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veiller dans l'âme des protestans d'Allemagne quelque souvenir et quelque espérance des véritables sentimens chrétiens!

Dans la quatrième et dans la cinquième question, Klaiber montre les conséquences étranges qui résultent du système de Strauss soit par rapport à l'histoire générale de l'humanité, soit par rapport à la certitude historique elle-même.

L'abbé ÉDOUARD CHASSAY,

Professeur de philosophie au séminaire de
Sommervieu.

fonder avec d'autres professeurs de Munich un recueil destiné à combattre le

protestantisme et le rationalisme.

Enseignement Catholique.

000

DE LA NÉCESSITÉ D'INTRODUIRE DANS LES CLASSES

L'ÉTUDE DES GRANDS ÉCRIVAINS

LATINS ET GRECS

QUE LE CHRISTIANISME A PRODUITS.

Dès leur apparition en 1830, les Annales se sont attachées à montrer la funeste influence que les études exclusivement païennes, adoptées depuis près de trois cents ans dans les classes chrétiennes, avait exercée sur les esprits. Elles ont cherché à prouver que si les esprits sont descendus à peu près au niveau des sociétés païennes, c'est à ces études principalement qu'on le doit. Elles avaient prévu, en outre, que cette anomalie ne pouvait durer. Bien plus, elles avaient tracé les premières voies, et indiqué un plan d'études où entrait la connaissance des auteurs chrétiens; différens efforts et essais ont été tentés depuis lors dans cette voie. Mais voilà qu'un des prélats les plus distingués de l'Église de France vient de mettre la main à l'œuvre, et commencer cette refonte si nécessaire, si impatiemment attendue. Cet essai ne sera pas isolé; les autres évêques ne peuvent que suivre un si louable et si utile exemple. Nous allons citer ici le beau mandement de Mgr de Langres; nous le ferons suivre de la liste des travaux des Annales sur cette question.

A Messieurs les supérieur, directeurs et professeurs de notre petit séminaire.

MESSIEURS,

«Depuis longtems, et bien avant même que nous eussions l'honneur d'être placé à la tête de ce diocèse, des doutes sérieux agitaient notre âme au sujet des auteurs exclusivement païens donnés pour unique

sujet d'études à la jeunesse chrétienne dans tout le cours de ses humanités grecques et latines.

>> Nous étions encore assis sur les bancs du collége que déjà nous nous demandions comment il se pouvait faire que l'esprit de mensonge eût seul reçu le privilége des grâces du langage; et lorsque ensuite nous fûmes chargé nous-même d'enseigner à d'autres cet art de bien dire, qui, considéré dans sa source première, est une émanation merveilleuse du Verbe de Dieu, nous nous refusions à croire que ce Verbe fait chair, qui avait bien voulu donner ce talent en partage à ses ennemis, comme il le fait souvent pour tous les autres dons de la nature, l'eût cependant refusé à cette Église qu'il s'est acquise par son sang' et qu'il s'est unie au point que, selon l'étonnante expression de saint Jean, il en a fait son épouse 1.

>> Oh! combien de fois nous avons gémi d'être réduit à concentrer tout notre enseignement littéraire dans les souvenirs tout idolâtriques d'Athènes et de Rome, et à faire exclusivement admirer, pour la forme, dans l'application journalière de l'intelligence, ce que nous étions pourtant obligés de faire mépriser, pour le fond, dans les lumières et les sentimens de la conscience chrétienne.

>>Combien de fois avons-nous regretté amèrement dans nos auteurs classiques l'absence totale de pensées sanctifiantes et de ce nom adorable et béni, de ce nom au-dessus de tout nom, dont notre admirable saint Bernard a dit : « Que toute nourriture spirituelle est fade et » sans suc si elle n'en est pénétrée, que tout livre est vain et que >> tout discours est insipide s'ils n'en sont assaisonnés ; de ce nom qui » est, dit-il, un miel à la bouche, une mélodie à l'oreille, une inef>> fable suavité à l'âme. » Aridus est omnis animæ cibus si non oleo isto infunditur. Insipidus est si non hoc sale conditur. Si scribas, non sapit mihi nisi legero JESUM: si disputes aut conferas, non sapit mihi nisi sonuerit ibi JESUS. JESUS mel in ore, in aure melos, in corde jubilus 3.

Ecclesiam Dei quam acquisivit sanguine suo. Acl. xx, 28.

■ Venit unus de septem Angelis, dicens : Veni et ostendam tibi sponsam, uxorem Agni. Et ostendit civitatem sanctam Jerusalem descendentem de cœlo à Deo. Apoc. xxi, 9 et 10.

