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culaire qui s'y trouvait intérieurement ne portait aucune trace d'ouverture, et celle qui est représentée dans notre photographie (Planche XXXV) n'est autre que la brèche par laquelle on a pénétré à l'intérieur. Toutes les pierres qui le composent sont en schiste bleuâtre commun dans la région. Le mur est en pierres sèches on ne découvre aucune trace de mortier ou de ciment.

Ce qui nous frappa, tout d'abord, c'est la régularité des contours. Toutes ces pierres taillées, et même polies, ont été façonnées par une main habile pour arriver à la forme d'une circonférence parfaite. Ce tumulus présente deux assises. Le soubassement, formé de pierres de 0,05 à om, 10, repose sur le sol granitique. Son diamètre supérieur est de 5m,30, et la hauteur totale des deux assises est de 1", 10. Elles sont de forme légèrement conique extérieurement; la paroi interne est verticale; sa surface porte les traces manifestes d'un feu violent, ce qui indique que l'incinération devait se faire dans l'intérieur même du monument. Le soubassement porte, à om,60 de hauteur, un retrait de om,10. Ce retrait permettait, sans doute, d'observer ce qui se passait à l'intérieur, et, peut-être, d'y pénétrer plus facilement. Ensuite le mur monte en se rétrécissant jusqu'à la hauteur indiquée.

Nous avons examiné avec une grande attention les deux urnes acquises par M. Le Brigand ainsi que leur contenu. Elles sont faites à la main et portent les traces d'un vernis plombaginé. La pâte est brune et mélangée de grains de quartz. Elles sont remplies d'ossements calcinés, mélangés de terre brûlée et de débris de charbon.

Les os sont brisés en menus fragments et chaque urne ne renferme que les restes d'un seul individu adulte. L'action du feu a été si vive que plusieurs de ces ossements sont courbés et présentent des crevasses longitudinales. Autant que nous pouvons en juger, ces débris indiquent une race petite et brachycéphale.

Cela posé, il reste à déterminer l'âge de ce monument. Un précieux indice nous a ouvert la voie dans l'une des urnes, nous avons trouvé deux clous en fer de om,05, et l'un d'eux est à tête de bronze.

Il est d'abord évident qu'il n'y a dans ce tombeau rien qui se rattache à la période appelée gallo-romaine. C'est du gaulois bien antérieur à la conquête, et cet intéressant monument appartient à un groupe tout à fait breton dont l'âge n'est pas encore nettement défini. M. James Miln en a découvert un du même genre au lieu dit le Nignol près de Carnac; il renfermait du fer, du bronze,

des silex et de nombreux percuteurs, et il offrait cette particularité qu'il était à double enceinte.

M. du Châtellier en a signalé un autre dans le département du Finistère, près du Kerbascat. Il l'a reconstitué dans le parc de son château.

Ces monuments ne doivent pas être isolés en Bretagne. Ils sont certainement de la même époque et nous croyons qu'ils remontent à plusieurs siècles avant notre ère. On peut même préciser davantage. Ces tombeaux, par leur poterie, paraissent remonter jusqu'à l'époque hallstattienne, ou premier âge du fer. Le fer existait, nos clous le prouvent; mais leur tête en bronze montre qu'on était en présence d'habiles fondeurs sachant manier avec dextérité l'alliage qui ouvrit l'ère du métal dans nos régions.

En admettant que ces monuments soient d'origine gauloise, on peut affirmer que c'est, tout au moins, du gaulois le plus primitif.

Espérons que de nouvelles découvertes viendront encore jeter un jour nouveau sur ces époques reculées de notre histoire nationale.

DARLET,

Professeur au lycée de Pontivy.

INSCRIPTION DE QUINTIGNAC (LOZÈRE)

Rapport de M. Héron de Villefosse

sur une communication de M. Fr. Germer-Durand.

M. Fr. Germer-Durand a adressé au Comité une note sur une inscription romaine conservée au Musée de Mende. Il a joint à sa note un moulage en plâtre de cette inscription.

