ENCYCLOPÉDIE OU NOUVELLE SÉRIE DE DICTIONNAIRES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE, OFFRANT, EN FRANÇAIS ET PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE CES DICTIONNAIRES SONT CEUX : DE BIOGRAPHIE CHRÉTIENNE ET ANTI-CHRÉTIENNE, - - - -- DES PERSECUTIONS, - - DE BOTANIQUE id., DE STATISTIQUE id, — - - - D'ÉDUCATION, DES INVENTIONS ET DÉCOUVERTES, D'ETHNOGRAPHIE, DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. SOUSCRIPTEUR A TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER. TOME VINGT-DEUXIÈME. DICTIONNAIRE DE PATROLOGIE. 4 VOL. PRIX: 28 FRANCS. - TOME TROISIÈME. S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR, 1854 DE PATROLOGIE OU RÉPERTOIRE HISTORIQUE, BIBLIOGRAPHIQUE, ANALYTIQUE ET CRITIQUE DES SAINTS PERES, DES DOCTEURS ET DE TOUS LES AUTRES ÉCRIVAINS Contenant, par ordre alphabétique, avec la Biographie des Auteurs, L'ANALYSE RAISONNÉE LEUES OEUVRES DOGMATIQUES, MORALES, DISCIPLINAIRES, ASCÉTIQUES, ORATOIRES ET LITTÉRAIRES LA NOMENCLATURE DE LEURS ÉCRITS perdus, LA DISCUSSION DE LEURS ÉCRITS DOUTEUX ET SUPPOSÉS, LE JUGEMENT MOTIVÉ DES Plus sages critiques des divers pays et des divers tEMPS OUVRAGE POUVANT SERVIR D'INTRODUCTION AU COURS COMPLET DE PATROLOGLE, PAR L'ABBÉ A. SEVESTRE, du diocèse de Chartres. PUBLIÉE PAR M. L'ABBÉ Migne, ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ, DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ M. J.-P. MIGNE. EDITEUR, DICTIONNAIRE DE PATROLOGIE. H HAIMIN, avant de se faire moine à SaintVaast d'Arras, avait été disciple d'Alcuin, soit à Tours, soit à l'école du palais. Depuis il fut élevé au sacerdoce et chargé de la garde de l'église de son monastère. Il y enseigna aussi les belles-lettres et y forma plusieurs disciples, entre autre Miion, qui se rendit célèbre par ses poésies, et qui lui dédia la Vie de saint Amand. Valère André fixe la mort d'Haimin à l'an 834, époque qu'il peut avoir découverte dans quelque monument de l'abbaye d'Arras; mais les continuateurs de Bollandus la reculent de quelques années, sous prétexte que l'ouvrage de Milon dont nous venons de parler porte l'approbation d'Hincmar de Reims, qui ne fut sacré qu'en 845; mais ne peut-on pas dire que cette approbation est postérieure de onze ans à la première publication de cette Vie, ce qui permet d'en fixer la dédicace et la mort d'Haimin à l'an 834? On a de lui une relation des miracles opérés à Arras par l'intercession de saint Vaast, pendant qu'il y exerçait les fonctions. de gardien de l'église ou sacristain. Il n'y rend compte que de ceux qui sont arrivés sous ses yeux, ou qu'il avait appris des personnes mêmes qui en avaient été favorisées, ce qui donne à son récit une grande autorité. Autant qu'on en peut juger par la fin de l'ouvrage, qui manque de conclusion, on voit qu'il se proposait de le continuer à mesure que de nouveaux faits viendraient lui en fournir la matière. Les Bollandistes ont publié ce travail à la suite des Actes du saint, dans leur grande collection. Du temps de Valère André, la relation d'Haimin se lisait à l'office de la cathédrale d'Arras, pendant tout le cours de l'octave de saint Vaast. Nous devons aux mêmes éditeurs un discours qu'Haimin prononça le jour de la fête du saint, à l'occasion de deux enfants, l'un aveugle et l'autre boitenx, qui avaient été guéris miraculeusement. Cette pièce fait juger que son auteur avait du savoir et de la piété. Nous avons encore d'Haimin une lettre de remerciement à Milon, qui lui avait dédié son poëme de la Vie de saint Amand. Il s'y qualifie le plus petit des serDICTIONN. DE PATROLOGIE. III. viteurs de Jésus-Christ, et relève ce poëme par de grands éloges. HAIMON d'HALBERSTADT, l'un des savants du Ix siècle qui ont le plus travaillé sur l'Ecriture sainte, vint au monde avec une ardeur singulière et comme instinctive pour l'étude. On ignore le pays qui lui donna naissance, mais on ne doute point qu'il ne soit d'origine française, quoique plusieurs critiques aient essayé d'en faire honneur à l'Angleterre. Dès sa première jeunesse, il embrassa la vie monastique à Fulde, où il fit ses études avec Raban. De Fulde ils passèrent à Tours, en 802, attirés par la grande réputation d'Alcuin; ils firent l'un et l'autre de rapides progrès dans les sciences divines et humaines, et joignirent à l'étude de l'Ecriture et des Pères celle de la philosophie et des arts libéraux. Raban lui rappelle toutes ces particularités dans la préface d'un de ses livres, qu'il lui dédia lorsqu'il fut devenu évêque. De retour à Fulde, Haimon fut chargé de la continuation des Annales ou traditions de ce monastère. Il passa ensuite à la dignité de modérateur des écoles, et on lui donna pour collègue le célèbre Loup, depuis abbé de Ferrières. Héric, moine de Saint-Germain d'Auxerre, qui les avait eus pour maîtres tous les deux, dit qu'ils avaient leurs heures réglées, Loup, pour enseigner les belles lettres, Haimon, pour donner des leçons de théologie, et qu'ils excellaient l'un et l'autre dans leur genre. Haimon est placé au nombre des abbés d'Hirsfeld, mais il est dificile de dire à quelle époque il exerça certe charge; puisque, dès l'an 831, elle était remplie par Hun, qui ne la quitta qu'en 846, et que, d'un autre côté, il fut élu évêque d'Halberstad! au commencement de 841, à la place de Thialgrim, mort le 8 février de la même année. A la nouvelle de son élévation, Raban lui donna des avis sur la conduite qu'il devait tenir dans l'épiscopat, et lui recommanda entre autres choses de ne point s'im miscer dans les affaires séculières. Haimon, en effet, se montra docile à suivre ces co:seils. Comme la plupart des évêques de son temps, on ne le vit paraître ni à la cour, ni 1. |