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II

La décoration extérieure du clocher.

La face principale au nord-est (côté de la ville) et les deux faces latérales présentent exactement le même mode de décoration: à partir du niveau du premier étage (17m,70 au-dessus du parvis), la construction est faite en matériaux de moindres dimensions que dans la partie inférieure. Il n'y a nulle part de pierres d'appareil, Trois bandes murales, deux aux angles et une plus étroite au milieu, divisent chaque face en deux parties. La saillie de ces bandes sur le nu du mur est de 0,08, et elles sont raccordées au niveau de chacun des étages supérieurs par des arcatures formées de quatre petits arcs en plein cintre, de Om,75 à 0m,80 de diamètre. Suivant le mode habituel aux architectes lombards, les arcs extrêmes se raccordent tangentiellement avec les bandes murales et ont la même saillie qu'elles sur le nu du mur.

Les arcatures ne sont pas accompagnées d'une corniche, mais d'un simple bandeau plat, dans lequel apparait en creux un filet avec dents de scie, grossièrement accusées par la disposition des petits matériaux qui y ont été employés. Les arcatures et les modillons plats. qui leur servent de retombée ont été exécutés en tuf.

Les arêtes verticales de la tour, du côté de la ville, présentent deux retraites ou angles rentrants de 0m,15 à Om 20 de profondeur, qui se prolongent d'une manière uniforme et sans interruption depuis le premier étage jusqu'au couronnement de la tour. Cette disposition avait sans doute pour but de donner plus d'élégance à la fa

çade principale, en diminuant la largeur des bandes murales. M. Blavignac a cru y reconnaître de minces colonnes, très longues par rapport à leur diamètre, et sur son dessin il a figuré des bases et des chapiteaux qui, en réalité, n'existent pas1.

Ces minces colonnes, occupant la place des arêtes verticales sur les façades des clochers, ont été en usage dans l'Ile de France dès la fin du XIe siècle, comme on le voit, par exemple, à Nesles-la-Vallée; au XIIe siècle, c'est un mode de décoration fréquemment employé; mais à l'époque de la construction de la tour de SaintMaurice, dans un pays où les matériaux se prêtaient peu à la sculpture, on ne l'avait sans doute point encore mis en pratique.

La quatrième face, celle qui regarde la cour intérieure du Martolet, et contre laquelle devait s'appuyer la nef centrale de l'église, n'a reçu les bandes murales et les arcatures lombardes que sur les deux derniers étages, les seuls qui fussent sans doute visibles au-dessus des combles 3.

III

Les ouvertures des étages au-dessus du porche.

Sur les faces latérales, il n'y a d'ouverture ni au premier ni au second étage.

Le troisième étage était éclairé par deux fenêtres géminées, dont les cintres, tangents aux pieds-droits exté

1 Histoire de l'architecture sacrée, p. 276.

2 Voir Viollet-le-Duc : Dictionnaire d'architecture, t. III, pages 340 et suivantes.

3 Voir Planche II.

rieurs, venaient retomber sur des tronçons de colonnes antiques, sans bases, avec quelques curieux spécimens de chapiteaux.

Par suite de circonstances sur lesquelles nous aurons à revenir plus tard, les fenêtres voisines des angles du clocher ont été murées du côté de l'Abbaye et quelquesuns des chapiteaux ont été remplacés par des blocs de pierre calcaire noire du pays.

Au quatrième étage, sur les deux faces, on retrouve la même disposition des fenêtres géminées, dont l'ouverture du côté des angles de la tour a été murée, comme à l'étage inférieur, du côté de l'Abbaye.

Du côté de la ville, il y avait deux ouvertures au premier étage au-dessus du porche, mais on ne les voit plus, depuis qu'un prolongement de l'église, exécuté en 1892, est venu s'appuyer contre la base du clocher1.

Au second étage, deux fenêtres étroites sont percées dans deux arcades aveugles en plein cintre, dont les naissances reposent sur deux colonnettes d'origine romaine colonnettes trop courtes, d'ailleurs, pour leur destination, car la base est à 0m,60 au-dessus du seuil de l'arcade. Une des quatre colonnettes a disparu. Entre ces deux arcades une petite lucarne oblique vient affleurer la bande murale; elle éclaire une niche pratiquée dans le mur de la salle et dans l'axe de l'édifice.

Au troisième et au quatrième étage, on voit deux ouvertures géminées, en plein cintre. Des tronçons de colonnes antiques, dont aucune n'a de base, reçoivent au milieu de ces ouvertures la retombée des arcs, exécutés en petits matériaux, sans archivoltes et sans aucun essai de décoration. Toutes ces ouvertures, sauf les deux fe

1 Le dessin donné par Blavignac dans son Histoire de l'architecture sacrée conservera le souvenir de la disposition de ces ouvertures.

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Base de la tour du côté de la cour du Martolet

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