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ment l'âme humaine, proviennent semblablement les parties infé» rieures. Comme les Stoïciens, Philon ne voit dans les puissances » inférieures de notre âme, par conséquent aussi dans les âmes des » vêtrés inférieurs à nous, que des émanations ou des prolongemens de >>> la raison. Vale

» Enfin le corps lui-même n'est ce qu'il est que par des forces qui » descendent de l'âme, et qui en sont encore le rayonnement. Habi»tation et vêtement de l'âme, comme celle-ci l'est de l'Esprit, l'Es»prit du Verbe, et le Verbe de Dieu, il n'en est également qu'une » extension et une transformation.

» Le monde n'est donc pas une œuvre contingente de la volonté de Dieu : l'existence du monde, tel qu'il est, résulte nécessairement » de la nature divine; il en résulte aussi nécessairement que du soleil > provient la chaleur, de la neige le froid, et que l'ombre suit le corps3. Idées et images empruntées peut-être au Stoïcisme, et que »le Platonisme allait bientôt s'approprier.

»Ainsi, lentement développée à travers une longue suite de siècles, » soumise à l'influence de la religion chaldéenne, ensuite à celle des >> doctrines grecques, et particulièrement du Stoïcisme, la théologie juive aboutit ici à un système de trois principes divins iné» gaux, descendant par degrés du Dieu inconnu et caché jusqu'au » monde 5.

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>> En faisant de l'Esprit de Dieu l'âme du monde, et une âme de laquelle le monde tient toute sa substance, Philon réduit à une seule » essence, à une seule nature, comme les Stoïciens, comme Apollonius » de Tyane et Numénius, et le monde et son auteur. Or, c'était

* Id. de Migr. Abrah., t. Ι, p. 437: ὁ νοῦς, σπείρων εἰς ἕκαστον τῶν μέρων τὰς ἑαυτοῦ δυνάμεις, De Nomin, mutal., t. 1, p. 582 : Τὼν δὲ δυνάμεων, ἃς ἔτει· μεν εἰς γένεσιν... Leg. alleg., t. Ι, p. 50 : Τείνοντος τοῦ θεοῦ τὴν ἀφ' ἑαυτοῦ δύδιὰ τοῦ μέσου πνεύματος ἄχρι τοῦ ὑποκειμένου.

* Id, de Profug., t. 1, p. 573.

5 Id. Leg. alleg., 1, 3, t. 1, p. 44 : Παύεται οὐδέποτε ποιῶν ὁ θεὸς, ἀλλ ̓ ὥσπερ ἴδιον τὸ καίειν πυρὸς καὶ χιόνος τὸ ψύχειν, οὕτω καὶ θεοῦ τὸ ποιεῖν,

4 Nous verrons Plotin reproduire ces expressions.

5 Ce sera la doctrine de Plotin.

» justement le caractère principal par lequel la religion hébraïque se >> distinguait de toute autre, que d'établir entre Dieu et le monde >> une différence absolue de nature. Philon ne saurait l'oublier entière» ment. Au lieu donc de dire que notre âme est quelque chose de » détaché de l'âme universelle, ce serait, dit-il, un langage plus pieux » et plus convenable à des disciples de Moïse, de l'appeler une em→ preinte de l'image divine... Pour échapper à la nécessité de faire de » notre âme et de Dieu une seule et même substance, Philón essaie »>ici de se rattacher à l'hypothèse, encore en faveur alors chez les Platoniciens, d'un second principe subsistant par lui-même, auquel >> le principe divin ne ferait que donner une forme meilleure 2. »

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Il y a loin, comme on le voit, de cette conception au récit de Moïse. Avant de pénétrer chez les Platoniciens, pour devenir le principe organisateur et comme l'âme de leur philosophie, elle subit une modification. Un pythagoricien, Numénius, cherchait les rapports de Dieu au monde. Il entend les stoïciens proclamer que Dieu passe tout entier dans les choses. A ce système il en oppose un autre. Comme eux il admet, il est vrai, un seul principe; mais «< ce principe en des>>cendant, par degrés, à différentes formes de plus en plus éloignées de » sa première nature, n'en demeure pas moins, en même tems, dans >> toute son intégrité et toute sa perfection essentielles ;-en se dévelop» pant dans une diversité infinie, il reste pourtant immuable, et,du milieu » même de la diversité, tout peut, tout doit revenir s'unir et s'identifier » à lui 3... Or, ce principe nouveau porté par Numénius de la théologie » Judéo-alexandrine dans la philosophie Platonicienne, conciliant avec » la diversité des effets l'unité du principe, cette double conséquence >> devait précisément en sortir, d'une part de rendre inutile l'hypothèse >> d'un second principe subsistant par lui-même hors du principe divin, » et de tendre à réduire ainsi à l'unité la dualité et l'opposition, d'autre » part, d'élever l'idée du principe divin, considéré dans son essence » intime, jusqu'à celle de l'unité la plus pure et la plus absolue. Ce

› Voir de Mundi opifi.,1, 4.

