Obrazy na stronie
PDF
ePub

entendu le renoncement des parfaits à leur intérét propre, et le sacrifice absolu de ce même intérêt dans les grandes épreuves de la vie intérieure. La seconde roule sur la nature de la charité, que l'Instruction pastorale sembloit mal expliquer, et confondre avec l'amour d'espérance. La troisième a pour objet le désintéressement de la charité (n. 1 et 2), le désespoir apparent des ames peinées (n. 3), la mercenarité des justes imparfaits (n. 4, 5, 6, 7), et la nature de la contemplation (n. 8). Ces trois premières Lettres furent imprimées au mois de février 1698 (1); elles furent bientôt après suivies d'une quatrième sur la nature de la charité, en réponse à une Addition faite à l'Instruction pas torale, dans la nouvelle édition, publiée vers la fin du mois de janvier précédent (2). Nous avons sous les yeux deux éditions des quatre Lettres, l'une in-8°, et l'autre in-12, toutes deux sans date et sans nom de ville ni de libraire, aussi bien que la plupart des ouvrages suivans.

XV. Responsio ducis archiepiscopi Cameracensis, ad epistolam Parisiensis archiepiscopi (3). L'archevêque de Paris publia au mois de

(1) Lettres de Fénélon à l'abbé de Chanterac, des 4 et 20 février 1698.

(2) Lettres de Fénélon à l'abbé de Chanterac, des 5 et 18 mars 1698. Lettre de l'archevêque de Paris à l'abbé Bossuet, du 26 jan ;

vier 1698. OEuvr. de Boss. tom. XxLI, p. 35.

(3) Histoire de Fénelon, liv. m, n. 41 et 55, tom. II. — Fénelon, par le P. de Querbeuf, p. 412.

Vie de

mai 1698 (1) une lettre en réponse aux quatre précédentes de l'archevêque de Cambrai. Il y traitoit brièvement l'article de la doctrine; mais, en revanche, il s'étendoit fort au long sur les procédés, c'est-à-dire, sur tout ce qui s'étoit passé entre les prélats, depuis l'origine de la controverse, sur l'estime de Fénélon pour madame Guyon, sur la signature des Articles d'Issy, le refus d'approuver l'Instruction de Bossuet sur les Etats d'oraison, les circonstances qui avoient précédé la publication du livre des Maximes, et les éclats qui avoient eu lieu depuis. On pense bien que tous ces faits étoient présentés sous un jour très-peu favorable à l'archevêque de Cambrai. Aussi s'empressa-t-il de composer une Réponse dans laquelle il se justifioit sur tous les points en question, et montroit son adversaire en opposition avec lui-même, sur plusieurs articles essentiels.

Cette Réponse, rédigée en français dans les premiers jours du mois de juin 1698, alloit être livrée à l'impression, lorsqu'un sentiment de délicatesse, bien digne de la belle ame de Fénélon, le détermina tout-à-coup à en suspendre la publication (2). Les préventions qu'on avoit données au Roi contre lui s'étoient étendues jusque sur ses amis, et en avoient déjà fait renvoyer plusieurs

(1) Lettre de Fénélon à l'abbé de Chanterac, du 30 mai 1698. Nous avons placé cette Réponse de l'archevêque de Paris à la suite des lettres de Fénélon.

(2) Lettres de Fénélon à l'abbé de Chanterac, des 13, 20 et 27 juin 1698.

[ocr errors][merged small]

de la Cour. On lui manda que « le reste ne tenoit plus qu'à un cheveu, et que c'étoit les perdre >> que de continuer à écrire publiquement contre » M. de Paris. » Il n'en fallut pas davantage pour l'obliger à tenir sa Réponse secrète, quoiqu'elle parût absolument nécessaire pour rétablir son honneur grièvement compromis par la lettre de l'archevêque de Paris. Cependant, pour éclairer autant qu'il seroit nécessaire le Pape et les cardinaux, dans une discussion si importante, il se détermina, vers la fin de juin, à faire imprimer sa Réponse, en latin seulement, pour l'envoyer à l'abbé de Chanterac, avec l'injonction expresse de ne la montrer aux examinateurs que dans le cas d'une absolue nécessité, et après leur avoir représenté le danger que pourroit avoir la divul gation (1). Bien plus, il en fit peu de temps après retirer même à Rome tous les exemplaires, soit pour ménager l'archevêque de Paris, qui paroissoit disposé à une réconciliation, soit parce que les principaux faits étoient suffisamment éclaircis dans la Réponse à la Relation de Bossuet sur le Quiétisme (2).

