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dise Ce n'est pas là mon ouvrage, ce n'est pas là ma ressemblance "?

Vous apportez à ses pieds un visage autre que celui que vous en aviez reçu; (vous en serez sévèrement châtiées)".

Sont-ce là des réflexions indifférentes pour des servantes du Seigneur? Ne sont-elles pas bien faites pour occuper leurs pensées, et pour exciter en elles les plus vives craintes? Que les femmes mariées apprécient de leur côté la complaisance avec laquelle elles s'étudient à flatter les goûts de leurs maris par les recherches de leur parure; si le désir de leur plaire est une excuse suffisante, et si leurs maris ne deviennent pas les complices de leur faute par le consentement qu'ils y donnent.

Quant aux vierges, objet spécial de ce traité, celles qui ont recours à ces manoeuvres, loin de les compter au nombre des vierges, j'opine qu'on doit les écarter soigneusement du troupeau, comme des brebis malades dont le contact ne manquerait pas d'être pernicieux à celles qui sont saines. Puisque nous nous occupons ici de la cause de la pudeur, indiquons tout ce qui lui est opposé, pour apprendre à l'éviter. Passerai-je sous silence des désordres qui, à force d'être communs, semblent avoir acquis un droit de pres

a Le texte ajoute:Vous avez souillé votre corps par des drogues étrangères; vous l'avez altéré par de fausses couleurs. Tertullien et saint Jérôme adressent les mêmes reproches aux dames de leur temps.

Littéralement : Vous ne pourrez voir Dieu, puisque vous n'avez plus les yeux que Dieu vous avait donnés, mais que vous les avez échangés contre ceux que le démon vous a faits. C'est lui que vous avez écouté; vous avez pris modèle sur les yeux rouges et peints du serpent. Parées des livrées de votre ennemi, vous serez brûlées avec lui.

cription? Il en est qui ne se font pas scrupule d'assister à des noces : là, on les voit s'associer à la licence des convives, se mêler à d'indécentes conversations, écouter et répondre des choses que la bienséance ne permet ni d'exprimer ni d'entendre, se mettre en spectacle, tenir tête à des propos immodestes, à des orgies où l'on fait assaut de libertinage, où l'on donne carrière aux passions, où l'épouse apprend à devenir infidèle et l'époux à être entreprenant! Que vient faire à ces assemblées profanes cette vierge, qui sans doute n'y cherche pas un époux ? quel plaisir peut-elle goûter dans un lieu où tout est si peu en harmonie avec sa profession et ses pensées? qu'y apprend-on ? qu'y voit-on? Combien une telle compagnie la rejette loin de sa sainte institution! Elle y était entrée pure: peut-être elle en sortira coupable; elle a beau rester vierge d'esprit et d'intention : ce qu'elle a vu, ce qu'elle a entendu, ce qu'elle-même a pu dire a nécessairement altéré les dispositions qu'elle y avait apportées. Que penser de celles qui se rendent aux bains publics, où elles se rencontrent pêle-mêle avec des hommes, exposées à voir et à montrer des nudités dont s'offensent la pudeur et la bienséance? Objets d'une curiosité licencieuse, peuvent-elles se défendre des coupables impressions qu'elles produisent? N'est-ce pas là provoquer et encourager de criminels désirs, de nature à compromettre et leur honneur et leur propre réputation? Vous me répondrez que c'est l'intention qui fait tout; que, quant à vous, vous n'y êtes que pour y prendre un bain de santé ou de propreté : vaine excuse qui n'absout pas du réproche d'une indiscrétion coupable. Vous vous abusez ce bain, loin de vous laver, vous souille; loin de vous purifier, il vous cor

rompt. Vous n'arrêtez sur personne d'impudiques regards, mais vous en êtes l'objet; indifférente sur ce qui se passe sous vos yeux, vous ne l'êtes pas aux yeux de ceux qui vous y voient; et le plaisir impur que vous leur donnez fait votre péché,

Vous faites de ce bain un rendez-vous de spectacle, et plus obscène encore que le théâtre même. Là on dépouille toute honte; on quitte à la fois et son vêtement et les derniers restes de la pudeur, et la virginité est soumise à un examen inquisiteur. Réfléchissez maintenant si, quand vous êtes habillée, vous pouvez répondre de votre innocence dans la compagnie des hommes, vous qui osez vous montrer nue à des yeux qui ne demandent qu'à se repaître d'aspects. impurs.

