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convertis, qui gardaient paisiblement des richesses dont l'origine payenne n'était pas, à ce qu'il paraît, toujours très pure (1).

$ 25. SOTTISE DE NATHANAEL.

Selon Jean, ch. 1er, v. 46, Nathanaël dit avec dédain, en parlant de Jésus : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? » Cette question, déjà peu sensée en elle-même, le paraît bien moins encore quand on considère que celui qui la fait, était, d'après le même évangéliste (ch. 21, v. 2), Galiléen lui-même, et que Nazareth n'était un objet de mépris de la part des Juifs que comme ville de la Galilée. Mais la surprise augmente quand on entend Jésus, v. 47, dire immédiatement à ce même Nathanaël : « Voilà un vrai Israélite, exempt de « fourberie. » Si c'est une raillerie, elle est déplacée dans une telle bouche. Si c'est un compliment, l'évangéliste a fait ou Nathanaël trop bête ou Jésus trop complaisant. Le docteur Strauss voit une telle difficulté à admettre cette alternative, qu'il conjecture que l'auteur du 4 Évangile, en faisant dire à Nathanaël, Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? aura par anachronisme attribué à un contemporain de Jésus une moquerie des adversaires des chrétiens, qui avait probablement cours à l'époque de la rédaction de cet Évangile (2).

(1) Contrà hæreses, livre 4, ch. 30, art. 1, 2 et 3, Paris, 1710. (2) V ́ie de Jésus, traduction de M. Littré, 2e section, 5e chapitre, § 68, tome Ier, Paris, 1839.

T. II.

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§ 26. DURÉE DE LA CONSTRUCTION DU TEMPLE.

Jean, ch. 2, v. 20, fait dire aux Juifs qu'il avait fallu 46 ans pour construire le temple existant alors à Jérusalem. Or Joseph soutient que ce temple avait été élevé récemment par le roi Hérode, et qu'il n'avait fallu pour cela que 9 ans et 6 mois (1). Voilà deux versions un peu différentes. Le lecteur peut choisir. Pour moi, j'avoue que je serais très embarrassé si je devais me prononcer. L'autorité de Joseph m'inspire habituellement peu de confiance cet auteur se contredit dans plus d'une occasion; c'est souvent un conteur de la force des évangélistes, surtout quand il se met à vanter sa nation et à en exposer les traditions anciennes ou merveilleuses. Il y a cependant ici quelques circonstances qui peuvent faire incliner vers sa relation. Il s'agit d'un grand fait contemporain, que les habitants d'une ville entière auraient eu longtemps sous les yeux, et dont beaucoup de témoins oculaires pouvaient vivre encore. Joseph entre dans le détail des circonstances et fixe des dates précises, nous apprenant que ce fut la dix-huitième année de son règne qu'Hérode conçut le projet de reconstruire le temple, qu'il rasa l'ancien et en arracha même les fondements, que l'on mit huit ans à construire les portiques, les galeries et tous les ouvrages extérieurs, et dix-huit mois à faire l'enceinte réservée où était l'autel et où les sacrificateurs seuls pouvaient pénétrer. Il y a du reste, dans le récit de Joseph, quelques détails et quelques nombres ronds, qui me paraissent fort suspects d'exagération, par exemple ces mille charrettes qui transportent les matériaux,

(1) 'Ioudzixy àpxaλopía, livre 15, ch. 11, tome Ier, Amsterdam, 1726.

ces dix mille ouvriers conduits par mille sacrificateurs, ces pierres de taille longues de vingt-cinq coudées, hautes de huit et larges de douze, ces trois cents bœufs qu'Hérode offre en sacrifice à Dieu le jour de la dédicace du temple, etc.; et je conviens que cette tendance à l'exagération pouvait porter l'historien à diminuer aussi bien qu'à augmenter le nombre d'années employées à la construction de cet édifice. Quoi qu'il en soit, si la construction du temple dont veut parler l'évangéliste Jean dura 46 ans, Hérode put bien la commencer, mais non la mener à bout; car il mourut 34 ans après avoir chassé Antigone du trône, et 57 ans après avoir été déclaré à Rome roi des Juifs (1). Dans cette supposition, le temple, commencé la dix-huitième année du règne d'Hérode, n'eût été achevé que 27 ans après sa mort, c'est à dire peu d'années avant l'époque où Jean fait dire aux Juifs qu'on avait employé 46 ans à le construire. Dès lors est-il supposable qu'un historien juif, presque contemporain, fût venu dire que le temple avait été achevé et consacré sous le règne d'Hérode, et cela lorsqu'il pouvait encore exister des témoins oculaires qui y eussent vu travailler plus d'un quart de siècle après la mort de ce prince?

