Le régal fut fort honnête ; A la porte de la salle Ils entendirent du bruit : Son camarade le suit. Le bruit cesse ; on se retire: Achevons tout notre rôt. C'est assez, dit le rustique : Demain vous viendrez chez moi. Ce n'est pas que je me pique De tous vos festins de roi : Mais rien ne vient m'interrompre ; Je mange tout à loisir. Adieu donc. Fi du plaisir Que la crainte peut corrompre ! Very modestly there they regaled; There was nothing that lacked at the treat, Till footsteps approaching prevailed To disturb them half-way in their meat. At the door of the room where they sat No noise! the disturber retires, The town rat expresses desires To finish the food they'd begun. "Enough!" country rat now exclaimed, It is not that I'm one who blames "But nothing can me interrupt; I eat all I want at my leisure. But a fig for your fear-ridden pleasure!" Fable 10.-Le Loup et l'Agneau. La raison du plus fort est toujours la meilleure. Nous l'allons montrer tout-à-l'heure. Un agneau se désalterait Dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage? Dit cet animal plein de rage: Tu seras châtié de ta témérité. Sire, répond l'agneau, que votre majesté Ne se mette pas en colère, Mais plutôt qu'elle considère Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'elle; Et que, par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. Tu la troubles! reprit cette bête cruelle; Fable 10.-The Wolf and the Lamb. THE reason of the strongest is the best : A lamb his thirst was quenching In a pure and flowing stream. "How comes my drinking place disturbed?” 66 Thy rashness surely must be curbed With punishment, at least!" "Sire, be not angry!" said the trembling lamb, "But let your majesty consider first That, while I quench my thirst, The spot whereon your majesty doth stand, Is, on the other hand, Fust twenty paces higher than where I am! Et je sais que de moi tu médis l'an passé. Reprit l'agneau; je tette encore ma mère. Vous, vos bergers et vos chiens. Le loup l'emporte, et puis le mange, Fable 11.-L'Homme et son Image. Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux Vivant plus que content dans une erreur profonde. Présentait partout à ses yeux Les conseillers muets dont se servent nos dames: Miroir dans le logis, miroir chez les marchands, |