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Ces deux généalogies concordent depuis Aaron jusqu'à Mérajoth. A partir de ce point, celle des Paralipomènes énumère 6 générations de plus que l'autre. A partir ensuite du second Azarias de la première généalogie et du premier Azarias de la seconde, elles concordent de nouveau jusqu'à Saraias dont le fils est appelé Josédec dans la première et Esdras dans la seconde. On peut admettre, d'après l'ensemble des deux généalogies, que ce Josédec est le même qu'Esdras qui alors aurait eu deux noms. Mais comment expliquer les 6 générations que la généalogie des Paralipomènes contient de plus que l'autre? Dans

ces 6 générations, il y a 4 noms, ceux d'Amarias, d'Achitob, de Sadoc et d'Azarias, qui reparaissent plus loin, les 5 premiers dans le même ordre. Cela autoriserait à supposer qu'on en a fait maladroitement double emploi. Mais que faire des noms d'Achimaas et de Johanan, qui ne se lisent que dans la généalogie des Paralipomènes? Et puis, dans la supposition même du double emploi des 4 noms susdits et en les supprimant, Mérajoth aura pour fils Achimaas et non pas Azarias, qui aura alors pour père Johanan. Enfin, lorsqu'on recueille dans les livres des Juges et des Rois les détails des renseignements relatifs aux descendants d'Aaron, on trouve, à partir d'Ozi, disposés dans un tout autre ordre quelques-uns des noms qui figurent dans l'une de ces généalogies ou dans toutes les deux, et plusieurs autres noms qui ne figurent ni dans l'une ni dans l'autre.

$ 5. ESDRAS ORDONNE AUX ISRAELITES DE CONGÉDIER LES FEMMES ÉTRANGÈRES QU'ILS ONT ÉPOUSÉÉS PENDANT LA CAPTIVITÉ.

Au retour de la captivité, Esdras ordonne, de la part de Dieu, aux Israélites qui ont épousé des femmes étrangères, de les congédier avec les enfants qu'ils ont eus d'elles, et cet ordre est exécuté impitoyablement, ch. 10, v. 2-5 et 10-19. Au livre 2, ch. 13, v. 23-30, Néhémias renouvelle cet ordre et y joint d'odieux traitements. Au point de vue hébraïque de la défense de contracter des mariages avec les peuples idolâtres, défense consignée dans l'Exode, ch. 54, v. 16, et dans le Deuteronome, ch. 7, v. 5, et contredite du reste par le même Deuteronome,

ch. 21, v. 10-13, les Juifs qui avaient épousé des étrangères pendant la captivité, pouvaient avoir eu le tort qu'avaient eu avant eux et sans la même excuse David que les livres sacrés ne blâment nulle part d'avoir épousé Maacha, fille d'un roi syrien (2me livre des Rois, ch. 3, v. 5), et Salomon dont la Bible fait le plus magnifique éloge au moment même où il vient d'épouser la fille d'un Pharaon (3me livre des Rois, ch. 3, v. 1, 3, 5 et 12) (1); mais, dans toutes les suppositions, ce ne devait pas être à leurs femmes, encore moins à leurs enfants, d'expier ce tort. En général c'est un fait de lâche et cruelle immoralité que celui de délaisser une femme dont on a eu des enfants. Que sera-ce si l'on est attaché à cette femme et à ces enfants par les liens sacrés du mariage, c'est à dire si l'on a contracté l'engagement solennel de les protéger et de ne les abandonner jamais? Car telle est la signification du contrat de mariage, aux yeux d'un homme raisonnable. Ces principes, fondés sur la nature intime des rapports essentiels des deux sexes, sont antérieurs à toute législation positive, et nulle religion n'est dispensée de les respecter.

