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DÉCHARGE

DES

CANONS, ARMES ET MUNITIONS DE GUERRE

DU CHATEAU DE FOIX

EN FAVEUR DU SIEUR DE RIEUCLA (1672)

Communication

de M. le chanoine Pottier, correspondant du Comité à Montauban.

Écrite sur papier, la pièce, que j'ai l'honneur de communiquer au Comité, provient des archives de la famille Martin de Rieucla. Je l'ai trouvée au château de ce nom situé auprès du village de Saint-Paul dans la verdoyante vallée de la Neste (Hautes-Pyrénées). C'est là que résidait le sieur Jean-François-Martin de Rieucla, capitaine de la ville et du château de Foix, qui fit remise de la place, en décembre 1672, à M. de Gaire, lieutenant du Roi.

Ce document, sorte d'inventaire, ne saurait donner l'idée des moyens de défense possédés par le château de Foix sous les comtes; il montre, du moins, que depuis son retour à la couronne, sous Henri IV, la vieille forteresse féodale, non démantelée, comptait encore dans son arsenal, assez bon nombre d'armes. Neuf fauconneaux, deux grosses pièces de fer, quatre moyennes, et de plus, une pièce nommée le Courtaud, vingt-deux mousquets montés à la biscayenne, trente-neuf vieux mousquets, des barils de poudre, des sacs pleins de balles, quelques quintaux de mèches, pouvaient suffire à une garnison peu nombreuse (80 hommes en 1570) (1), pour garder le château. Celui-ci passait pour imprenable, et sa forte assise sur un rocher taillé à pic le mettait à l'abri d'une surprise; un seul còté pouvait être accessible; il est défendu par la petite tour dans laquelle sont accumulées les bouches à feu. Les sentinelles et hommes de service avaient à leur disposition hallebardes et pertuisanes.

Presque toutes les constructions de l'ancien château sont indiquées dans la décharge de 1672. C'était une forteresse plutôt qu'une rési

1644.

Mémorial historique, par M. J.-J. de Lascaze-Foxien, prestre de Toulouse,

dence pour les comtes de Foix qui avaient choisi Orthez comme demeure habituelle. En dehors des trois tours et des murs d'enceinte, il y avait peu de chose sur le plateau du rocher, d'ailleurs étroit, qui domine la ville et la vallée. On retrouve la salle basse dite le magasin, la salle d'armes, puis les tours carrées : la petite et celle du milieu; cette dernière, attribuée au XIVe siècle, porte aux clés de voûte l'écusson de Comminges et de Foix (Gaston II et Éléonore de Comminges, 1316-1344).

La tour ronde figure également comme contenant ses munitions ; cette dernière, la plus élevée, mieux conservée est aussi la plus récente. D'après un document publié par M. de Lahondès, on doit l'attribuer au xve siècle dont elle offre les caractères : profil des nervures et portes à accolades.

Des réparations à faire aux murailles de Pamiers furent confiées en 1447 au gendre de l'ouvrier « que a feyta la tor del castel de Foixs >> (1).

Voilà bien le château nommé dans le pays les tours de Foix. Des travaux récents, en dégageant ces tours de construction parasite, les ont rendues à leur ancien aspect; mais le visiteur qui va évoquer, à leur ombre, les gloires de Gaston-Phoebus ne trouvera plus ni canons, ni mousquets, ni pertuisanes. De nos jours, du reste, et eût-on à se défendre, ces armes pourraient-elles figurer là autrement qu'à titre de curiosité?

Fernand POTTIER,
Correspondant du Ministère.

Le treize décembre mil six cens soixante et douze dans le chasteau de Foix a esté procédé à la verification et visitte des armes et munitions de guerre qui sont audit chasteau par Monsieur de Gaire, lieutenant pour le roy des villes et chasteau de Foix et lieux an dépandan, et le sieur de Riaucla;

Premièrement an une salle basse ditte le magazin s'est trouvé sept boites de fonte servant aux roues du canon;

Plus deux fauconneaus de fonte, l'un rompu par le milieu;

Plus cinq fauconneaus aussy de fonte sous le couvert de la petite tour sur la porte, l'un desquels est rompu;

Plus deux fauconneaus de fer d'anviron deux pans de longueur s'estans crevés ou rompus ;

(") Archives des Basses-Pyrénées, série E 392. Inventaire des archives des comtes de Foix, registre, folio 45 recto. Voir Bulletin périodique de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, 1889, p. 118.

Plus deux grosses pièces de canon de trante six livres, à quarante huit de balle, estant aussy de fonte;

Plus quatre autres pièces de canon de fonte moyenne;

Plus une autre pièce qui est au bas nommé le Courtaud aussy de fonte, touttes les dittes pièces sans estre montées;

Plus à la tour du milieu s'est trouvé douze barricots de poudre;

Plus quatorze petits sacqs de toille plains de balle de mousquets pezant anviron un quintal chacun;

Plus trois barricots petits, les deux plains de bales de mousquet et l'autre demy-plain;

Plus anviron cinq ou six quintals de méche tant à la ditte tour du milieu que à la tour ronde;

Plus à la salle d'armes vint deux mousquets montés à la Biscayenne. Plus trante neuf vieux mousquets;

Plus dix piques de biscaye et six autres, qui font saize;

Plus dix huit vieilles hallebardes et une perluzanne.

