Sainte-Beuve, Dieu en est le principal acteur. A ce propos, noter le rôle différent que Corneille et Racine attribuent à la grâce céleste. Racine élevé à Port-Royal. Conception Janséniste: Phèdre, d'après Arnauld, est « une chrétienne à qui la grâce a manqué ». Elle n'a pu triompher de la perversité foncière de sa nature. Dieu ne l'a pas secourue. Livrée à elle-même, elle était condamnée à faillir. M. Gazier a publié, il y a 3 ans, dans la Revue d'histoire littéraire, un article érudit où il a précisé l'influence qu'avait exercée Port-Royal sur le génie de Racine. Au contraire, Corneille élevé par les jésuites. Conception moliniste. « Ce qui fait la beauté de Polyeucte, c'est sans doute que, tout en se dispensant d'y introduire ouvertement le merveilleux par des moyens matériels et grossiers, Corneille y a fait partout deviner l'intervention du céleste acteur, invisible et présent. Il y a là comme une progressive ascension d'âmes. - Mais, c'est là l'essentiel l'action de la grâce ne supprime pas, ne diminue pas la liberté. L'amour de Polyeucte s'attache spontanément à la plus grande perfection connue, donc, à Dieu, d'après la théorie de Descartes déjà citée. Et, de même, Pauline se détache de Sévère peu à peu, lorsque l'héroïsme supérieur de son époux, converti, rebelle, martyr, éclate à ses yeux. Cf. vers 1554, acte V, scène III. Polyeucte répondant à Félix sur la foi. Elle est un don du ciel, et non de la raison. Cf. Traduction de l'Imitation, passim ; invocation à Dieu. Parle seul à mon cœur, et qu'aucune prudence, S'impose le silence, Et laisse agir ta voix, Parle, parle, Seigneur ton serviteur écoute Je le suis et veux l'être, et marcher dans ta route, La contemplation de la Divinité a, pour Polyeucte, d'ineffables «< dou⚫ ceurs », d'incomparables « attraits » (Cf. Stances); son âme ressent l'influence de la grâce qui, peu à peu, la transforme et l'élève. Mais à cette conversion, à cette lente << sublimation », de toute sa personnalité morale, sa volonté libre, guidée par le jugement de sa Raison qui a découvert en Dieu la perfection et la beauté suprêmes, collabore efficacement. Notons que Saint-Evremond, libertin de marque, reprocha à cette magnifique et profonde tragédie de n'avoir que les mérites et les défauts d'un sermon. C'était, en tout cas, un très rare exemple d'apologétique dramatique. Et l'on comprend que les libertins ne l'aient pas accueilli avec faveur ! Au XVIIIe siècle, toutes les sympathies des philosophes furent accordées à Sévère qui semblait un contemporain de Voltaire par son scepticisme dédaigneux à l'égard de toutes les religions positives. Imp. J. Thevenot. Saint-Dizier (Haute-Marne). TABLE ONOMASTIQUE Cette table renferme les classés par ordre alphabétique noms des auteurs (philosophes, littérateurs, prédicateurs, Pères de l'Eglise et critiques) dont les œuvres sont analysées ou citées, dans ce volume. La lettre t, placée à côté du chiffre, indique qu'il faut se reporter au texte; la lettre n, au contraire, désigne les notes rejetées au bas des pages ou à la fin du livre; Intr. désigne l'introduction. Lorsque les numéros des pages, rattachés par un trait ou isolés ces uns des autres, sont imprimés en caractères gras, c'est qu'à cet endroit du volume, on s'est particulièrement appesanti sur l'auteur en question. du Bois, intr. de Bonald, 126, 131, 142. Bossuet, 8, 9, 10, 14, 15, 31, 58, 59, 66, 67 n, 74-86, 87, 88 t et n, 89, 90, 92, 93, 97, 108, 128, 152, 155. Bossuet, intr. Bouillier, intr. Bourdaloue, 85, 89. Boutroux, 67, 151 n. Brunetière, intr., 51, 67, 75 t Brunschvicg, intr., 67, 79, 86 n, Bazaillas, 147 n. Belime, intr. C Bergson, 151 n. Bernardin de Saint-Pierre, 117 118, 124, 142 n. Bernier, 66. Bertrand, intr. Besançon (d'Esternod), 64 n. Blondel, 148. Boileau, intr., 4, 15 n, 17, 89 n, 97, 131 n. |