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A part quelques renseignements tirés des découvertes de ces dernières années, cette notice historique est un abrégé de ce que nous avons donné, en 1894. dans une étude sur un Bon Pasteur et un Ambon (Fribourg. Impr. cathol.) de nos anciennes basiliques.

Après avoir, dans le cours et à la fin de ce travail. montré les grandes lignes des trésors archéologiques renfermés dans ce sol sacré qui fut le reliquaire des Martyrs thébéens, nous faisions un appel pressant pour y commencer des fouilles.

Des témoignages de hautes et précieuses sympathies nous sont arrivés de divers côtés.

Les premiers encouragements nous sont venus de l'Université de Fribourg. Mais nous devons particulièrement aux vastes connaissances et au dévouement de M. Jules Michel, ingénieur en chef des chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée, la réalisation de nos désirs.

Un traité, que nous avons étudié ensemble, lui a servi de jalons pour arriver, avec les restes des anciens bâtiments (Planche I), à tracer un plan des dernières basiliques. Dès ce moment, l'œuvre des fouilles nous fut

commune.

C'est d'après ce plan que, sans ressources, sans autres ouvriers que nos élèves en théologie, enthousiasmés par nos projets, nous nous sommes mis à l'œuvre.

Le 12 juillet 1896, dans un article donné dans les journaux catholiques de la Suisse romande. nous exposions nos vues et nos espérances. Nous disions, en finissant cet article : « L'emplacement des anciennes basiliques de Saint-Maurice d'Agaune va devenir, au point de vue des fouilles archéologiques, un des points les plus importants de la Suisse. »

Guidés par notre ami, M. Jules Michel, le 14 juillet 1896 nous commencions les fouilles. Dès les premiers jours.

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nous avons pu constater que nos espérances n'étaient pas trompées. Des ampoules se multipliaient sur nos mains meurtries. Mais l'importance des découvertes nous faisait passer à travers toutes les difficultés.

Sur notre demande, les heureux succès de ces fouilles furent exposés. avec une spéciale compétence, par M. Jules Michel, le 1er septembre 1896, à la réunion de la Société générale d'histoire suisse. à Sion: et, le 2 septembre, au Congrès des Sociétés savantes de la Savoie, à Evian.

Nous avions publié au fur et à mesure, dans les journaux catholiques de la Suisse romande, les importantes inscriptions mises au jour. Une notice avec planches explicatives fut donnée au mois de décembre 1896 dans l'Anzeiger de Zurich. (Indicateur d'antiquités suisses.)

Mais la principale exposition faite jusqu'à ce jour sur nos fouilles se trouve dans le volume que la Société helvétique de Saint-Maurice vient de publier sous le titre : Mélanges d'histoire et d'archéologie. (Fribourg. 1897, Imprimerie de l'Euvre de Saint-Paul.)

Dans ses réunions, la Société avait préparé ces fouilles. Il était juste qu'elle donnât, la première, un travail d'ensemble sur les résultats des travaux de la première année. Cette étude, ainsi que les planches qui l'accompagnent, sont dues à la plume de M. Jules Michel.

Le gouvernement et le grand Conseil du Valais, applaudissant à nos découvertes, sont venus nous offrir un subside annuel de 500 francs.

Nous étions moins misérables; et les fouilles, interrompues en automne 1896, purent ainsi être reprises en décembre de la même année. Après avoir mis au jour le pavé qui se trouvait le long du rocher, au Nord-Est, nous y trouvions une base de colonne romaine 1.

Planche I, à droite, en avant du grand arbre, le long du rocher.

Mais nous poursuivions l'idée de la découverte de la grotte qui, à l'époque des invasions des Sarrasins, avait été creusée dans le roc vif, pour mettre en sûreté le Trésor de la basilique.

En 940, une horde de ces barbares avait ravagé SaintMaurice et brùlé le monastère. Sur ses ruines fumantes. lorsque les pillards eurent disparu, on vit venir, presque en même temps, les chanoines dispersés et saint Udalrich, évêque d'Augsbourg.

Le roi de Bourgogne, abbé commendataire de SaintMaurice, avait promis au saint évêque de lui donner le corps d'un martyr thébéen. On ouvrit donc la porte dissimulée qui donnait dans la chapelle du Trésor, creusée dans le rocher 1.

C'est dans cette grotte, forteresse des saints, qu'il reçut. dans la jubilation, plusieurs reliques des martyrs thébéens.

C'est aussi pour découvrir cette chapelle que nous avons ordonné à l'ouvrier de fouiller près de la base d'une colonne romaine, placée là, probablement au XVIe siècle. Mais voilà que bientôt nous sommes arrêtés dans nos travaux par une heureuse surprise un groupe monuments funéraires.

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de

« Qui (canonici) hilaritatis ejus dulcedinem et sanctitatis religionem persentientes, ne delectabili desiderio privatus abiret, aperta collationis Sanctorum spelunca in scopulo exciso, plurima parte reliquiarum lætificaverunt. » Bolland. Acta SS., 4 Julii, tome II, page 113. Baronius, An. Christi 940: « Conflagratum Monasterium Agaunense, sanctus Udalricus visitat. » L'auteur des Actes se sert du mot Spelunca in scopulo exciso. Le même mot est employé dans les Itinéraires des pèlerins allemands, à Rome, pour designer les Catacombes: Spelunca ubi S. Hilarius, etc.; de Rossi, Roma soterranea, t. I, p. 176.

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PLANCHE V.

Groupe de tombeaux. Pierre tombale de saint Vultchaire.

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