(1) Je citerais encore l'exemple de Jacob épousant les filles d'un homme qui, ainsi qu'on l'a vu dans la note de la page 426 du tome 1", menait de front le culte des idoles et celui de Jéhovah, et l'exemple de Moyse lui-même, épousant la fille d'un prêtre payen (Exode, ch. 2, v. 16-21), si l'on n'avait ici la ressource de pouvoir dire qu'à l'époque des mariages de Jacob et de Moyse, le Pentateuque n'existait pas encore, et que Moyse n'a été que le rédacteur et non l'auteur des défenses qu'il devait plus tard y consigner.

$ 4. LÉGENDES DE TOBIE, DE JUDITH (1), d'Esther ET DE JOB.

Le livre de Tobie est l'une des plus intéressantes légendes de la Bible. Il faut toutefois faire abstraction de la partie miraculeuse, de cette intervention surnaturelle de bons ou de mauvais anges, décrite dans les chapitres 5, 5, 6, 8 et 12. Il faut également fermer les yeux sur quelques autres détails, par exemple sur les petits mensonges pour un bon motif, que glisse l'ange Raphaël (ch. 5, v 7-19), ou sur la précipitation avec laquelle Raguel se lève au milieu de la nuit pour creuser la fosse de son huitième gendre (ch. 8, v. 11-14), quand il vient (ch. 7, v. 13 et 14) de témoigner la plus grande confiance dans les promesses de l'envoyé de Dieu. Ces réserves faites, il ne reste plus qu'à louer sans restriction les 12 premiers chapitres, particulièrement les chapitres 4, 7, 10 et 11, qui sont d'une beauté exquise je ne crois pas qu'il y ait, dans les poèmes les plus estimés, rien qui surpasse le mérite des scènes qui y sont décrites. Dans ces peintures antiques, pleines de naïveté, de grâce et de vérité, tout intéresse vivement, tout jusqu'à ce chien qui était parti avec les jeunes voyageurs (ch. 6, v. 1), et qui, messager fidèle, court en avant, annonce

(1) Les deux livres de Tobie et de Judith ont été écrits en Chaldéen. L'original n'est point parvenu jusqu'à nous. C'est de là que saint Jérôme les a traduits les indications que j'ai données des numéros, des chapitres et des versets, se rapportent à sa version, qui s'éloigne de la version grecque sur un trop grand nombre de points pour que je puisse entrer ici dans le détail de ces différences. Cette comparaison, en l'absence de l'original, serait du reste dépourvue d'intérêt.

que donnent les versets 9 et 10, on ne trouve que 2,499. Nous allons voir, dans le paragraphe suivant, de bien autres erreurs de compte.

$2. DÉNOMBREMENT DES JUIFS AU RETOUR DE LA CAPTIVITÉ.

Le chapitre 2 fait le dénombrement des Juifs qui, après la captivité de Babylone, revinrent en Judée sous la conduite de Zorobabel. Ce dénombrement désigne chaque famille par son nom, et comprend les nombres précis d'individus dont se composaient ces diverses familles. Après avoir fourni lui-même ces détails, l'auteur sacré fait la somme, v. 64 et 65, et donne quarante-deux mille trois cent soixante, en déclarant que, dans ce nombre, il ne comprend pas sept mille trois cent trente-sept esclaves parmi lesquels se trouvaient deux cents chanteurs et chanteuses. Si nous faisons l'addition après lui, en y comprenant les onze chefs nommés individuellement au verset 2, nous trouvons seulement vingt-neuf mille huit cent vingt-neuf. Nous avons beau compter puis recompter, nous n'en trouvons pas davantage. La différence est de douze mille cinq cent trente et un. Au 2o livre d'Esdras, appelé aussi le livre de Néhémias, ch. 7, on trouve également un dénombrement des Juifs au retour de la captivité. On espère que celui-là va faire sortir de l'embarras où jetait le premier. Au contraire il y replonge de plus belle. Les versets 66 et 67 donnent aussi pour total le nombre de quarante-deux mille trois cent soixante, non compris sept mille trois cent trente-sept esclaves dont deux cent quarante-cing chanteurs et chanteuses. Mais, quand on additionne les divers

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