'imitez que les bons exemples; quant à votre indépendance, souvenez-vous qu'elle est limitée par celle des autres, que si vous aimez la vôtre, vous devez respecter celle d'autrui pour la même raison; et que ce n'est qu'à force de sacrifices réciproques que l'on parvient à jouir, dans cette vie, non pas d'une indépendance absolue, mais de la plus grande liberté qu'il nous est donné d'avoir. S'il n'y avait pas de supérieurs, il est vrai que nous serions tous maîtres, et vous savez ce qui arriverait dans ce cas : tous voudraient commander et personne ne voudrait obéir; quelle société ! Il ne reste donc qu'un moyen d'être indépendant et d'être maître chez soi : c'est d'obéir aux lois divines et humaines.

Les instincts font naître des désirs. Les désirs qui règnent habituellement deviennent des penchants. Les penchants auxquels on se livre se changent d'abord en affections, puis en habitudes. Ils deviennent souvent des passions, c'est-à-dire des mouvements violents, qui nous entraînent comme malgré nous. C'est donc à chacun de modérer ses désirs, à régler ses affections et à suivre toujours les lumières de la raison c'est le moyen de maîtriser ses passions et de jouir de la plus grande somme de bonheur qu'on puisse goûter en ce bas monde. Tou

tefois, ne vous flattez pas de réussir, si vous n'empruntez les secours et ne vous soumettez à la haute autorité de la religion.

2. La volonté seule fait le cri

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me.» (Tertullien.) - « C'est par sa propre volonté que chacun de nous perdra son âme ou la sauvera et c'est pour cette raison que nulle offrande ne saurait être plus agréable au Seigneur que celle d'une volonté droite. » (Saint Augustin.) – «La bonne volonté nous ouvre le chemin pour arriver à Dieu, et nous conduit dans la route. La volonté est d'un si grand prix aux yeux de Dieu, qu'il refuserait d'habiter dans un cœur où il ne la trouverait pas. Puisque vous ne pouvez tout ce que voulez, ne veuillez que ce que vous pouvez. » (Térence.) - « On peut tout ce qu'on veut quand on sait qu'on ne veut que ce qu'on doit.» (Sénèque.). - « Celuilà seul fait ce qu'il veut, qui ne veut que ce qu'il doit. » (Plutarque.) « C'est la seule tiédeur de la volonté qui fait toute notre faiblesse, et l'on est toujours fort pour faire ce qu'on veut fortement Volenti nihil difficile.» (Sénèque.) « Vouloir, c'est régner.» (J. J. Rousseau.) << Nul ne fait moins ce qu'il veut que celui qui veut faire tout ce qu'il veut.» (Bossuet.)

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Quand on peut tout ce que l'on veut, il n'est pas aisé de ne vouloir que ce que l'on doit. » (Louis XIV.) -«Qui fait toujours ce qu'il veut, fait rarement ce qu'il doit. » (Oxens tirn.)« Le premier honneur que nous devions à Dieu est celui du culte, en lui dressant un autel dans nos âmes pour y sacrifier sans cesse notre volonté.» (Sénèque.)- «L'homme n'est moralement libre de la liberté des enfants de Dieu, comme dit l'Apôtre, qu'en ne faisant pas sa volonté, toujours déréglée, pour faire la volonté de l'auteur de tout ordre.>> De Bonald.) - « Les volontés désordonnées, les actions contraires à la raison, ne laissent à l'homme qu'une liberté faible et momentanée que suit bientôt un long repentir. » (Plutarque. « La volonté de Dieu est reine de toutes les volontés sancti

fiées, et la raison de toute bonne raison.» (Saint François de Sales.)

VOLTAIRE. 1. « Pendant que l'ingénieur La Motte dissertait sur l'art dramatique, un jeune homme, sorti de chez les jésuites, où il avait entendu les spirituelles leçons et joué les petits drames latins du Père Porée, le jeune Arouet, jeté dans le monde avec l'étourderie de son âge, déjà fameux par son esprit et par un séjour de quelques mois à la Bastille, avait trouvé, à vingt-trois ans, cette tragédie que cherchait Lamothe. Pour rendre le contraste plus piquant, il avait choisi ce même sujet d'Edipe, tant de fois traité; mais il y avait jeté son brillant coloris, et quelque chose de cette élégante parure de langage qui plaît en France, et qu'on n'y voyait plus depuis Racine. Le jeune Arouet, quelque hardiesse d'esprit qu'il se sentît déjà, n'avait aucun système, aucune théorie nouvelle sur la tragédie; il croyait de bonne foi à Corneille et à Racine, les admirait beaucoup plus que les Grecs, qu'il entendait moins bien, et avait, d'ailleurs, sur la dignité et la bienséance théâtrale, toutes les traditions de la cour de Louis XIV.... Il y avait cependant un don précieux, inestimable dans le début dramatique de Voltaire c'était la première fraîcheur d'un grand talent, cette vivacité, ce coloris d'élégance qu'il tenait de la jeunesse. Un poëte était né; non pas tel que l'imagination peut le rêver de préférence, enthousiaste, naïf, original. Le poëte du dix-huitième siècle, au contraire, est un homme des villes, léger, railleur, ami et flatteur ironique des grands, habile à se jouer des travers, et à répéter les grâces et les vices d'une société élégante. La poésie n'éclatera pas d'images empruntées à la nature; elle n'aura pas de grandeur simple, et souvent elle se plaira dans une pompe un peu factice. En quelque lieu, en quelque temps que la fiction la transporte, elle sera toujours philosophique et pleine d'allusions modernes; car elle est un instrument de la pensée du

