Obrazy na stronie
PDF
ePub

époque de l'année qu'au solstice d'été. Ceux donc qui pensent que les dix degrés dont Isaïe offre de faire avancer ou rétrograder l'ombre d'un cadran solaire, placé à Jérusalem, correspondent à dix heures de même espèce que les nôtres, ne s'aperçoivent pas que les données mêmes de cette merveille se contredisent entre elles. Mais je le répète, le narrateur sacré, en gardant le silence sur le nombre des degrés de l'horloge solaire d'Achaz, ne nous oblige point à ajouter au miracle cet ornement dont il se passe du reste fort bien. Au chapitre 38 d'Isaïe, il n'est pas dit comme au chapitre 20 du 4me livre des Rois, que le prophète donna à Ézéchias le choix de voir avancer ou rétrograder l'ombre de dix degrés, mais seulement que l'ombre rétrograda de ce nombre de degrés. Cette version évite l'énorme difficulté dont je viens de parler. Le Maistre de Sacy était de ceux qui pensent que les lignes de l'horloge d'Achaz indiquaient les périodes de temps que nous appelons des heures. Il semble donc avoir cherché à ruser avec ses lecteurs, en ajournant au chapitre 38 d'Isaïe la réflexion suivante, qu'il devait naturellement placer au chapitre 20 du 4me livre des Rois, où, d'après l'ordre de succession établi par son église entre les divers livres de la Bible, figure pour la première fois le miracle en question : « Ainsi ce jour aura « été plus long de dix heures que les autres jours, si la << rétrogradation du soleil s'est faite en un instant. Que si << elle s'est faite successivement, ce jour aura eu vingt heures « de plus que les autres (1).

[ocr errors]

Le roi de Babylone envoie des présents à Ézéchias, v. 12-19,

(1) La sainte Bible, note sur le v. 8 du ch. 38 d'Isaïe, tome II, Paris,

en le félicitant sur son rétablissement et peut-être aussi sur ce qu'il est assez heureux (ne serait-ce pas plutôt assez malheureux qu'il faudrait dire?) pour connaître d'avance l'époque précise de sa mort, époque que la Providence, dans sa bonté, a cachée aux autres hommes. Le roi fait à ses hôtes les honneurs de son palais et leur montre complaisamment tout ce qu'il possède de beau et de précieux. C'était une faiblesse, très commune aux enfants et aux rois: c'était même, si l'on veut, une maladresse; mais ce n'était pas un crime. Cependant le prophète Isaïe vient lui annoncer que tous ses trésors lui seront enlevés, et que ses enfants mêmes seront eunuques dans lė palais du roi de Babylone; de quoi Ézéchias le remercie comme d'une bonne nouvelle, v. 19. Des interprètes ont vu dans cette réponse du roi une formule de résignation et non de contentement. J'admettrais cela rigoureusement sans les paroles qui suivent, et qui expriment un motif de satisfaction personnelle et nullement de résignation : « Pourvu que la paix « et la stabilité règnent pendant ma vie (1). » Cela semble dire « Pourvu que les désastres qui me sont annoncés ne « m'atteignent pas dans ma personne, s'ils ne regardent que

Lauteur de la Vulgate, qui avait אם־שלום ואסת יהיה ביסי (1)

T

"

traduit ces mots par Sit pax et veritas in diebus meis, s'est tenu plus près du sens véritable en traduisant ainsi le texte presque identique d'Isaïe, ch. 39, V. 8 : "Fiat tantùm pax et veritas in diebus meis. Ce tantùm laisse au moins en évidence les sentiments égoïstes d'Ezéchias. La Bible polyglotte a rétabli ce mot dans le v. 19 du ch. 20 des Rois (tome II, Paris, 1629). Je ferai enfin observer que l'expression no signifie également veritas et stàbilitas, mais que, d'après le sens général de ces deux passages, elle devait y être rendue par stabilitas.

<< mon peuple et mes enfants, je n'en demande pas davan«<tage. » Je ne sais si c'est parler en homme pieux; mais assurément ce n'est parler ni en bon roi ni en bon père.

§ 12.

· DÉCOUVERTE D'UN LIVRE DE LA LOI. JOSIAS MASSACRE LES PRÊTRES DE BAAL.

