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DE LA

CHAMBRE DES DÉPUTÉS

(Nouvelle Série)

DÉBATS PARLEMENTAIRES

3ME LÉGISLATURE

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 1881

STANFORD LIBRARY

TOME III — Du 28 Octobre au 16 Décembre 1881

PARIS

IMPRIMERIE DU JOURNAL OFFICIEL, QUAI VOLTAIRE, 31

1882

280684

CHAMBRE DES DÉPUTÉS

SESSION

3° LÉGISLATURE

EXTRAORDINAIRE DE 1881

SÉANCE DU VENDREDI 28 OCTOBRE 1881

SOMMAIRE.

Présidence successive de M. GUICHARD, doyen d'âge, et de M. Henri BRISSON, vice-président provisoire

=

Installation du président et des secrétaires d'âge. - Allocution du président d'âge. = Excuses. Demande de congé. = Incident : MM. Louis Blanc, comte de Douville-Maillefeu. = Scrutin pour la nomination du président provisoire. Communication, par M. le président, d'un télégramme annonçant la prise de Kairouan. = Scrutin pour la nomination de deux vice-présidents provisoires. = Communication du résultat du scrutin pour la nomination du président provisoire. Proclamation de M. Gambetta comme président provisoire. = Communication du résultat du scrutin pour la nomination de deux vice-présidents provisoires. Proclamation de M. Brisson comme vice-président provisoire. = Scrutin pour la nomination d'un deuxième vice-président provisoire. = M. Henri Brisson, vice-président provisoire, prend place au fauteuil = Tirage au sort des bureaux. = Incident: MM. Louis Blanc, Guichard. = Communication du résultat du scrutin pour la nomination d'un deuxième vice-président. Proclamation de M. Philippoteaux comme vice-président provisoire.

PRÉSIDENCE DE M. GUICHARD
DOYEN D'AGE

La séance est ouverte à deux heures dix minutes.

M. le président. La séance est ouverte. Aux termes de l'article 1er du règlement... Plusieurs membres à gauche. Quel règle. ment?...

M. le président. ... j'invite les six plus jeunes membres présents à venir siéger au bureau pour y remplir les fonctions de secrétaires provisoires. Voici leurs noms : M. Bastid, né le 1er octobre 1853; M. Pelisse, né le 12 février 1853; M. Jules André, né le 23 août 1852; 1881. DEP., SESSION EXTR.

ANNALES.

M. Codet, né le 24 juillet 1852;
M. Féau, né le 7 juin 1852 ;

M. Clovis Hugues, né le 3 novembre 1851,
en remplacement de M. Malric, absent.
(MM. les secrétaires provisoires prennent
place au bureau.)

M. le président. Messieurs, le bureau
d'âge de la Chambre des députés est constitué.

Au nom du peuple français et conformé ment aux dispositions de l'article 2 de la loi constitutionnelle du 16 juillet 1875, et du décret de M. le Président de la République en date du 2 octobre 1881, je déclare ouverte la session extraordinaire de 1881.

réservé d'acquérir tant de titres à la reconnaissance de la République. (Interruptions à droite.)

La volonté nationale, clairement exprimée par les élections de 1881, c'est que la République doit être le règne de la loi. La France veut donc respecter et faire respecter la Constitution. En sortir serait entrer dans l'inconnu; la perfectionner, c'est unir le progrès à la stabilité de nos institutions, c'est assurer le triomphe définitif de la Révolution française ! (Très-bien! très-bien! et applaudissements à gauche et au centre.)

La France a exprimé la volonté non moins ferme d'obtenir enfin les réformes qu'elle attend du régime républicain. (Nouveaux applaudissements sur les mêmes

Messieurs, je me félicite du nombre de mes
années puisqu'il me vaut l'honneur d'ouvrir la
première séance de la Chambre à laquelle il est | bancs.)

1

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M. le président. Avant que la Chambre soit appelée à voter pour la nomination du président provisoire, il va être procédé au tirage au sort de dix-huit scrutateurs, qui seront chargés du dépouillement du scrutin.

M. Louis Blanc. Je demande la parole. (Bruit prolongé.)

M. Clémenceau. M. Louis Blanc demande la parole pour une motion d'ordre. (Rumeurs diverses.)

M. le président. Permettez-moi de réclamer le silence pour que je puisse con-ulter la Chambre sur la demande qui m'est faite.

Après la juste impatience témoignée par le pays au sujet des retards apportés à la convocation de la Chambre, nous avons pour devoir de procéder dans le plus court délai possible à l'installation de notre bureau provisoire et de notre bureau définitif.

M. le comte de Douville-Maillefeu. La Chambre est seule maîtresse. (Exclamations diverses.)

M. le président. Il est évident que si le président d'âge prenait sur lui d'accorder la paro'e pour faire des propositions, comme il ne pourrait empêcher de répondre à ces propositions, il pourrait en résulter que les séances, qui doivent être consacrées à la constitution de notre bureau définitif, se passassent en discussions.

M. le comte de Douville-Maillefeu, On a toujours la parole pour une motion d'ordre. (Rumeurs diverses.)

M. le président. Vous réclamez la parole, et vous ne laissez pas le président parler.

La Chambre seule est maîtresse de son ordre du jour. L'ordre du jour est déterminé par le règlement.

M. le comte de Douville Maillefeu. Il n'y a pas de règlement; c'est nous qui le fai

sons.

