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Le régal fut fort honnête ;
Rien ne manquait au festin,
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train.

A la porte de la salle

Ils entendirent du bruit :
Le rat de ville détalle:

Son camarade le suit.

Le bruit cesse ; on se retire:
Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire:

Achevons tout notre rôt.

C'est assez, dit le rustique : Demain vous viendrez chez moi.

Ce n'est pas que je me pique

De tous vos festins de roi :

Mais rien ne vient m'interrompre ;

Je mange tout à loisir.

Adieu donc. Fi du plaisir

Que la crainte peut corrompre !

Very modestly there they regaled;

There was nothing that lacked at the treat, Till footsteps approaching prevailed

To disturb them half-way in their meat.

At the door of the room where they sat
A noise was by each of them heard;
Packs up and goes off the town rat,
To follow his comrade preferred.

No noise! the disturber retires,
The rats both directly back run;

The town rat expresses desires

To finish the food they'd begun.

"Enough!" country rat now exclaimed,
"To-morrow you come home to me!

It is not that I'm one who blames
Such fine royal banquets to see;

"But nothing can me interrupt;

I eat all I want at my leisure.
Good-bye, then! (don't think me abrupt)

But a fig for your fear-ridden pleasure!"

Fable 10.-Le Loup et l'Agneau.

La raison du plus fort est toujours la meilleure. Nous l'allons montrer tout-à-l'heure.

Un agneau se désalterait

Dans le courant d'une onde pure.

Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait.

Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage? Dit cet animal plein de rage:

Tu seras châtié de ta témérité.

Sire, répond l'agneau, que votre majesté

Ne se mette pas en colère,

Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant

Dans le courant,

Plus de vingt pas au-dessous d'elle; Et que, par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson.

Tu la troubles! reprit cette bête cruelle;

Fable 10.-The Wolf and the Lamb.

THE reason of the strongest is the best :
The fable which now follows is the test.

A lamb his thirst was quenching

In a pure and flowing stream.
A hungry wolf to the same spot,
One of a most adventurous lot,
With an empty stomach came.

"How comes my drinking place disturbed?”
With fury cried the beast;

66 Thy rashness surely must be curbed

With punishment, at least!"

"Sire, be not angry!" said the trembling lamb,

"But let your majesty consider first

That, while I quench my thirst,

The spot whereon your majesty doth stand,

Is, on the other hand,

Fust twenty paces higher than where I am!
And therefore, to disturb, as you must see,
Your drinking is impossible for me."

Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né?

Reprit l'agneau; je tette encore ma mère.
Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens;
Car vous ne m'épargnez guère,

Vous, vos bergers et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts

Le loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

Fable 11.-L'Homme et son Image.

Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde.
Il accusait toujours le miroir d'être faux,

Vivant plus que content dans une erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux

Présentait partout à ses yeux

Les conseillers muets dont se servent nos dames: Miroir dans le logis, miroir chez les marchands,

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