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intacts, mais dépouillés de tout mobilier funéraire. L'un d'eux a pourtant fourni une épée brisée.

Sur un autre point du même village on a recueilli, parmi des amas de cendres, des monnaies gauloises et impériales, des fragments de vases sigillés, des clés, un entablement en énormes pierres de taille avec corniche et une statuette en bronze représentant Hercule.

Enfin, on a signalé déjà une ligne de tumulus de plusieurs kilomètres de longueur, existant dans le prolongement de la forêt des Moidons au voisinage de Salins-les-Bains. M. l'abbé Guichard a visité, au mois d'avril dernier, une de ces sépultures et y a recueilli un bracelet en bronze d'un joli travail et une plaque de ceinturon de même métal.

M. le baron DE BEAUCORPS, membre de la Société archéologique de l'Orléanais, lit une notice sur des torques à bossettes et à segment mobile découverts dans une sépulture à incinération, au milieu du tumulus de Reuilly, près d'Orléans. Ce tumulus avait déjà fourni une ciste en bronze signalée par M. Boucher de Molandon au Congrès de la Sorbonne, en 1886. Les dimensions de ces torques ne permettent guère de supposer qu'ils aient servi à des hommes; d'autre part les bossettes qui les ornent semblent l'indice de quelque dignité.

Si on ajoute à cela que l'incinération paraît avoir été réservée chez les Gaulois aux personnes des classes élevées, ou à certaines castes comme à celles des druides, on est en droit de se demander si la sépulture de Reuilly ne pourrait pas être celle d'une prêtresse gauloise.

M. DE BARTHÉLEMY fait observer qu'il ne faut pas trop se hâter de conclure en pareil matière. Les torques n'étaient pas portés uniquement par les femmes. Dans certaines régions, il est vrai, il semble qu'on n'en recueille que dans les sépultures féminines, mais l'enquête que l'on a ouverte sur cette question, en ces dernières années, n'a pas encore donné des résultats bien positifs, et il est à souhaiter qu'on la poursuive.

M. WAILLE, professeur à la Faculté des lettres d'Alger, présente une étude sur la nécropole de Gouraya, près de Cherchel. Les tombes romaines et puniques qu'on y rencontre renferment des milliers de vases d'une forme particulière. Malheureusement tous ceux qu'on a recueillis jusqu'ici ont été dispersés par les fouilleurs. Parmi les objets déconverts à Gouraya, M. Waille signale de grandes amphores, des fragments de statues, des lampes antiques, des plats en terre noire

vernissée. Il regrette que la loi sur les trouvailles archéologiques ne soit pas mieux appliquée, car cette série de vases antiques aurait enrichi fort heureusement le Musée de Cherchel.

M. Édouard FORESTIE, secrétaire de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, communique un curieux inventaire du château de Salvagnac (Tarn) qu'il a extrait d'une liasse de pièces de procédure, conservées aux archives de cette société. Cet inventaire date de 1606; il fut fait à la suite de l'assassinat de messire Jacques de Voisins, vicomte et seigneur de Monclarc, Mondurausse, Salvagnac, etc., qui fut << assaziné et murtry » dans ses bois par les affidés d'un de ses voisins, le baron de Rivières, avec lequel il avait eu sans doute des démêlés pendant les guerres de la Ligue.

Cet inventaire d'un château du Midi, à la fin du xvre siècle, est intéressant par la description du mobilier et surtout par le catalogue des quelques livres, que possédait Jacques de Voisins. Sa bibliothèque contenait des livres de fauconnerie, des livres de raison, les Essais de Montaigne, les Commentaires de Montluc, etc. Enfin, l'inventaire donne l'énumération de la garde-robe du vicomte avec le nom des étoffes ; il contient aussi quelques détails à noter sur les armes que possédait le château et le nombre d'animaux qui garnissaient les étables des métairies.

La séance est levée à onze heures et demie.

Le Secrétaire de la Section d'archéologie,

R. DE LASTEYRIE,

Membre du Comité.

SÉANCE DU 25 MAI 1891

SOIR

PRÉSIDENCE DE M. CHABOUILLET

M. BOUCHERON donne lecture, au nom de M. LABROUE, principal du collège de Bergerac, d'un mémoire sur les châteaux de Puy-Guilhem, de Gageac et de Montréal (Dordogne). Le château de Puy-Guilhem est aujourd'hui en ruines, mais c'est un fort beau spécimen de l'architecture militaire du xive siècle. M. Labroue en donne une description détaillée. Celui de Gageac est mieux conservé encore, une partie de ses créneaux et de ses machicoulis sont en place. Le château de Montréal est moins ancien il fut rebâti au temps de Louis XI, et n'a pas autant de caractère que les deux autres; mais on retrouve encore tout autour les traces des anciennes fortifications qui en faisaient une place très forte. On y voit aussi les restes de l'ancienne chapelle seigneuriale, dans laquelle on remarque une cheminée, que l'on ne s'attendrait guère à rencontrer dans une chapelle.

:

M. DE LASTEYRIE fait observer qu'il n'est pas si rare que le croit M. Labroue, de trouver des cheminées dans les chapelles seigneuriales du xve siècle. Il en cite plusieurs exemples. Divers membres du Congrès confirment cette observation.

M. CERTEUX, de la Société des traditions populaires, lit une note sur une pierre sculptée par des Indiens Chipchas de la Nouvelle-Grenade, et dans laquelle il croit voir un calendrier. Il parle ensuite d'un cercle orné de caractères runiques dans lequel il croit reconnaître une calendrier scandinave.