$ 27. LA PISCINE BETHSAIDA.

Jean, ch. 15, v. 2-9, raconte qu'il y avait à Jérusalem une piscine appelée Bethsaïda et fréquentée par une multitude d'infirmes de toutes sortes. Un ange venait par intervalles

(1) Ibidem, livre 17, ch. 8.

troubler l'eau, et le premier qui pouvait parvenir à y descendre après lui, était guéri de son infirmité quelle qu'elle fût. Jésus rencontre là un homme malade depuis 38 ans, et qui n'arrivait jamais à temps pour descendre dans la piscine au moment opportun. Il lui demande s'il veut être guéri, et sur sa réponse affirmative, il lui ordonne de se lever et d'emporter son grabat, ce que le malade exécute aussitôt, au grand scandale des Juifs parce que c'était un jour de sabbat. Les interprètes n'ont pas été médiocrement embarrassés pour expliquer et cette descente périodique d'un ange dans la piscine, et la propriété qu'elle possédait de guérir toutes les infirmités, et surtout ces faits merveilleux, que la vertu curative ne se manifestait qu'après que l'eau avait été agitée et n'opérait que sur un infirme, sur celui qui pouvait y descendre après l'ange, et qui étant le plus alerte, devait être ordinairement celui qui avait le moins besoin de guérison. Comment parler de pareilles choses, quand on a résolu de s'abstenir de toute polémique légère et railleuse? Sera-ce trop m'écarter de cette règle que de renvoyer ici le lecteur aux réflexions plaisantes que ce sujet suggérait à un auteur anglais, il y a plus d'un siècle, réflexions qui se pressent en effet dans l'esprit comme cette tourbe d'estropiés se précipitant les uns sur les autres à la suite de l'envoyé céleste, chargé d'une aussi étrange besogne (1)?

(1) How often in the week, the month or the year did the angel vouchsafe "his descent into the pool? And for how many ages before Christ's advent, and why not since and even now, was this gracious and angelical favour granted? S. John should have been particular as to these points, which he

" could not but know philosophers would be curious to enquire about..... Just as he who runs fastest obtains the prize, so here the diseased, who

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Au chapitre 8, v. 5-11, de l'Évangile de Jean, des scribes et des pharisiens amènent à Jésus une femme adultère, qu'ils veulent lapider selon la loi de Moyse. Jésus leur fait cette réponse : « Que celui d'entre vous qui est sans péché, lui jette << le premier la pierre. » Cette scène est gâtée par les versets 6 et 8, où Jésus se met à écrire mystérieusement sur la terre avec le bout de son doigt. Le sérieux de la leçon est également compromis par le verset 9, dans lequel le narrateur semble s'être proposé de faire rire, en faisant défiler un à un et sans mot dire

was most nimble and watchful of the angel's descent, and could first plunge " himself into the pool, carried off the gift of sanation. An odd and a merry "way of conferring a divine mercy. And one would think that the angels of "God did this for their own diversion more than to do good to mankind. "Just as some throw a bone among a kennel of hounds for the pleasure of

seeing them quarrel for it, or as others cast a piece of money among a " company of boys for the sport of seeing them scramble for it, so was the pastime of the angels here..... As the poor and distressed wretches were

"

"not to be supposed to be of such a polite conversation as in complaisance to

"

give place to their betters, or in compassion to make way for the most - miserable, but upon the sight or sound of the angel's fall into the pool,

" would without respect of persons strive who should be first; so those who

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were behind and unlikely to be cured, would, like an uncivilized rabble, push and press all before them into it. What a number then, of some "hundred perhaps, of poor creatures were at once tumbled into the waters to "the diversion of the city mob as well as of God's angels? And if one arose "out of them with the cure of his disease, the rest came forth like drowned " rats, to the laughter of the foresaid spectators, and it was well if there was

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