poëte, plutôt qu'elle n'est cette pensée même. Elle ne sera donc tout à fait originale et vraie que là où elle peut librement se confondre avec les penchants et le langage même du dixhuitième siècle....(Voyez DIX-HUITIÈME SIÈCLE.)

« Quand on voit cependant quel était alors le goût des esprits délicats, du grand nombre, on admire d'autant plus le génie poétique conservé par Voltaire, au milieu d'une société si peu faite pour la poésie. Ni les fausses théories du temps, ni la distraction d'études sévères, ni les premières atteintes de l'âge, n'affaiblirent dans Voltaire cette source féconde....

<< Tout cela ne permet nullement de proclamer Voltaire

Vainqueur des deux rivaux qui régnaient sur la [scène,

ni de le juger le plus tragique de nos poëtes, comme a fait La Harpe. Le temps, ce critique souverain, a déjà montré que les ouvrages dramatiques de Voltaire avaient rarement ces fortes teintes qui gagnent à vieillir. Nulle pièce de Corneille, même le Cid, n'avait été plus applaudie à sa naissance que dans la reprise de gloire qu'eut ce grand homme, il y a vingt ans, un siècle et demi après sa mort. Alors aussi, quelques-uns des chefs-d'œuvre de Racine excitaient un universel enthousiasme; et je le crois, malgré le paradoxe et la société, ces retours du goût public se verront encore. Mais l'épreuve ne fut pas aussi favorable à Voltaire. Plus rapproché de nous par les dates, il était cependant moins compris, moins aimé. Ses grands effets de théâtre et ses sentences philosophiques semblaient uses. Sa bruyante éloquence de théâtre ne saisissait pas les âmes comme le génie du vieux Corneille et la perfection passionnée de Racine. On démêlait dans son éclat beaucoup de ces fausses couleurs qui ne tiennent pas.

«Voltaire dit quel que part: « Il y a des beautés de sentiment et des beautés de déclamation. >> Rien ne se vérifie mieux par son exemple. Sans cesse il tombe dans ce genre de beau

tés déclamatoires. On en est étonné pour cet esprit si juste, si naturel, si vif; mais c'est, je crois, que la grande poésie, le tragique était un rôle de convention, qu'il prenait à son gré, et dont il riait dans la coulisse.... Corneille et Racine travaillaient avec plus de bonne foi, et leurs beautés sont plus sérieuses.

« Voltaire a voulu enhardir et animer la scène, multiplier les effets de théâtre. Il y a souvent réussi; mais, pour la grandeur et la nouveauté des caractères, ce qui est la vie même du drame, a-t-il approché de ces deux modèles ?... Sa diction, dramatique par le mouvement et la chaleur, l'est-elle autant par la vérité? Egale-t-elle la poésie de Racine et de Corneille? Et la perfection de la poésie n'est-elle pas une partie nécessaire de notre théâtre sévère et régulier?

« Contre les sophismes de La Motte et de Fontenelle, Voltaire avait défendu la poésie comme son bien et son domaine. Mais, plus tard, il se mit à l'aise dans cet héritage qu'il avait conquis, et où il régnait seul. Il s'attacha de moins près au grand art de Racine, son premier modèle. Son vers, moins travaillé, se remplit de paroles plus sonores qu'expressiyes; et, sur le style poétique, il prit insensiblement quelques-unes des opinions qu'il avait combattues. Après s'être moqué de la peine qu'avait prise La Motte de mettre en prose une scène de Racine, il soutint que les bons vers ne devaient être que de la prose bien faite, à la quelle on ajoutait la mesure et la rime; et, partant de ce principe, qui demandait moins de soins et d'efforts, il fut souvent prosaïque et négligé dans ses vers. Il eut peu de ces tours originaux, de ces vives images, qui sont l'accent mème de la poésie.

« Il n'en était pas moins fidèle à l'étiquette de notre théatre; il en exagera même la pompe habituelle et les périphases bienséantes, sans les corriger par ces tours naïfs que Corneille trouvait dans la langue de son temps, et que Racine mêlai artiste

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