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Item, ie donne et lègue à mesdits sieurs de Saint-Pierre de Mascon pareille somme de quatre cent cinquante liures pour le fonds de mon anniversaire au iour de mon décez.

Item, au cas que la fondation de laquelle feus mesdits oncles m'ont chargé dans la chapelle qu'ils ont fait construire en laditte église de Saint-Pierre de Mascon sous le titre de saincte Marguerite, ne fust pas encore achevée lors de mon décez, ie veux et ordonne qu'il soit pris sur le plus clair et le plus liquide de mes biens fonds en quelque endroit qu'ils soient scituez, le fonds d'un revenu annuel de quinze cent liures pour estre ledit revenu partagé entre quatre chapelains dont le service sera réglé suivant un mémoire qui se trouve joinct à mon présent testament.

Item, ie veux et ordonne que la pension annuelle de trente livres que ie paye à ma cousine de Monneran, religieuse de Neuville 1, continue à lui estre payée par mon héritier.

Item, ie donne et lègue à mon neveu, fils de messire François de Bec de la Motte', mon cousin germain, la somme de cinq mille trois cents livres, laditte somme payable en deniers ou autres effets de ma succession.

Item, ie veux et ordonne estre employé par mon héritier la somme de deux mille cent livres à faire quatre chandeliers et une croix d'argent pour le grand autel de laditte église de Saint-Pierre de Mascon.

Item, ie veux et ordonne estre distribué en aumosnes dans les

1. Une sœur de l'évêque de Saintes, Marie-Anne de Chevriers, mourut en 1722, prieure perpétuelle des Dames de Neuville en Bresse.

2. Une autre sœur, Léonore de Chevriers, avait épousé Claude de Beck, seigneur de la Mothe Saint-Vincent, dont Claude-François qui de Charlotte de Gelas-Lautrec eut un fils unique, Louis de Beck de la Mothe Saint-Vincent, officier dans le régiment du Perche.

paroisses de Saint-Mauris et Maurenard, où la plus grande partie de mes biens sont scituez, en chacune la somme de trois cent livres, m'en remettant pour laditte distribution à la prudence de mon héritier.

Item, ie donne et veux estre payé à chacun des domestiques qui se trouveront à mon service lors de mon décez une année de gages au delà de ce qui se trouvera leur estre dû.

Item, ie donne et lègue à tous et chacun mes parens qui pourroient prétendre quelque chose en ma succession la somme de trois livres, les instituant en ce mes héritiers particuliers'.

Au résidu de tous mes autres biens meubles et immeubles, noms, droicts et actions dont ie n'ay disposé ny ne disposeray par codicile, ie fais, nomme et institue mon héritier universel seul et pour le tout noble messire Philibert Alexandre de Cheuriers, trésorier et chanoine de Saint-Pierre de Mascon, mon très-cher frère.

A Saintes, au palais épiscopal, le seiziesme septembre mil sept cent six.

Al. Euesque de Saintes.

Ce testament, écrit de la main d'Alexandre de Chevriers, est scellé de son sceau d'argent à trois chevrons de gueules à la bordure engreslée d'azur. Son grand cachet que nous avons

1. La coutume de Saintonge exigeait que les héritiers naturels ne fussent pas entièrement frustrés aussi le testateur qui voulait disposer de ses biens avait-il soin de leur laisser quelque chose, si peu que ce fût. C'est ce qu'on appelait le propre. Aussi je vois un chanoine de Saintes, Charles-Gaspard de Montdauphin, qui veut donner tout ce qu'il possède aux pauvres, n'ayant rien reçu de sa famille, « acheter, le 1er mai 1781, de Pierre Amy, marchand à Mons, quatre réges de vigne, moyennant la somme de 20 livres. Le 30 suivant, il fait son testament; donne sa bibliothèque au chapitre, un quart de ses biens à son héritier Charles Dangihaud du Pougnaud, conseiller du roi au présidial de Saintes, les trois autres quarts aux pauvres, et sa propriété de Mons à ses héritiers naturels.

vu porte ce blason timbré d'une couronne de marquis, sommée de la crosse et de la mitre avec le chapeau de sinople à 4 rangs de houppes. Supports, deux anges. Devise ANGELIS SVIS MANDAVIT DE TE. En exergue: ALEXANDER DE CHEVRIERS DE ST-MAVRIS

EPISCOPVS SANTONVM.

Au testament est joint un Projet très-détaillé pour la fondation de la chapelle de Ste-Marguerite en l'église de St-Pierre de Mascon. Il l'avait rédigé lorsqu'il n'était encore que trésorier de l'église de Macon. Il est trop long pour être transcrit ici; et du reste il n'a que peu d'intérêt pour nous. Mais nous donnons volontiers place à la pièce suivante qui est une espèce de codicille et fort importante. Comme dans la précédente, nous supprimons quelques lignes parfaitement insignifiantes :

MEMOIRE DE CE QUE IE VEUX ESTRE OBSERVÉ APRES MA MORT POUR LES DISPOSITIONS DE TOUS LES EFFETS QUI SE TROUVERONT DANS MA MAISON EPISCOPALE ET DE TOUT CE QUI ME SERA DU ALORS PAR MES FERMIERS.