M. le président. Je vais consulter la
Chambre.

Plusieurs membres au centre. Nous récla-
mons le tirage au sort,

M. Louis Blanc. Je demande la parole pour une motion d'ordre. (Bruit à gauche. Réclamations prolongées au centre.)

M. le président. Quand la Chambre fera silence, je la consulterai.

M. le président. Cela finira mieux.

M. le comte de Douville Maillefeu. Le pays saura ce que vous faites, et il en rougira. C'est un scandale! (A l'ordre ! à l'ordre ! - Bruit prolongé.)

M. le président. Monsieur de DouvilleMaillefeu, je vous rappelle à l'ordre.

M. le comte de Douville Maillefeu. Je demande la parole sur mon rappel à l'ordre.

M. le comte de Douville Maillefeu. Sur (Bruit et protestation.) Vous ne pouvez pas

quoi?

M. le président. Je consulterai la Chambre sur la question... (Bruyantes interruptions à l'extrême gauche.)

M. Cantagrel. La motion d'ordre doit passer avant tout.

M. Henri Villain. Non, le tirage au sort
des scrutateurs doit avoir lieu.

M. le comte de Douville-Maillefeu. En
ce moment, un membre seul peut faire une
proposition, et non pas vous, monsieur le
prés dent; vous violez tous les usages. (Ré-
A l'or-
clamations prolongées au centre.
dre à l'ordre !)

M. Clémenceau. L'ordre du jour n'est pas
la propriété du président : la Chambre en est
seule maîtresse. Nous avons une motion d'or-
dre à faire sur l'ordre du jour. (Brait.)

M. le président Je consulterai la Chambre quand elle voudra bien me le permettre. Je demande si la Chamore... (Bruit persistant.)

M. de Lanessan. Vous n'avez pas à consulter la Cnaubre, monsieur le président : un membre a deman lé la parole pour une motion d'ordre, vous ne pouvez pas la lui refuser.

M. le coite de Donville-Maillefeu. Cela
commence bien, messieurs les opportunistes;
vous donnez un joli spectacle!

M. le président. Huissiers, ne laissez
monter personne à la tribune.
Messieurs, la Chambre seule a le droit de
refuser ou d'accorder la parole. (Bruit.)
Voulez-vous me permettre de la consulter?
M. de Lanessan. Vous devez donner la
parole à M. Louis Blanc.

M. le président. Je consulte la Chambre
sur la question de savoir si elle entend donner
la parole à M. Louis Blanc. (Bruit prolongé.)

(Il est procédé à l'épreuve et à la contreépreuve, auxquelles un petit nombre de membres prennent part.)

M. le président. La Chambre ne manifestant pas la volonté d'accorder la parole à M. Louis Blanc, je ne puis de ma propre autorité rien changer à l'ordre du jour fixé aux termes du règlement.

Il va être procédé au tirage au sort des scrutateurs.

M. le comte de Douville-Maillefeu, Deux mains seulement se sont levées, appliquez le règlement jusqu'au bout !

M. de Lanessan. On ne peut refuser la parole pour une motion d'ordre.

M. Clémenceau. Je constate que M. le président a placé un huissier au pied de la tribune pour empêcher les orateurs d'y monter.

M. le comte de Douville-Maillefeu. Cela commence bien! La voilà la liberté des opportunistes !

m'empêcher de parler.

M. le président. Je ne puis pas vous donner la parole en ce moment, le règlement s'y oppose. Vous ne pouvez l'avoir qu'à la fin de la séance.

(M. le comte de Douville-Maillefeu monte à la tribune et prononce, au milieu de nom. breuses protestations, des paroles que le bruit empêche d'entendre.)

M. de La Rochefoucauld, duc de Bisaccia. Je demande la parole. (Bruit prolongé.)

SCRUTIN POUR LA NOMINATION D'UN PRÉSI-
DENT PROVISOIRE

(Il est procédé au tirage au sort des scrutateurs.)

Sont désignés comme scrutateurs :
1re table.

MM. le baron Boissy-d'Anglas, Maigne,
Marquiset.

20 table.

MM. Bienvenu, Fallières, Bastid.

3 table. MM. Audiffred, Dusolier, Borriglione. 4. table. MM. Bresson, de Baudry d'Asson, Bénazet. 5. table. MM. Paul Casimir- Perier, Bury, Cornil. 6o table.

MM. Codet, Devic, Dieu. Supplémentaires: MM. Durand (Ille-et-Vilaine), Fousset, Lefebvre.

Il va être procédé au scrutin pour la nomination du président provisoire.

(Une urne est placée sur la tribune pour recevoir les bulletins de vote. Une autre est placée à droite sur le bureau des secrétaires, pour recevoir les boules de contrôle.)

Le scrutin, ouvert à deux heures et demie, est fermé à trois heures quarante-cinq minutes.

COMMUNICATION D'UN TÉLÉGRAMME CONCER-
NANT LA TUNISIE

M. le président. Avant qu'il soit procédé à l'élection des deux vice présidents provisoires, je dois donner connaissance à la Chambre du télégramme suivant, qui m'a été trans. mis par M. le ministre de la guerre :

« Tunis, 28 octobre, 10 heures 40 minutes du matin.

« Général Japy, à Guerre.

« Reçois télégramme apprenant général Etienne est entré le 26 octobre à Kairouan... » (Rires à droite et sur divers bancs à gauche)

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