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affectent un air d'enjoûment, et se parent de quelques fleurs. « Et contrà, tennes, acuti, omnia do«centes, et dilucidiora, non ampliora facientes, « subtili quâdam et pressâ oratione limati, in « eodemque genere alii callidi, sed impoliti, et « consultò rudium similes et imperitorum; alii in « eadem jejunitate concinniores, id est faceti, flo« rentes etiam et leviter ornati. » (Cic. Orat.)

« Le troisième n'a ni la force et l'élévation du premier, ni la subtilité du second; il participe de l'un et de l'autre; et, d'un cours uni et soutenu, il coule sans rien avoir qui le distingue que la facilité et que l'égalité; seulement, çà et là, il se permet quelques reliefs dans l'expression et la pensée, dont il se fait de légers ornemens. «Est << autem quidam interjectus, inter hos medius, et

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quasi temperatus, nec acumine posteriorum, « nec fulmine utens superiorum, in neutro excel« lens, utriusque particeps.... isque uno tenore, « ut aiunt, in dicendo fluit, nihil afferens præter « facilitatem et æquabilitatem.... omnemque ora« tionem, ornamentis modicis verborum sententiarumque distinguit.» (Cic. Orat.)

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«Le premier de ces trois genres était celui de Démosthènes; il a été souvent celui de Cicéron; il est celui de Bossuet.

<< Écoutons Longin parlant de Démosthènes. Après lui avoir reproché ses défauts, comme d'être mauvais plaisant, de ne pas bien peindre les mœurs, de n'être point étendu dans son style (ce qui n'est

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pas un vice dans un fort raisonneur), d'avoir quelque chose de dur (ce qui, dans Démosthènes comme dans Bossuet, tient peut-être au caractère d'une expression brusque et forte), de n'avoir ni pompe ni ostentation (ce qui est un éloge plutôt qu'une critique); « Démosthènes, ajoute Longin, « ayant ramassé en soi toutes les qualités d'un «< orateur véritablement né pour le sublime, et « entièrement perfectionné par l'étude, ce ton de « majesté et de grandeur, ces mouvemens animés, « cette fertilité, cette adresse, cette promptitude, et «< ce qu'on doit surtout estimer en lui, cette véhé« mence, dont jamais personne n'a su approcher; << par toutes ces grandes qualités, que je regarde << en effet comme autant de rares présens qu'il << avait reçu des dieux, et qu'il ne m'est pas permis d'appeler des qualités humaines, il a effacé tout « ce qu'il y a eu d'orateurs célèbres dans tous les siècles, les laissant comme abattus et éblouis, pour «< ainsi dire, de ses tonnerres et de ses éclairs.... >> Et certainement il est plus aisé d'envisager fixement, et les yeux ouverts, les foudres qui tombent du ciel, que de n'être point ému des violentes passions qui règnent en foule dans ses ouvrages.

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« C'est là, dans son plus haut degré, le sublime de l'éloquence; étonner, enlever, transporter l'âme des auditeurs, les ébranler, les terrasser, ou par des coups imprévus et soudains, ou par la force et la rapidité d'une impulsion qui va croissant, jusqu'à cette impétuosité entraînante à la

quelle rien ne résiste; bouleverser l'entendement, dominer, maîtriser la volonté, contraindre l'inclination, la passion même, la gourmander, si j'ose le dire, et tour à tour la forcer d'obéir au frein ou à l'éperon, comme un cheval fougueux que dompterait un maître habile; voilà les fonctions du sublime. Il sera aisé de le reconnaître partout où il se trouvera, même inculte, agreste, sauvage: asperá, tristi, horridá oratione.

<< Lamotte en définissant le sublime, y a demandé de l'élégance et de la précision. Le sage Rollin a très-bien observé que l'élégance y est inutile, quelquefois nuisible; et que la précision, nécessaire à un mot sublime, est absolument le contraire de ces beaux développemens d'où résulte la sublimité d'un discours. Il n'y a point d'élégance dans le fiat lux ; il n'y a point de précision, comme l'entend Lamotte, dans la dernière partie de la Milonienne. >>

LANGUE ANGLAISE,

Tome I, page 184.

Il est assez curieux de placer à côté de l'éloge que fait Blair de l'abondance, de la richesse et de l'harmonie de sa langue, la critique qu'en fait Laharpe, qui lui reproche, au contraire, son extrême pauvreté, et la dureté et la bizarrerie de sa pro

nonciation.

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L'anglais, qui serait presque à moitié fran

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«<çais, si son inconcevable prononciation ne le séparait de toutes les langues du monde, et ne rendait applicable à son langage le vers que Virgile appliquait autrefois à sa position géographique:

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Et penitùs tote divisos orbe, Britannos.

Les Bretons séparés du reste de la terre.

L'anglais est encore plus chargé que nous d'auxiliaires, de particules, d'articles et de pro«noms. Il conjugue encore bien moins que nous; << ses modes sont infiniment bornés. Il n'a point de temps conditionnel. Il ne saurait dire, je fe<< rais, j'irais, etc. Il faut alors qu'il mette au<< devant du verbe un signe qui réponde à l'un de «< ces quatre mots, je voudrais, je devrais, je pour« rais ou j'aurais à. On ne peut nier que ces signes, répétés sans cesse, et sujets même à l'équivoque, «< ne soient d'une pauvreté déplorable, et ne res<< semblent à la barbarie. Mais ce qui, pour tout « autre que les Anglais, porte bien évidemment «< ce caractère, c'est le vice capital de leur pronon

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ciation, qui semble heurter les principes de l'ar<< ticulation humaine. Celle-ci doit toujours tendre « à décider, à fixer la nature des sons, et c'est l'objet et l'invention des voyelles, qui ne sau<< raient jamais frapper trop distinctement l'oreille. << Mais que dire d'une langue chez qui les voyelles «< même, qui sont les élémens de toute prononcia<< tion, sont si souvent indéterminées, chez qui << tant de syllabes sont à moitié brisées entre les

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<< dents, ou viennent mourir en sifflant sur le bord « des lèvres ? L'Anglais, dit Voltaire, gagne deux << heures par jour sur nous, en mangeant la moitié des mots. Je ne crois pas que les Anglais fassent grand cas de ces reproches, parce qu'une langue <<< est toujours assez bonne pour ceux qui la par<< lent depuis leur enfance; mais aussi vous trou« verez mille Anglais qui parlent passablement « français, sur un Français en état de parler bien anglais; et cette disproportion, entre deux peu« ples liés aujourd'hui par un commerce si continu « et si rapproché, a certainement pour cause principale l'étrange bizarrerie de la prononciation.

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« Au reste, malgré l'indécision de leurs voyelles * et l'entassement de leurs consonnes, ils préten<< dent bien avoir leur harmonie tout comme d'au« tres; et il faut les en croire, pourvu qu'ils nous « accordent, à leur tour, que cette harmonie n'existe que pour eux. Ils ont d'ailleurs des avantages qu'on ne peut, ce me semble, leur contester. << L'inversion est permise à leur poésie, à peu près « au même degré qu'à celle des Italiens, c'est-àdire, beaucoup moins qu'aux Latins et aux « Grecs. Leurs constructions et leurs formes poétiques sont plus hardies et plus maniables que << les nôtres. Ils peuvent employer la rime ou s'en << passer, et hasarder beaucoup plus que nous dans « la création des termes nouveaux. Pope est celui qui a donné à leurs vers le plus de précision, et « Milton le plus d'énergie.»

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