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pour prendre son vétement. Malheur aux femmes qui seront grosses ou nourrices en ces jours-là. Priez Dieu que ces choses n'arrivent point durant l'hiver. Car l'affliction de ce temps-là sera si grande que, depuis le premier moment où Dieu créa toutes choses jusqu'à présent, il n'y en eut jamais de pareille, et il n'y en aura jamais. Que si le Seigneur n'avait abrégé ses jours, nul homme n'aurait été sauvé; mais il les a abrégés à cause des élus qu'il a choisis.

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LA GLOSE. —Après avoir montré ce qui doit précéder la ruine de la ville, le Sauveur raconte ce qui doit arriver à cette destruction : « Lorsque vous aurez vu l'abomination, etc. » - S. AUG. - Matthieu dit « Assise dans le lieu saint; » Marc, en changeant l'expression et en disant : « Assise là où elle ne doit pas, » dit la même chose; car la désolation, en s'asseyant dans le lieu saint, s'assied là où elle ne doit pas s'asseoir. - BÈDE. Lorsque nous cherchons la dernière vérité des choses, nous trouvons que ceci a été dit dans un sens mystique. Dans le sens le plus simple, comme dans la manière ordinaire des Écritures, toute idole est appelée abomination (1). 'Il s'agit ici du portrait de César que Pilate fit placer dans le Saint des saints, et de la statue équestre d'Adrien, qui fut placée dans le même lieu. Il est dit que l'abomination fut placée dans la désolation; car ces images impies furent placées dans le temple désolé et ravagé. --THÉOPH. - Ou bien, il appelle abomination l'entrée des ennemis, par violence, dans la ville. S. AUG. - Luc, pour montrer que la désolation de la cité avait eu lieu lorsque Jérusalem avait été assiégée, ajoute dans cet endroit ces paroles du Seigneur : « Lorsque vous verrez Jérusalem entourée d'une armée, sachez alors que sa désolation approche. Alors

(1) Deut., 7, v. 25; 4 Rois, 23; Ezéch., 7, v. 20.

montes, et qui super tectum, non descendat | nem contigerunt, dicens: Cum autem viin domum, nec introeat, ut tollat quid de deritis abominationem, etc. AUG., De cons. domo sua et qui in agro erit, non revertatur | Evang. (lib. 2, cap. 77). Matthæus dicit : retro tollere vestimentum suum. Væ autem prægnantibus et nutrientíbus in illis diebus! Orate vero ut hyeme non fiant : erunt enim dies illi tribulationis tales, quales non fuerunt ab initio creaturæ, quam condidit Deus, usque nunc, neque fient. Et nisi breviasset Dominus dies, non fuisset salva omnis caro; sed propter electos (quos elegit) breviavit dies.

GLOS. Præmissis his quæ ante excidium civitatis erant futura, nunc Dominus prædicit ea quæ circa ipsam civitatis destructio

Stantem in loco sancto in hac autem mutatione verbi Marcus exposuit eamdem sententiam. Ideo quippe dicit: Ubi non debet; quia sedet in loco sancto, ubi non debet. BED. Quando autem ad intelligentiam provocamur, mysticum monstratur. esse quod dictum est. Potest autem simpliciter, aut de Antichristo accipi, aut de imagine Cæsaris, quam Pilatus posuit in templo, aut de Adriani equestri statua, quæ in ipso Sancto Sanctorum loco multo tempore stetit. Abominatio quoque secundum veterem Scripturam idolum nuncupa

ceux qui sont dans la Judée. »— BÈDE.—Cela fut accompli à la lettre ; car, aux approches de la ruine de Jérusalem, les chrétiens de la Jude, avertis par un oracle, se retirèrent provisoirement au-delà du Jourdain, dans la ville de Pella, sous la protection d'Agrippa, qui était resté roi de la fraction du peuple juif qui avait voulu rester soumise aux Romains (1). — THÉOPH. — C'est avec raison qu'il est dit : « Ceux qui sont dans la Judée; » car les apôtres n'étaient plus dans la Judée, mais ils avaient été dispersés, avant le combat, loin de Jérusalem.— LA GLOSE-Ou plutôt, ils sortirent conduits par l'Esprit divin. - Et que celui qui est sur le toit ne descende pas dans sa maison pour emporter n'importe quoi de sa maison; » car il serait à désirer que l'on pût se sauver, même tout nu, d'une telle tribulation.