Premièrement, je désire que mon corps soit inhumé dans une des chapelles scituées derrière le grand autel de mon église cathédrale, et qu'à cet effect il y soit mis une tombe de pierre ou marbre noir avec cette seule inscription: Hic pulvis et cineres reverendissimi in Christo Patris D. D. Alexandri de Cheuriers de Sainct Mauris santonensis episcopi qui obiit.... Je désire aussi que mon corps soit ouvert pour le besoin et la satisfaction de ma famille, et que mon cœur soit séparé et mis dans une boîte de plomb pour être porté dans une chapelle du Saint-Pierre de Mascon.

Je déclare que tous les effets que ie puis avoir en ce diocèse estant un bien qui vient de l'église, ie ne prétens point que mon

héritier s'en puisse en aucune façon prévaloir, si ce n'est de quelques tableaux de famille et petits ouvrages où mes armes auront été mises, en sorte que les dettes que j'auray contractées depuis mon épiscopat, premièrement levées et ensemble les frais dont ma succession se pourroit trouver chargée envers l'évesché, le surplus soit également distribué à l'hopital général, à celuy de la charité et aux sœurs de la charité.

On ne trouvera point d'argent monoyé dans mon cabinet et tous mes effects se trouveront inventoriées et signés des domestiques qui les ont en garde, précaution que j'ay cru devoir prendre pour empescher les désordres trop ordinaires envers ceux qui meurent en pays éloignés et à la discrétion des domestiques.

Je voudrois pouvoir les contenter tous, mais prévoyant bien que ma succession se trouvera fort chargée, ie ne puis que les mettre en état de se pourvoir de quelque autre condition.

Je donne au nommé Rouagny, mon valet de chambre, que je sais peu en état de vivre sans quelque secours, la somme de mille livres et ma garde robe.

Je donne à la dame Boulet cinquante écus de pension viagère et veux que son voyage lui soit payé, si elle prend la pensée de se retirer à Mascon

Je donne au nommé Chambery, mon suisse, la somme de quatre cents livres.

Je donne à mes deux premiers laquais, à chacun, la somme de cent cinquante livres.

Je donne au petit garçon qui sert à la cuisine la somme de cent livres.

Je voudrais me trouver en moyen de mettre M. l'abbé Damas ',

1. Est-ce François de Damas, chanoine de l'église d'Autun, ou Antoine de Damas, chanoine de l'église de Saintes, ses neveux bretons, fils tous deux de Claude-Joseph de Damas, seigneur de Vellerat et de Saint-Pierre en Vaux, et de Jeanne Tixier?

mon parent, en état d'attendre l'entière iouyssance de son bénéfice. J'ordonne que sa pension sera payée à raison de trois cents livres par an pendant deux années dans l'endroit qu'il voudra.

A l'égard de M. Coquerel, cy devant mon aumonier, et présentement chanoine de ma cathédrale, ie désire qu'il luy soit payé cinq cent livres pour l'ayder à se ranger dans le menage ou établissement qu'il iugera à propos de se choisir.

Fait à Saintes, le dix-huitiesme novembre mil sept cent dix.

Al. Euesque de Saintes.

Page 64, note d. Il y a une erreur de date qu'il faut rectifier: « Le 2 octobre 1781 » et non 1788. Ce sera aussi une occasion de corriger l'abbé Briand qui, dans son Histoire de l'église Santone, tome II, page 690, fixe la mort au 29 septembre et l'inhumation vingt-et-un jours après son décès », et du même coup, le Rituel de Mgr Bernet qui dit : « Il mourut à Saintes le 29 septembre 1781, dans la 71e année de son âge. Il fut inhumé le 20 octobre suivant, dans le chœur de Saint-Pierre. » On ne saurait trop prendre soin de relever ces fautes. Quand elles se sont glissées dans un ouvrage, surtout dans un livre presque officiel ou important, tous les auteurs les commettent ensuite.

« Le vingt-neuf septembre 1784 est décédé au palais épiscopal de cette ville Monseigneur Germain de Chasteignier de la Chatcigneraye, comte de Lyon, evêque de Saintes, conseiller du roi en tous ses conseils, et le 2 octobre suivant son corps a été inhumé dans le chœur de l'église cathédrale de cette ville par Messieurs les vénérables doïen, chanoines et chapitre de laditte cathédrale, du clergé séculier et régulier, de messieurs les officiers de la senéchaussée et siége présidial, et du corps de cette ville en foi de

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