Josias, roi de Juda, est un des princes les plus agréables à Jéhovah, ch. 22, v. 2, et ch. 25, v. 25. On comprend cette faveur spéciale, quand on le voit massacrer tous les prêtres de Baal, du soleil et de la lune, etc., qui se trouvaient non seulement dans son royaume, mais encore dans celui de Samarie, ch. 23, v. 5, 19 et 20. Il va même, v. 16, jusqu'à exercer sa fureur sur des ossements qu'il fait exhumer à cet effet acte abominable, qui depuis a été plus d'une fois invoqué pour justifier des condamnations et des excommunications prononcées contre des morts. Voici quelle fut l'occasion de ce massacre et de ces odieuses exhumations. Le grandprêtre Helcias, en faisant exécuter des travaux de restauration du temple, découvre un livre de la loi, et l'envoie au roi comme un objet de grande curiosité. Celui-ci, en ayant pris connaissance, déchire ses vêtements et consulte la prophétesse Holda. Effrayé de la réponse qu'il reçoit, il donne lecture du livre découvert par Helcias au peuple assemblé dans le temple, et qui partageant sans doute sa surprise et son effroi, promet d'observer la loi de Jéhovah, ch. 22, v. 5-20,

[ocr errors]

et ch. 25, v. 1-4. On ne conçoit assurément rien d'aussi étonnant que cet étonnement même du roi et de son peuple, et l'on se demande quelle était donc la religion des Juifs avant cette découverte du livre de la loi, et sur quels monuments elle se fondait. Que penserions-nous d'un historien qui nous dirait qu'en l'année 1000 de l'ère chrétienne, par exemple, le pape Sylvestre II trouva dans un vieux bahut d'une église de Rome un exemplaire des Évangiles, et que la lecture qu'il en prit d'abord et qu'il en fit ensuite donner aux fidèles leur causa à tous la plus vive sensation, absolument comme aurait fait la lecture d'un livre entièrement inconnu aux chrétiens d'alors? Mais il y a plus le Deuteronome, ch. 17, v. 18 et 19, prescrivait que chaque roi, en montant sur le trône, se pourvût d'un exemplaire de la loi et en fit sa lecture assidue; et d'après le ch. 31, v. 10-15 (voir aussi Esdras, livre 2, ch. 8), à la fête des Tabernacles, qui durait sept jours, on devait donner au peuple assemblé lecture de la loi. En se plaçant au point de vue de la réalité de l'histoire religieuse des Juifs, comment donc supposer qu'au temps du roi Josias, il n'existait parmi eux aucun exemplaire du livre sacré, c'est à dire du code primitif, du monument principal de leur religion? Et en admettant qu'ils n'eussent plus connaissance de cette religion que par la simple tradition orale, transmise par les prêtres, comment admettre que cette connaissance s'éloignât tellement de la religion établie par Moyse, que la découverte et la lecture d'un exemplaire de la loi dût leur causer une aussi grande surprise que le fait supposer le récit de l'historien sacré? Le Maistre de Sacy a cru faire disparaître l'étrangeté de ce récit en prétendant que le livre trouvé par Helcias était l'original même écrit de la main de Moyse, et que ce fut là ce qui causa la stupéfaction du roi et

« mon peuple et mes enfants, je n'en demande pas davan<tage.» Je ne sais si c'est parler en homme pieux; mais assurément ce n'est parler ni en bon roi ni en bon père.

[blocks in formation]

DÉCOUVERTE D'UN LIVRE DE LA LOI. JOSIAS MASSACRE
LES PRÊTRES DE BAAL.

Josias, roi de Juda, est un des princes les plus agréables à Jéhovah, ch. 22, v. 2, et ch. 23, v. 25. On comprend cette faveur spéciale, quand on le voit massacrer tous les prêtres de Baal, du soleil et de la lune, etc., qui se trouvaient non seulement dans son royaume, mais encore dans celui de Samarie, ch. 25, v. 5, 19 et 20. Il va même, v. 16, jusqu'à exercer sa fureur sur des ossements qu'il fait exhumer à cet effet acte abominable, qui depuis a été plus d'une fois invoqué pour justifier des condamnations et des excommunications prononcées contre des morts. Voici quelle fut l'occasion de ce massacre et de ces odieuses exhumations. Le grandprêtre Helcias, en faisant exécuter des travaux de restauration du temple, découvre un livre de la loi, et l'envoie au roi comme un objet de grande curiosité. Celui-ci, en ayant pris connaissance, déchire ses vêtements et consulte la prophétesse Holda. Effrayé de la réponse qu'il reçoit, il donne lecture du livre découvert par Helcias au peuple assemblé dans le temple, et qui partageant sans doute sa surprise et son effroi, promet d'observer la loi de Jéhovah, ch. 22, v. 3-20,

« PoprzedniaDalej »