« Malheur aux femmes qui seront grosses ou nourrices en ce temps-là!»-BEDE. Car le fardeau de leur sein ou celui de leurs enfants sur leurs bras empêcherait leur marche. - THÉOPH. Il me paraît que ceci est une allusion à ces enfants dévorés par leurs parents, qui portèrent la main sur eux dans la fureur où le savaient jetés ces jours de peste et de famine.

LA GLOSE. Après ces deux premiers empêchements qui devaient retarder la fuite, à savoir le désir d'emporter quelque chose et l'embarras des petits enfants, il touche à un troisième empèchement,

(1) Euseb., lib. 3, cap. 5; Epiph. hær., 29, 30; Baron., Annal., t. 1, ann. 6o; Joseph., lib. 2 De bello judaico, cap. 25.

tur; et idcirco addidit, desolationis, quod | mentic est (cap. 25 et 26), qui cum ea quæ in desolato templo atque deserto idolum sibi obtemperare volebat parte Judæorum positum sit. THEOPH. Vel abominationem semper imperio Romanorum subditus agedesolationis dicit ingressum hostium in ci- bat. THEOPH. Bene autem dixit: Qui in vitatem per violentiam. AUG., ad Esychium Judæa sunt, quia apostoli in Judæa adhuc (epist. 70). Lucas vero ut ostenderet tunc | non erant, sed ante prælium fugati sunt s factam fuisse abominationem desolationis, | Hierusalem, GLOS. Vel magis ipsi exierunt quando expugnata est Hierusalem, hoc | Spiritu ducti divino. Sequitur: Et qui saeodem loco Domini verba commemorat: per tectum non descendat in domum nec Cum videritis circumdari ab exercitu Hie- introeat ut tollat quid de domo sua: desirusalem, tunc scitote quia appropinquavit derabile enim erit etiam nudo corpore de desolatio ejus. Sequitur: Tunc qui in Ju- tanta tribulatione salvari. dæa sunt, etc. BED. Hæc juxta litteram facta esse constat; cum appropinquante romano bello, et exterminio judaicæ gentis, oraculo admoniti omnes qui erant in provincia christiani, longius discesserunt (ut ecclesiastica narrat Historia), et trans Jerdanem secedentes, manebant ad tempus in civitate Pella sub tutela Agrippa, regis Judæorum, cujus in Actibus apostolorum

Sequitur Væ autem prægnantibus et nutrientibus, etc. BED. Quarum scilicet vel uteri vel manus filiorum sarcina prægravatæ, fugæ necessitatem non minimum impedient. THEOPH. Mihi autem videtur quod filiorum esum in his ostendat: nam fame et pestilentia afflicti manus filiis injecerunt.

GLOS. Postquam autem fecerat mentio

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celui qui peut venir du temps, et c'est pour l'exprimer qu'il ajoute : « Priez que cela n'arrive pas pendant l'hiver. »THEOPH. Afin que ceux qui voudront fuir ne soient pas empêchés de fuir: il nous fait sentir la nécessité de la fuite par les mots suivants : « Car les jours de tribulation seront tels que l'on n'en a pas vu depuis le commencement du monde. »S. AUG. Josèphe, qui a écrit l'histoire de la Judée, nous raconte de cette catastrophe des choses qui paraissent à peine croyables (1), et ce n'est pas sans raison qu'il est ajouté qu'une telle tribulation n'a jamais existé depuis le commencement du monde et n'existera jamais. Quoique, et cela est probable, celle qui existera du temps de l'antechrist doive être telle ou plus grande, cependant, quant au peuple juif en particulier, l'on peut dire qu'il n'y en aura jamais de semblable. Si ce sont les Juifs qui doivent être les premiers et les plus empressés à recevoir l'antechrist, ce seront eux qui feront la tribulation de ces derniers jours plutôt qu'ils n'en souffriront.