3 In Cantic. Serm. xv,

16.

>>Voilà quelles étaient nos pensées, Messieurs, à une époque de notre vie où, sous l'empire de préventions conçues dès notre bas âge, nous ne pouvions pas encore apprécier les trésors littéraires de l'Église, que d'ailleurs nous connaissions à peine.

» Mais à mesure que nous élevant au-dessus de nos propres convictions, nous avons examiné avec une impartialité calme et consciencieuse les écrits de nos docteurs et de nos Pères dans la foi, notre étonnement changé d'objet. Nous nous sommes demandé, non plus comment l'Église de Dieu n'avait pas eu les hautes qualités du langage tout aussi bien que les églises de Satan, car nous avions sous les yeux et sous la main la preuve manifeste du contraire, mais comment il était arrivé qu'au sein même du Christianisme on eût délaissé dédaigné, méconnu, et, du côté de l'éducation, tout à fait oublié les nombreux et incontestables chefs-d'œuvre de la littérature chrétienne, pour n'étudier, n'admirer, et, humainement parlant, n'adorer que les œuvres littéraires du paganisme.

>> Certainement ces dernières ont bien aussi leur mérite supérieur, et, comme nous l'avons dit, le talent de parler et d'écrire est un don de la nature que laisse en commun à tous les enfans des hommes celui qui fait luire son soleil sur les bons et sur les méchans, qui répand sa pluie fécondante sur la terre des pécheurs comme sur celle des justes '. Mais ce que nous ne pouvons admettre, et ce que cependant on a longtems laissé croire, c'est que ce don précieux soit le privilége de l'erreur. Nous savons, pour la consolation de notre foi, et nous proclamons aujourd'hui, pour l'acquit de notre conscience, qu'il n'en est pas ainsi.

» Mais avant d'introduire dans l'enseignement classique de notre petit séminaire une modification essentielle pour laquelle nous allons vous demander votre concours, nous avons voulu, Messieurs, vous en présenter les motifs, en vous faisant voir :

>>1. Combien l'étude exclusive des auteurs païens est dangereuse, surtout pour la foi.

» 2° Combien l'étude des auteurs chrétiens présente d'avantages, même sous le rapport littéraire.

4 Qui solem suum oriri facit super bonos et malos: et pluit super justos et injustos. Matt. v, 15.

§ Ier.

»Il faut être juste envers tous, ainsi le veut la droite raison. N'applaudir qu'aux œuvres de ses ennemis, même quand il ne s'agit que d'art ou de talent, ce n'est pas de la générosité, c'est de la folie et de l'injustice.

» Avouons-le donc avec douleur et avec honte, Messieurs, l'ennemi du Seigneur et de son Christ a dû se réjouir de toute sa joie infernale quand il a vu pendant plusieurs siècles des peuples tout chrétiens donner le Parthenon ou le Colysée comme les seuls vrais modèles du beau et du grand, et ces mêmes peuples chrétiens déclarer unanimement que les Basiliques élevées dans les âges de foi n'étaient que des monumens de décadence et de mauvais goût.

» Mais, soyons en sûrs, il s'est réjoui bien plus encore en voyant toutes les jeunes générations qui se succédaient pendant le cours de ces siècles, élevées dans l'habitude d'un dédain absolu pour le langage des grands génies et des grands saints qui ont été les colonnes de l'Église de Dieu, et, à cet âge où les impressions sont si profondes, livrées à l'admiration exclusive des œuvres littéraires conçues sous le règne de toutes les erreurs et de tous les vices.

>>> Cet ennemi de nos âmes sait mieux que nous encore combien, en fait de langage, la forme tient au fond, et combien facilement le discrédit de la doctrine est produit par la déconsidération de la parole.

>>>Nous ne jugeons et surtout nous ne condamnons personne; nous gémissons sur les égaremens de l'esprit humain, et nous croyons sans peine que si nous avions vécu un siècle plus tôt, nous eussions malheureusement partagé toujours nous-même ceux que nous déplorons ici. Mais nous voulons, Messieurs, vous faire remarquer ce qui s'est passé alors, hélas! et ce qui se passe encore presque partout.

>>

>>Pendant près de 300 ans on a dit à toute la jeunesse étudiante, c'est-à-dire à celle qui devait gouverner la société : « Formez votre goût par l'étude des bons modèles; or, les bons modèles grecs et >> latins sont exclusivement les auteurs païens de Rome et d'Athènes. >> Quant aux Pères, aux Docteurs et à tous les écrivains de l'Eglise, » leur style est défectueux et leur goût altéré, il faut donc bien se » garder de se former à leur école. » Voilà ce qu'on dit et surtout

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