2 M. Felix Ravaisson, ibid. t. 11, p. 360-64.

3 Jambl., dans Stob., Ecl., I, p. 1066 : Ένωσιν μὲν οὖν καὶ ταυτότητα ἀδιάκριτον τῆς ψυχῆς πρὸς τὰς ἑαυτῆς ἀρχὰς πρεσβεύιεν φαίνεται Νουμήνιος.

418 SYSTÈMES PHILOSOPHIQUEs sur l'originE DU MONDE.

» sont ces conséquences que devaient en tirer Ammonius Saccas et » Plotin'.

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- Déjà nous savons comment la Dialectique a conduit ce dernier philosophe à l'unité pure, absolue, à un Dieu-néant nous verrons, dans le prochain article, comment, pour expliquer l'origine du monde, il combine les conceptions de Philon, de Numénius, etc., souvent même il reproduit leurs expressions. En général, M. J. Simon nous semble n'avoir pas assez fait ressortir les antécédens du système de Plotin; aussi lui accorde-t-il une originalités à laquelle il n'a pas droit.

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AFFAIBL. DE LA FOI A L'AUTHENTICITÉ DU PENTATEUQUE. 419

Critique Biblique.

COMMENT

LA FOI A L'AUTHENTICITÉ DU PENTATEUQUE

S'EST AFFAIBLIE.

Troisième et dernier Article

⠀⠀ Le Naturalisme, cause principale des attaques dirigées contre l'authenticité du Pentateuque. Influence visible et avouée du naturalisme: Eichhorn, Corrodi, Staudlin, Berthold, de Wette, etc. Influence sourde et dissimulée de Wette; Nouvelle influence visible et avouée: Bohlen, Vatke, etc. Merveilleuse fécondité des principes panthéistiques, en conséquences déstructives de l'autorité du Pentateuque: Vatke, sa critique,― Grand principe de la subjectivité: sa nature, ses conséquences. Autres causes d'hostilité au Pentateuque.

Conclusion.

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La tendance de ce siècle au Naturalisme a été signalée, dans le dernier article, comme la cause essentielle, comme le principe vital des attaques dirigées contre l'authenticité du Pentateuque. On ne saurait douter que ce système n'ait eu cette efficacité déplorable après les efforts inouis qui ont été faits, avant qu'on en vînt aux dernières extrémités, pour le mettre en harmonie avec l'esprit de l'époque... 11

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2 Dans son Examen du canon de la Bible (t. 1, p. 53), qui parut en 1792, Corrodi montre combien on eut de peine à prendre ce parti, d'en venir aux dernières extrémités, et combien les fondemens sur lesquels l'authenticité repose, j'entends ceux même qui sont pour ainsi dire à fleur de terre; car on ne soupçonnait pas alors ceux qui sont plus profonds, doivent être solides. Voici de quelle manière il s'exprime : « Tous les amis de la vérité qui » pensent par eux-mêmes ne regardent plus comme une témérite de se pro

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Eichhorn indique très clairement quel est son point de vue religieux. Pour nous, dit-il, qui avons profondément étudié « les causes » de toute chose, le nom de Dieu nous est souvent inutile dans nos >> recherches. >> Aussi s'applique-t-il à écarter, en l'expliquant, tout ce qui est surnaturel, tout ce qui suppose l'intervention d'un Dieu personnel et vivant.

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Il en coûta prodigieusement sans doute à Eichhorn et à ses contemporains pour atteindre le but par de semblables moyens; mais c'est une preuve de l'importance qu'ils y attachaient, et une explication de la conduite que l'on suivit plus tard, lorsqu'il ne fut plus possible de dissimuler ce que le premier plan avait de faible et d'incomplet. Voici quelques exemples de la manière dont les adversaires du Pentateuque accordaient des satisfactions furtives et provisoires, tandis que les bases de l'authenticité de ce livre étaient encore généralement respectées, à leur répugnance pour tout ce qui est surnaturel. Le récit de l'extermination de Coré ne présente aucune difficulté à Eichhorn, pourvu que l'on reste fidèle aux règles fondamentales du langage symbolique. « Pour présenter, dit-il, » sous une forme effrayante, ce que le châtiment inusité, d'être en» terré tout vivant, qui était infligé à Coré, avait d'horrible, ne - » pouvait-on pas s'exprimer ainsi : La terre l'engloutit et le fit des» cendre tout vivant dans l'empire des morts?» Il est convaincu qu'il n'y a qu'à toucher à la verge d'Aaron, pour voir toute apparence de miracle s'évanouir aussitôt.« Il y a là dedans, dit-il, quel» que chose d'invraisemble. » →→→ L'aigrette lumineuse dont ie front de Moïse était couronné ne pouvait, selon lui, être regardée comme un prodige, qu'autant que l'électricité n'était pas encore connue : la figure d'Eichhorn, s'il se fût trouvé à la place de Moïse, sur le mont

» noncer librement sur l'âge du Pentateuque. Cependant, parmi les amateurs » des études bibliques, la plupart penchent vers cette opinion, qu'il est encore » plus sûr de ne pas se permettre à l'égard du Pentateuque, une liberté pa>> reille à celle qu'on prend envers les autres livres de l'Ancien-Testament... » Il m'est donc facile de prévoir que je serai fort mal reçu en venant expri» mer le doute que Moïse ait ete le rédacteur du Pentalcuque.

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