BÈDE. Le seul refuge contre de si grands maux, c'est que Dieu, qui donne la force de les supporter, abrége en même temps la puissance des persécuteurs : « Et si Dieu n'avait pas abrégé les jours, etc. >> - THÉOPH. Si la guerre des Romains avait duré plus longtemps, toute chair eût été perdue, c'est-à-dire que pas un Juif n'eût échappé. Mais Dieu abrégea ces jours pour les Juifs croyants ou pour ceux qui devaient croire plus tard, c'est-à-dire qu'il mit fin bientôt à la guerre des Romains. Dieu prévoyait qu'après la destruction de la cité beau

(1) Voir, pour tous ces détails horribles, cet historien, lib. 6 De bello judaico, cap. 11.

nem de duplici impedimento fugæ (quod | gendum est de illo populo dictum, quod eis scilicet posset esse, vel ex cupiditate rerum talis amplius futura non erit; si enim Anasportandarum, vel ex deportatione nato- tichristum illi primi et præcipui recepturi rum), tangit tertium impedimentum (quod sunt, facturus est tunc idem populus tribuscilicet est ex parte temporis), dicens : lationem potius quam passurus. Orate ergo ut hyeme non fiant. THEOPH. BEDA. Hoc autem solum est in tantis Ne scilicet ex difficultate temporis impe- malis refugium, ut Deus (qui dat virtutem diantur qui fugere cupiunt. Causam autem patiendi) breviet potentiam persequendi : tantæ necessitatis ad effugiendum conve- unde sequitur: Et nisi breviasset Dominus nienter assignat, cum dicit: Erunt enim dies, etc. THEOPH. Id est, nisi in brevi dies illi tribulationis tales quales non fue- spatio bellum Romanorum fuisset, non runt ab initio creaturæ. AUG., ad Esychium fuisset salva omnis caro; id est, nullus eva(epist. 80). Josephus enim, qui judaicas sisset Judæus; sed propter electos quos scripsit historias, talia multa dicit illi po- elegit (id est, propter Judæos credentes, pulo tunc accidisse, ut vix credibilia vi- aut in posterum credituros) breviavit dies, deantur: unde non immerito dictum est id est, cito bellum est terminatum : nam talem tribulationem, nec fuisse a creaturæ præsciebat Deus quod multi post desolatioinitio, nec futuram. Sed etsi tempore Anti- nem civitatis crederent Judæorum hujus christi talis aut major forsitan erit, intelli-gratia eorum genus ex toto destrui nou

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après avoir loué en la personne de cette veuve pauvre la dévotion de l'Église, sort du temple et prédit sa ruine future et le mépris réservé à ces murs, objet encore de l'admiration générale. « Et lorsqu'il sortait du temple, un des disciples lui dit, etc. » THÉOPH. — Comme le Sauveur avait souvent répété ses prédictions sur la ruine du temple, ses disciples s'étonnaient de la destruction d'édifices si beaux et si admirables. Ils lui montrent la beauté (1) du temple, dont il a non-seule ment annoncé la destruction, mais dont il a dit qu'il ne resterait pas pierre sur pierre. « Et Jésus leur dit : Vous voyez toutes ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre, etc. » Mais on objec tera peut-être, pour montrer que le Christ s'est trompé, qu'il resta beaucoup de débris de ce temple. Cela n'est pas. D'ailleurs, quand bien même il serait vrai qu'il est resté quelques débris, ces débris ne devaient pas subsister jusqu'à la dernière consommation; puis ne sait-on pas (2) qu'Ælius Adrien renversa le temple et la cité de fond en comble, de manière à accomplir cette prophétie à la lettre.

BEDE. - Il est arrivé que lorsque la grâce de la foi évangélique a été répandue dans tout l'univers, le temple et le culte juifs ont disparu tout-à-fait; car il aurait pu arriver que des chrétiens dont la foi n'eût pas été très forte, en voyant subsister ce qui d'ailleurs avait été établi par Dieu, auraient pu déchoir de la pureté de la foi chrétienne. et tomber dans un judaïsme grossier. S. JER. Ou bien, par ces paroles, le Seigneur annonce la catastrophe de ces derniers temps de la Judée, c'est-à-dire avec la ruine du temple celle du peuple et de

-

(1) Le grec Eurρénixy signifie plutôt la bonne, la solide structure.