Cette conduite si noble de l'archevêque de Cambrai a rendu extrêmement rare sa Réponse latine à l'archevêque de Paris. Nos recherches pour nous en procurer un exemplaire imprimé

(1) Lettres à l'abbé de Chanterac, des 20 et 27 juin, et du 5 juillet 1698.

(2) Lettres à l'abbé de Chanterac, des a et 7 août, et du 12 septembre 1698.

Dans le quatrième, Bossuet expose le véritable sens des passages de l'Ecriture que l'archevêque de Cambrai alléguoit sur le même sujet. Enfin, dans le cinquième, il donne des principes pour l'intelligence des Pères, des scolastiques et des auteurs spirituels sur cette matière.

La Préface sur l'Instruction pastorale de l'archevêque de Cambrai est partagée en deux parties. Dans la première, Bossuet montre que l'Instruction pastorale ne justifie pas le livre des Maximes, parce que le mot d'intérêt propre, sur lequel roulent toutes les difficultés, est pris en deux sens différens dans ces deux ouvrages. L'objet de la seconde partie est de montrer que l'Instruction pastorale, séparée même du livre des Maximes, est censurable à cause des erreurs qu'elle renferme, et principalement à cause de la nouvelle explication que l'auteur y donne de l'intérêt propre dont les parfaits sont exempts.

pu

Pour répondre à ces divers Ecrits, Fénélon blia successivement, pendant les mois d'avril et de mai 1698 (1), cinq lettres différentes. Il se propose dans la première de montrer l'accord du livre des Maximes avec l'Instruction pastorale sur le désintéressement des parfaits. Il justifie dans la seconde la doctrine de l'Instruction pastorale sur le même sujet. La troisième a pour objet la nature de la charité, et la doctrine du livre des Maximes

(1) Lettre à l'abbé de Chanterac, des 9 et 16 avril, et du 2 mai 1698.

sur la contemplation. La quatrième est une réponse à quelques difficultés relatives à la matière des trois lettres précédentes. Enfin, dans la cinquième, l'auteur examine et discute les passages de saint François de Sales qu'on l'accusoit d'avoir falsifiés ou pris à contresens, pour appuyer son explication du désintéressement (1).

XVII. Lettres de M. l'archevêque duc de Cambrai, pour servir de réponse à celle de M. l'évéque de Meaux (2).

Les quatre premières lettres dont nous venons de parler furent bientôt suivies (3) d'une Réponse dans laquelle Bossuet confirmoit la doctrine de ses divers Ecrits. A cette Réponse, l'archevêque de Cambrai opposa trois nouvelles lettres, dont la première a principalement pour objet le renoncement des parfaits à leur intérêt propre; la seconde traite du désespoir apparent des ames peinées, et du désir de la béatitude, que Bossuet

(1) L'Histoire de Fénelon, par M. le cardinal de Bausset, et la Réponse de Bossuet ne supposent que quatre lettres. C'est que Fénélon n'en publia effectivement que quatre au mois d'avril : la cinquième parut séparément au mois de mai. Le P. de Querbeuf en parle dans la Vie de Fénelon, et Bossuet lui-même la suppose dans quelques écrits postérieurs, et particulièrement dans la Rela tion sur le Quiétisme : sect. vii, n. 3: tom. xxxix, p. 624.

(2) Histoire de Fénelon, liv. 111, n. 44, 45, 46, tom. 11. — Histoire de Bossuet, liv. x, n. 16: tom. III. — Vie de Fénelon, par le P. de Querbeuf, p. 389, etc.

[ocr errors]

- Lettre de l'abbé

(3) Cette Réponse parut au mois de mai 1698. Ledieu à l'abbé Bossuet, du 19 mai 1698: Lettre de Bossuet à son neveu, du 25 mai 1698: tom. XLI, p. 223, 229.

« PoprzedniaDalej »