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Depuis cette lettre, il nous a été donné de déposer nos hommages aux pieds du Père commun des fidèles, et nous avons reçu de sa paternelle bonté des paroles encourageantes qui ne s'effaceront jamais de notre cœur. Elles seront pour nous un puissant motif de poursuivre avec une ardeur nouvelle l'œuvre que Dieu nous a permis de commencer.

Nous espérons que la Bibliothèque Dominicaine va prendre d'heureux développements. Nous ne serons plus seul à y travailler. Les religieux de l'Ordre préparent déjà plusieurs volumes pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Malgré la lenteur de nos publications et le silence de la presse religieuse, la Bibliothèque Domini– caine s'est promptement répandue en France. Les OEuvres du bienheureux Suso, surtout, ont été particulièrement goûtées. Cette doctrine substantielle, cachée sous ces formes poétiques, a été comprise par beaucoup plus de personnes qu'on ne devait l'espérer à une époque où tant de chrétiens s'endorment dans la routine d'une dévotion stérile. Les paroles tendres et passionnées du bienheureux Suso ont

provoqué dans bien des âmes les joies de l'innocence

ou les larmes du repentir.

Nous savons cependant que quelques ecclésiastiques ont critiqué ce livre aimé des saints et béni de l'Eglise. Nous ne discuterons pas avec eux. Les meilleures choses peuvent sans doute ne pas convenir à tout le monde, et il faut ménager quelquefois à la faiblesse de nos yeux les rayons de la lumière.

Nous n'avons rien négligé pour rendre cette édition plus fidèle et plus complète que la première. Nous l'avons entièrement revue sur le texte italien, et nous y avons ajouté quelques fragments publiés par les Bollandistes, et un sermon conservé dans les OEuvres de Tauler. Nous donnons aussi la traduction de l'Office de l'éternelle Sagesse, que plusieurs personnes pieuses nous ont demandée.

Le REVEREND PERE LACORDAIRE a bien voulu nous adresser l'approbation suivante :

A M. ETIENNE CARTIER.

MONSIEUR,

J'ai appris avec une joie sensible que vous vous proposiez de publier, sous le titre de Bibliothèque Dominicaine, une collection contenant la vie des principaux saints de l'ordre des Frères Prêcheurs, et une traduction de leurs ouvrages les plus importants. Je m'en réjouis pour l'Église en général, parce que ces vies et ces écrits sont une partie de sa gloire; et pour mon Ordre en particulier, parce que vous ferez revivre ainsi les services qu'il a rendus, et que vous les perpétuerez en les rajeunissant. Nous-mêmes, enfants de cette milice, nous avons besoin d'en mieux connaître le passé; nous l'étudierons, guidés par vous, et nous y puiserons sans doute une nouvelle ardeur pour suivre de loin les traces de nos pères. Nul plus que vous, Monsieur, par votre foi profonde, par votre connaissance dans l'art humain et l'art divin, par votre dévouement à notre Ordre, dont vous nous avez

donné tant de preuves depuis de longues années, n'était capable d'entreprendre une œuvre aussi considérable et qui exige dans son auteur tant de mérites divers.

J'ose vous prédire un succès consolant de vos travaux. Les vies de nos saints et leurs ouvrages n'ont jamais paru dans la langue française sous une forme qui en fit sentir la beauté, si ce n'est dans ces derniers temps, par. quelques rares essais, dont vous serez, je n'en doute pas, l'heureux continuateur. Vous achèverez l'édifice que des mains amies ont déjà commencé, et vous aurez ainsi l'honneur d'apporter une pierre au rétablissement d'un Ordre qui penchait vers sa ruine, mais que Dieu, dans sa miséricorde, semble appeler de toutes parts à de nouvelles destinées.

Je vous donne done, Monsieur, autant qu'il dépend de moi, comme provincial de l'Ordre pour la France et la Belgique, une entière approbation, et je prie Dieu, de qui tout succès dépend, d'ajouter à vos talents et à vos vertus de chrétien, les années dont vous avez besoin pour accomplir votre pieuse pensée.

FR.-HENRI-DOMINIQUE LACORDAIRE,

Prov. des Frères-Prêcheurs.

Paris, ce 20 novembre 1851.

AVANT-PROPOS

Instaurare omnia in Christo.

Pourquoi cette publication au milieu des préoccupations qui nous assiégent? Est-ce l'heure des pieux récits et des méditations saintes, et ne fallaitil pas attendre le retour des esprits à la paix, pour commencer cette Bibliothèque Dominicaine?

Nous n'ignorons pas ce qui se passe, et rien de ce qui intéresse notre pays ne nous est indifférent; nous aimons d'un même cœur Dieu, l'Église et la France, et toute notre ambition est de les servir dans un même dévouement. Oui, nous vivons au jour le jour, entre la destruction du Passé et les obscurités de l'Avenir. Les partis campent sur des ruines et les augmentent en se les disputant. Les révolutions qui

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