M. LEBEGUE, professeur à la Faculté de Toulouse, donne lecture d'un mémoire sur les fouilles qu'il a opérées au commencement de cette année à Martres-Tolosanes. Martres est une petite ville située sur les bords de la Garonne à la sortie des Pyrénées, qui a dû avoir jadis une assez grande importance, car depuis près de trois siècles on ya recueilli de nombreuses antiquités romaines, et en particulier une série de marbres déposés au Musée de Toulouse, que leur fac

ture un peu particulière jointe à la mauvaise réputation de Dumège qui les avait découverts pour la plupart, avait rendus suspects aux yeux des archéologues les plus expérimentés. Les fouilles de cette année ont démontré l'authenticité de tous ces marbres car elles ont fourni de nombreux fragments complétant les séries dont le Musée de Toulouse avait déjà des spécimens. Dans le nombre, on remarque surtout une suite de bas-reliefs représentant les travaux d'Hercule, des médaillons représentant des têtes de dieux et de déesses, des masques de théâtre et enfin des bustes en ronde bosse dont plusieurs sont d'un fort bon style. M. Lebègue examine les hypothèses diverses que ces découvertes ont suggérées; il les discute successivement et hésite à en accepter aucune tant que de nouvelles découvertes ne seront pas venues jeter quelque jour sur la question.

M. E. FÉRAY, membre de la Société libre d'agriculture de l'Eure, entretient l'assemblée d'une découverte monétaire, faite à Évreux au mois d'août dernier, sur l'emplacement de l'ancien castellum romain, lors des fouilles pratiquées pour la construction de l'Hôtel de ville.

Les ouvriers ont mis au jour un véritable trésor, composé de petits bronzes datant de la seconde moitié du Ie siècle. Les observations recueillies autorisent l'auteur à avancer qu'il s'agit d'une caisse militaire. La masse des monnaies était contenue dans un coffre de bois, dont on a trouvé les débris mèlés de clous fortement oxydés. Cette masse était composée d'un certain nombre de blocs, faits de médailles soudées ensemble par l'oxydation et ayant conservé la forme des sacs qui les avaient contenues. Les vestiges du tissu de ces sacs, ainsi que les cordons qui avaient servi à les fermer étaient très visibles au moment de la découverte, mais ils n'ont pas tardé à tomber en poussière.

M. Féray ne croit pas qu'au point de vue de la masse on ait jamais fait pareille trouvaille la totalité des monnaies forme un ensemble pesant 340 kilogrammes. Partant du poids moyen des pièces, il évalue de 110,000 à 120,000 le nombre de celles-ci.

Après leur avoir fait subir, à l'aide de réactifs appropriés, un traitement qu'il recommande aux numismates, il a pu sans les altérer, en conservant la majeure partie de leur patine, déterminer les quatre cinquièmes environ des pièces traitées.

Parmi celles ci existent un certain nombre de pièces saussées; l'alliage qui a servi à cette opération a pu être analysé : c'est un composé de plomb, d'étain, d'argent en proportions très variables.

M. Féray a pu déterminer quant à la face et quant au revers 3,788 pièces appartenant à tous les règnes depuis Hostilien jusqu'à

Probus, et représentant 456 types différents. Les espèces les plus nombreuses appartiennent à Gallien, Salonine, Postume, Victorin père, Tétricus père, Tétricus fils et Claude le Gothique.

En outre des espèces décrites dans les ouvrages connus, l'auteur a rencontré un certain nombre de pièces inédites et formant 37 types ou variétés appartenant à Gallien, Salonine, Victorin père, Tétricus père, Tétricus fils, Claude le Gothique, Quintille et Probus. Se basant sur les considérations suivantes :

1o Que les monnaies de Probus sont peu nombreuses, soit 20, alors qu'on connaît 952 types différents de monnaies de cet empereur; que cet empereur est le dernier en date représenté dans la trouvaille;

2° Que les monnaies de Probus et de ses prédécesseurs immédiats, Florien, Tacite, Aurélien, Quintille, sont admirablement conservées et presque à fleur de coin.

M. Féray croit pouvoir assigner, comme date de l'enfouissement l'année 276, époque à laquelle les historiens signalent une invasion à la suite de laquelle soixante-dix villes des Gaules sont tombées au pouvoir des Barbares.

La ville d'Évreux aurait donc subi une invasion antérieurement à la grande invasion de la fin du Ive siècle, la seule dont parle les historiens. Il est probable que l'on aura enfoui la caisse militaire pour l'empêcher de tomber aux mains des Barbares, et que la garnison aura été massacrée et le castellum saccagé ainsi que l'indiquent des traces évidentes d'incendie dans le voisinage de l'endroit où le trésor a été trouvé.

A l'appui de sa note, M. Féray fait passer sous les yeux des membres du Congrès des photographies et des dessins, tant de la masse de monnaies exposée au Musée d'Évreux, que de médailles isolées éditées ou non. M. Féray termine en manifestant l'espoir que l'étude du trésor monétaire d'Évreux nous réserve des surprises, surtout en ce qui concerne les médailles de Tétricus.

M. BERTRAND, membre de la Société d'émulation de l'Allier, communique une série de pièces de céramique gallo-romaine, découvertes par lui dans le centre de la Gaule. Une des plus curieuses consiste en une sorte de lustre en terre blanche, formé de dix-huit têtes grotesques fixées au pourtour d'un cercle creux dans lequel l'huile pénétrait par un petit godet. M. Bertrand a fait compléter ce curieux appareil d'éclairage par un habile mouleur. Il cite de nombreux exemples de lampes antiques à becs multiples. M. Bertrand montre ensuite les moulages de plusieurs figurines de bébés couchés dans leurs petits lits et em

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