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dentes qu'il ne prend pas la peine d'en fournir la preuve. Il ne dit mot de la contradiction relative aux cavaliers et aux fantassins.

David, faisant le dénombrement de son peuple, trouve pour résultat d'un recensement complet, d'après le ch. 24, v. 8 et 9, du 2e livre des Rois, 800,000 guerriers en Israël et 500,000 en Juda, en tout 1,300,000. D'après le ch. 21, v. 5 et 6, du 1er livre des Paralipomènes, on trouve 1,100,000 guerriers en Israël et 470,000 en Juda, en tout 1,570,000, et l'on n'aurait pas compté les tribus de Lévi et de Benjamin.

D'après le ch. 24, v. 24, du 2o livre des Rois, David achète cinquante sicles d'argent l'aire où il se propose d'ériger un autel afin d'apaiser Jéhovah qu'il avait irrité en faisant le dénombrement de son peuple. D'après le ch. 21, v. 25, du 1er livre des Paralipomènes, il achète cette aire six cents sicles d'or; ce qui est fort différent. Des auteurs estiment que le sicle d'argent des Hébreux pesait le double du sicle d'or. Dans ce cas, le rapport de la valeur de l'argent à celle de l'or étant supposé celui de 1 à 15 7/10, les deux prix donnés par les Rois et les Paralipomenes, différeraient donc entre eux comme 1 diffère de 94 2/10.

D'après le ch. 5, v. 50 (v. 16 dans le grec et le latin), du 3o livre des Rois, Salomon établit trois mille trois cents chefs pour présider à des travaux relatifs à la construction du temple. D'après le ch. 2, v. 1 et 17 (v. 2 et 18 dans le grec et le latin), du 2o livre des Paralipomènes, il en établit trois mille six cents (1).

D'après le ch. 9, v. 28, du 3o livre des Rois, la flotte de Salomon lui rapporte d'Ophir quatre cent vingt talents d'or.

(1) Le grec donne trois mille six cents dans les deux passages.

D'après le ch. 8, v. 18, du 2e livre des Paralipomènes, elle lui en rapporte quatre cent cinquante (1).

D'après le ch. 15, v. 2, du 3e livre des Rois, Abia, fils et successeur de Roboam, roi de Juda, avait eu pour mère Maacha, fille d'Abessalom. D'après le ch. 15, v. 1 et 2, du 2e livre des Paralipomènes, il avait eu pour mère Michaia, fille d'Uriel. Ce n'est pas tout. L'auteur du 2o livre des Paralipomènes ne contredit pas seulement l'auteur du 5o livre des Rois, mais il se contredit lui-même; car, au ch. 11, v. 20 et 22, il avait dit aussi qu'Abia avait eu pour mère Maacha, fille d'Absalom.

D'après le ch. 15, v. 33, du 3o livre des Rois, Baasa, roi d'Israël, monta sur le trône la troisième année du règne d'Asa, roi de Juda, et d'après le ch. 16, v. 6 et 8, du même livre, il mourut la vingt-sixième année du règne de ce même Asa, et fut remplacé par son fils Ela. Mais nous voyons, au 2e livre des Paralipomenes, ch. 19, v. 19, et ch. 16, v. 1, Baasa venir combattre Asa la trente-sixième année du règne de ce dernier : d'où il suit que Baasa faisait encore la guerre en personne dix ans après sa mort.

D'après le ch. 8, v. 26, du 4o livre des Rois, Ochozias, fils de Joram, roi de Juda, monta sur le trône à vingt-deux ans. D'après le ch. 22, v. 2, du 2o livre des Paralipomènes au contraire, il avait quarante-deux ans quand il commença de régner. Mais voici le plus curieux. Non content de se mettre en contradiction avec le 4o livre des Rois, l'auteur du 2o livre des Paralipomènes se met en contradiction avec lui-même, et cela à la distance du dernier verset d'un chapitre aux deux pre

(1) Le grec donne également quatre cent cinquante au 2e livre des Paralipomènes; mais au 3e livre des Rois il ne donne que cent vingt.

miers versets du chapitre suivant. Le verset 20 et dernier du ch. 21 répète ce qui avait été dit déjà au v. 5 du même chapitre, que Joram était monté sur le trône à trente-deux ans et qu'il en avait régné huit, d'où il suit qu'il était mort à quarante ans. Or, d'après les deux premiers versets du ch. 22, son fils Ochozias, qui lui succéda immédiatement, avait alors quarantedeux ans. Il résulte de là que le fils avait deux ans de plus que le père. Le grec n'a pas ces contradictions; mais il en a une autre. Au 4o livre des Rois, il fait monter Ochozias sur le trône à l'âge de vingt-deux ans, et au 2o livre des Paralipomènes, il le fait régner à vingt ans.