Le texte est gravé sur un petit monument avec base et corniche qui a été découvert, il y quelques années, à Quintignac, hameau de la commune de Lachamp (Lozère). Il n'a pas été lu jusqu'ici d'une façon satisfaisante. M. Germer-Durand en a tenté le déchiffrement et il en parle en ces termes:

« C'est un autel votif dédié à Bacchus LIBER PATER; le texte est difficile à lire mais le moulage incliné sous un certain angle à la lumière permet de le déchiffrer ainsi qu'il suit :

(Ex) materna "voluntate mon(ito) et divino (somnio) sta(nneum) signum Liberi Patris s(ua) p(ecunia) Secundino filio dedit(u)us.

<< Statuette d'étain de Bacchus érigée par les soins de Secundinus fils averti par un songe divin et par la volonté de sa mère ?? « Au-dessus de la corniche se voit un trou carré destiné à fixer

le pied de la statuette du dieu Bacchus en étain.

« On trouve, en effet, dans les ravins voisins de la Cologne où est situé Quintignac, des mines de plomb argentifère désigné dans l'antiquité par le mot stannum. »

Il est fâcheux que M. Germer-Durand n'ait pas songé à nous envoyer une copie exacte de l'inscription relevée par lui-même sur la pierre originale; il ne nous a adressé qu'une transcription très discutable. Il a pensé que le moulage serait suffisant pour établir un texte correct; ce moulage est excellent, mais dans le cas actuel, il ne peut remplacer une bonne copie, les caractères étant frustes en certains endroits et la pierre ayant subi tous les outrages. Il est hors de doute que, pour déchiffrer l'inscription, on a promené dans les traces de lettres un instrument pointu, probable

ment un couteau; on a réussi à défigurer le texte encore davantage par de fausses corrections. C'est donc l'examen attentif de la pierre qui peut seul donner la certitude au sujet de certains caractères et permettre de distinguer sous les surcharges modernes les traits ou les restes de traits de la gravure antique.

Voici la copie que l'étude du moulage m'autorise à présenter, sous toutes réserves. La marge de la pierre est ébréchée à gauche dans sa partie supérieure de sorte qu'il manque actuellement deux lettres au commencement de la première ligne et une lettre au commencement de la seconde ligne et de la troisième:

MATERNA M

• ON VOLWTAE
аED IVIAIOSTA
SIG LIBERI PAR'S

P SECVNDIVS
BITIO DEDII V

[Ex] materna..... voluntate [a]ed(em) ou [a]ed(iculam)....... sig(num) Liberi patris P(ublius) Secundius Bitho dedit [m(erito)].

Il reste encore des obscurités mais le sens général que j'indique est conforme aux habitudes de l'épigraphie romaine. Pour accomplir la volonté de sa mère (?) P. Secundius Bitho a fait construire. une chapelle et y a placé une statue de Bacchus (Liber Pater). - On possède un certain nombre de textes analogues.

Je ne crois pas à la lecture STA(nneum) à la troisième ligne du texte. L'adjectif devrait suivre le mot signum et non le précéder; d'ailleurs l'abréviation STA serait insolite et, de plus, une statue d'étain aurait constitué une offrande singulière. Le signum est qualifié tantôt aereum, tantôt argenteum; quand aucune qualification n'est jointe au mot signum, c'est que la statue était en marbre ou en pierre. J'aimerais mieux voir à la fin de la troisième ligne le mot OSTIA par analogie avec cette mention relevée dans une inscription d'Antium: aedem lapide quadrato et ostia (1). Il n'y a aucune raison pour lire divino somnio et il est certain que le nom du dédicant est au nominatif. Le gentilice SECVNDIVS est très lisible. Le barbare qui a altéré le texte avec une pointe de couteau a dénaturé le cognomen du dédicant qui devait être BITHO, les lettres TH étant liées; il en a fait FILIO.

(4) Corpus inser. latin., t. X, no 6679.

Les inscriptions romaines du pays des Gabales sont particulièrement rares. Il faut remercier M. Fr. Germer-Durand d'avoir signalé au Comité l'autel de Quintignac qui parait remonter à la fin du er siècle de notre ère ou au commencement du no(1).

Ant. HÉRON DE VILLEFOSSE,
membre du Comité.

(Sur les inscriptions des Gabales, voir Comptes rendus de l'Académie des inscriptions, 4 série, t. III, p. 112; Bulletin de la Soc. des Antiq. de France, 1883, p. 236; 1886, p. 147 à 149; 1890, p. 85 à 86; Revue épigraphique du Midi de la France, t. I, p. 170, no 200; p. 221, no 250; t. III, p. 39 à 42, no 828.

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