Voilà la source de tant de naufrages que l'Église déplore tous les jours; de ces bruits déshonorants. qui circulent sur le compte de nos vierges, et flétrissent la gloire de la modestie et de la chasteté chrétiennes. Voilà comme le démon réussit par ses perfides manœuvres à perdre les âmes. Avec une mise plus élégante, avec le désir de l'indépendance, nos vierges ne le sont plus que de nom; corrompues sans. presque s'en douter, veuves sans avoir eu d'époux, infidèles à l'alliance qu'elles avaient contractée avec Jésus-Christ. Autant étaient magnifiques les récompenses qui leur étaient destinécs, autant seront rigoureux les châtiments qu'elles auront à subir. Écoutez-moi donc, ô vierges, comme votre père, prêtez l'oreille à des conseils dictés par l'expérience et la crainte des dangers que vous avez à courir, par l'af-. fectueux intérêt que je porte au salut de vos âmes. Soyez telles qu'il a plu au Seigneur de vous faire; respectez son ouvrage; conservez-le sans altération,

dans son intégrité; épargnez à vos oreilles, à vos bras, à votre cou ces futiles ornements qui les déchirent, les emprisonnent ou les accablent. Laissez à vos pieds la liberté de leurs mouvements, à vos cheveux leur couleur naturelle, à vos yeux l'honneur de mériter de voir Dieu. Quand vous allez au bain, que ce soit pour n'y rencontrer que des personnes de même sexe, les seules dont la compagnie ne blesse pas votre innocence. Loin de vous ces divertissements, l'écueil des mœurs, que l'Évangile réprouve, tels que noces, festins, réunions du monde que l'on n'approche pas sans danger. Fière du nom de vierge que vous portez, en possession de triompher de la chair et du siècle, montrez votre force en dédaignant la recherche des habits et des parures. On dégénère de soi-même, lorsque, vainqueur d'ennemis puissants, on ne sait pas résister à de moindres. La voie est étroite qui conduit à la vie1; on ne marche à la gloire que par un sentier dur et escarpé; c'est celui-là qui est frayé par les martyrs, par les vierges, par les justes. Évitez les chemins larges et spacieux; les agréments qui s'y rencontrent donnent la mort. C'est là que le démon est posté; il vous rit pour vous tromper, il vous attire et vous caresse, mais pour vous perdre.

Après les martyrs, ce sont les vierges qui tiennent le second rang. Si les premiers reçoivent, aux termes de la parabole, cent pour un 2, les vierges soixante. Les martyrs ne s'occupent guère de leur chair ni du siècle : la lutte qu'ils ont à soutenir est dure, laborieuse; elle ne l'est pas moins pour les vierges qui, bien que dans un rang inférieur, aspirent à d'assez magnifiques récompenses, et doivent faire preuve du

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même courage. Il en coûte pour gravir les hauteurs: et s'élever jusqu'à la cime des montagnes. Que de sueurs! que de pénibles efforts! Que sera-ce donc pour monter au ciel? Mais pour qui envisage le terme du voyage, les difficultés de la route s'affaiblissent. Le prix offert à la persévérance, c'est l'immortalité, c'est la vie éternelle au sein du royaume de Dieu lui-même qui nous en a donné la promesse. Continuez, ô vierges, de marcher dans la voie que vous avez embrassée; réservez-vous pour vos futures destinées. Une grande récompense vous attend, la récompense promise à la vertu, promise surtout à la chasteté. Voulez-vous savoir de quels maux elle vous affranchit, et quels avantages elle vous procure dès la vie présente? Je multiplierai, a dit le Seigneur à la première femme, vos chagrins et vos angoisses; vous enfanterez dans la douleur; vous serez sous la puissance de votre mari, et il vous dominera1. Cette sentence ne vous atteint point. Vous n'avez point à craindre, ni les dangers de l'enfantement, ni les peines de la maternité, ni la domination d'un mari; vous avez pour époux Jésus-Christ, et celui-là vous tient lieu de tous les hommes. Point entre vous de ces différences qui séparent les conditions humaines. Les enfants du siècle, vous dit Jésus-Christ, engendrent et sont engendrés; mais ceux qui seront jugés dignes du siècle à venir et de la résurrection des morts ne se marieront point, car ils ne pourront plus mourir; parce qu'étant ressuscités ils seront semblables aux anges et aux enfants de Dieu 2. Vous êtes sur la terre ce que les autres ne doivent être que dans le ciel. Avant que de ressusciter, vous jouissez de la gloire de la ré

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