Ayant bien verifié le tout dessus escrit, je m'an suis chargé et deschargé ledit sieur de Riaucla autant que de nous est. Faiet audit chasteau de Foix le treize décembre mil six cens soixante et douze.

GERES LEPINOY.

CROIX ORNÉE DE FILIGRANES

A L'ÉGLISE NOTRE-DAME DE BOULOGNE-SUR-MER

Communication de M. Georges Durand, correspondant du Comité
à Amiens.

L'église Notre-Dame, ancienne cathédrale de Boulogne-sur-Mer, possède une fort belle croix d'orfèvrerie qui lui a été léguée, il y a quelques années, par M. l'abbé Blaquart, curé de Wierre-Effroy. On en ignore autrement l'origine. C'est grâce à l'extrème obligeance de M. Lipsin, président du conseil de fabrique de Notre-Dame, que j'ai pu la connaître, l'examiner à loisir et la photographier.

:

C'est une croix à simple croisillon, et qui mesure om,315 de hauteur sur om,235 de largeur. Les pièces d'orfèvrerie sont montées sur une âme en bois. L'intersection des bras de la croix est marquée par un cercle chacun des croisillons se termine par un quatrefeuilles. La face (Planche VIII) a reçu une décoration de filigranes en argent doré, dont le dessin, fort joli d'ailleurs, n'est obtenu qu'au moyen des enroulements des fils de métal, et des petits clous qui servent à les fixer, sans adjonction de feuilles ni d'autres accessoires. Sur ce fond est appliqué un Christ en ronde bosse, en argent, attaché par trois clous et d'une exécution assez médiocre. Le corps est droit et presque sans cambrure (haut. om,102). Le médaillon circulaire qui occupe l'intersection des bras de la croix, et dont les filigranes se détachent sur un fond de paillon, forme comme un grand nimbe crucifère autour de sa tête.

Dans chacun des quatrefeuilles qui terminent les croisillons, est un morceau de verre de forme lancéolée, enchâssé dans une batte, dans laquelle sont placées des reliques. Les inscriptions en français et tracées en écriture anglaise, qui désignent ces reliques, nous montrent que ce ne sont pas celles qui y furent primitivement renfermées. Donnons-les cependant pour être complet:

1o En haut S. Agapet; S. Celse.

3o A la droite du Christ: S. Clément, p.

3o A sa gauche: S. Silvin.

4° En bas: S. Eloi; S. Germain.

Malheureusement la forme de ces petits reliquaires, commandée sans doute par celle des reliques qu'ils renfermaient, est fort peu gracieuse, et s'encadre mal dans les quatrefeuilles. Cette défectuosité dépare ce côté de la croix qui sans cela, serait d'un goût parfait.

Le tout est encadré d'une bordure composée d'un rang de perles entre deux filets.

L'ornementation du revers (Planche IX) se compose de plaques d'argent gravé, suivant un dessin où l'on sent déjà le goût flamboyant, et qui rappelle beaucoup les premières vignettes sur bois des livres d'heures imprimés à la fin du xve siècle.

Dans le cercle central est un petit reliquaire en quatrefeuilles, dont chacun des lobes est en accolade, muni de petits crochets, et d'un fleuron à la pointe. Il renferme deux morceaux de la vraie Croix.

Au centre de chacun des quatrefeuilles qui terminent les croisillons, est un petit émail translucide circulaire, à fond d'or. Ces quatre petits émaux représentent les quatre symboles des évangélistes. Ils sont malheureusement très abîmés.

1° En haut L'aigle de saint Jean manque. Il a été remplacé par un vulgaire bouton.

2o A gauche l'homme ailé de saint Mathieu, tenant une banderole. Presque tout l'émail a disparu.

3' A droite le boeuf ailé de saint Luc, tenant une banderole.

4° En bas le lion ailé de saint Marc, tenant également une banderole. Une partie de l'émail est tombée.

Le tout est encadré par une bordure semblable à celle que nous avons vue de l'autre côté.

Sur la tranche est un semis de fleurs de lis, dans des losanges, en argent estampé.

La pointe inférieure, qui servait à fixer la croix sur une hampe ou sur un pied, a été coupée, mais sa place est indiquée clairement par une interruption dans la plaque d'argent estampé qui orne la tranche.

Cette croix est d'une très jolie proportion: comme dans la plupart de celles du même genre, son croisillon supérieur est légèrement plus long que les croisillons latéraux.

Malgré la simplicité de sa forme, je ne crois pas que le dessin des plaques gravées et du petit reliquaire qui occupe le centre du revers, permette de faire remonter cette croix plus haut que le xve siècle.

Georges DURAND.

ARCHÉOLOGIE.

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