D'après le chapitre 24, verset 8, du 4o livre des Rois, Joachin, roi de Juda, monta sur le trône à l'âge de dix-huit ans, et il régna trois mois. D'après le chapitre 36, verset 9, du 2o livre des Paralipomènes, il arriva à la royauté âgé de huit ans seulement, et il régna trois mois et dix jours.

Voilà d'assez graves contradictions. Des commentateurs, à bout d'expédients, disent que la diversité des leçons et la méprise des copistes sont cause de ces variations. Telle est en particulier la réponse de l'abbé Guédier de St-Aubin, à propos de la contradiction signalée plus haut, entre la relation du 5o livre des Rois et celle du 2o livre des Paralipomènes relativement à la mère d'Abia (1). Nous prenons acte de cet aveu. Il s'ensuit évidemment que l'homme peut changer et corrompre l'œuvre de l'Esprit-Saint qui, selon la doctrine chrétienne, a dicté également toutes les parties de la Bible. Mais l'Esprit-Saint, en supposant

(1) Histoire sainte, tome III, 2e note de la page 404, Paris, 1741. Voir aussi la réponse de l'abbée Guénée, Lettres de quelques juifs, tome III, pages 350 et suivantes, Paris, 1781.

qu'il ait recours à des intermédiaires pour manifester sa pensée et sa volonté, doit-il permettre qu'ils corrompent son œuvre, et s'il permet qu'ils la corrompent, peut-on dire qu'elle est encore son œuvre? Si une fois vous accordez qu'elle peut être altérée sur un point, qui assurera qu'elle ne l'a pas été aussi sur celui-ci, et puis sur cet autre? En disant que vos auteurs sacrés sont inspirés par la Divinité, vous êtes obligés de convenir que les copistes et les traducteurs ne le sont pas (1). Mais cela est pour nous absolument comme s'ils ne l'étaient ni les uns ni les autres, puisque l'œuvre des auteurs sacrés ne nous est pas présentée en original, sans ratures ni variantes, et marquée de leur sceau, mais ne nous est transmise et notifiée que par la voie des copistes. Vous avouez qu'il y a dans les livres saints des choses qui sont de l'homme et non pas de Dieu. S'il en est ainsi, qui fera le départ de ce qui revient à Dieu et de ce qui revient à l'homme? Et d'ailleurs ne déclarez-vous pas en principe qu'on ne peut rien changer, rien ajouter, rien corriger à votre texte de la Bible sans être anathème? Je reviendrai sur cette question lorsque j'aurai à examiner, dans la seconde section, les nombreuses et bien autrement graves contradictions des Évangiles.

(1) Tout le monde sait parfaitement la différence qu'il y a entre les auteurs " sacrés et ceux qui les ont traduits; on sait que les premiers étaient inspirés, " et que les autres ne l'étaient pas..... J'ai déjà fait voir que la multitude "des manuscrits devenait une source d'erreurs par l'inadvertance des copistes." (Essai sur l'Écriture sainte par l'abbé du Contant de la Molette, ch. 3, § 6, et ch. 6, § 3, Paris, 1775.)

§ 1er.

CHAPITRE IX.

ESDRAS, TOBIE, JUDITH, ESTHER ET JOB.

LES ROIS DE PERSE, CYRUS, DARIUS ET ARTAXERXĖS
FONT PROFESSION DE JUDAISME.

Au livre 1er d'Esdras, ch. 1, v. 2, on fait dire à Cyrus qu'il a reçu de Dieu la mission de lui construire un temple à Jérusalem. C'est la répétition de ce qui venait d'être dit au dernier verset des Paralipomenes. Darius, au chapitre 6, verset 10-12, et Artaxerxès, au chapitre 7, verset 26, se font les exécuteurs des ordres donnés à cet effet par Cyrus; ils menacent de la mort, de l'exil, de l'amende ou de la prison ceux qui oseraient y contrevenir; Artaxerxès, v. 20-23, va jusqu'à mettre ses finances à la pleine disposition des Juifs. On ne peut pas dire que ces trois rois de Perse prétendaient simplement faire acte de tolérance religieuse pour une nation réduite en esclavage : parler et agir comme ils le font ici, c'était faire abjuration publique de leur religion et profession solennelle de judaïsme; car ils appellent le Dieu des Juifs le Dieu du ciel, Cyrus dit avoir

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