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ERRATA DU TOME II.

Le lecteur est prié de corriger les erreurs typographiques, indiquées dans cet errata, avant d'entreprendre la lecture du volume.

Page 79, ligne 4, au lieu de te, lisez tu.

Page 83, ligne 19, au lieu de introduit, lisez introduite.
Page 118, note, ligne 2, au lieu de et, lisez ed.

Page 119, note, ligne 26, au lieu de ninyo,

.סעדנת lisez

Page 210, ligne 15, au lieu de préjugées, lisez préjugés.
Page 279, note, ligne 6, au lieu de carnem, lisez carmen.
Page 286, note, ligne 1, au lieu de έtápačev, lisez étáp¤§EV.

Page 380, ligne 21, au lieu de v. 19, lisez v. 9.

Page 381, 1re ligne du § 15, au lieu de chapitre 9, lisez chapitre 19.

Page 445, note, ligne 7, au lieu de ópópwvvov, lisez óμópwvov.

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CHAPITRE II.

EXODE.

ORDRE D'EXTERMINATION, ATTRIBUÉ A UN PHARAON.
LE MENSONGE RÉCOMPENSÉ.

Ch. 1er, v. 7-22, un nouveau Pharaon règne sur l'Égypte. Effrayé de voir les descendants de Jacob se multiplier, et non content de les opprimer, il ordonne à deux sages-femmes israélites, lorsqu'elles seront appelées pour accoucher les femmes de leur race, de tuer tous les enfants mâles qui viendront à naître. Les tyrans ne sont pas aussi maladroits dans le choix des instruments de leur cruauté; ils savent trouver des moyens plus expéditifs et plus sûrs d'arriver à leurs fins. Imaginez en effet que les sages-femmes se fussent mises à tuer les enfants mâles des femmes qu'elles accouchaient. N'est-il pas évident qu'après deux ou trois de ces abominables infanticides, en admettant même qu'elles les eussent commis impunément, les Israélites ne les eussent plus appelées, et

T. II.

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que dès lors le projet du Pharaon, d'arrêter par cette voie la multiplication des Hébreux, ne pouvait pas aboutir? Aussi, comme on s'y attend bien, les sages-femmes n'exécutent-elles pas l'ordre sanguinaire qu'elles ont reçu. Le Roi leur ayant reproché de conserver les enfants mâles des Hébreux, elles répondent que les femmes israélites ne ressemblent pas aux Égyptiennes, qu'elles sont robustes (1) et accouchent toujours avant l'arrivée de l'accoucheuse. Mais alors la fonction de sage-femme eût été sans objet et par conséquent n'eût pas existé chez les Hébreux, ce qui est contradictoire avec le début du récit. Le mensonge des sages-femmes était dicté sans doute par la peur d'encourir les effets de la colère du Roi. Mais ce n'en était pas moins un mensonge, c'est-à-dire une chose mauvaise de sa nature. Quand on excuserait leur frayeur, on n'excuserait pas pour cela le mensonge qu'elle leur suggère, encore moins pourrait-on le convertir en bonne action. Ce qui eût été bien, c'eût été qu'elles répondissent qu'elles n'avaient pas dû se charger du rôle criminel qui leur avait été assigné. Lorsqu'un tyran nous ordonne de faire le mal, notre devoir, en lui désobéissant, est de subir toutes les conséquences de notre désobéissance, et non pas de le tromper pour nous soustraire à ces conséquences. Je conviens que le courage nécessaire dans une pareille situation est difficile et qu'il n'est pas donné à tous d'en faire preuve. Si, en nous parlant de ces sages-femmes qui, s'abstenant de commettre

(1) v. 19. Saint Jérôme a rendu très inexactement

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l'adjectif par cette périphrase obstetricandi habent scientiam. Les Sep

T

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les crimes qu'on attendait d'elles, manquent du courage nécessaire pour refuser directement une pareille mission et pour recueillir tout le mérite de leur abstention, le narrateur sacré nous laissait au moins libres de supposer qu'il n'approuve pas leur mensonge! Mais il n'en est pas ainsi. Non seulement il ne les blâme point, mais il les approuve en nous disant, v. 20 et 21, que Dieu leur fit du bien et qu'il leur édifia des maisons. De quoi Dieu les récompensa-t-il donc? Ce ne pouvait pas être de ce qu'elles s'abstinrent de tuer des enfants : il n'y a point de mérite à n'être pas assassin; c'est là un fait purement négatif et dans lequel on ne peut rien trouver de positivement digne de récompense. Ce n'était pas non plus du courage, qu'elles n'eurent point, de répondre au despote, à leurs risques et périls et comme c'était leur devoir, qu'elles refusaient d'exécuter ses ordres exécrables. Reste donc comme la seule chose dont Dieu ait pu les récompenser, le mensonge par lequel elles trompèrent le Pharaon, en lui faisant croire qu'elles étaient disposées à commettre les actes odieux qu'il leur avait demandés, et que cette disposition criminelle ne manquait son but que par des circonstances indépendantes de leur volonté. Ces leçons de dissimulation porteront leurs fruits naturels dans l'esprit de ceux qui attribueront une origine divine aux livres où elles sont consignées. Sans parler des doctrines de certains casuistes, relatives à la justification des moyens par l'intention, voici un jurisconsulte chrétien, qui, dans un livre dédié à un grave magistrat, à un premier président du parlement de Paris, après avoir tracé les règles à suivre dans l'instruction des procès de sorcellerie, et conseillé expressément l'emploi de divers moyens mensongers, cite l'exemple des sages-femmes d'Égypte et de la

courtisane Rahab, qui, dit-il, reçurent loyer de Dieu pour avoir menti (1).

Le Pharaon, mal secondé, comme il aurait dû s'y attendre, par les femmes israélites, et avisant enfin à des moyens un peu moins éloignés du but qu'on lui a supposé d'abord, charge ses propres sujets de précipiter dans le fleuve tous les enfants máles qui viendraient à naître (2). C'est dans cette circonstance critique que naît le libérateur de la race de Jacob. Tout le monde connaît la charmante légende du chapitre 2, v. 1-10, qui a fourni aux arts de si gracieux sujets, et relative à l'exposition de Moyse enfant sur le Nil et à son adoption par la fille même du Pharaon : c'est assurément ce qu'il y a de mieux et de plus intéressant dans son histoire.

$ 2. MOYSE, LÉGISLATEUR RELIGIEUX.

Devenu grand, Moyse débute dans sa vie publique par un crime, v. 11 et 12. Il aperçoit un Égyptien frappant un Israélite. S'il se contentait de défendre son compatriote, il n'y aurait rien que de louable dans ce fait, en supposant toutefois qu'il l'accomplit par un mouvement spontané de généreuse indignation, sans intention de meurtre et sans acte de brutalité pire que celui qu'il avait pour but de réprimer. Mais les

(1) Bodin, De la Démonomanie des sorciers, 4 livre, ch. 1er, Paris, 1580. (2) Parmi les Hébreux sans doute, quoique l'ordre d'extermination soit conçu en termes généraux, qui semblent atteindre tous les garçons qui viendront au monde.

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