INTRODUCTION La femme chrétienne qui comprend la grandeur de sa mission et qui veut en connaître à fond les devoirs et les immenses ressources, ne pourrait se plaindre, il semble, de n'entendre pas assez de docteurs en cette matière. Combien de paroles éloquentes ont retenti dans toutes les chaires, sur l'éducation des enfants! Combien de livres ont reproduit, sur ce sujet d'une importance extrême, les considérations les plus élevées, les leçons de l'expérience la plus consommée! Aussi serait-il superflu, selon toute apparence, de traiter une fois encore cette grave question et de dire aux mères désireuses de la bien étudier : Voici les conseils dont vous avez besoin. Soit qu'on envisage l'œuvre de l'éducation chrétienne des enfants au point de vue théorique, en faisant ressortir sa sublime origine, ses principaux moyens d'action, ses énormes difficultés, les résultats qu'on en peut espérer et obtenir; soit que, descendant sur le terrain plus fréquenté de la pratique, on se borne à constater ce que les générations successives ont tenté pour réussir dans cette œuvre capitale, et ce que toutes les mères peuvent avoir elles-mêmes remarqué dans le cercle plus restreint du foyer domestique, l'on peut dire qu'à toutes les époques, des hommes du plus grand mérite ont estimé ne pouvoir consacrer plus utilement leur temps qu'à suggérer ou à rappeler aux pères et mères les moyens d'assurer la bonne et sage éducation des enfants. L'antiquité païenne, dont le point de départ était faux, parce qu'elle faisait de l'enfant la chose de l'Etat, ne laissait pas d'attacher une trèsgrande importance à l'éducation des enfants, des jeunes gens surtout. Chacun sait avec quels détails les législateurs de la Grèce et de Rome avaient déterminé tout ce qu'ils jugeaient plus favorable à cette entreprise publique. Dès que le Christianisme apparut dans le monde, affirmant ses dogmes sublimes sur l'indissolubilité du |