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CHAPITRE III.

Énumération des idées absolues.

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Caractère de cette énumération.

De l'idée de cause absolue. L'antécédent chronologique de l'idée de cause absolue est la conscience de notre causalité finie et contingente. De l'objet de l'idée de cause absolue. Il est identique avec l'objet de l'idée d'être absolu, toute substance étant cause de même que toute cause est substance. Les idées de cause et de substance séparées l'une de l'autre sont des idées abstraites. La causalité est l'essence même de l'être infini.

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Toute causalité dérive de la causalité absolue. - De la réalité des

causes secondes. Les causes secondes ne sont ni indépendantes ni purement occasionnelles. Identité de l'idée de cause avec

l'idée d'être infini.

L'idée de l'infini existe incontestablement dans l'intelligence humaine, et elle a pour objet immédiat l'être infini. Nous voulons prouver que toutes les idées de la raison se ramènent à cette idée de l'infini, et que toutes ont également pour objet immédiat l'être infini. Passons donc en revue toutes les idées qui portent le caractère de l'absolu, et montrons qu'en effet elles sont toutes des faces diverses de l'idée de l'infini, des intuitions de l'essence et des attributs de l'être infini. Mais d'abord, quelles sont ces idées qui portent le caractère de l'absolu, et quel en est le nombre? Quelle est la liste sur laquelle nous devons entreprendre ce travail de réduction? Comment nous

jours l'être infini que nous apercevons et affirmons sous une face ou sous une autre, toutes les fois que nous apercevons et affirmons la cause infinie, le temps et l'espace infinis, l'ordre absolu, la beauté, la justice absolues, toutes les fois enfin que quelque chose de nécessaire, d'absolu, d'infini, se révèle à notre intelligence. L'infini est donc le principe et le fondement de toutes nos pensées. Quiconque ne remonte pas à ce monde de l'infini et de l'absolu, principe du monde du fini et du contingent en fait de réalité, ne découvre que des ombres, et en fait de lois que des rapports arbitraires de succession entre les choses. Toute philosophie qui s'enferme obstinément dans le monde du fini, et par lui prétend expliquer toutes choses, ne peut rien expliquer et ne mérite pas le nom de philosophie. Elle ressemble à ce philosophe indien qui croyait expliquer comment la terre se tient suspendue dans l'espace en la faisant reposer sur le dos d'un éléphant gigantesque, et l'éléphant à son tour sur le dos d'une tortue.

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CHAPITRE III.

Énumération des idées absolues.

Caractère de cette énumération.

De l'idée de cause absolue. — L'antécédent chronologique de l'idée de cause absolue est la conscience de notre causalité finie et contingente. De l'objet de l'idée de cause absolue. - Il est identique avec l'objet de l'idée d'être absolu, toute substance étant cause de même que toute cause est substance. Les idées de cause et de substance séparées l'une de l'autre sont des idées abstraites. La causalité est l'essence même de l'être infini. Toute causalité dérive de la causalité absolue. — De la réalité des causes secondes.

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Les causes secondes ne sont ni indépendantes ni purement occasionnelles. Identité de l'idée de cause avec

l'idée d'être infini.

L'idée de l'infini existe incontestablement dans l'intelligence humaine, et elle a pour objet immédiat l'être infini. Nous voulons prouver que toutes les idées de la raison se ramènent à cette idée de l'infini, et que toutes ont également pour objet immédiat l'être infini. Passons donc en revue toutes les idées qui portent le caractère de l'absolu, et montrons qu'en effet elles sont toutes des faces diverses de l'idée de l'infini, des intuitions de l'essence et des attributs de l'être infini. Mais d'abord, quelles sont ces idées qui portent le caractère de l'absolu, et quel en est le nombre? Quelle est la liste sur laquelle nous devons entreprendre ce travail de réduction? Comment nous

assurerons-nous qu'elle est complète, et qu'aucune de ces idées, omise dans notre examen, ne viendra s'élever ensuite contre la légitimité de notre conclusion?

Allons au-devant des objections en déterminant le caractère de la liste des idées de la raison que nous passerons successivement en revue. Cette liste n'a et ne peut avoir aucune prétention systématique. Toute notre prétention systématique est dans la réduction des idées qu'elle contiendra à une seule idée, l'idée de l'infini; ce sera seulement une liste provisoire, sur laquelle, en dernière analyse, l'idée de l'infini devra seule demeurer. Il ne faut donc pas lui attribuer une valeur définitive et une importance systématique, que nous ne lui donnons pas et ne pouvons lui donner; et si par hasard elle était démontrée inexacte et incomplète, on ne serait pas en droit d'en conclure la fausseté de la théorie que nous allons exposer. Pour prouver la fausseté de cette théorie, il ne suffirait pas de signaler quelques omissions dans cette liste, il faudrait prouver encore que parmi ces idées omises, il en est une seule qui porte le caractère de l'absolu, et cependant soit irréductible à l'idée de l'infini.

Les idées de cause, d'espace, de temps,

d'ordre, de bien, de beau, telles sont les idées absolues dont nous voulons démontrer l'identité avec l'idée de l'être infini; telles sont les seules idées absolues sur lesquelles il importe de faire cette démonstration, parce que toutes les autres y rentrent, et rentrent en conséquence par là même dans l'idée de l'infini. Peut-être à la première vue nous reprochera-t-on d'omettre dans cette énumération les idées absolues du vrai et de l'unité. Mais qu'est-ce que l'idée du vrai absolu? Ce n'est pas une idée spéciale; elle n'exprime pas une affirmation particulière de la raison, elle exprime un caractère général de toutes ses affirmations; soit que la raison affirme l'être, soit qu'elle affirme une cause absolue, soit qu'elle affirme le temps et l'espace ou le bien, etc., elle affirme ce qui est vrai, ce qui est vrai d'une manière absolue. Il n'est donc pas besoin de considérer à part l'idée du vrai absolu et de la soumettre à un examen particulier. Quant à l'idée de l'unité absolue opposée à l'idée de la multiplicité, elle se confond trop évidemment avec l'idée d'être absolu pour qu'il soit besoin d'établir leur identité par une démonstration spéciale. Qui dit l'être infini dit l'être un par excellence. Il est contradictoire de supposer l'existence de deux êtres infinis. Deux êtres infinis se limiteraient, et en conséquence détruiraient récipro

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