(2) Euseb., Hist. eccl., lib. 4, cap. 6. Baronius, Ann. eccl., t. 2, ann. 136. Adrien changea le nom de Jérusalem et l'appela Ælia,

Adrianus civitatem et templum a fundamento evertit, ita quod verbum Domini (quod hic dicitur) sit impletum.

structionem Hierusalem Dominus locutus | per lapidem. Præterea narratur quod .Elius fuerat, discipuli ejus mirabantur, quod tam magna et pulchra ædificia destrui debeant; et propter hoc ostendunt ei templi decorem, qui non solum ait hæc destruenda fore, sed et quod in eis lapis super lapidem non relinqueretur: unde sequitur: Et respondens Jesus ait illi: Vides has omnes magnas redificationes? Non relinquetur lapis super lapidem, etc. Sed dicerent aliqui, quod multæ reliquiæ remanserunt, ut Christum mendacem nitantur ostendere : sed nequaquam est hoc etsi enim aliquæ reliquiæ remansissent, tamen usque ad universalem consummationem non relinquetur lapis su

BED. Divinitus autem procuratum est, ut patefacta per orbem fidei evangelice gratia, templum ipsum cum ceremoniis tolleretur; ne quis forte parvulus in fide, si videret illa permanere quæ a Deo sunt instituta, paulatim a sinceritate fidei quæ est in Christo Jesu, ad carnalem laberetur Judaismum. HIER. In hoc etiam enun.erat Dominus discipulis cladem novissimi temporis, id est, destructionem templi cum plebe et littera sua; de qua lapis super lapidem

l'explication littérale, de manière qu'il ne reste pas pierre sur pierre de ces témoignages des prophètes détruits, en ce qu'ont disparu ceux sur lesquels les Juifs les faisaient porter: Esdras, Zorobabel, les Machabées. BEDE. Du moment que le Seigneur eut quitté le temple, tous les édifices de la loi et toute l'harmonie des commandements ont disparu, en ce que le Christ, qui est le chef, n'y étant plus, les membres se combattent entre eux.

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Et lorsqu'il était assis sur la montagne des Oliviers, vis-à-vis du temple, Pierre, Jacques, Jean et André lui demandèrent en particulier : Ditesnous quand ceci arrivera, et quel signe il y aura que toutes ces choses seront préles à être accomplies. Et Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise; car plusieurs viendront sous mon nom, qui diront C'est moi qui suis le Christ; et ils en séduiront plusieurs. Lorsque vous entendre parler de guerres et de bruits de guerres, ne craignez point, parce qu'il faut que cela arrive; mais ce ne sera pas encore la fin. On verra se soulever peuple contre peuple et royaume contre royaume; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, et des famines; et ce ne sera la que le commencement des douleurs.

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BEDE. Comme le Seigneur avait répondu ouvertement à quelquesuns de ses disciples qui louaient les bâtiments du temple que tout cela serait détruit, les disciples l'interrogent sur l'époque et les signes précurseurs de cette catastrophe. « Et lorsqu'il était assis, etc. » Le Seigneur, pour disserter de la ruine et de la destruction du temple, s'assied sur le sommet du mont des Oliviers, et ce site convient à ce qu'il dit: nous y voyons une figure de Jésus tranquille sur les saintes hauteurs, envoyant de là ses malédictions à l'orgueil, la montagne des

hon relinquetur; id est, testimonia prophetarum super eos, in quos Judæi retorquebant ea, ut in Esdram, et Zorobabel, et Machabæos. BED. Recedente etiam Domino de templo, omnia legis ædificia et compositio mandatorum ita destructa est, ut nihil a Judæis impleri possit, et capite sublato, universa inter se membra compugnant.

Et cum sederet in monte Olicarum contra templum, interrogabant eum separatim Petrus, et Jacobus, et Joannes, et Andreas: dic nobis quando ista fient, et quod signum erit quando hæc omnia incipient consummari: et respondens Jesus, cœpit dicere illis: Videte ne quis vos seducat: multi enim renient in

nomine meo, dicentes quia ego sum, et multos seducent. Cum audieritis autem bella et opiniones bellorum, ne timueritis: oportet enim hæc fieri, sed nondum finis exsurget enim gens contra gentem, et regnum super regnum, et erunt terræmotus per loca, et fames. Initium dolorum hæc.

BED. Quia laudantibus quibusdam ædificationes templi Dominus palam responderat hæc esse omnia destruenda, discipuli secreto tempus et signa prædictæ destructionis interrogant: unde dicitur: Et cum sederet, etc. Sedet Dominus in monte Olivarum contra templum, cum de ruina et excidio templi disputat; ut etiam ipso corporis situ verbis quæ loquitur, con

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